°¤ THE END OF TWO LIVES ¤°
Disclaimer:Tout est à JKRowling
Histoire écrite par Mélanie.
Mot de l'auteur:
D'où me vient l'idée de ce one-shot? Laissez moi vous l'expliquer…
Il y a à peu près deux ans, après quelques mois d'ancienneté sur un forum RPG Poudlard qui se déroulait au temps des Maraudeurs, j'ai eu l'immense honneur d'obtenir le rôle Sirius Black, mon personnage préféré dans l'univers HP. Depuis, je me suis très attachée à lui, comblant le grand espace vide qui constitue sa vie de toutes mes idées diverses sur sa façon d'être, sa façon de penser, la vie qu'il avait menée.
Et petit à petit, je me suis prise à imaginer plusieurs idées de one-shot, dont celle-ci, que je n'ai pas voulu concrétiser car je la trouvais beaucoup trop poignante et horrible à raconter. Et pourtant, la voilà… Je vous avoue avoir pleuré en l'écrivant (je suis trop sensible, je crois xD)… J'espère qu'elle vous touchera autant qu'elle m'a touchée, et que surtout, vous l'apprécierez
Bisous à tous!
Mélanie
Résumé:La nuit où tout bascula… Sirius vient d'enfourcher sa moto après avoir vérifier la cachette de Peter, gardien du secret des Potter. Il a disparu, mais il n'y aucune trace de lutte. Pris de panique, le maraudeur se rend chez son meilleur ami.
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Le vent était frais. Les étoiles, scintillantes, semblaient irradier dans le ciel. La lune, quasiment pleine, baignait les rues de sa vive lumière. Il n'y avait aucun nuage. Et pourtant, il s'en moquait. Partout dans les ruelles qu'il survolait, des éclats de rire, des hurlements de joie… Et personne, pas un pour entendre son cri de désespoir. Tous festoyaient… Lui seul pleurait… Le cœur serré, il accéléra. Pourtant, malgré toutes les évidences, il ne cessait d'espérer. Car cet espoir, il le savait, était tout ce qu'il lui restait de vie. S'il disparaissait, il disparaîtrait avec.
Des larmes coulaient le long de ses joues, creusant sans pitié son beau visage. Ses yeux, rougis et gonflés par le vent et les larmes, fouillaient sans relâche les rues qui défilaient devant lui. Son cœur, si serré, lui faisait l'effet d'un poignard en pleine poitrine. Sa gorge… Mais quelle gorge? Sa peine la lui arrachait avec cruauté. Il n'était plus qu'une ombre, plus qu'une enveloppe inanimée. Seul petit brin de vie: cet espoir désespéré. Espoir qui fondait cependant aussi vite que neige au soleil comme il s'approchait de cette rue.
Une ombre remuait sous ses yeux. Son cœur se souleva. Son espoir n'était pas vain. Un soupçon de sourire vint éclairer ses lèvres humides de larmes… Mais plus il se rapprochait et plus elles se tordaient de douleur. L'ombre était bien trop immense, bien trop robuste pour être… mais alors? A nouveau sa gorge se serra, son cœur disparut dans un torrent de lames. Doucement, prudemment, il se posa au sol et regarda la silhouette. Il sentit ses entrailles se contracter douloureusement. Debout, au beau milieu d'un nombre imposant de débris, se trouvait l'homme qui était le gardien des lieux de Poudlard. Son cœur se souleva de nouveau. Il se sentait fiévreux… Et pourtant si vide. Son dernier espoir s'envola. Il ne put que voir la vérité en face.
Mais pourtant, une dernière braise vivait encore dans cette enveloppe. Il posa pied à terre, et se résigna à voir de ses propres yeux. Il ne pouvait l'admettre. Il ne l'admettrait jamais sans voir… Mais son corps n'obéissait plus. Il était figé, paralysé. Il ne voulait pas avancer. Seuls ses douleurs et la peine qui lui broyait le cœur semblaient encore actives. Il tremblait à présent. Non, tout cela n'était qu'un cauchemar. Il allait se réveiller d'une minute à l'autre. Il fallait attendre… Attendre encore un instant. Encore un moment… Cela n'allait plus tarder. Il tremblait. Rien ne se passait. Serait-ce réel alors? Comme déconnecté du monde, il fit un pas. Puis un autre… Une poutre craqua sous son pied. Une odeur de charbon s'élevait des débris. La fièvre l'engourdissait. Tout son être était replié sur lui-même, assailli de toute part par des lames acérées. L'homme se redressa, le reconnut. Une expression compatissante se lut alors sur son visage. Il tenait un linge dans ses bras. Il s'en approcha. Leur fils… leur fils était vivant. Il sentit les larmes lui brûlaient violemment ses yeux secs. Sa gorge se noua. Il était vivant… Il avait survécu… Lui… Des mots parvinrent à ses oreilles. Pourtant, il n'en comprenait le sens. Ou plutôt il ne voulait pas le comprendre. Lorsque ceux-ci se noyèrent dans le silence pesant qui régnait sur le lieu, il usa ses dernières forces dans une ultime requête.
