Prologue
Athènes, vers l'an -1300 avant JC, pouvait se vanter d'être gouvernée par un jeune Roi absolument unique. Son nom ? Aro ! La cité grecque était déjà réputée pour être la ville d'Athéna et pour avoir été la Terre de Thésée, le héros vainqueur du Minotaure. Mais il était à parier qu'Aro rendrait cette cité encore plus inoubliable.
Tout comme Thésée, il était immensément beau, fort et intelligent. Il était si exceptionnel que beaucoup étaient d'ailleurs persuadés qu'il était en réalité un demi-dieu, voire même un dieu à part entière et délibéraient vainement sur son ascendance. Certains clamaient haut et fort qu'il était le fils d'Aphrodite car on ne pouvait que l'aimer tandis que d'autres affirmaient qu'il était fils d'Athéna car il était fin stratège et très cultivé. Pour certains, il était même fils d'Artémis, la chasseresse vierge, car aucun gibier ne lui résistait. Enfin, le dernier groupe, moins nombreux, suggérait qu'il soit fils d'Héra car il ne pouvait être que fils du couple royal. Cependant, les opposants à ce groupe leur rappelaient qu'Héra était la mère d'Arès, le plus haï de tous les dieux et d'Héphaïstos, le plus laid de tous les dieux. Aro ne pouvait donc pas être fils d'Héra.
Concernant son père, hormis Zeus qui semblait être le choix le plus logique, même si les grecs avaient du mal à imaginer Zeus coucher avec une de ses filles, les choix se réduisaient à Arès, car Aro était un fier guerrier qui n'avait jamais perdu une seule bataille, Apollon car il était d'une beauté parfaite et Hermès puisque l'intelligence d'Aro était son plus bel atout. En effet, il avait l'art de deviner ce que les gens pensaient et surtout, la manière dont ils réfléchissaient. Ainsi, il lui était aisé d'obtenir toujours tout ce qu'il voulait d'eux. Hermès emportait l'unanimité auprès des citoyens d'Athènes.
Aro savait bien toutes ses rumeurs qu'on racontait sur lui. Son père, le vrai, était mort alors qu'il n'avait que six ans. Bien qu'il soit encore un enfant, il était monté sur le trône car il avait été élu par le peuple. Tout Athènes aimait ce jeune garçon qui semblait si prometteur. Aro ne les avait d'ailleurs jamais déçus. Il prêtait volontiers assistance à ceux qui imploraient son aide et sortait toujours victorieux de chacun de ses combats. Cultivé, il se passionnait pour la littérature mais aussi la science, l'art en général, la politique, la biologie… Aro était doté d'une curiosité insatiable et n'hésitait pas à s'entourer de tous les grands savants de son temps. Il admirait Zeus pour son pouvoir mais était choqué par l'attitude d'Hermès. Il ne parvenait pas à comprendre pourquoi ce dernier, qui était si intelligent, acceptait une position de sous-fifre quand il lui aurait été si simple de détrôner son Roi. Ainsi, lorsque les citoyens d'Athènes faisaient d'Hermès son père, il ne pouvait réprimer une grimace en signe de mécontentement.
Sa vraie mère était toujours en vie et louait tous les Olympiens chaque jour pour les remercier de lui avoir donné un fils aussi exceptionnel et pour qu'ils ne punissent pas le peuple d'Athènes de considérer son fils comme un demi-dieu ou même un dieu. Elle savait que les Olympiens avaient toujours été très susceptibles à ce sujet. Toutefois, cela faisait déjà plus de vingt ans que ces rumeurs existaient et pour l'instant, aucun malheur n'était arrivé à Athènes. Du moins, c'est ce qu'elle pensait.
Car si Aro était aimé des femmes, étrangement, il n'en aimait aucune. Il reconnaissait leur beauté et n'avait pas de difficulté pour partager leur couche mais il lui manquait quelque chose. Il ne ressentait rien pour ces femmes. C'était à peine s'il mémorisait leur prénom. Or, il voulait une reine qui sache se différencier des autres. Une qui, d'un regard, bouleverserait sa vie. Il ne l'avait pas encore trouvée et pourtant, elle n'allait pas tarder à se montrer, pour le meilleur comme pour le pire. Cette femme, Sulpicia !
