Auteur : Tiffany Vanchester.

Titre : Into the Fire.

Date : 19/03/2013

Disclaimer : Je ne fait aucun profit avec cette fanfiction, tout est la propriété de la CW.


Le coin à Tif :

Après être tombée amoureuse, voilà deux ans du personnage de Damon Salvatore et avoir passé des moments fabuleux sur le forum consacré à la série, je me suis enfin décidée à écrire sur ce couple fantastique qu'est le Delena !

Le titre de ce recueil, Lemon Tree, est une référence au fait que ce recueil contiendra essentiellement des lemon, et un petit hommage à la chanson des Fool's Garden.

Comme ce premier OS, Into the fire, est assez long, je l'ai divisé en deux parties.

N'hésitez pas à me laisser un commentaire )


Into the Fire Part I.

Elena Gilbert balaya la pièce du regard.

Etait-il réellement sérieux ?

Pourquoi diable étaient-ils descendus dans un bel hôtel, qui n'avait rien à voir avec le miteux motel où ils s'étaient arrêtés quelques mois plus tôt lorsqu'ils étaient venus à la rencontre de Jérémy, à Denver, si c'était pour avoir une chambre avec deux lits jumeaux ? Jérémy…à chaque fois qu'elle pensait à son frère, elle ne pouvait que constater le vide de son cœur, de son esprit. Comme si son frère avait été un parfait étranger ou s'il n'était que parti en voyage.

« -Je pars en repérage » Dit Damon en la regardant. « Tu ne bouges pas d'ici, compris ? »

Lorsqu'un léger sourire étira ses lèvres et qu'un petit rire lui échappa, il réalisa toute l'absurdité de son ordre. Le Sirebond ne faisait plus effet sur elle. Elle pouvait tout aussi ben attendre patiemment qu'il parte et se faufiler à l'extérieur pour partir seule_ et affamée_ à la découverte de la ville qui ne dort jamais.

Il fronça légèrement les sourcils, hébété. Il n'avait d'autre choix que de lui faire confiance. Avant, ce n'était pas difficile. Mais la tâche était beaucoup plus ardue à présent qu'elle était aussi impulsive et manipulatrice qui lui-même avait pu l'être alors qu'il avait éteint son humanité.

« -Oh, ne fais pas cette tête » Protesta-t-elle.

Devant son air toujours embêté, elle leva les mains dans un signe de rédemption, et se laissa tomber, assise sur le matelas du premier lit.

« -Je promet de ne pas bouger. J'ai l'intention de découvrir New-York avec toi »

Le sourire était enjôleur, la voix câline. Ses yeux étaient ceux d'un prédateur. Il ne savait pas si cela devait l'inquiéter ou non.

« -J'ai une tonne de choses à faire, ici. Prend tout ton temps. »

« -Comme quoi ? »

« -Installer mes affaires. Me doucher, me changer. Descendre prendre un verre de Bourbon au bar de l'hôtel » Précisa-t-elle avec un sourire à se damner.

Il baissa les yeux, réfléchissant à toute allure.

Elle soupira, roulant des yeux.

« -Quoi ? Je ne peux même pas descendre au bar ? Tu crois que je viderai le barman de son sang devant tout l'hôtel ? »

Elle se releva et s'approcha langoureusement de lui. Elle laça ses doigts dans ses cheveux sombres, se mouvant avec érotisme contre lui.

« -Ne fais pas ça, s'il te plaît. Ce roadtrip pourrait être tellement marrant. Tellement excitant »

Avant même qu'il ne réalise ce qu'elle faisait, elle venait de poser sa main sur son jean, au niveau de sa braguette. Il eut un petit rire, la prit par les épaules et la força à se rasseoir.

« -Tu crois qu'on est venu ici pour quoi exactement ? » Demanda-t-il.

« -Eh ben… » Marmonna-t-elle en faisant semblant de réfléchir. « Nous éloigner de ton barbant de frère et de Caroline, lesquels doivent nous détester tous les deux à l'heure qu'il est. Moi, parce que j'ai essayé de la tuer. Toi, parce que tu m'as emmené ici. Et tu as dit que je méritais de découvrir New-York ».

