Salut! Voici ma première longue fic' elle est en cours de recopie donc j'essayerai de poster un chapitre par semaine normalement.

Le "prologue" est long et j'aimerai vraiment savoir ce que vous en pensez. N'hésitez pas!

Pour le pairing j'ai décidé de prendre le très beau Captain Hook et Raiponce. Pas celle qui apparaîtra dans la saison 3-B mais plus celle que je me suis inventé. De ce fait, Raiponce compte comme une OC.

J'espère que cette histoire vous plaira!

Melancholy.


- Je vous ai demandé de venir car je veux que cette enfant soit exceptionnelle! Elle guérira tout le monde! Elle deviendra indispensable! hurla une femme enceinte sous sa cape beige.

Son mari plus loin guettait l'arrivée d'éventuels soldats de la Reine. L'homme encapuchonné face à la femme blonde eut un rire dément.

- Il vous suffit de faire une infusion avec cette fleur!

Un très belle fleur légère aux doux pétales blancs apparût dans la main de l'homme.

La jeune femme tenta de s'en emparer en la prenant des mains du "vendeur". Mais ce dernier l'éloigna en levant un bras et émit un claquement de langue impatient.

- Allons, allons ma chère. La magie vient toujours avec un prix.

- Lequel?! Donne moi le tien Rumplestilskin!

- Disons que je lui offre une vie... Alors quand j'en aurais besoin, elle devra protéger la mienne. Qu'en pensez vous madame? Marché conclu?

Le Ténébreux tendit sa main écailleuse.

- Marché conclu.

L'homme donna la fleur magique à la jeune femme avant de disparaître en fumée avec un petit rire satisfait.

- Chéri, on rentre! J'ai une infusion à boire! ordonna la femme enceinte à son mari.

Quelques mois plus tard, dans une petite maison d'une bourgade portuaire :

Un ange vient de voir le jour, c'est une petite fille blonde aux yeux ambrés. Son visage rond est caressé par la brise salée de la mer.

- Bienvenue dans ce monde Raiponce, lui dit doucement sa mère en la serrant contre elle.

Vingt années plus après, les parents de la belle Raiponce ont quitté ce monde il y a longtemps. Mais avant ils ont achevé la construction d'un orphelinat grâce à l'argent rapporté par le don de leur fille.

Aujourd'hui, Raiponce fait sa tournée dans le village pour soigner les habitants gratuitement.

- Je vous remercie mademoiselle Raiponce.

- Je vous en prie c'est bien normal. Faites attention à vous le prochaine fois madame Hawkins.

- Oui. Tenez, dit la vieille femme en tendant des pièces d'argent.

- Non je ne veux rien!

- Prenez au moins un peu de fromage de chèvre. C'est un cadeau.

- Merci beaucoup madame Hawkins.

- Merci à vous, ayez une bonne journée.

- Vous aussi.

La jeune femme quitte la chaumière de bois, le pot de fromage de chèvre dans son panier d'osier qu'elle tient au creux de son bras droit.

Sa robe d'été d'un bleu très pâle presque blanc laisse apparaître ses bras mus à la peau légèrement tannée par le soleil. Les cheveux blonds extrêmement longs de Raiponce passent au roux et se raccourcissent jusqu'à ses hanches en coupe droite.

Raiponce soupire en remettant sa cape bleu indigo.

- Flora! Flora où es-tu?

Une enfant de six ans arrive dans une robe brune, ses cheveux noisette sont éparses et ses joues rouges.

- Je suis là grande sœur.

- Viens. Je t'emmène au marché, la vendeuse de jouets en bois doit être là aujourd'hui.

- Oui!

La fillette part en courant sortant de la ruelle ensoleillée pour rejoindre la rue principale.

Raiponce s'apprête à la suivre quand un homme bien plus grand qu'elle l'attrape par la taille et lui place un couteau sous la garde.

- Vous la guérisseuse, suivez moi.

- Lâchez moi.

- Vous allez venir avec et soigner mon ami.

L'homme dont elle ne peut voir le visage parle d'une voix grave et menaçante ce qui ne déstabilise pas le moins du monde Raiponce habituée à ce genre d'agression.

- Vous pourriez le demander gentiment, comme tout le monde non? fait-elle railleuse.

- Raiponce? la voix de la petite fille résonne dans la ruelle.

