Les notes de l'auteur qu'il paraît qu'elles sont marrantes : nouvelle histoire, qui me trotte dans la tête depuis des semaines. Donc bien planifiée, chouette. Là encore pas mal de mythologie, enfin plutôt un conte revisité. Autant être claire, d'ici 27 ou 28h, cette histoire sera probablement considérée comme AU ! Mais tant pis ! Cela se déroule après Neverland, et si forcément je ne donne pas les réponses tout de suite, elles viendront, patience.

Juste quelques avertissements : je vais me concentrer sur Hook avant tout, avec bien sûr la relation avec Emma, mais surtout Hook en fait. Et pas mal Baelfire. (coming out : j'adore Baelfire. Genre même si c'est avec lui qu'Emma termine, je ne pleurerai pas (trop). Je vais donc écrire cette fic en travaillant sa relation avec Killian et bien entendu Emma, autant prévenir).

J'ai beaucoup trop bavassé, donc bonne lecture et à dans 15 jours je pense. (tout est dans ma tête vous dis-je !)

(j'ai même mieux que le combat de sabre laser avorté de l'autre fois…)

(promis, les prochaines notes seront moins longues)

(si si)

(et disclaimer : rien ne m'appartient mais comme certains des personnages sont dans le domaine public, j'estime que si en fait…)


« Ariel, c'est de la folie ! Tu devrais… »

« C'est ma sœur, Eric. C'est toujours mon royaume. Je ne peux pas abandonner. »

« Et nous ? Laisse-moi au moins t'aider… Confie Killian à la nourrice et… »

« Non. Je ne parviendrai pas à la raisonner si tu es là. Tu as blessé Ursula et ta présence n'aidera pas. Pars avec Killian, protège-le. »

« Qu'est-ce que je vais lui dire ? Il n'a pas trois ans Ariel, est-ce que je lui dis que sa mère l'a abandonné ? »

« Dis-lui la vérité. Vous allez visiter le monde tous les deux, faire un beau voyage à travers les royaumes. Dis-lui que je vous rejoins quand tante Ursula ira mieux. »

« Ta sœur ne… »

« Laisse-moi essayer... Va le chercher, mon père a déjà dû ouvrir un portail. Ne tente pas de revenir avant que je ne vienne te chercher… »

« Ariel… »


Chapitre 1 : L'océan qui est le tien.

Le bleu de la mer qui s'étalait devant lui était trop familier. L'odeur qui en émanait également. Il ne la reconnaissait pas mais, étrangement, la connaissait pourtant, il en était certain.

Trop intime.

Il avait passé sa vie sur l'océan, au point qu'il avait parfois l'impression qu'il coulait dans ses veines, que son sang n'était qu'iode et eau salée. Il savait à quel point chaque océan, comme les paysages de la terre, était différent d'un monde à l'autre. Les flots de Neverland étaient d'un bleu clair, calme, et il en émanait une effluve douceâtre presque empoisonnée. Les eaux de Storybrooke étaient brutes, sentaient le bois. Il avait adoré les vagues quasi-magiques des côtes de la Forêt Enchantée.

Mais cette mer…

Cette mer-là, Hook ne se rappelait pas l'avoir parcourue. Il n'avait commandé aucun vaisseau sur ces flots. Et pourtant, l'odeur, la couleur, la sensation étaient trop familières.

Cette mer-là l'appelait.

Elle était sienne. Elle coulait en lui. Un frisson le parcourut. De tous les mondes où ils auraient pu atterrir, il avait fallu que ce soit celui-ci.

Est-ce vraiment un hasard ?

Son regard se posa avec nervosité sur les souliers de rubis qui brillaient à ses pieds. Il aurait dû laisser Swan les chausser. Mais avec la tension qui régnait sur le Jolly Roger, il avait voulu une dernière fois affirmer son commandement, leur montrer qu'il était le capitaine. D'un geste impérieux, arguant que c'était à lui de les ramener à la maison, il avait saisi les chaussures et les avait enfilées. Il avait probablement l'air ridicule avec ces espèces de mocassins à talons aux pieds, scintillement rouge sang au milieu du cuir noir. Seul le môme avait ri, lui disant qu'il ressemblait au capitaine Hook de Disney. Il avait été surpris qu'il puisse y avoir un autre capitaine Hook d'un endroit nommé Disney, mais il n'avait rien dit. Avec autorité, presque flamboyant, il s'était dirigé vers le gouvernail et avait aboyé aux autres de s'accrocher. Puis il avait claqué 3 fois les talons.

Il avait fallu plusieurs heures avant que la terrible tempête qui les avait accompagnés ne décline. Le navire avait subi des avaries mais il n'avait perdu aucun de ses passagers cette fois. Il ne se rappelait que trop bien l'arrivée sur Neverland, Emma jetée dans les flots, et la peur irraisonnée qui avait suivi.

Cette fois-ci, ils étaient tous sur le Jolly Roger. La famille Charming au grand complet, Henry compris, s'était réfugiée dans les cabines quand il était devenu évident que le gros temps allait durer. Mulan et le hors-la-loi les avaient accompagnés et étaient probablement quelque part en train de vomir tripes et boyaux. Baelfire devait veiller son père. Seule Regina était restée sur le pont, comme par défi.

Du coin de l'œil, il vit la reine déchue s'approcher de lui. Elle tentait de le cacher mais depuis 3 jours qu'ils avaient retrouvé Henry, elle aussi était tendue. Elle aussi sentait à quel point sa place était précaire et qu'au moindre faux pas, elle risquait d'être exclue de la « famille ». Les choses avaient paradoxalement été plus simples pour eux quand le gamin était perdu : ils avaient un but commun. Ils pouvaient prétendre qu'ils étaient unis. Qu'il faisait partie de…

Mais Henry était là. Henry avait une mère et un père, bien vivants. Des grands-parents héroïques.

