L'histoire ne prend place nulle part précisément, juste une saison spécifique avec un personnage qui déraille et il n'y en n'a pas pour toutes les saisons. ATTENTION ! c'est un ramassis de débilités et de vulgarités mais j'avoue que je me suis bien amusée à l'écrire.
Saison une : Andrea
Depuis que la pauvre Andrea avait frôlé la mort la veille à cause d'un caillou - la vie est cruelle -, elle s'était autoproclamée centre du groupe à vouloir se rendre utile et cela devenait fatiguant et surtout dangereux pour tout le monde. Elle se la jouait petit chef alors que ses plans étaient foireux, elle voulait faire la cuisine alors qu'elle avait failli les empoisonner avec des champignons vénéneux, et elle avait choisi l'éducation sexuelle à enseigner aux enfants lorsque la troupe avait voulu lui confier la minime tâche d'être utile sans se charger du "travail de grands". Même ça, elle l'avait loupé tout comme elle avait fichu en l'air la moitié de leurs vêtements en voulant les laver dans la petite source. Cette énigme ne fut d'ailleurs jamais résolue mais dans le groupe, plusieurs explications se bousculaient. Pour Merle, sa couleur de cheveux y était pour quelque chose. Pour Shane, c'était sa condition féminine. Pour Carol la soumise, Andrea ne l'était tout simplement pas assez et pour Ed, la bonne femme devait rester à la maison. Dale fumait comme un volcan rien qu'en voyant son attitude et préférait penser à autre chose. Morales projetait de mettre les bouts avec sa famille pour savoir si les boyaux de rôdeurs étaient moins pourris ailleurs et Glenn restait en retrait. Quant à Daryl qui pleurait la mort de sa chemise sans manche, il répondit juste en lui braquant son arbalète au visage qu'il était suffisamment grand pour laver ses caleçons lui-même.
Ce fut un jour comme les autres, durant lequel Andrea réussit à déclencher une jolie petite guerre civile au sein du groupe, que les survivants décideraient en fin de journée de quitter la colline qui surplombait la ville d'Atlanta.
- Asseyez-vous en cercle autour de moi et magnez-vous le fion, bande de lopettes. C'est la guerre et il faut se battre pour arriver à ses fins.
Amy haussa les sourcils et se cacha le visage, couverte de honte.
- Je ne la connais pas.
- J'ai bien entendu, là ? demanda Rick.
- Et merde, elle est réveillée ! se moqua Lori.
Le grand Sachem reprit avec toute son autorité :
- Silence dans les rangs, que diable ! Un peu d'ordre dans ce camps, je ne veux pas voir un poil de cul traîner par terre ni même une gamelle mal lavée avec des restes de boustifaille.
[...]
Dale ouvrit grand la bouche pendant que les mouches virevoltaient autour d'eux et que les parents posaient leurs mains sur les oreilles des petits.
- Quelle honte ! c'est quoi ce langage ?
- Et dire qu'hier, je la voyais encore comme une avocate.
Hormis Merle qui se roulait par terre et Daryl qui restait dans un coin à pleurnicher sur ce qui restait de sa chemise marron, le reste du groupe était médusé. Tout le monde la fusillait pendant qu'elle débitait des choses aussi gênantes que délirantes, la bouche ouverte à s'en péter la mâchoire. Ce valeureux caillou n'y était pas allé de main morte. Pour ne rien arranger, elle avait vraiment l'air fine avec son t-shirt aux manches arrachées, ses traits de charbon sous les yeux et sa chaussette pour homme découpée et enroulée autour du front.
Shane baissa la tête vers Rick pour lui murmurer à l'oreille :
- C'est quoi son trip à se la jouer commandant pète-sec tout à coup ? C'est à cause du caillou ?
Son meilleur ami n'eut pas le loisir de répondre car Daryl se fit une joie de le remplacer, ses doigts triturant gracieusement le bout d'une de ses flèches en regardant la blonde.
- J'en sais rien mais je vais lui en claquer une si elle continue.
Dale lui-même prit son parti.
- Pour une fois, je suis d'accord avec toi si ça peut lui rendre son peu de conscience. Un caillou sur la tête et madame se prend pour Xena.
