Me revoilà avec une nouvelle fic. Je l'avais promise et je l'offre à quelqu'un que j'adore. Je suis sur que tu te reconnaîtras ma petite louve. C'est une fic à chapitre étant donné que j'ai changé d'avis que ce ne sera pas un OS.
Bonne lecture mais petits loups.
Juste une petite précision, les flash-back sont en italique.
Amnésie
Dans un immense champ, un amas de cadavres jonchait le sol. De nombreux sillons pourpres s'échappaient de certains corps. Un ciel orageux avait fait son apparition faisant disparaître le ciel bleu de la victoire. Des gouttes de cristal tombèrent des nuages. Le sang se dilua, laissant un spectacle sinistre aux yeux des autres.
Les vivants se regardaient mais n'avaient pas encore pris la mesure de leur victoire bien que celle-ci ait un arrière goût amer. Tout ce sang et tous ses corps, combien d'enfants avaient perdu leurs parents, combien de parents avaient perdu leurs enfants ? Personne ne saurait le dire, il était beaucoup trop tôt.
Du ciel, les oiseaux purent voir un homme vêtu de noir qui errait parmi les corps sans vie, il semblait chercher quelqu'un ou plutôt quelque chose. Cet homme avait des plaies visibles sur son visage mais aussi deux blessures béantes au bras et au flanc. Il marchait péniblement essayant d'éviter les blessés.
Il s'appelle Séverus Rogue et cherche son amant. Le seul être qu'il aime suffisamment pour partager sa vie avec lui. Il cherchait des cheveux couleur corbeau, deux émeraudes et un teint halé.
Il s'agit bien d'Harry Potter, l'élève qu'il détestait tant il y a encore deux ans. Albus lui avait bien fait comprendre que la frontière entre l'amour et la haine était quasi inexistante. Il lui avait ri au nez et pourtant tout avait changé après la mort de Sirius Black.
Il avait observé son élève des heures durant, il ressemblait à une huître qui se refermait. Son visage ne reflétait plus aucune émotion, ses yeux de jade étaient morts et sa voix était si lasse. Séverus avait poussé plus loin son espionnage et avait découvert plusieurs choses.
Le jeune homme éloignait ses amis et leurs familles de lui, il ne souriait plus, il ne parlait plus et il était rare de le voir manger également. Il passait la plupart de ses heures de loisirs à la bibliothèque pour combler sa soif d'apprendre, sur le terrain de quidditch pour parfaire sa condition physique et dans la salle sur demande pour s'entraîner à la pratique des différentes magies pour détruire son ennemi. On pouvait sentir sa force et sa puissance magique s'accroître chaque jour. Ses résultats scolaires étaient de loin supérieurs à ceux de ses meilleurs élèves Drago et Granger. Un autre miracle avait eu lieu, Harry n'avait obtenu aucune retenue depuis le début de sa sixième année, il ne se battait plus dans les couloirs, il ignorait simplement les remarques dédaigneuses de sa némésis et affichait une colère froide lorsqu'il voyait des élèves se battre. Sa magie était si étouffante lorsqu'il devenait furieux, que les bagarres s'arrêtaient d'elles-mêmes.
De nombreuses réunions du corps professoral avaient été organisées pour parler du nouveau comportement du survivant. Les professeurs avaient peur, certes les résultats scolaires étaient proches de l'excellence mais le fait qu'Harry ne prenait jamais de repos les effrayait quelque peu.
C'est en le suivant que Séverus Rogue découvrit le secret du Survivant. Ce dernier parlait à voix haute croyant être seul :
-« Pardon papa, pardon maman, pardon Cédric, pardon Sirius… »
Et pour demander de pardon, Harry tranchait sa peau. Il exorcisait sa douleur morale par la souffrance physique. Rogue resta interdit un instant, que faire face à tant de détresse.
Harry sembla se calmer un instant, il resserra ses bras autour de ses jambes et se balança d'avant en arrière. Les larmes coulaient dessinant des sillons blancs sur les joues pâles.
Le maître des potions se demandait comment il n'avait pas vu cet enfant sombrer. Il aurait dû savoir que la mort de son parrain serait trop dure à supporter.
Mais il ne voyait que la surface de l'iceberg, la vie de Harry chez les Dursley avait été un enfer depuis bien plus longtemps. Il n'apprendrait le pire que bien plus tard. Il fut sorti de ses pensées par la mélodie douce et entêtante mais surtout mélancolique d'un violon. La musique produite était si pure, les notes si parfaites et les sons si irréprochables. C'était la première fois qu'il entendait cet instrument joué d'une telle habilité. Il se souvint avoir entendu plusieurs fois lors de ses rondes nocturnes la musique d'un violon mais jamais il n'était parvenu à en trouver la source. Devant lui se trouvait Harry, juste Harry, le vrai que personne n'avait jamais rencontré. Il jouait sans complexe de ce merveilleux instrument, ses plaies saignaient encore légèrement semblant se refermer au son de la musique. Séverus fut ébahi, il ne savait pas qu'Harry avait tant d'or dans les mains.
Il se sentait un intrus de ce moment d'une extrême intimité, tout auditeur extérieur aurait pu croire que Harry faisait l'amour avec son violon.
Il partit discrètement espérant trouver la solution au dilemme que représentait la souffrance de cette enfant.
Sur le champ de cadavres, Séverus continuait d'avancer doucement. Il avait peur, allait-il retrouver son amour ? Plus il avançait et plus les corps étaient atrocement mutilés. Il fit encore quelques pas, et c'est là sous un saule pleureur, le seul du parc de Poudlard qu'il le vit. Ce corps chétif adossé à l'arbre, les feuilles semblaient laver la saleté qui couvrait ce corps si pur. A côté gisait les restes d'une personne qui paraissait humaine.
Le jeune homme avait la tête en sang, ses yeux étaient fermés et il répétait inlassablement :
-« Je suis si fatigué, je suis si fatigué, je suis si fatigué… »
