Disclaimer : Amano Akira-sensei (où cela ferait bien longtemps que Gokudera aurait sauté sur Tsuna xD)

C'est la première fois de ma vie que je publie sur ce site, j'espère que ça ne se passera pas trop mal même si je ne suis pas encore très douée pour les mises en ligne et tout ce qui s'en suit. Essayons de passer un bon moment ensemble, une petite critique (positive ou négative) ne me fera pas de mal, je vous le garanti !


N o . C o l o r

Les alarmes hurlaient dans toute la base, leurs voyants rouges éclairant les couloirs par intermittences. L'état d'urgence maximal était déclaré. Dans ce cas, il était facile de comprendre que l'ennemi avait déjà envahi les lieux. Tout le monde courait dans les couloirs, hurlant des choses incompréhensibles à tout va. Pourtant, dans ce brouhaha, Natsumi comprit qu'il sagissait d'ordres soit pour renforcer les dernières défenses encore debout soit pour attaquer les intrus. Elle n'osait pas bouger, recroquevillée à la tête de son lit, le regard fixé sur la porte. Personne ne venait la chercher alors peut-être qu'il sagissait seulement d'une simulation... Du moins, elle l'aurait bien voulu mais son père n'était pas du genre à déclencher une telle panique en plein milieu de la nuit pour rien. Alors quoi ? Pourquoi est-ce qu'on la laissait dans sa chambre ? Pourquoi la laissait-on là sans même l'avertir de la situation ? Etait-elle censée sortir d'elle-même pour rejoindre son père ou rester là sagement ? Franchement, elle l'ignorait. Et malgré tout, il fallait qu'elle prenne une décision rapidement. Inutile de faire des actions superflues. Que devait-elle faire ? Quoi ?

En réponse à ses questions muettes, la poignée se baissa et la porte s'ouvrit à la volée. Si cela la fit d'abord sursauter, elle se calma bien vite en reconnaissant la silhouette du jeune homme qui venait d'entrer.

- Leo-kun

- Suis-moi. Ordonna-t-il sans préambule.

- H-Hun !

La jeune fille sortit du lit à la hâte et commença à chercher dans toute la chambre quelque chose pour se couvrir. Sans lui laisser le temps, il lui attrapa le bras et l'entraina sa suite dans le couloir en déclarant juste qu'ils n'avaient pas le temps pour ça. Bien vite, ils se retrouvèrent au milieu de l'agitation. Les reconnaissant, les hommes s'écartèrent un peu pour les laisser passer mais dans l'affolement, les jeunes gens furent bousculés plus d'une fois et ce n'était certainement pas cela qui les aidait à aller plus vite. La pensée que son corps serait sûrement couvert de bleus le lendemain traversa l'esprit de la petite brune mais elle se reprit bien vite, il y avait plus important à penser en cet instant.

A force de courir, la demoiselle ne sentait plus ses jambes. Courir ainsi, c'était bon pour son entrainement et pas le sien. Et puis, le fait de ne rien comprendre à ce qui se passait la poussait à ralentir inconsciemment en jetant des regards apeurés en arrière. Le remarquant, Leo s'arrêta dans sa course et prit la jeune fille dans ses bras. A coup sûr, ça allait les freiner mais au moins, il était sûr qu'elle n'allait pas trébucher sur quelque chose ou bien le lâcher dans l'agitation. Elle avait un certain don pour ça, pour aggraver les ennuis. Tout ce qu'il ne fallait pas quand on portait un fardeau tel que le leur.

- L-Leo-kun, bredouilla-t-elle en rosissant.

Même si elle avait l'habitude, ça lui faisait toujours cet effet. Malheureusement, le moment était mal choisi pour penser à la proximité entre leurs deux visages alors que, dans le couloir parallèle, une détonation retentissait.

- On y est presque, grogna le jeune homme en accélérant.

- Où... où est-ce qu'on va ?