- Lâchez moi, je ne veux pas qu'elle me voit ainsi.

Prit de pitié ou de compassion l'homme lâche sa prise mais reste près de la jeune femme pour empêcher toute fuite.

Flora apparaît dans la ruelle et se précipite vers sa sœur. Raiponce serre la petite fille dans ses bras et dit d'une voix douce :

- Désolée petit cœur, j'ai une dernière personne à voir avant d'aller au marché. Prend mon panier et ma bourse, va prendre les légumes chez Bobby.

- Tu reviens vite hein?

- Tu n'auras qu'à me rejoindre à, Raiponce hésite à donner un lieu que l'homme dans son dos ne lui a pas indiqué.

- L'embarcadère, finit ce dernier en grognant.

- D'accord!

La fillette part en riant après avoir planté un baiser sur la joue de la jeune femme.

Une fois qu'elle a disparût, Raiponce se tourne vers son agresseur qu'elle doit désormais aider.

Elle prend soin de la détailler, un bandana rouge sur un crâne chauve, une chemise blanche très ouverte, un pantalon de toile brune classique et des bottes de marins noires. À sa taille pend un fourreau pour son poignard qu'il tient enfermé dans l'une de ses larges mains.

Il a un visage fermé au front bombé, un nez tordu et probablement cassé de nombreuses fois, des petits yeux noirs de chien de chasse, son menton est proéminent et ses lèvres ouvertes. Cet homme sent le sel marin.

- Allons-y monsieur le pirate.

L'homme affiche un air surprit avant de se reprendre. Intelligente la gamine.

- Suivez moi, dit-il de sa voix abrupte.

Il l'empoigne par le bras et la tire sans douceur entre les rues jusqu'au port.

- Vous savez, je sais m'orienter dans ma propre ville, dit Raiponce excédée de cette attitude.

- Ordre du capitaine.

La jeune femme soupire lasse en réponse.

Bien évidement, si un ami à eux est en danger, il ne peuvent se permettre de prendre le risque de la voir partir. Sauf que cela n'arrivera pas. Raiponce ne fuit pas son devoir de guérisseuse. Jamais.

Après avoir traversé des ruelles étroites et pas très propres, le duo involontaire se retrouve sur les quais.

Le pirate guide Raiponce en la tirant par le bras, serrant très fort sa prise faisant grimacer la jeune femme par moment.

Sur leur route, ils croisent des hommes de mains et d'équipage qui saluent avec des vivats le tortionnaire.

Au bout de l'embarcadère, l'homme la pousse violemment vers un autre homme assit sur une caisse de bois en train de lustrer un objet métallique.

Raiponce glisse et menace de tomber sur l'homme assit qui se lève d'un bond et la rattrape avec douceur du bout des bras.

A cet instant le cœur de Raiponce fait une embardée. Ses mains sont collées sur le torse presque nu de l'homme. Elle détaille ses bras finement musclés et sa mâchoire légèrement carrée qui a l'air si douce. Une sensation de froid la ramène sur terre. La jeune femme tourne les yeux et les posent sur sur un crochet métallique.

Horrifiée elle se redresse d'un coup, confuse, les joues rouges.

- Est ce que miss guérisseuse aurait eu peur de mon crochet? lui demande l'homme cynique.

- Pas... Pas du tout! C'est surprenant. Juste surprenant, dit-elle hésitante.

- Capitaine Hook, enchanté, déclame-t-il théâtralement en lui tendant sa main valide.

Raiponce sourit avant de lui serrer la main avec appréhension.

- N'ayez pas l'air si tendue. Mes hommes et moi ne vous voulons aucun mal.

- Bien. En quoi puis-je vous aider, monsieur Hook?

- L'un de mes hommes est gravement malade. Nous avons entendu parler de vos dons et je vous demande votre aide. Votre prix sera le mien.

- Très bien. Il me faut un baquet d'eau chaude, une serviette ou un tissus absorbant et un peigne.

- C'est d'accord. Faites vous deux aller.

Deux hommes du capitaine partent sur le bateau pour préparer l'eau.

- Suivez moi miss. Ah et puis je avoir l'honneur de connaître votre nom? lui demande Hook avec un air charmeur.

- Ne soyez pas si poli. Cela ne vous va pas.

Le capitaine rit devant une telle franchise.

- Bien, votre nom.

- Raiponce.

- Pardon?