- Qui ? demanda Daryl.
- Non, laisse tomber. Un moment de nostalgie.
Ed se releva, catastrophé.
- Mais c'est une de mes chaussettes... on est en rade de vêtements et elle me tue une chaussette.
Andrea posa ses mains sur ses hanches et le regarda de haut.
- Faites votre deuil, monsieur Peletier. Ce n'est qu'une chaussette et il faut se détacher des choses matérielles.
Le malheureux grogna encore et regarda le ciel.
- Mais libérez-nous de cette conne avant que je le fasse.
- Et quand on crèvera de froid en hiver, il faudra encore se détacher des choses matérielles ? On parle de fringues là, blondasse, et les fringues on n'peut pas les chier.
Suite à cette remarque très pertinente de la part de Merle - et Dieu sait à quel point cela pouvait être rare -, Andrea fut houspillée par la totalité du groupe ce qui ne la refroidit pas d'un iota. Elle fit même la fière à clamer haut et fort qu'il ne fallait pas baisser son froc devant l'adversité.
- Arrêtez de faire les pleureuses et de vous inquiéter pour tout et n'importe quoi. J'ai un plan qui nous permettra de choper des vivres, des vêtements et pas mal d'autres choses qui pourront nous être très utiles.
Rick prit enfin la parole et en levant le doigt, pas du tout emballé par ce peu d'arguments exposés pour l'instant.
- Mais t'en es sûre au moins ? Hier encore, tu étais dans la quatrième dimension.
Voilà pourquoi il avait levé le doigt, le lèche-bottisme pour rattraper la critique.
- Elle y est toujours ! constata Daryl.
- Tu es sûre, alors ? insista Carol.
Andrea croisa les bras en soupirant et déballa :
- Aussi sûre que je n'ai pas de bite entre les jambes. C'est du tout cuit, je vous dis.
S'en fut trop pour Dale.
- Là ça va bien, j'ai l'impression d'entendre Dixon.
Il se leva en catastrophe, s'approcha à toute vitesse de la blonde et lui envoya une mandale qui lui fit faire un tour sur elle-même, pour ensuite chuter et tomber face contre terre.
- Voilà ! ça t'apprendra, espèce de mal élevée. Non mais tu as quel âge ? Un peu de dignité, tout de même !
Pour en rajouter, nos braves sudistes s'opposèrent méchamment aux dernières paroles d'Andrea combinées à celles de Dale.
- Tu parlais de qui ? grogna Daryl.
- Je me vois mal dire que n'ai rien entre les béquilles, justifia Merle.
Shane se moqua tout bas :
- C'est vrai vu qu'il passe son temps à mentir, le facho.
T-Dog en rajouta royalement :
- On ne le saura jamais puisque même s'il n'y avait pas eu tout ce foutoir, jamais une prétendante ne serait venue pour nous en parler parce qu'il n'y a RIEN à dire.
Merle se releva sans l'autorisation du commandant du camp.
- Je vais te défoncer ta sale gueule, toi. Tu veux que je te le fasse voir le "rien" ?
- Tu parles d'une mort atroce ! se moqua Lori.
Dale soupira et enfouit son visage entre ses genoux.
- Ce n'est pas possible de voir ça, on dirait une émission de télé à deux balles façon "Problèmes en vues".
- C'est quoi ça ?
Encore une fois, Daryl posa la question dont lui seul ignorait la réponse.
- P'tit frère, t'avais vraiment pas d'amis ?
- Ben non !
- Daryl, tu as déjà entendu parler d'une boîte électrique avec des images qui bougent et qui parlent, et qu'on appelle la télévision ?
- J'ai l'impression que tu me prends pour un abruti.
Moment de silence.
- Et vous en aviez une ? demanda Glenn.
- Ouai, mais on pouvait pas la regarder. Le vieux nous laissait pas faire et quand on a voulu une fois, il a braqué son fusil sur nous. Merle allait chez ses potes drogués pour regarder la télé, pour le peu qu'il doit s'en souvenir tellement il se shootait. On n'a sûrement rien loupé de toute manière. La seule fois où not' vieux a voulu nous faire voir un film, il avait picolé et nous a mis un film de boules. D'ailleurs, c'est mal foutu ce genre de films. Il y avait une certaine Manuela ou Emmanuelle, si je me souviens bien.
