Ceci est une fanfic sur W.I.T.C.H centrée sur les personnages de Phobos et Cédric.

Apparaissent hors Phobos et Cédric d'autres personnages issus de mangas divers mais surtout de mon histoire Chroniques du Maître de la Couronne. A la base, je voulais confronter Phobos à Arios, et Arios, bien qu'issu de mon imagination (hormis le nom mais ce serait cruel que je le nomme autrement) vit parmi les Gardiens du manga Angelique à la base avant que je fasse quelques modifications.


Personnages secondaires

Shahi : issu du manhwa Kiss me Princess

Jeune et mystérieux herboriste, il est en couple avec le prince Derek. Dans le Coeur de Méridian, il ne change pas mais forme avec Oscar un duo légèrement comique. J'aime beaucoup ce personnage à la base, doux et presque effacé. Il est du genre à prendre soin des autres, et il prend donc soin de Phobos.

Oscar : issu du manga Angelique

Gardien du Feu, meilleur ami de Julius, le chef des Gardiens. Il a un caractère fort et enjoué, le regard clair en contraste avec ses cheveux flamboyants. C'est le genre de personnage de manga que j'affectionne (hors personnages dits tsundere évidemment... genre Julius ou Clavis, du même manga, des personnages un peu froids au 1er abord mais qui ont bon fonds).

Il fait une bonne paire avec Shahi, je ne sais pas pourquoi. Il est vrai que dans le Coeur de Méridian il est le Gardien qui apparaît le plus, j'aurais pu mettre Olivier pour rajouter un peu d'humour, mais il y a déjà beaucoup de personnages.

Arios : issu de mon histoire Chroniques du Maître de la Couronne

Lymien (Ange de Haut-Rang), Empereur du Monde de la Lumière et Seigneur Céleste. Evidemment, mon Arios tout aussi charitable et miséricordieux, il ne peut
que venir en aide à quelqu'un comme Phobos. Il a 47 ans dans cette histoire... mais comme c'est un Lymien, il reste jeune. Je n'explique pas, par contre, la jeunesse d'Oscar qui a presque le même âge... encore une contradiction sans doute... mais pour plus de précision sur la Trilogie des Anges, nouvellement baptisée Les Joyaux de Pouvoirs - Chroniques du Maître de la Couronne. Arios est grand-père. Son fils aîné, Alexandre, qui est bien petit des les Chroniques, a maintenant 24 ans et deux enfants!

Chaos : issu des Chroniques du Maître de la Couronne

Athonathyl (Démon) Penseur de l'ombre de l'Empereur, anciennement Empereur des Ténèbres lui-même, mais il a changé de camps par amour pour Arios.

Nathaniel : issu des Chroniques du Maître de la Couronne
Seigneur Céleste et Ange Médecin, Nathaniel est, avec Arios, au sommet de la hiérarchie du Monde de la Lumière mais il est simple Ange et non pas Lymien. En temps normal il ne réside pas au Palais Crystal mais dans le château de diamants dans les jardins suspendus dans les nuages. C'est lui qui est en charge des soins prodigués sur Phobos.

Lélio et Alia : issus des Chroniques du Maître de la Couronne

Enfants d'Alexandre, le fils aîné d'Arios.

Antares : issu des Chroniques du Maître de la Couronne

Athonathyl, second de Chaos, lui aussi ayant quitté le Monde des Ténèbres par amour pour Raphaël, le cousin de l'Empereur.


Chapitre 1 : résurrection

Noir intense. Chute vertigineuse, sans fin, irrésistible. On s'y enfonce lentement sans aucun espoir de retour.

« Maman ! » s'écria une voix d'enfant. J'ai les mains tendues, pleines de tendresse, vers celle qui m'a mis au monde. Je ne cherchais qu'à entretenir cet amour mais je ne la voyais toujours que de dos. Je ne voyais d'elle que sa longue et ample robe couleur émeraude richement brodée.