- Donne-moi Harry, Hagrid, je suis son parrain, je m'occuperais de lui.
- Non, Dumbledore a dit que Harry devait être confié à sa tante et à son oncle.
Au nom de Dumbledore, son cœur manqua un nouveau battement. Pourquoi ne pas l'avoir écouté?
- J'ai entièrement confiance en Sirius, Monsieur.
- Je le sais bien, mais Voldemort va chercher directement auprès de vos amis, James. Il serait plus prudent que ce soit moi votre gardien.
- Je ne reviendrais pas sur ma décision.
Mais pourtant, lui, lui! l'avait fait changé d'avis.
- Tu sais que je préfèrerais mourir plutôt que de te trahir… Mais il serait plus prudent que ce soit Peter. Voldemort ne se douterait jamais que ce soit lui le gardien, et moi, je m'abriterais pour qu'il ne le soupçonne jamais… Plutôt mourir qu'il ne te découvre…
James lui avait fait confiance. Et lui, Sirius, l'avait trahi. Car il l'avait bel et bien trahi, en revenant sur la parole de son ami. Et s'il avait simplement accepté? Il aurait sûrement été encore en vie… Hagrid continuait son argumentation. Il ne l'écoutait plus. Ses yeux étaient fixés sur une ombre. Sa voix, sourde, s'éleva alors.
- Prends ma moto alors, emmène-le en sécurité. De toute façon, je n'en aurais plus besoin maintenant.
Sa voix s'étouffa. Hagrid, de son ton bourru, chercha à nouveau à le consoler. Mais comme auparavant, tout ce qu'il pouvait dire ne l'atteignait: ce n'était que des mots dénués de sens, sans aucune signification… Une pétarade, et le silence revint. Il était seul. Seul au milieu de ce désastre. Ses yeux fixaient toujours cette même ombre. Des sueurs froides le faisaient frissonner. Il tremblait toujours. Il se sentit soudainement nauséeux. Le monde semblait tanguer autour de lui. Il fit un pas. Un craquement. Un nouveau pas. Un autre craquement. Sa vue semblait se brouiller. Ses yeux se gonflaient. Pourtant, aucune larme ne coula le long de ses joues creusées. Il n'avait que trop pleurer. Il n'en avait plus la force. Il n'en avait plus aucune pour quoique ce soit. Arrivé près de cette ombre, il tomba à genoux. Sa gorge se noua brusquement, lui coupant un instant la respiration. Il posa une main à terre, à travers les éclats de verre. Une monture de lunettes gisait au sol, amputée de son propriétaire. Mais il ne la voyait pas. De son autre main, tremblante, il repoussait le fouillis qui lui faisait face. Sa bouche, entrouverte, laissait s'échapper de sourdes plaintes. James était là, étendu. Ses yeux, ouverts, semblaient dépouillés de cette petite étincelle de malice qui faisait étinceler son regard si plein de vie. Ils semblaient le regarder. Un sanglot secoua ses lèvres.
- James…
Doucement, il retira le corps des débris qui le recouvrait. Il ne le sentait pas bouger. Sa gorge était horriblement nouée. Mais pourquoi ne remuait-il pas? Il le serra dans ses bras. James… Il l'avait sorti de là, il n'avait plus rien à craindre. Alors pourquoi ne bougeait-il pas? Tremblant, il posa sa main sur son visage. Il était si froid… Si pâle... Et ses yeux… Dénués de leurs lunettes, ils semblaient si grands. Pourquoi ne brillaient-ils plus? James, non… A nouveau, ses yeux le brûlaient. Il aurait voulu hurler, lui mettre des gifles pour le réveiller. Il était là! Pourquoi ne le regardait-il pas? Pourquoi ne faisait-il pas attention à lui? Pourquoi restait-il ainsi, sans v… Sa bouche se contracta en une grimace. La boule qui obstruait sa gorge sembla remonter soudainement. Ses yeux, brûlés et secs, furent soudain immergés de larmes. Où les trouvaient-il donc? Elles coulèrent le long de ses joues, tandis que doucement, il posa son front contre celui de son ami. Son contact était si froid.