La phrase prononcée faiblement au milieu du vacarme ne parvint pas aux oreilles de son porteur. Et quand bien même l'aurait-elle dite plus fort, elle doutait qu'il aurait entendu. Il était concentré sur le chemin à suivre et ne paraissait pas du tout se soucier des personnes qu'il poussait au passage. Il n'y avait pas que la base qui était en état d'alerte, Leo l'était aussi. Et ça, c'était vraiment inquiétant. D'ordinaire, il était détendu au milieu des batailles. Voire trop détendu puisque la demoiselle devait toujours le réprimander à ce sujet. Ce à quoi il répondait qu'il était « tout bonnement supérieur ».

Elle le savait ça. Elle le savait mieux que personne puisqu'elle aussi était comme lui. Mais il suffisait qu'il soit blessé une fois et qu'il perde le contrôle pour que tout soit fini. Sous cette forme, il avait la pleine capacité sur son pouvoir des Nuages -rien d'étonnant pour le Secondo de la famille Bovino- mais sous l'autre, il était indéniablement trop faible.

Après encore quelques minutes de courses, ils arrivrent devant une grande porte double. Il ne fallut que quelques secondes à Natsumi pour reconnaître la pièce sur laquelle elle débouchait : le bureau de son père. Dès qu'ils furent à l'intérieur, elle fut déposée à terre et Leo s'empressa de fermer derrière eux. Sur le bureau trônait l'ordinateur du boss de la famille Vongola, affichant lui-même ce dernier à l'écran.

- Papa ! s'écria-t-elle en se précipitant vers lui.

- Ah, je vois que tu as réussi Leo.

- Oui, Signor Giotto.

- Tu n'as pas eu trop d'encombres à arriver ici, ça veut dire qu'ils n'ont pas encore envahi totalement cette aile. Fit celui-ci, semblant réfléchir une stratégie pour repousser l'envahisseur.

- Non, toute l'aile ouest est encore sous contrôle, pour le moment.

- Tâchons d'empêcher que ça change.

Se sentant ignorée, la seule représentante féminine signala sa présence en se mettant entre l'écran et le jeune Bovino afin d'obtenir l'attention des deux à la fois.

- Serait-ce trop demander de me dire ce qu'il se passe ?

- Silence. Seul le bruit venant de l'extérieur combla le vide.

- Alors ? Dites-moi !

- Nous sommes attaqués. Déclara son père.

- Je crois avoir eu le loisir de m'en rendre compte par moi-même !

- ... Par l'Arcobaleno de la Foudre.

Le visage de l'héritière Vongola pâlit à vue d'oeil. Verde ? Verde venait les attaquer directement ? Il se contentait pourtant d'envoyer ses hommes de mains par le passé et voilà qu'il... qu'il venait sur le terrain lui aussi ? Impossible... Pas juste pour elle et Leo. Ce serait un risque trop grand ! A moins que... A moins qu'il ne soit certain de réussir...

- Il faut que l'on te mette à l'abri, ajouta le manipulateur des Nuages.

- Co-...

Natsumi se figea d'horreur. Elle avait bien une idée sur ce que projetaient de faire les deux hommes mais elle espérait se tromper. Pourtant, au vu de leurs expressions... de leurs regards... Ils avaient tous les deux cette lueur de détermination qui signifiait que malgré un choix difficile, ils iraient jusqu'au bout.

Automatiquement, ses yeux se bordèrent de larmes. Larmes qui ne tardèrent pas bien longtemps à couler, inondant ses joues. Ils ne pouvaient pas faire ça...

- Je... Non... Je refuse de...

Ne l'écoutant pas, le Bovino s'avança vers elle en tendant la main vers son visage. Avant que leurs peaux n'entrent en contact, elle se recula en fixant de ses prunelles humides le garçon en face d'elle. Il soupira.

- Ce n'est pas un choix que nous avons fait sur un coup de tête. Mieux vaut te savoir vivante là-bas qu'en danger ici.

La jeune fille se retourna vers l'ordinateur.

- Peut-être mais... C'est un choix que vous avez fait sans m'en parler. Je m'y refuse.

Tu n'as pourtant pas le droit de décider.

- Pourquoi ? Insista-t-elle, les larmes commençant à brouiller sa vision.

- Parce que c'est ce qu'il y a de mieux.