Elle tendit les bras et passa ses mains sur ses épaules, rejetant vers l'arrière sa veste en cuir qui tomba, révélant sa chemise noire. Elle se souvint s'être blottie dedans, elle se souvint de la façon dont le parfum si extatique de Damon l'avait enveloppée, emprisonnée dans une union charnelle. Elle se souvenait de la façon dont l'étoffe caressait sa poitrine juste soutenue par un soutien-gorge noire, dont les pans trop longs de la chemise chatouillaient ses cuisses. Et alors qu'elle était si peu vêtue, alors qu'elle portait cette chemise, elle s'était glissée sur Damon, avait parcouru de sa langue son corps, son torse, goûté à la saveur de son sexe pour la seconde fois, profité de ses gémissements alanguis. Alors qu'elle portait cette fameuse chemise noire, il s'était enfoncé en elle, l'amenant au septième ciel, en quelques coups de rein. Septième ciel qu'elle n'avait jamais atteint aussi rapidement que ce matin-là.

Son coup d'œil acéré remarqua le fil qui dépassait au niveau de l'encolure. Ce n'était décidément pas une chemise noire parmi tant d'autre. C'était la chemise.

« -J'adore cette chemise » Ronronna-t-elle en coulant un regard de braise.

Elle le vit déglutir et s'en amusa. Elle se mordilla la lèvre avec provocation et se laissa retomber nonchalamment sur le lit, totalement offerte. Devant sa mine contrite, elle se redressa sur ses coudes, l'allumant d'un regard.

« -Tu en as envie autant que moi » Susurra-t-elle.

« -Je t'ai emmené ici parce que je suis à la recherche de Katherine, Elena » Déclara Damon. « J'ai trouvé l'un de ses sbires. Je l'ai connu quand j'étais à New-York. Je vais fouiller son appartement, en espérant qu'il soit toujours à la même adresse ».

Il avait eu beau parler de choses banales, beau la rejeter gentiment, le ton de sa voix avait changé. Elle était devenue suave, grave, chaude. Tout en lui appelait à la luxure, de ses cheveux de jais qui valsaient le long de sa nuque comme des plumes d'ange, à ses yeux clairs comme autant de cristaux, à son corps qui se dessinait sensuellement sous sa chemise jusqu'au son de sa voix. Jusqu'à son parfum. Il respirait le sexe. Elle en aurait suffoqué de désir.

Il ramassa sa veste. Et non sans un regard frustré, il claqua la porte derrière lui. Amusée, elle se laissa retomber sur le lit, fixant le lustre avec un regard déterminé. Elle envoya ses bottes à l'autre bout de la pièce.

Elle l'aurait. Le jeu venait de commencer.

Il ne lui résisterait pas longtemps.

OoOoOoOoO

Damon leva les yeux vers la façade du Sofitel où Elena et lui étaient descendus. L'appartement était sous contrôle, depuis que Will avait disparu voilà déjà un mois. Ils n'étaient pas prêts de le retrouver. Quoi que…si. Quelqu'un avait sans doute fait une macabre découverte à la Nouvelle-Orléans en trouvant un cadavre, baignant dans ses caillots, un trou béant dans la poitrine.

En vérité, Damon s'en fichait. Il devait retrouver Katherine et la cure. Une partie de lui s'imaginait entrain d'en finir une fois pour toute avec Katherine. Une partie de lui voulait enfouir sa main au plus profond de sa poitrine pour en extirper son cœur insensible, pour le broyer d'une main. Mais il avait l'éternité pour retrouver Katherine. Quant à la cure, si Katherine l'enfonçait dans la gorge de Klaus, il redeviendrait humain et peut-être toute sa lignée avec. Dont Elena et lui.

Mais ce soir, il s'en fichait. Alors qu'il fixait le Sofitel, il imaginait Elena, dans leur chambre. Ça allait être dur. Avec son humanité, elle comprenait ses restrictions, elle n'essayait pas de le provoquer, de le faire se tordre de désir pour elle. Mais là, elle était déchaînée et ils étaient seuls. Il la voulait. Mais pas comme ça. Il ne voulait pas son regard inexpressif. Il la voulait toute entière.