- James…
A nouveau, il fut pris de nausées. Les alentours semblaient fondre dans les ténèbres, tout comme son âme semblait disparaître. Le corps de James dans les bras, son visage froid contre son front, il ne ressentait plus rien, plus que cette peine qui lui broyait le peu qu'il restait de son cœur. Ses larmes coulaient à flot sur son visage tordu de douleur. Des plaintes sourdes s'élevaient de sa gorge. Non, pas ça… Tout mais pas ça… James…. Dis-moi quelque chose, je t'en prie… Il le serra un peu plus contre lui, comme si la chaleur qui lui restait pouvait le ramener à la vie. Ne me laisse pas seul, je t'en supplie… Il ouvrit les yeux brusquement. Il ne pouvait se résoudre à l'admettre. Non, cela n'était pas possible! Il ne s'agissait que d'une farce! Que d'une horrible farce… Il allait se réveiller d'une minute à l'autre et lui sourire d'un air vainqueur. Il allait se moquer de lui, et lui secouer les cheveux comme il adorait le faire pour l'énerver. Il allait éclater de son rire si plein de vie… Non, ce n'était pas réel. Rageusement, il essuya ses joues à vif, et fixa le regard absent de James d'un air furieux.
- Arrête ça maintenant! Ce n'est pas drôle! Pas drôle du tout! Dis-moi que ce n'est pas vrai! Pitié, dis-moi que ce n'est pas vrai! Ne fais pas le con, James… Réveille-toi… Je t'en supplie, ne me laisse pas tout seul… Non… Réveille-toi maintenant!
Il hurlait, le secouait. Il devait se réveiller! Il n'était pas… Non, c'était impossible, il ne pouvait pas l'avoir abandonné! A nouveau, il voulut le gifler. Il hurla à nouveau: JAMES! Et lui ne bougeait, ne clignait pas des yeux. Imperturbable, il restait étendu dans ses bras, le regard vide, la bouche entrouverte, sans v…sans vie. Devant cette réalité, Sirius sentit le monde s'écrouler à ses pieds. Non… Il laissa retomber son bras. Ses yeux fixaient ceux de son ami. Il était mort. Il tenait un corps sans vie! Plus jamais il ne le reverrait sourire. Plus jamais il ne l'entendrait rire. Plus jamais il ne le verrait le taquiner. Plus jamais il ne pourrait rire avec lui… Car il était mort. Il avait disparu. Sirius était seul. Orphelin… Il se sentit sombré. Plus jamais il ne retrouverait ce goût de vivre comme le lui avait appris son ami. Il voulait mourir. A quoi bon vivre sans James? Mais pourquoi? Tu n'es qu'un idiot, James Potter! Pourquoi es-tu parti sans moi? Pourquoi m'as-tu abandonné sans demander mon avis? Je serais parti avec toi, moi! Pourquoi?!