« Maman ! » Je m'apprêtai à la rattraper mais on me suréleva.

« Monseigneur, soyez sage. Votre mère doit aller à ses obligations. »

Soyez sage… Voilà une phrase que j'entendais bien souvent.

- Pauvre petit monsieur, disait une domestique, quelque fois, croyant que je n'entendais pas. Être le fils aîné d'une dynastie royale féminine…

- Oui, répondait une autre. Je comprends que la Reine le délaisse un peu. Elle compte très rapidement mettre au monde une fille, héritière de la Lumière de Méridian.

- Et Phobos ? Que deviendra-t-il ?

- Déjà, il n'aurait pas dû naître.

J'étais de trop dans cette famille. Et pourtant, je n'étais encore qu'un enfant. Je n'avais rien fait à personne, à cette époque-là. J'avais juste besoin de l'amour de ma mère. C'était sa seule image qu'il me restait de toute ma famille. C'était elle que je demandais. Mais je n'avais rien. Quelques vagues regards. Des regards qui me rappelaient qu'elle aurait préféré avoir une fille. Et pourtant, c'est moi, Phobos, qu'elle avait fait naître.

J'avais dix ans quand Elyon, ma petite sœur, est née. Et je ne demandais qu'à l'aimer. Être le grand frère protecteur de cette sœur qui allait être reine. Je voyais alors avec une profonde douleur tous les gestes, la douceur, les regards de ma mère pour ce deuxième bébé. Elle avait en venant de naître tout ce que je n'avais jamais eu en dix ans. Je me retrouvais encore plus seul. J'étais quand même un membre de la famille royale, le fils de la Reine, j'avais quand même quelques pouvoirs innés. Je m'entraînais souvent à les utiliser, seul, dans ma chambre. Seul Cédric, de deux ans mon aîné, dont la famille était dévouée corps et âme à la mienne depuis des siècles, venait me voir et me parlait. Et sans rien pouvoir faire, il me voyait perdre mon âme.

J'étais envahi d'une profonde colère, d'une tristesse insurmontable et d'une jalousie dévastatrice. Ces sentiments nourrissaient ma force et mes pouvoirs, et j'avais perdu l'innocence de l'enfance. Je cherchais à avoir tout ce qu'on m'avait refusé : l'amour d'un peuple, la tendresse d'une mètre, le respect que l'on me devait, et cela passait aussi par le trône et la couronne dont je n'étais pas l'héritier.

Mais quelques mois après la naissance d'Elyon, ma mère tomba gravement malade. On ne pouvait pas la sauver. Pour un dernier adieu, on me permit de lui parler. Ça n'était pas encore le point de non retour pour le salut de mon âme d'enfant. J'étais prêt à lui pardonner, à lui poser l'ultime question.

- Mère, m'avez-vous aimé ?

- Phobos, dit-elle d'un murmure. Tu es faible. Je l'ai toujours senti. Aujourd'hui plus que jamais. Tu n'es pas l'enfant que j'attendais.

Ces paroles résonnèrent douloureusement dans ma tête. Se rendait-elle compte de ce qu'elle me disait, à moi, son fils ? Cela finit d'ébranler mes certitudes.

« Néanmoins, je t'en prie, prend soin de ta sœur. Tu es tout ce qui lui reste désormais. »

Je ne répondis pas. On me dit de sortir. Un des Ministres de la Royauté me prit à part et me dit :

« Vous voilà Régent, Votre Altesse, jusqu'à ce qu'Elyon soit apte à prendre de relais de votre mère. »

Selon la Cour et le peuple tout entier, ma mère était une Reine formidable, la Lumière de Méridian, l'âme de la cité, comme l'avaient été toutes les autres Reines. Elle aimait son peuple et le protégeait tendrement, ce qu'elle n'avait jamais fait pour moi. Elle mourut avant d'avoir pu voir sa fille tant espérée grandir et lui ressembler de plus en plus. Je pleurais. Non pas parce qu'elle était morte mais parce que sa mort ne me faisait absolument rien ressentir. Tout le monde prenait mes larmes comme un témoignage de ma tristesse de voir partir ma mère. Tout le monde avait tort.