« I feel amazing »

Il secoua la tête. Non. Elle n'était pas elle-même. Les règles n'avaient pas changé. Sirebond brisé ou non, elle n'était pas à même de choisir librement et en tout conscience. Putain. Depuis quand était-il devenu si niais, si romantique ? Après tout, qu'y avait-il de mal à retourner Elena sur le bureau de la chambre, à envoyer valser tous les stylos et fascicules, pour la prendre sauvagement, les mains enfoncées dans ses cheveux, pour lui faire l'amour, pour la faire supplier, gémir et soupirer son prénom comme un enchantement. Un maléfice.

Il entra. Il prit l'ascenseur, l'esprit totalement enivré d'Elena. Elle était partout. Il fermait les yeux et elle surgissait plus sublime que jamais.

Voilà pourquoi, lorsqu'il entra dans la chambre d'hôtel n°784 qu'ils occupaient, il ne réalisa pas tout de suite qu'elle était vraiment là. Comme ça. En petite tenue. Elle était occupée à faire quelque chose du côté du lit et lorsqu'elle l'entendit arriver, elle fit volte-face.

Il n'arrivait pas à croire qu'il allait devoir jouer les moralisateurs pour l'empêcher de l'allumer encore plus. Enfin…que pouvait-elle faire de plus, après tout ? Elle était là, les cheveux coiffés à la perfection dans un brushing travaillé. Des boucles chocolat dévalaient ses épaules pour se perdre dans son dos. Elles bondissaient sur sa poitrine, à peine couverte.

Elle était là, plus provocante que jamais dans sa nuisette carmine, assortie à un peignoir de soie couleur sang. La nuisette voilait à peine le porte-jarretelle qui encerclait ses cuisses fines.

« -Qu'est-ce que tu fous ? » Demanda-t-il, ses sourcils se joignant en un V.

Maintenant qu'il avait dépassé le stade de stupéfaction en découvrant sa petite-amie, ou ex, ou femme pour qui il se damnerait, au choix, il ne savait plus réellement comment la définir, il était attiré par ce qu'elle fichait avec les lits. Il eut un sourire devant sa candeur, son esprit provocateur, et sa moue de gamine prise en flagrant délit. Bon sang, avec sa moue faussement gênée, elle n'en était que plus attirante.

Cette fille avait défait les lits, les avait collés l'un à l'autre et avait fait les lits de façon à ce qu'ils n'en forment qu'un seul et unique.

Bordel de merde.

Elle jouait avec sa frustration. Et apparemment, elle était loin d'avoir fini.

Il soupira et jeta sa veste sur la chaise du bureau sur lequel il s'était imaginé lui faire l'amour et lança de la voix la plus calme possible :

« -Pourquoi tu t'es changée ? On a pas encore dîné »

Il prit conscience des tremblements de désir qui agitaient sa voix. Ce n'était pas l'ouïe extra-fine de vampire de la jeune femme qui allait passer à côté de ce détail. Ce détail qui trahissait tout le désir qu'il éprouvait pour elle.

Son regard s'était à nouveau fixé sur sa chemise. Il eut l'envie folle de l'enlever, elle-aussi, rien que pour la provoquer. Mais mieux valait ne pas jouer avec le feu, car s'il faisait ça, il en était sûr, elle se jetterait sur lui. Actuellement, elle essayait de le pousser à bout. Elle voulait qu'il craque.

« -Je vais demander à ce que l'on monte notre dîner » Dit-elle simplement.

« -Pas tout de suite. Je vais aller prendre une douche. Je suis vanné. Remets les lits comme ils étaient, tu seras gentille »

Elle lui envoya un sourire parfaitement sardonique. Une réponse muette qui signifiait plus qu'une réponde orale « Vas te faire voir ». Il roula des yeux, opina du chef et s'engouffra dans la salle de bain.

« -J'ai déjà passé commande ! » Cria-t-elle à sa suite. « J'espère que tu aimes la gastronomie italienne ! »

Elena resta là, les mains croisées.