- Je me nomme Raiponce!

Bras dessus bras dessous sur la planche pour atteindre le pont, le capitaine s'arrête soudainement faisant chanceler la belle jeune femme.

- Vous plaisantez?

- À votre avis?

Luttant contre une envie de rire, le capitaine doit se faire violence pour rester sérieux devant l'air agacé de Raiponce.

- Non. Non vous ne plaisantez pas. Mon ami est dans ma cabine. Je vous préviens, ce n'est pas beau à voir.

- Tout est prêt capitaine! s'exclame un homme sortant de la cabine, Raiponce reconnaît son agresseur.

- Merci Dave, lui répond Hook. Raiponce, je vais vous accompagner question de confiance.

- Faites comme vous voulez.

Le capitaine ouvre la porte de la cabine à la jeune femme et la garde grande ouverte le temps qu'elle y entre avant de la suivre.

La cabine est plongée dans le noir. Seul le soleil filtrant au travers des rideaux rouges permet de distinguer sous les fenêtres un lit où repose le corps d'un homme inconscient. Face à la porte une grande commode de bois clair, des cartes et un bureau avec du matériel de navigation trônent.

Raiponce retourne son attention sur l'homme allongé et s'approche.

Saisie d'horreur devant la blessure, la jeune femme plaque ses mains sur sa bouche pour retenir un cri de surprise.

- Oh mon Dieu...souffle-t-elle.

L'homme est presque coupé en deux au niveau du buste et couvert de coupures qui semblent empoisonnées. C'est incroyable qu'il soit encore en vie.

- Je vous avez dit que c'était pas beau à voir.

Réprimant ses vertiges, Raiponce s'agenouille près du lit et libère ses cheveux de leur étau. Ils passent du roux au blond et poussent à vue d'œil.

N'ouvrant toujours pas la bouche et reléguant son envie de vomir devant tant de sang, elle dépose ses cheveux sur toutes les blessures du pauvre inconscient. Se concentrant, ses cheveux blonds s'illuminent vivement.

Suffoqué le capitaine voit disparaître les coupures du corps de son ami à grande vitesse. Sa peau blanche reprend des couleurs et ses yeux frémissent.

À la fin de l'enchantement, les cheveux blonds et délicats de Raiponce sont teintés de tâches rouges gluantes et disgracieuses.

Sans un mot, elle se déplace avec souplesse vers le baquet d'eau et laisse tomber ses cheveux dedans les nettoyant avec des gestes mécaniques.

Hook la regarde faire en souriant doucement. Charmante, franche, élégante, puissante. Il a du mal à trouver des défauts devant tant de délicatesse. Se donnant une claque mentalement, il secoue la tête à plusieurs reprises. Il faisait quoi là?!

Toussant pour oublier la gêne de ses propres pensées, il voit la jeune femme sécher ses cheveux après les avoir peignés. Son front se plisse sous un léger effort de concentration et les cheveux de Raiponce redeviennent roux et se raccourcissent jusqu'aux hanches à nouveau.

Hook remarque alors qu'elle saigne du nez. Il va vers elle un mouchoir de tissu à la main et le pose sur son visage.

Les yeux ambré de Raiponce sont dans le vague. La jeune femme est toujours un peu ailleurs après une guérison de grande ampleur. Quand elle sent une main et du tissu se poser sur son visage, elle sursaute effrayée.

- Je ne voulais pas vous faire peur mais votre nez saignait.

- Je vous remercie.

Raiponce pose sa main sur celle de Hook pour récupérer le mouchoir de tissu faisant abstraction des battements frénétiques de son cœur et des frissons qui parcourent son échine.

Hook retire vivement sa main et porte son regard sur son compagnon.

- Il va bientôt se réveiller, lui dit doucement Raiponce en suivant son regard.

- Parfait. Que voulez vous en échange?

- Rien du tout.

- La magie a toujours un prix.

- Je sais. Mais ce n'est pas à vous de le payer.

Le capitaine soupire et ouvre la porte de la cabine, la baignant ainsi dans la lumière du soleil presque à son zénith.

Raiponce remarque que les murs sont d'un jaune pâle passé par le soleil et le sol de bois fin sous ses pieds. Elle sent la magie émaner du sol.

- Vous avez un très beau bateau, lui dit la jeune femme en passant devant Hook pour sortir à l'air libre.

