- Oh ! Madame ! Vous avez enfin accouché ! Merlin, que vois-je ? Serait-ce des jumeaux ? Ainsi, la prophétie existe. Vous ne devriez pas garder la petite, elle ne sera pas en sécurité avec le "Lord" Voldemort qui reprend du pouvoir.
- Par Merlin, que voulez-vous que je fasse de ma fille ? Que je l'abandonne ? Et quelle est cette prophétie ?
- Donnez-la moi, je lui trouverais un refuge, on lui assurera sécurité et amour, elle est inscrite à Poudlard, elle aura une bonne éducation.
Le père eut un mouvement de protection, et se rapprocha des berceaux qui contenaient ses enfants. Il venait de les avoir, il ne pouvait pas décemment en abandonner un maintenant, surtout pas sa fille, sa santé était si fragile.
- On la reconnaîtra, elle a trop de nos caractéristiques, regardez ses yeux, regardez ses cheveux !
L'intrus eut un sourire et il murmura un sort. La petite changea du tout au tout. Elle, si fine, était devenue toute potelée, ses cheveux étaient bruns, ses yeux marrons chocolat et sa bouche était plus fine, moins élégante, mais elle gardait encore de ses anciens traits, ce petit nez qu'elle tenait de sa mère, et les longs cils communs au père.
- Ce n'est plus un problème, dit l'intrus. Donnez-la moi, je la protégerais...
- Prenez-la, et partez, vite. Je ne veux pas changer d'avis, je ne le peux pas, décida la mère qui parlait pour la première et dernière fois.
Elle s'approcha de sa fille, l'embrassa sur le front, la donna à son mari, qui la serra dans ses bras et la tendit à celui à qui ils avaient décidés de faire confiance. Ce dernier l'attrapa rapidement et s'enfuit, en lançant tout haut :
- Son nom est maintenant Hermione. Au revoir.
La femme poussa un cri blessé, le bruit d'une femme écorchée vive, à qui on n'avait arraché un morceau d'âme. Elle voulait mourir, mourir pour avoir abandonné sa fille, si facilement, elle se recroquevilla sur elle-même. Le père n'avait pas réagi, on venait de lui enlevait une partie de sa vie, il n'en revenait pas, il ne voulait le croire, ne le pouvait pas. Il dirigea son regard vers sa femme, et il la vit souffrir et sentit, dans toute sa puissance, cette envie d'en finir. Alors, il s'approcha et lui chuchota à l'oreille :
- Il faut vivre, ma chérie, il nous reste un fils. Il faut continuer pour lui, car il n'a rien demandé, et jamais il ne saura.
La femme se détendit et regarda son mari, elle avait compris, elle allait vivre, chaque jour elle allait souffrir, mais elle avait son fils, elle allait l'aimer, mettre l'amour qu'elle avait pour deux enfants dans un seul.
Après tout, avait-elle le choix ?