Elle avait tout fait depuis qu'elle avait éteint son humanité. Supporter les piques et les leçons de morale de Stefan et Caroline. Appris à chasser comme Damon. S'était nourrie d'une pompom girl et avait enfin eu son instant de gloire en s'acharnant sur Caroline. Caroline et ses sermons. Caroline qui croyait tout savoir sur le couple qu'elle avait formé avec Stefan. Sur celui qu'elle formait avec Damon. Caroline qui n'avait eu aucun scrupule à annoncer à Stefan qu'elle avait couché avec Damon.

Elle avait dansé, s'était déhanché, avait bu jusqu'à n'en plus pouvoir, et ri ! Tellement ri que ça avait presque sonné vrai lorsqu'elle s'esclaffait face aux blagues de ses camarades de lycée qui, flirtant, venait boire dans sa bouteille de Bourbon. En vérité, elle ne riait que pour lui. Et elle ne souriait que pour lui. Le reste n'était que façade.

Elle avait tout fait, sauf ça. Et plus que jamais, elle le voulait. Il était le seul qui comptait, le seul dont le jugement importait. Et il était le seul qui la comprenait, le seul qui n'était pas là pour la morigéner. Il était là pour la faire vivre. Et elle ne s'était jamais sentie plus vivante que cette courte journée où elle s'était jeté à corps perdu dans ses bras après un an à refouler ses émotions, un an à leur faire du mal. Aujourd'hui, le Sirebond était brisé. Pourtant, même son humanité éteinte, elle le voulait. De toutes les façons imaginables.

Déterminée, elle se leva et abaissa la poignée de la porte qui donnait sur la salle de bain. Elle s'y faufila, pieds nus. Elle entendait le clapotis de l'eau et une fine vapeur décorait le grand miroir qui se dressait au-dessus du lavabo. Elle identifia les vêtements de Damon, et quelques instants plus tard, nuisette et sous-vêtements les rejoignirent. D'un mouvement habile, elle entortilla ses fantastiques boucles en un chignon grotesque et se glissa sous la douche italienne.

Elle évalua l'espace d'un coup d'œil appréciateur. Elle était grande. Assez grande pour deux, et assez grande pour du sexe.

Il n'y eut pas de grandes protestations de la part de Damon. Rien. Pas de cri. Pas de surprise. Il la regardait d'un air fiévreux comme s'il avait toujours su qu'elle le rejoindrait sous la douche. L'eau ruisselait sur son corps, parsemait ses cheveux qui goutaient. Son regard, ardent comme de la braise parcourait le corps d'Elena.

Elle entortilla ses doigts dans sa nuque, tirant sur ses cheveux. Il eut une légère grimace, une moue sensuelle qui alluma un brasier dans le bas-ventre d'Elena. Il avait mal de la sentir contre lui. Mal de la désirer à ce point. Ses jambes douces s'enroulaient avidement contre les siennes, ses seins se pressaient voluptueusement contre son torse.

Putain. C'est pas vrai…

En un instant, il perdit le contrôle. En un instant, il referma sa main sur sa nuque, l'autre dans le creux de ses reins et prit possession de sa bouche avec passion. Il aurait pu mourir dans ce baiser, et elle aurait pu jouir rien que sur la pression de sa bouche. Ça faisait si longtemps. Il la plaqua dos au mur, à une vitesse phénoménale. Elle gémit doucement quand le carrelage de la douche heurta son dos, dans une morsure glaciale. Enhardi par ce gémissement, il fit glisser ses lèvres de sa tempe à sa mâchoire, reprenant son empire sur sa bouche, l'explorant de sa langue avec avidité, avec fièvre. Elle répondait fougueusement au baiser, et il sentit une jambe remonter le long de ses reins, s'enrouler autour de sa taille et il grogna sous la pression. Son entrejambe était si offerte. Elle eut un sourire en sentant son érection se presser contre son ventre, plus tendue que jamais.