Il se sentait vide. Il ne pensait plus, ne réfléchissait plus. Il restait là, silencieux, laissant ses larmes creuser un peu plus profondément ce visage fantomatique. Ses yeux ne se refermaient plus, fixant sans cesse le visage qui était à l'origine de sa peine… de sa mort. Il n'était plus qu'une ombre. Il ne voulait plus bouger. Il voulait rester là et mourir. Il l'avait abandonné, mais lui ne l'abandonnerait pas. Il ne pouvait se résigner à le laisser là, tout seul, alors qu'il venait à peine de le retrouver. Il s'en voulait horriblement. Tout cela était de sa faute! S'il n'avait pas contredit James, il serait encore là, à rire avec lui! Il était coupable! C'était lui l'assassin. Lui et personne d'autre. Il avait tué son propre ami… Il avait tué son frère… Il avait tué le seul être qui comptait le plus à ses yeux. Il ne devait pas mourir. Il devait vivre avec cette pensée. Il devait vivre en sachant qu'il avait tué son meilleur ami. Il ne méritait pas la mort, même si le plus profond de son être hurlait à James qu'il venait le rejoindre… Il ferma les yeux, et laissa son souffle s'échapper une dernière fois de ses lèvres tremblantes. Doucement, il posa un baiser sur le front de son ami. Puisqu'il en est ainsi, pars mon ami… Je te rejoindrais bientôt…
Doucement, il se remit à bouger. Peu à peu, ses muscles se réveillaient, ne rendant sa souffrance que plus cruelle. Caressant une dernière fois le visage de son ami, il ferma ce petit regard noisette qu'il aimait tant, emportant derrière ces paupières closes la dernière chose qui le maintenait en vie. James était parti. Il ne pouvait plus le retenir. Délicatement, il se sépara de lui, reposant avec tendresse le corps froid de cet être si cher à son cœur. Il se releva. Ses yeux ne quittèrent pas ce visage serein. Inconsciemment, il avait sorti sa baguette. La petite étincelle d'espoir qui brillait encore une heure auparavant, avait totalement disparue, emportée par le néant de ce regard noisette. A la place luisait une flamme noire, noire de sa peine et de sa souffrance, de sa haine envers lui-même, mais surtout de sa haine envers l'être qui était responsable, après lui… Si Peter avait disparu sans laisser de traces, il ne pouvait y avoir qu'une explication: c'était lui le traître! Comment n'avait-il pas pu s'en apercevoir?! Comment avait-il pu le désigner comme Gardien du Secret! Il serra l'étreinte de sa main, si bien qu'il sentit ses ongles se planter dans sa paume. Il allait lui payer… Il allait payer sa trahison. Lui serait mort pour James. Alors que lui, infecte être répugnant, était encore en vie. Il ne pouvait accepter ça…
Guidé par une nouvelle force, Sirius se sentit à nouveau vivre, vibrant d'une nouvelle énergie: la vengeance. Il devait venger son ami. Il le lui devait… pour l'avoir laissé à son sort. Ragaillardi, il jeta un dernier coup d'œil au visage blafard de son ami, avant de s'enfuir à toute jambe vers cet être abject qui lui donnait encore le courage de vivre. Il courait à en perdre haleine. Il n'y avait qu'un seul endroit où il pouvait se réfugier: il transplana. Lorsqu'il arriva, il aperçut une petite silhouette rabougrie s'éloigner à une centaine de mètres devant lui. Il sentit toute sa rage prendre possession de lui:
- PETER!
La silhouette sursauta et se retourna. Lorsqu'elle le vit, elle s'enfuit à toute allure. Mais c'était sans compter toute la rage et la rapidité qui animaient Sirius. Il courait à perdre son souffle, poursuivant inlassablement cette personne qui méritait milles tourments. Ils finirent dans une impasse. Peter se retourna vers son ancien camarade, laissant retomber le capuchon qui le protégeait, et lui sourit d'une manière affreuse. Sirius, lui, avançait sans pitié sur lui, ses ongles se fondant à présent avec la peau de sa paume.
- Siriuuuuus, mon ami…. murmura-t-il.
Son regard se posa alors sur les badauds qui s'approchaient d'eux.
- Lily et James! Comment as-tu pu faire ça, Sirius?!
Sirius s'immobilisa soudain. Avant qu'il n'ait le temps de réagir, un éclair éblouissant claqua au milieu de la rue, creusant une sorte de cratère à l'endroit même où Peter se trouvait quelques instants auparavant. Il ne restait plus que de la poussière et des canalisations rompues. Il s'approcha et jeta un œil: il ne restait plus qu'une robe de sorcier ensanglantée, ainsi qu'un index.
Un large sourire s'étala sur ses lèvres. Loin d'être un sourire heureux, c'était un sourire de démence qui dessinait à présent le visage ravagé du jeune Black. Autour de lui, tous hurlaient d'horreur… Lui seul riait aux éclats. Il riait, riait à s'en déchirer la gorge. Ses yeux étaient secs. Ses joues étaient creusées. Sa main était déchirée par sa propre haine. Et pourtant, il ne cessait de rire. Laissant ses forces l'abandonner, il tomba à genoux au milieu du cratère, riant toujours d'un rire qui se faisait de plus en plus rauque. Il se fichait de tout. Il se moquait bien des mains qu'il sentit sur ses épaules. Celles de la brigade magique…