Seul dans la salle du trône, tandis que le peuple était en deuil, je méditais. Tout était détruit en moi, peu importait ce que ma mère attendait de moi, seule sa réponse à ma question d'enfant si naïve et pleine d'espoir me restait en tête. Elle avait tout détruit. Rien ni personne ne pouvait plus me raisonner. Je m'avachis sur le trône, moitié boudeur, moitié arrogant. Cédric me rejoignit, l'air inquiet.

- Vous n'assistez pas à la marche funèbre ?

- Pourquoi faire ? Tout le monde pensera que ma douleur est insurmontable et moi ça m'évite de jouer l'hypocrite devant ce corps froid et morbide.

- Il s'agit de votre mère.

- Oui, c'est celle qui m'a mis au monde. Mais elle ne m'a rien donné d'autre. Je serais faible selon elle. Très bien. Son peuple est entre mes mains.

- Non, il est à Elyon, rectifia-t-il.

- Çà, ça n'est pas encore décidé, ris-je. Elle est loin d'être apte à diriger. C'est à moi de mener à bien ma régence. Et je vais m'y employer sur le champ.

- Vous…

- Le peuple m'ignore, se moque de moi, ou ne m'aime pas. Je le sais. Je l'ai vu. Ou alors il me plaint. Et en ce moment même, il ne pense qu'à Elyon. Bientôt, il va apprendre à me respecter. Tu es avec moi ?

- Et bien…

- Je lui donnerai des raisons de me haïr. Qu'ils me haïssent tous ! Qu'ils me maudissent même ! Ils vont me craindre. Je vais les enchaîner. Adieu le somptueux Méridian! Je vais leur apprendre à ces gueux à mépriser leur Prince. Es-tu avec moi ?

- Oui, Altesse.

Alors j'ai torturé mon propre peuple, j'ai évincé ma propre sœur, j'ai souillé ma propre cité. J'ai joué au tyran pendant plus de dix ans. J'ai réduit Méridian à feu et à sang. Puis ma sœur est revenue. J'ai tenté de la tuer. Puis on m'a enfermé. J'ai tenté de revenir au pouvoir en m'en prenant directement à l'Oracle de Kandrakar. Aujourd'hui, la Lumière de Méridian est revenue. Elyon a pris la place de sa mère, elle lui ressemble tellement, et Méridian est redevenue une magnifique cité illuminée d'espoir et de bonheur. Je suis sensé être mort en tombant dans un puits sans fin à Kandrakar, loin d'avoir quelques remords. Suis-je vraiment mort ? Aucune idée. La seule chose que je sais, c'est que je me repasse en boucle toute ma vie et surtout quand je malmène mon peuple. Ces flashs me surprennent à chaque fois, et à chaque fois j'hurle sans qu'aucun son ne sorte de ma bouche. Comment ai-je pu torturer mon propre peuple ? Pourquoi je ne m'aperçois de ma cruauté que maintenant ? Pourquoi ai-je été aussi horrible envers les miens ? Comment ai-je pu vouloir assassiner ma propre sœur ? Mon devoir n'était-il pas de la protéger ? Je me sens si mal. Ma mère me disait faible. Oui. Je le suis. Incroyablement faible, tout tremblant, une douleur étouffante dans le cœur. Je veux mourir. Ne plus rien ressentir. Je te demande pardon Méridian. Pardon Gardiennes. Pardon Kandrakar. Pardon Elyon. Pardon Cédric, toi qui a trouvé le chemin de la rédemption, toi qui fus mon seul véritable ami, toi que j'ai tout aussi torturé que Méridian.