L'eau crépitaient toujours au-dessus d'eux, brûlante. L'air était diffuse et devant la vapeur, semblait se troubler comme si des nuages argentés s'enroulaient autour de leurs corps nus et abandonnés.

Il tira sur ses cheveux pour la forcer à rejeter la tête en arrière. La bouche ouverte dans une expression de désir pur, elle appuya sa tête contre le mur tandis qu'il parsemait sa gorge et la naissance de ses seins de baisers plus érotiques les uns les autres. Elle se sentait manquer d'air. Tout était parfait. Elle mourrait de ne pas le sentir en elle. Elle voulait plus, tellement plus. Elle le força à remonter son visage vers elle, et d'un regard, le supplia. Il eut un petit sourire, signe qu'un regard ne suffirait pas. Elle le reconnaissait là, il avait besoin qu'on l'implore.

« -Damon » Pria-t-elle, le regardant comme une divinité que l'on adore. « S'il te plaît »

Elle fit davantage remonter sa jambe le long de sa taille et glissa une main entre leurs deux corps, caressant son érection. Elle vit son souffle se couper dans sa gorge et elle sentit un sourire narquois s'épanouir sur son propre visage, à l'image de ces sourires qu'arborait en permanence Damon.

Il la fixait, le regard fiévreux, les cheveux balayant son front, mouillés et luisant. Il était parfait. Le Diable au corps.

Alors.

Alors, ils entendirent du bruit. Alors, on entra dans leur chambre dans un cliquetis bruyant.

« -J'apporte le repas ! Il y a quelqu'un ? »

Alors le charme fut rompu. Damon reprit ses esprits et, après avoir enfoncé ses poings sur ses yeux, il se résolu à quitter la douche italienne. Elena le regarda d'un air scandalisé.

« -Tu es sérieux ? » S'écria-t-elle en se jetant en-dehors de la douche. « Tu vas sérieusement me laisser là, insatisfaite ? »

« -Crois-moi, ce n'est pas de gaité de cœur que je te laisse insatisfaite » Ricana Damon.

« -Faudrait-il que je me soulage moi-même ? » Le provoqua-t-elle alors qu'il lui jetait une serviette rosée.

Son regard s'embrasa de rechef.

« -Tu es une putain d'allumeuse ! » Maugréa-t-il en sortant, la serviette enroulée autour de ses hanches.

Elle n'eut pas le temps de le retenir. Outrée, elle se jura que s'il était sorti, si peu vêtu devant une serveuse et non un serveur dont le regard se promènerait inévitablement sur les muscles qui striaient son corps, elle le mangerait.

Elle sortit après s'être rhabillée, masquant autant qu'elle le pouvait combien elle était vexée et frustrée. Ses cheveux parfaitement coiffés étaient plus déstructurés à présent, légèrement mouillés par endroit.

Sur la petite table qui faisait office de bureau avaient été déposés de grands plateaux, abondant de plats qui embaumaient l'air. Elle regardait Damon qui se tenait assis.

« -Tu ne prends pas une douche froide ? » L'apostropha-t-elle.

Il roula des yeux.

« -Oh, chérie, depuis le temps que je fais ça, j'ai plus de contrôle que toi » S'esclaffa-t-il.

Le regard de la jeune femme devint noir. Il regretta quelque peu de s'être vanté de la sorte face à elle, mais après tout, peut-être que cela lui couperait toute envie. C'était sans compter la jalousie qui infusait dans les veines d'Elena et la rongeait, corrosive.

« -Vas te changer » Marmonna-t-elle. « Navrée, je n'ai pas ton self-control. Self-control quelque peu défaillant il y a dix minutes, tu me permettras… »

« -Si me voir dénudé te fait tellement souffrir, je vais m'habiller » Répliqua Damon.

« -Un viol est si vite arrivé » Susurra-t-elle.

Il éclata franchement de rire. Un rire frais qui se répercuta contre les murs. Les yeux d'Elena s'assombrir davantage. Elle le prit mal.

Vraiment très mal.

D'un geste rageur, elle enfonça sa fourchette dans les gnocchi à la bolognaise qu'on lui avait apporté. Il était vexant. Plus que vexant. A se vanter et à se moquer d'elle. Comme si elle n'était désirable. Comme si elle n'avait pas le pouvoir de l'assujettir sexuellement parlant.