- Je l'ai fait moi même! lui répond fièrement le capitaine. Quand j'avais mes deux mains.

Raiponce se contente de hocher la tête. Elle est curieuse de connaître cette histoire mais à peur de trop s'avancer.

Une fois sur le pont, Hook de sa main valide attrape le poignet de Raiponce pour la tourner vers lui.

La jeune femme sursaute. Elle semble perdue dans ses pensées de voyages, d'aventures et de liberté.

- Vous savez, vous pourriez partir avec nous. Votre pouvoir pourrait nous être utile.

- Vous me voulez juste pour mon pouvoir? lui demande Raiponce en arquant un sourcil méfiante.

- Oui. En fait non. Peut être.

- Je ne veux pas, le ton est triste et les yeux ambrés de Raiponce quittent la main de Hook sur son poignet pour les faire glisser sur l'horizon dont-elle rêve chaque minute qui passe.

- Tu ne veux pas? Allons beauté, à qui veux-tu faire croire ça?

Notant le changement de ton employé par le capitaine, Raiponce plonge ses yeux ambrés dans ceux bleu acier de Hook.

- Je ne veux pas te vexer mais je dois y aller. On m'attend.

- Je suis vexé.

- Tan pis.

Raiponce se libère de la poigne de l'homme des mers et recommence à partir d'un pas décidé.

Elle a fait une promesse. Elle ne peut pas partir prendre la mer. Surtout avec LUI qui lui fait perdre tous ses moyens!

- Raiponce! l'interpelle-t-il alors qu'elle finit de descendre la passerelle ramenant sur la terre ferme.

Excédée par l'appel du pirate qui la ralentit encore plus, Raiponce se retourne poings sur les hanches la mine contrite.

- Quoi encore?

Hook s'est rapproché et descend à terre lui aussi la dominant de sa haute taille. Il lui sourit séducteur avant de levé un sourcil amusé. Mais il perd vite cette facette et redevient très sérieux.

- Qu'est ce qui te retient ici?

- Pourquoi je te répondrai?

- C'est donc quelque chose qui te fait peur. Quoi?

- Rien ne m'effraie! s'exclame alors Raiponce portant inconsciemment sa main à son poignet.

- C'est donc moi. Je te fais peur? demande-t-il amusé par les réactions de son interlocutrice.

- Tu ne me fais pas peur Hook!

- Alors quoi? Qu'est ce qui t'empêche de venir?

- Raiponce!

La voix de fillette se rapproche vite. La jeune femme se détourne de l'envoûtant pirate pour attraper Flora dans ses bras.

- Regarde tout ce que j'ai! En plus du fromage de madame Hawkins, j'ai pris des tomate, de la salade et, et...

- Chérie! Respire. Respire.

Accroupie à son niveau, Raiponce recoiffe l'enfant avec douceur.

- Et t'as vu j'ai fait tout ces achats toute seule! Comme tu me l'as demandé! Et Bobby m'a offert une pomme pour toi!

- Tu lui as bien dit merci n'est ce pas? lui demande Raiponce en retapant la tenue de l'enfant.

- Oui, maman... lui répond la petite fille en tirant la langue.

- Dis moi Raiponce, intervint alors le pirate déconcerté. C'est ça, c'est ta gosse qui fait que tu peux pas venir? TA gosse! Mais attends t'as quel âge pour avoir une gamine?

- Ferme la Hook! le coupe Raiponce excédée par la stupidité du capitaine. C'est ma petite sœur.

- Pourquoi il parle de venir? Tu pars quelque part? demande la fillette déjà au bord des larmes.

- Non! Non mon cœur je ne vais nulle part. Tu te souviens, je te l'ai promis. Toujours ensemble, lui répond l'aînée avec tendresse.

- Je comprend, déclare alors Hook. Raiponce, la jeune femme se relève et se place face au capitaine. Prend ça. C'est une promesse que je te fait. Un jour je reviendrai et je t'emmènerai loin d'ici, je te montrerai ce qu'il y a au delà de l'horizon.

Les yeux de Raiponce se voilent de larmes de joie mais un sourire ironique se place sur son visage.

- Je ne te pensais pas si romantique Hook. Mais merci.

Elle attrape la chainette d'argent où pend une bouteille de verre emplie de poussière dans un sachet. C'est une bouteille de Pixie Dust. La chaîne était pendue au crochet du capitaine. Raiponce attache son nouveau collier et sourit à Hook.