- Tu l'as dit, p'tit frère. On voyait à peine les détails et il ne s'passait rien d'intéressant, ça vaut pas un bon porno bien hard. Il y avait aussi cette chaîne minable avec les films érotiques, c'était quoi déjà ?
- "Anal Plus".
- Ah oui, voilà !
Pour une fois, Carol prit la parole :
- Bien d'accord avec vous, messieurs. Ces films étaient mal réalisés, les jeux d'acteurs très mauvais et les scénarios vides de sens. Seul le physique comptait et le pire était que les seuls moments de totale nudité ne valaient que pour les femmes et jamais les hommes. C'était complètement sexiste alors que dans le porno, tout est égal et on "rentre" vite dans le vif du sujet.
Tout le monde se vit ressortir les yeux du visage et Shane mit un coup de coude à Ed en sifflotant.
- Finalement, ta femme savait se satisfaire à sa manière. Comme quoi, prendre des coups par son con de mari lui aura donné l'envie de prendre des initiatives.
- Ferme ta gueule. Hé Carol ! tu faisais quoi quand je n'étais pas à la maison ? Pas étonnant que ma facture Internet était grosse comme...
- Mais tais-toi, Ed. On est avec toi, Carol. Il n'y a pas que les hommes qui aiment la pornographie ! déclara Lori.
D'un sourire coquin, Rick chuchota :
- Si j'avais su...
Daryl, légèrement rembarré par ce type de vocabulaire par rapport à eux, reprit là où il en était :
- Ouai enfin, on peut vivre sans télé. On n'a rien perdu au change. En plus, il suffit de voir les spécimens qu'on a dans la vraie vie. Hommes ou femmes, on est loin de la pornographie.
Andrea décroisa les bras et pointa un grand bout de bois sur Daryl.
- Éloigne-moi ça, pétasse.
- Si ce n'est un peu de culture, monsieur Dixon, voilà ce que vous avez perdu. Je vous déconseille de m'interrompre à nouveau.
- Non mais elle veut crever là, elle se prend pour qui, c'te virago ? Tout le monde parle en plus.
Merle, qui se bidonnait dans son coin, n'avait jamais pris autant de plaisir à rester sans rien faire.
- Maintenant, ça suffit tout le monde. Je vais vous dire plusieurs choses qui vous concernent tous et il serait de bonne augure que vous m'écoutiez. Morales, tu as raison. Tu ferais bien de te casser avec ta famille, vous êtes tellement "cucul" que ça nous ralentit...
- Elle est bonne, tiens...
Andrea mit tout le monde à cran et c'était jouissif pour Dixon, qui attendait que chacun ait eu son tour pour se faire lyncher.
- Rick, rends-toi compte que même si tu es complètement dépaysé depuis ta sortie du coma, on se serrera les coudes pour te faire grimper à la surface. Par contre, cesse de te la jouer chérif du camp alors que tu n'as aucun ordre à donner. Alors Lori, toi, tu oublies Shane tout de suite... ho oui, on est au courant pour vos coucheries qui ont toujours lieu, vous ne trompez personne. Ton mari est revenu alors retourne avec lui et toi Shane, trouve-toi un autre vagin à ramoner. Les femmes ne sont pas encore en voie d'extinction et Lori ne fait que profiter de toi. Quant à toi, Glenn, arrête de faire celui qui ne s'intéresse à rien alors que tu mates tout comme une groupie hypocrite devant son émission favorite. Merle, ta gueule. Dale, ne fait plus la morale. De nos jours, on a besoin de dictateurs et pas de moines hippies.
Et elle continua, et elle continua... Merle hurla de rire alors que tout le monde avait la bouche grande ouverte et que Shane et Rick étaient en train de se battre. La plupart des autres membres commençaient à s'engueuler, dont Amy et Morales que Dale tentait de dissuader de partir. Ed exigeait des explications à Carol à propos des ahurissantes factures Internet et surtout concernant le porno. Daryl, lui, s'éloigna car la scène allait attirer les rôdeurs et lui seul les verrait arriver.
Tout de même, ce caillou...
à suivre...