« -Si tu es tellement en manque de sexe, Elena, sors. New-York est plein d'occasion pour une belle jeune femme comme toi ».

« -Tu crois que ce n'est qu'une question de sexe ? » Articula-t-elle, davantage vexée.

Il éclata une nouvelle fois de rire et repartit dans la salle de bain.

Elle ne réalisait pas. Elle ne voyait pas le petit sourire qui venait d'illuminer le visage de Damon tandis qu'il enfilait un tee-shirt blanc. Ce sourire, il était là parce que même si elle avait éteint son humanité, il la sentait authentique dans sa façon de se presser contre lui, de s'abandonner toute entière à lui. Il se sentait fier et heureux qu'enfin, elle mette des mots et des gestes sur ses sentiments. Qu'elle avoue enfin qu'elle le voulait, plus que n'importe qui d'autre, après avoir passé une année à nier ses sentiments, à fixer ses lèvres sans jamais les capturer.

Il ne demandait que ça, lui. La ramener dans la douche et la faire monter au septième ciel. L'allonger sur les deux lits qui étaient devenu un, et lui faire l'amour toute la nuit, doucement et violemment. Jusqu'à ce qu'elle supplie. Jusqu'à ce qu'elle l'aime à nouveau. Au fond de lui, il était fier. Il paradait d'être le seul à qui elle témoignait de l'intérêt. Stefan n'avait eu que du mépris. Lui, son epic love.

Il reparut devant elle, qui mangeait d'un air, non pas résigné, mais blessé. Il se laissa tomber sur la chaise à côté d'elle, tentant d'oublier combien elle était divine dans ce déshabillé écarlate.

« -Alors ? » Dit-elle d'une voix glaciale. « Tu as trouvé ce que tu cherchais ? »

Il eut à nouveau un sourire. Elle avait beau être furieuse, elle ne pouvait s'empêcher de s'intéresser à lui. Elle ne pouvait pas rester silencieuse à l'ignorer superbement comme elle le faisait avec Stefan ou Blondie.

« -Nop » Répondit-il. « L'appartement est surveillé depuis sa disparition. Je commence à douter que Katherine soit ici »

« -Pourquoi serait-elle ici ? » Demanda Elena en avalant une bouchée.

« -Elle a bien trouvé Will quelque part » Rétorqua Damon. « Si elle cherche à mettre la main sur lui et qu'elle ne le trouve pas, elle viendra forcément ici ».

Il remarqua vite qu'Elena l'écoutait à moitié, concentrée sur son assiette. Il soupira et attaqua la sienne. Elle avait commandé les deux mêmes plats.

« -Les Salvatore sont italiens ? »

« -Le nom est italien, c'est tout » Répliqua Damon. « Emigrés débarqués d'Italie vers le début du XVIIe siècle. Comme les tonnes de français, de britanniques, d'irlandais, d'écossais et d'allemands, pour ne parler que d'eux ».

« Mhm. D'accord ».

Elle s'en fichait tout autant. Elle acheva son plat et entreprit de dévorer son dessert_ un tiramisu. Il la fixa d'un regard tendre et plaça son pouce à la commissure de ses lèvres pour en dégager la crème qui s'y était nichée. Elle eut un sourire franc qui manqua de faire vaciller ses convictions.

Il jeta un coup d'œil amusé aux lits.

« -Tu ne les a pas remis en place ? »

« -Je ne le ferai pas. Si ça t'amuse, fais-le. Ce n'est pas comme si on ne dormait pas ensemble au Manoir ».

« -Change-toi au moins »

Elle écarquilla les yeux.

« -Je n'ai rien d'autre. Et pourquoi je me changerai ? Je croyais que tu avais acquis avec des années d'expérience un self-control sans précédent ? »

« -Parce que je ne vais pas dormir de la nuit si tu restes dans cette tenue, Elena » Répondit-il le regard à nouveau brûlant.

