Sara pleurait, ses larmes n'avaient pas cessé de couler depuis plusieurs heures. Elle ne supportait plus sa vie… Sa vie ? Quelle vie ? Seul son travail avait de l'importance Sara n'était rien en dehors du bâtiment du LVPD, du moins, c'est ce qu'elle pensait. C'est peut être pour ça qu'elle mettait tant d'ardeur dans son travail, pour oublier que lorsqu'elle rentrait, elle était seule dans son appartement ou peut être pour perdre du temps, afin de rester le moins longtemps possible seule chez elle. Bien sûr qu'elle aimait son métier, mais dans la vie, il n'y avait pas que ça. Pourquoi n'avait-elle pas une vie normale comme tout le monde ? Qu'est-ce qui clochait chez elle ? Sa vie sentimentale était un vrai désastre, elle n'avait pratiquement fréquenté personne depuis la fac ! Même pas vraiment Hank. Sentait-il qu'elle n'avait pas de sentiment pour lui ? Sentait-il pour qui elle en avait ? Elle pensa alors à Grissom et les larmes se mirent à couler de plus belle. Elle aimait Grissom et c'était sans doute la pire des choses, car c'était loin d'être réciproque. A un moment, elle s'était posée la question, quand ils jouaient tous les deux au chat et à la souris. Elle s'était rapprochée de lui et ça l'avait rendu heureuse. Mais aujourd'hui, Grissom était froid et distant, leur complicité s'était peu à peu envolée, laissant place au malaise et à l'indifférence. Elle n'arrêtait pas de penser à ça, depuis un moment elle voyait tout en noir. Ce soir, elle n'avait pas bu et était donc parfaitement consciente de sa situation. Elle ne la supportait plus.

Résultat, elle était debout, accrochée au rebord de sa fenêtre et menaçait de se jeter dans le vide. Rien ne l'empêchait de le faire elle restait pourtant là, immobile, à regarder la rue en bas de chez elle. Elle cherchait le courage d'aller jusqu'au bout.

Des gens marchaient sur les trottoirs, ils ne faisaient pas attention à Sara personne jusque là ne l'avait remarquée. Une jeune femme qui passait dans sa rue leva cependant les yeux – peut être avait-elle pressenti que quelqu'un était en danger – elle aperçut Sara dans le vide. La jeune femme, sur le coup, paniqua et lui cria :

« Oh mon dieu ! Madame… non ! Ne faîtes pas ça, je vous en prie ! »

Toutes les gens qui se trouvaient autour s'arrêtèrent aussitôt de marcher, apeuré par ce cri, ils regardèrent la jeune femme qui avait crié, ils essayaient de comprendre pourquoi. Elle regardait en l'air, elle avait l'air très nerveuse, surpris et curieux, ils levèrent leur tête à leur tour et lorsqu'ils aperçurent à leur tour Sara, prirent peur les uns les autres. En quelques seconde, un mouvement de foule se créa, de la curiosité morbide sans doute, tout le monde avait les yeux rivés sur Sara. La jeune femme qui avait crié tenta de garder son calme, elle se disait à présent qu'avec tout ce qu'il se passait autour d'elle, cette jeune femme en haut risquait de paniquer, de perdre l'équilibre ou de sauter. Sara était sur les nerfs, elle était très fragile et pouvait donc le faire à n'importe moment. A présent une centaine de passants la regardaient immobiles, ils la fixaient du regard, la jeune femme n'osait pas bouger et commençait à prendre conscience de ce que son cri avait provoqué : si cette jeune femme sautait, elle ne s'en remettrait pas. Sara non plus ne bougeait plus, elle pleurait de plus belles et se sentait au plus mal. Tous ces badauds dans la rue, elle se sentait prise au piège, impossible de revenir en arrière à présent, elle ne pouvait plus changer d'avis. Elle cria, la voix cassée :

« Laissez-moi, je veux en finir ! »

Un des hommes, voyant ce qui se passait, avertit la police, personne ici n'était capable de maîtriser la situation. La jeune femme, qui avait remarqué Sara la première, tentait de lui parler, elle essayait par tous les moyens de gagner du temps.

« Écoutez… écoutez-moi. Ne faîtes pas ça, je voue en prie… je n'arriverai jamais à me pardonner de ne pas vous en avoir empêché si vous le faîtes…. Je m'appelle Vanessa… Vanessa Parish. Et vous c'est comment ? »

Elle ne savait pas comment s'y prendre. Sara, quant à elle, était complètement perdue, elle n'arrivait plus à penser. Sur le coup, elle répondit :

« Sara… Sara Sidle… »

Elle coopérait, la jeune femme paraissait soulagée, elle tentait de la calmer, de lui faire penser à autre chose le temps que les secours arrivent.