- Je te l'aurais bien mis moi même, mais vois tu, c'aurait été difficile.

La jeune rousse éclate de rire avant de glisser la bouteille dans le col de sa robe pour la sentir contre elle vibrer de promesse et de liberté.

- A bientôt Hook.

- A bientôt Raiponce.

Sur ces mots la jeune femme pose doucement ses lèvres sur la joue du capitaine du Jolly Roger avant de partir à pas lent le laissant là les bras ballants encore fortement surprit.

Il a du mal à lire en Raiponce et c'est ça qui attire Hook vers Raiponce.

Malgré tout, en la regardant s'éloigner, il peut voir que les cheveux roux de Raiponce sont passés au roux vifs. Hook sourit amusé. Cette fille...

raiponce laisse Flora passer devant elle. L'enfant est surexcitée à l'idée d'aller voir la marchande de jouets de bois. Tenant le panier plein, Raiponce sent la bouteille peser contre sa poitrine. Elle pourrait tout envoyer en l'air, fuir, partir loin d'ici, vivre une grande aventure. Mais ses devoirs de guérisseuse et celui de grande sœur passe avant tout! Raiponce soupire fortement.

Alors qu'elles arrivent sur la grande place du marché les deux filles sont séparées par la cohue du dimanche matin.

Les auberges avalent et recrachent des tas d'hommes et de femmes en furies, craint, s'interpellant dans un brouhaha incohérent et incessant.

- Flora! Flora!

Bousculée, Raiponce a perdu sa jeune sœur des yeux. La foule est bien trop dense pour y distinguer quoi que ce soit.

Mais très vite, la foule explose dans un bruit assourdissant au bout de la rue.

La panique s'empare des villageois fuyant à l'opposé en hurlant à plein poumon leur crainte.

Le cœur de Raiponce se serre. Flora, et si il lui était arrivé quelque chose!

Se précipitant vers le lieu de l'explosion, les nerfs à vif et les larmes aux yeux. Il faut qu'elle la trouve.

- FLORA!

C'est à ce moment là que Raiponce la trouve. Le corps inerte de sa petite sœur sur le sol piétiné par les fuyards. Raiponce se jette à terre et serre le corps pâle et encore chaud de sa sœur contre le sien.

- FLORA!

Le cri désespéré qu'elle lance a raison de ses barrières et la jeune femme fond en larmes libérant ses cheveux blonds, ne contrôlant plus sa propre magie. Extériorisant son pouvoir, Raiponce sans même s'en rendre compte utilise son pouvoir à pleine puissance, guérissant à des kilomètres à la ronde tout êtres vivants.

Les larmes ruissellent sur son visage pour finir leur course sur le visage terne et froid de la petite Flora qui ne pourra plus jamais voir le soleil se lever...

Raiponce n'entend plus, ne voit plus, n'entend plus, ne sent plus rien. Elle est comme anesthésiée par sa propre douleur. Les cris, les larmes rien n'y fait. Elle ne supporte plus la sensation de vie dans son propre corps.

Pourquoi? Pourquoi Flora est-elle morte et pas elle?! Ça n'a aucun sens! C'est elle la plus âgée, c'était à elle de mourir en premier!

Une femme pose une ceinture de cuir rouge avec un poignard dans un fourreau près de Raiponce en pleurs qui ne peut même pas remercier sa nourrice de lui donner un moyen de fuir ceux qui ont provoqué cette catastrophe : les soldats à la botte de la Méchante Reine.

Raiponce sert contre elle une dernière fois le corps de sa petite sœur avant de le poser à terre le temps uniquement de mettre sa ceinture et l'arme sur ses hanches. Flora reprend sa place dans les bras de sa sœur ainée dévastée qui continue à vider son corps de toute son eau.

Il y a une tradition dans ce village. Pour chaque nouveau né, une tombe est creusée dans la colline qui le borde. Car personne ne quitte le village. Né ici, mort ici.

C'est ainsi depuis des siècles.

Raiponce porte sa sœur jusqu'à sa tombe et dépose l'enfant au fond avant de remonter et de la regarder de là où elle est.

Tu continueras à veiller sur la meilleure partie de moi n'est ce pas? la voix de la jeune femme est caverneuse et semble plus roque aux oreilles de Raiponce.