« -Tu crois que je vais mieux m'en sortir alors que tu portes ton tee-shirt blanc ? »

Il haussa un sourcil et eut l'un de ses fantastiques sourires en coin.

« -Si tu me disais clairement ce qu'il faut que je porte pour que tu n'aies pas envie de me sauter dessus, on irait peut-être plus vite ? »

« -Laisse tomber » Dit-elle d'une voix dure. « Je ne vais plus chercher à te séduire. Tu as été plus qu'explicite. Je n'ai franchement pas envie de me ridiculiser tout le long de notre séjour ».

Elle se leva d'un mouvement souple et se jeta sur le lit, sur lequel elle écarta ses bras, le regard fixé sur le lustre.

« -Je pensais vraiment qu'on allait s'amuser à New-York » Se plaignit-elle en appuyant sa tête contre l'une de ses mains.

« -On vient d'arriver. On va tout voir. L'Empire State Building. La Statue de la liberté. On ira faire les boutiques, si tu veux. Jouer les touristes. Et chasser »

Une étincelle s'alluma au fond des yeux chocolat d'Elena. Elle eut un petit sourire.

« -C'est vrai ? » Demanda-t-elle. « Tu vas chasser avec moi ? »

« -Je chasserai avec toi » Répondit Damon en se déplaçant, s'asseyant sur le lit.

Hésitant, il approcha sa main de la jeune femme et caressa son visage, la courbe de son menton, de ses joues et ses lèvres qui invitaient au baiser, à la morsure.

« -Tu devrais te coucher » Suggéra-t-il. « On se lève tôt demain, et franchement, la route a été longue et pénible ».

« -Pourquoi tu n'as plus envie de moi ? » L'interrompit-elle avec impatience.

Les y revoilà.

Ce regard meurtri et peiné ne l'avait pas quitté depuis qu'il lui avait tourné le dos dans la salle de bain.

« -Avant, tu crevais d'envie de me faire l'amour. Toute une année, tous tes regards me déshabillaient. Et là, plus rien ? Arrête, Damon. On a fait l'amour deux fois »

« -Techniquement plus de deux fois » Sourit-il.

Il ne se rappelait que trop bien de la soirée où Elena s'était jetée sur lui. Cette soirée où il la tenait lascivement dans ses bras. Tout deux savaient ce qui allait inéluctablement se passer. Mais ils savouraient chaque moment, elle apposait sa tête sur son bras et il la gardait contre lui. Cette soirée, où ils s'étaient littéralement dévoré l'un et l'autre. Où elle avait fait voler tous les boutons de sa chemise en l'ouvrant d'un geste violent. D'abord, il l'avait prise contre le mur, sa jambe enroulée autour de ses hanches, elle se tenant contre la cheminée, à chaque nouvel assaut. Puis ils étaient montés dans sa chambre et là, il lui avait fait l'amour avec retenue, sans cette impatience, ce besoin désespéré de s'appartenir. Il l'avait découverte lentement, appréciant de découvrir enfin ses seins, leur contact sous ses paumes. Pour découvrir son goût, ses grains de beauté, la saveur de sa peau. Pour jouir de la sensation de sa bouche sur lui, de ses lèvres dévalant sur son torse, sur son ventre, sur son érection autour de laquelle sa bouche s'arrondissait. Pour savourer l'unique sensation de plonger en elle, de la sentir autour de lui pour la toute première fois après avoir passé un an à se dire que jamais il ne connaîtrait ce bonheur.

Et après l'avoir amener à l'orgasme. Après l'avoir entendu le supplier d'arrêter parce que c'était trop fort, trop violent, trop intense. Après avoir connu la jouissance d'entendre son nom rouler sur ses lèvres, déborder de sa bouche, son prénom qu'elle soupirait, gémissait et criait. Après tout cela, après que les yeux d'Elena, qu'elle avait fermé sous le plaisir s'était rouvert, s'était écarquillés sous l'effet de l'orgasme qui montait, après qu'ils aient jouis, elle l'avait entraîné pour une troisième fois. Avait guidé ses mains sur ses seins, et était monté à califourchon sur lui, enivré, comme possédée par la passion. Elle se consumait de désir et de plaisir sur lui. Lui-même avait cru mourir de plaisir sous les hanches ondulantes de cette femme, cette obsession qu'il avait dans la peau depuis si longtemps.