La main de Leo l'obligea à se retourner et dans un même mouvement, elle se retrouva plaquée contre son torse. Dans cette position il lui était impossible de voir son visage mais elle devina sans mal qu'il ne devait pas être plus heureux qu'elle. Doucement, il murmura :

- Je ten prie... Ne résiste pas.

C'était plus facile à dire qu'à faire. Comment pouvait-on lui demander de les laisser ici alors qu'elle se retrouverait dans un tout autre endroit quelque part où son existence devait certainement s'être arrêtée.

- Je viendrai te chercher dès que tout redeviendra plus calme. Je te promets que... qu'on pourra enfin faire ce que l'on avait prévu.

Ses doigts s'emmêlèrent dans les siens, effleurant une bague en argent à son index. Tendrement, il l'étreignit en faisant passer tous les sentiments qu'il avait pour elle dans ce simple geste. A ceux-ci vinrent se mêler le désespoir et langoisse...

Choquée de ressentir pareilles émotions émaner du jeune homme pour la première fois, elle tenta de se dégager afin de le regarder dans les yeux mais il la serra un peu plus fort. Natsumi gémit douloureusement à cause de la pression exercée sur ses muscles déjà endoloris par les coups de coudes reçus lors de leur course folle à travers les couloirs.

Si Leo l'entendit, en tout cas il ne lâcha pas prise pour autant.

- Tu vas réussir à surmonter ce virus et ce sera toi qui deviendras l'exclusive propriétaire de ce corps et pas lui.

- H-hn... renifla-t-elle.

Un peu rassurée par ces paroles -dans la mesure où l'on peut l'être dans une telle situation-, Natsumi essuya ses yeux du revers de sa manche de pyjama. Silencieux, son père observait la scène. Elle s'écarta de Leo et fit encore face à l'écran, triste de ne pas pouvoir voir son seul parent encore en vie autrement que par l'intermédiaire de cet ordinateur. Mais elle n'avait pas le choix. Il se trouvait dans la salle de réunion de l'aile est et d'après ce qu'elle entendait, les intrus essayaient d'enfoncer la porte blindée.

Ignorant l'horrible pressentiment qui lui enserrait le coeur, la brunette se força à sourire et tourna un regard résigné vers son géniteur.

- Combien de temps ?

- Pour être sûrs... Je dirais, quatre siècles.

- Q-Quoi ?

- Désolé, on ne peut pas se permettre moins.

- Mais

La Vongola se stoppa dans sa phrase, son attention étant attirée par le nuage mauve qui avait déjà commencé à envelopper ses jambes. Son regard se reposa aussitôt sur Leo. Il avait un sourire contrit. Comme elle le pensait, il avait bien profité de leur étreinte pour l'immobiliser.

- L-Leo ! P-papa !

Ne sachant plus où donner de la tête, la jeune fille se concentra au maximum pour graver le moindre détail du visage du garçon qu'elle aimait : ses cheveux noirs en désordre, ses yeux bleus électriques, son teint halé -du moins, bien plus que le sien-, ... Puis le visage de son père. Sa chevelure blonde en bataille tellement similaire à la sienne. Ses yeux ambrés montrant à l'instant tout le chagrin que lui avait apporté cette décision. Sur son front brulait la flamme du Ciel, signe qu'il était près à combattre à tout moment.

N'en pouvant plus, elle se remit à sangloter. Le nuage la recouvrait presque entièrement maintenant et c'est dans une espèce de voile mauve qu'elle distingua l'image de son père se levant soudainement de son siège pour crier quelque chose à un de ses gardiens alors que derrière elle, le bruit de la porte qu'on essayait d'enfoncer se faisait entendre.

Par réflexe, elle fit un demi-tour sur elle-même mais ne put rien voir pour autant. Un murmure lui parvint de derrière le mur cotonneux et dans un hurlement de désespoir elle appela :

- Leo-kun !

Un bruit d'explosion confirma ses doutes mais quand elle répéta son prénom pour s'assurer qu'il allait bien, ce fut une voix enrouée, certainement à cause de la fumée, qui lui répondit :

« Je vais revenir te chercher. »