En octobre 1829 Dantès partit à Janina pour se renseigner sur les circonstences tragiques de la mort du Pacha de Janina et de sa famille. Il apprit que le colonnel français qui était protégé par le pacha et qui négociait avec le sultan pour obtenir le pardon pour son bienfaiteur, l'avait trahit et tué de ses propres mains. Il s'agissait de Fernand Mondego, et Dantès s'en doutait bien. Apparamment la femme du pacha était morte d'épuisement aux portes de Constantinople, mais sa fille, alors agée de 4 ans, avait été vendue au Sultan pour 1000 pièces d'or. "7 ans se sont écoulés, sa valeur doit être encore plus élevée", pensait Monte-Cristo. Avec ces renseignements, il se dirigea vers la ville impériale.
Entretemps, Haydée avait été élevée dans le sérail, aux appartements destinés aux esclaves et aux servantes. Constamment humiliée par les princesses royales, elle restait digne de ses origines grecques. Elle n'avait pas reçu de grande éducation, mis à part quelques notions de langues, du grec et du turque, et était forcée de s'occuper des tâches de servante. Elle aimait danser, mais ses petites maîtresses, les filles du sultan se moquaient toujours d'elle, du coup elle se repliait sur elle-même. Il n'y a qu'Habiba, une des favorites du Sultan, qui la protegeait, puisqu'elle n'avait jamais eu d'enfants. Habiba lui racontait souvent comment elle rendait visite au Sultan; que quand elle était envoyée prendre le chemin doré, elle mettait une robe riche et coquette pour danser pour lui. Ainsi, elle rendait fou son seigneur. Il faut savoir qu'en Turquie, la robe était très couverte, tandis qu'en Arabie et en Perse, elle était ouverte et plus sexy. Habiba était égyptienne, issue d'une famille de marchands très riches. Le sultan l'avait prise comme concubine quand elle avait 14 ans. Elle était encore sa favorite, depuis 15 ans.
Haydée, elle, avait peur qu'on la force à épouser un vieux Turc qu'elle ne connaissait même pas. Un soir, des esclaves demandèrent à Habiba de lire leur fortune dans le café. Malgré la prohibition de cette coutume, Habiba accepta, et après avoir bien fermé la porte du harem, elle commença. Les filles concernées burent leur café turc et attendèrent l'histoire de la magicienne. Quand vint le tour d'Haydée, Habiba resta perplexe.
-Qu'est-ce que tu vois, Habiba? demanda Haydée.
-Ton destin semble très vague, d'une part. Mais de l'autre il est clair, lui dit Habiba.
-Comment cela?
-Ta vie changera complètement lorsque tu feras la recontre d'un étranger.
-Peux-tu le voir là dedans? Comment est-il?
-Je ne peux pas voir son visage. C'est comme s'il portait un masque. On peut pas le distinguer, il est couvert de lumière et or.
-Quand vais-je le connaître?
-Oh, plus vite que tu ne crois. Il est là, devant la Grande Porte. On l'entend presque toquer.
-Mais pourquoi disais-tu que mon destin était vague et incertain?
-Ah! soupira Habiba. Tu devras choisir entre le père, le frère ou l'amant.
-Mais, je n'ai pas de frère, et mon père est mort! Comment cela se peut? se demandait-elle.
-Je ne peux plus rien lire dans ta tasse.
Qu'est-ce que vous en pensez? Commentez, SVP!