Les larmes de la jeune femme finissent par se tarir mais elle est incapable de réagir et de contrôler son corps à nouveau. Ses cheveux blonds traînent négligemment derrière elle. Son corps est agité de tremblements de rage et de peine. De peur aussi.

Raiponce a peur. La Reine convoite son pouvoir et ses soldats viennent juste de faire exploser une partie de la place du marché tuant des dizaines de personnes et sa sœur!

La rage prend vite le dessus sur toutes ses émotions et Raiponce attrape son poignard et ses cheveux. Si elle s'en débarrasse maintenant elle n'aura plus jamais de soucis de fuir, de devoir envers les autres, envers elle même.

Couper vite pour qu'ils perdent leur magie!

Du métal stoppe son geste.

- Tu devrais pas faire ça beauté.

Le poignet de Raiponce est prisonnier du crochet de Hook. La jeune femme frissonne. Encore lui.

Raiponce tourne son visage à nouveau baigné de larmes vers le pirate.

- Qu'est ce que tu fais là? lui demande Raiponce complètement déboussolée.

Le pirate soupire et s'agenouille près d'elle.

- J'avais des hommes sur le marché, ils faisaient les provisions. Le truc leur à presque explosé à la figure. Mais miraculeusement ils sont indemnes. Et ça, ça tu vois ma belle et bien je sais que c'est toi.

Raiponce ne répond rien. Devant son mutisme, le pirate sort simplement une boîte d'allumettes.

- Il y a une tradition chez les pirates. Quand un de nos homme meurt, on lance une lanterne à la mer avec lui pour que la flamme la guide dans l'infini.

- C'est très poétique, dit la jeune femme dans un souffle.

- Tous les pirates ne sont pas méchants tu sais, lui dit Hook avec un léger air charmeur.

Raiponce lâche son poignard et ses cheveux avant de les faire redevenir roux et plus court.

Le capitaine du Jolly Roger dégage son crochet du poignet de la jeune femme et pose sa main sur son épaule.

- J'ai pris ça avant de venir.

Les yeux vagues de Raiponce reviennent peu à peu à la réalité et fixe la bougie.

- Fais le Hook. Moi je n'en ai pas le courage.

- Tu dois le faire beauté. Afin de couper tous tes liens avec cet endroits. Tu te sentiras mieux après.

Dubitative, Raiponce passe sa main dans le col de sa robe et en sort la bouteille de Pixie Dust offerte plus tôt par le pirate et la serre contre elle avec force.

- Passe moi la bougie Hook. J'espère qu'il te reste de la place sur ton navire pour moi.

Décidée, Raiponce s'empare de la bougie et des allumettes et descend à nouveau dans la tombe de sa sœur.

Elle dépose un baiser sur son front, livrant ses dernières larmes.

- Adieu ma petite fleur. Je pars rejoindre mon amie d'un autre royaume.

Raiponce allume la bougie et la place dans les mains de sa petite sœur bien droite.

- Pour te guider dans l'infini...

Sur ces mots, Raiponce remonte à l'air frais avec l'aide du capitaine.

- Hook, tu peux me rendre un service?

- Oui, je pense.

- Amène moi dans un autre royaume. Une amie m'y attend depuis bien longtemps.

- Alors tu ne viens pas avec nous?

- Le temps du voyage, lui répond la jeune femme avec un peu de malice.

- Comme tu voudras.

Hook se relève et tend sa main à Raiponce qui s'appuie sur lui pour se relever.

- Suis moi, je dois aller prendre quelques affaires avant de partir.

- Très bien.

Le pirate soupire et époussette son pantalon de toile. Raiponce tapote le bas de sa robe couverte de terre ainsi que le bas de sa cape indigo.

- Raiponce, pourquoi mes hommes ont ils entendu les soldats de la Reine te chercher partout?

- Je ne te l'ai pas dit? demande innocemment la jeune femme avec un brin de secret.

- Non, Hook semble agacé par cette situation. Si je dois te balader ailleurs, je veux au moins savoir pourquoi tu es poursuivie comme une criminelle.

Raiponce soupire et se tourne vers la mer préférant fuir le regard accusateur du pirate.

- Mon pouvoir. Des rumeurs circulent et certaines, et bien... Elles disent que je peux ramener les morts à la vie. Voilà pourquoi elle me veut.