Au souvenir de leurs ébats, Damon roula sur le côté et fut au-dessus d'elle.

« -Tu crois que je n'ai pas envie de toi ? Tu es aveugle ou quoi ? » Grogna-t-il en enfouissant le nez dans ses cheveux. « Bon sang, je me liquéfie de désir pour toi. Je n'ai jamais eu autant envie de personne avant toi. Je n'ai jamais connu ça avant toi. Je n'ai jamais pris autant de plaisir avant toi. Dès que je te vois, tout mon corps se réveille. Putain, chaque parcelle de mon corps te désire »

Elle hoqueta en sentant effectivement, contre sa cuisse, l'objet de son désir, et le regard voilé d'envie, elle chuchota :

« -Si tu me désires autant que je te désire, ne résiste pas »

Il eut un sourire désabusé.

« -Je t'aime, Elena. Je veux de l'authentique. Comme la dernière fois. Comme avant que j'apprenne pour ce foutu Sirebond. Je te veux toi. Pas l'Elena dénuée d'humanité ».

« -Mais je sens bien » Dit-elle. « Fais-moi confiance, je t'assure, je me sens… »

Elle s'interrompit, eut un regard étrange et ouvrit la bouche.

« -Je t'… » Commença-t-elle.

« -Non » L'interrompit-il. « Non, sérieusement, ne le dis pas. Je veux l'entendre quand ce sera vrai ».

« -Tu te fiches de moi ? » S'écria-t-elle avec véhémence. « Toute ma vie je me suis mentie et c'est quand je suis honnête que tu décides de ne pas me croire ? C'est maintenant que tu décides de jouer les moralisateurs ? Bon sang, je pensais que toi, tu ne me jugerais pas ».

« -Je ne te juge pas » Répliqua fermement Damon.

« -Pourquoi faut-il tout le temps qu'il y en ait un de raisonnable parmi nous ? A Denver, j'étais celle qui faisait office de petite garce coincée. Maintenant c'est toi qui met une barrière entre nous ».

Il soupira, et une étincelle de malice alluma son regard.

« -Tu craqueras décidément toujours la première ».

« -N'importe quoi. J'ai craqué la dernière fois parce que tu étais trop respectueux envers ton frère pour venir à moi »

« -Respect que tu n'as pas eu » Ricana-t-il.

Elle haussa les épaules.

« -Il connaissait le motif de notre rupture. Ç'aurait changé quoi que j'attende un jour ou deux mois ? Ce n'était pas comme s'il était supposé connaître la date exacte à laquelle je reprenais des activités sexuelles »

Il secoua la tête, déboussolé et lança sa main à l'aveuglette pour éteindre la lumière. L'obscurité s'installa alors dans la chambre. Elena s'enroula sous les couvertures et Damon se rappelait ce petit matin à Denver, lorsque le barrage avait cédé et où la passion avait emporté toutes les défenses qu'Elena avait dressées.

Il se mit sur son côté. Les nuits où ils avaient dormi ensemble, il l'avait tenu contre lui et elle s'était nichée au creux de sa poitrine. Mais là, ils étaient tout et rien à la fois. Un couple et un ancien couple. Et un couple qui n'en avait jamais été un.

Il sentit ses petites mains s'enrouler autour de sa taille. Il se retourna légèrement, vaincu. Il se souvenait de toutes les fois où, Stefan parti avec Klaus, il avait dormir chez elle, dans cette maison qui avait désormais brûlée. Sans ambiguïté aucune.

« -Tu ne veux peut-être pas que je le dise » Dit-elle. « Mais ça ne change rien. Je le ressens ».

Il ferma les yeux, tentant de freiner les vagues de bonheur qui se diffusaient dans ses veines. Ce n'était peut-être que factice. Mais putain, qu'est-ce que ça faisait du bien de se dire que peut-être elle l'aimait


A suivre dans la partie II de cet OS ;)