- Et alors? lui demande le capitaine. Si elle voit que tu ne peux pas, elle te libèrera elle est pas si mauvaise que son nom si?

- Elle me tuera car elle est exactement comme son nom. Méchante et mauvaise, lui dit Raiponce d'un ton cinglant.

- Viens. Je t'amène chez ton amie. Les soldats veulent brûler le village pour te faire sortir de ton trou.

- Alors je vais condamner ces personnes à la mort? demande Raiponce triste et amère.

- Tan que toi tu restes en vie,... Hook s'interrompt, ils ne doivent pas voir les choses de la même façon.

- Qu'y a-t-il? s'alarme la jeune femme.

- Où tu vis? lui demande le pirate à voix basse.

- À l'orphelinat de mes parents.

- C'est loin d'ici? insiste-t-il pressé.

- En bas de la colline, lui répond-t-elle suivant son rythme.

- Alors courrons!

- Quoi?! Mais...

Trop tard. Hook s'élance déjà vers le bas de la colline. Des soldats de la Reine, à ce moment précis sortent de derrière les buissons.

Prise de panique, Raiponce se précipite à la suite du capitaine.

Alors qu'elle va enfin le rattraper, une flèche siffle à son oreille.

- Dépêche toi à la fin! s'énerve Hook.

- Je suis en robe! rétorque Raiponce sur le même ton.

Le capitaine explose de rire et incrédule Raiponce le dévisage. La jeune femme passe devant lui et ses petites ballerines de toile claquent sur les pavés suivis des bottes lourdes du pirate. Raiponce les guide dans le dédale des ruelles de sa bourgade.

Les soldats les talonnent toujours, Hook le sent bien.

- Par là, dit enfin Raiponce en ouvrant une lourde porte de bois. Entre vite!

Hook obéit et Raiponce referme derrière eux vivement. Essoufflés, les deux fuyards s'affalent contre les murs de chaque côté de la porte de bois.

- Je vais chercher mes affaires, surveille la porte, dit doucement Raiponce en se levant.

- Dépêche toi, je ne t'attendrai pas éternellement, soupire le capitaine du Jolly Roger.

Raiponce éclate de rire devant l'air bougon de Hook et monte à l'étage où se trouve sa petite chambre. Composée d'un lit sommaire et d'un petit placard de bois, Raiponce n'a que peu d'affaires personnelles. Elle s'empare d'un sac de toile et y fourre un carnet à croquis, une paire de bas, deux chemises de nuits, un pantalon et deux chemises ainsi qu'un peigne et des épingles. Elle prend aussi ses crayons colorés et son morceau de fusain.

Raiponce redescend les escaliers de bois en trombe mais s'interrompt en entendant la voix brisée de sa nourrice.

- Je vous en prie, prenez soin de Raiponce. La mort de sa sœur a dû la détruire, plus que ce qu'elle veut bien le montrer. Dans le village les médisances à son sujet n'ont jamais cessé. Passant parfois pour une sorcière, tout le monde profitait de sa gentillesse et sa douceur. Laissez les brûler! Vous savez c'est à cause des rumeurs que la Méchante Reine a entendu parler de son pouvoir, la voix de la nourrice s'étrangle. Protégez là je vous en prie.

- Vous affolez pas, réplique Hook dont Raiponce ne voit que le dos, il se tient droit et croise les bras sur sa poitrine. Il lui arrivera rien. Et vous savez, elle est vachement forte quand même, ajoute-t-il indolent.

Un nouveau sanglot déchire la pièce. Raiponce les yeux humides se jette dans les bras de sa nourrice.

- Ma petite! Ma petite! répète cette dernière entre ses larmes.

Un bruit de bois brisé se fait entendre et interrompt les adieux déchirant des deux femmes. La porte est brisée. Les soldats sont là! Hook s'empare du sac de toile gris de Raiponce et l'attrape par le bras. Pourtant elle ne veut pas partir. Elle ne peut se défaire de cette petite femme replète qui l'a élevée.

- Vas ma petite! Pars! Tu dois vivre! Allé pars! hurle à présent la nourrice.

Voilà pour ce chapitre premier! J'espère qu'il vous a plût! Je me suis inspirée du Disney pour certains détails et j'ai adouci le caractère de Hook par instants. N'hésitez pas à me donner vos avis! La suite bientôt!

Merci d'avoir lu! Melancholy.