Regina avait encore du mal à trouver sa place au milieu du tableau. Elle avait cependant plus de chance que lui de réussir.

Hook n'était pas certain du rôle qu'il pouvait tenir dans cette famille bancale. Surtout que Baelfire était – non, il n'irait pas là. Il ne pouvait pas. Baelfire était vivant et le gamin avait retrouvé sa famille entière, c'était l'essentiel. Ils étaient réunis et il leur souhaitait le meilleur.

Mais il ne pouvait nier que cela changeait les choses. Il n'avait pas prévu l'après. Il n'avait pas prévu cet après.

Il ne jouerait pas les pères de substitution. Bae était trop vieux – et il avait bien vu comment Snow et Charming bataillaient avec Emma. Le crocodile se réveillerait bien un jour de toute façon, il avait du mal à croire qu'il allait rester à jamais inconscient, victime du sort qui l'avait frappé. Il n'avait pas envie de voir Bae souffrir encore. Et bizarrement, Hook était réticent à laisser Rumple mourir sous d'autres coups que ceux de sa vengeance personnelle.

Donc non, il ne jouerait pas les pères de substitution. Pour aucun d'entre eux apparemment.

Mais plutôt lever l'ancre et aller crever ailleurs que de terminer nouveau grand-père ou tonton adoptif pour le gamin.

« Ce n'est pas Storybrooke ou la Forêt Enchantée » constata Regina, interrompant ses pensées.

Il n'aimait pas son ton. Il sentait poindre l'accusation malgré la neutralité apparente. Et il aimait encore moins qu'elle ait raison. Maitrisant la colère – la peur – qu'il sentait monter en lui, il se tourna vers elle d'un air nonchalant.

« De toute évidence. »

Elle haussa les sourcils, attendant la suite. Il se contenta de lui sourire d'un air faussement innocent. Le regard de Regina se durcit, mais le bruit des pas d'Emma dans l'escalier qui menait au pont supérieur l'interrompit avant qu'elle ne puisse le presser de question. Il se détourna d'elle avec tout le naturel qu'il put pour faire face à la tornade qui menaçait de réduire son calme factice en miettes.

« On est où ? » aboya la jeune femme. « Ce n'est pas Storybrooke. Et mes parents disent que ce n'est pas la Forêt Enchantée. »

La violence du ton fit plisser les yeux au pirate. Elle n'avait même pas déguisé l'hostilité dans sa voix. Depuis quelques jours, elle ne semblait plus savoir lui parler que comme ça. Ou était-ce lui qui l'agressait ? La tension escaladait à chacun de leurs échanges et il s'était surpris à faire demi-tour à plusieurs reprises pour éviter de croiser la jeune femme sur le navire.

Hook avait l'impression d'être de retour au début, que leur relation était revenue à ce qu'elle était à leur rencontre. Agressivité, piques et méfiance. Comme si Neverland n'était jamais arrivé. Comme s'il n'avait pas tout abandonné pour elle.

Pour être honnête, parler de retour à la case départ tenait du mensonge. C'était pire que cela. A leur rencontre, elle avait toutes les raisons de l'affronter et de douter de lui. Mais il avait pris plaisir à leurs échanges, alimentant le feu à la moindre occasion par un sous-entendu si possible salace. La danse avait été agréable, leur avait permis de tester leurs limites. D'apprendre à se faire confiance. Enfin.

Ces jours-ci, il préférait rester seul. Alors qu'ils avaient été capables de se comprendre sans échanger un mot, ils ne semblaient même plus pouvoir respirer le même air. Il ne savait pas pourquoi. Ne voulait pas savoir.

Emma le regardait toujours, fermement plantée devant lui. Regina s'était reculée et observait l'échange en silence. Killian grinça intérieurement. La jeune femme n'allait pas le laisser s'en sortir aussi facilement. Et il n'allait pas pouvoir affabuler, pas avec ce petit don qu'elle possédait. Il ne voulait pas lui mentir de toute façon, n'avait jamais voulu. Mais hors de question qu'il partage cette vérité avec eux pour autant. Ce passé-là était enfermé, enterré, et il avait jeté la clé du coffre au fond de l'océan.

Puis avait fui, toutes voiles dépliées.

Il avait accepté de retourner sur Neverland. Il avait accepté de faire la paix avec Rumplestiltskin. Il avait accepté de faire le deuil de Milah. Il avait joué au héros et s'était montré digne.

Il avait ouvert ces coffres-là devant eux. Montré les cicatrices.

Mais pas ça. Cette blessure-là était trop intime. Il ne l'avait laissée deviner qu'une fois et la trahison n'en avait été que plus violente. Et ce n'était qu'un enfant.

Il allait devoir ruser. Anticiper les coups. Garder le coffre hors des regards et nier son existence. Les yeux ancrés dans ceux de la jeune femme, il répondit calmement :

« Nous sommes ailleurs, en effet. Je pense savoir où, mais les choses ici ont probablement changé. Quant au pourquoi Swan, je dirais que le Jolly Roger est retourné chez lui. »

D'un air désintéressé, il retira les souliers pour remettre ses bottes. Il n'avait pas à proprement parlé menti. Le navire était retourné sur ses mers d'origine. Et quand il était aux commandes, le Jolly Roger et lui n'étaient qu'une seule et même entité.

Emma le regardait, les yeux plissés. Il se redressa et plutôt que de lui laisser le temps de pousser son questionnement, il lui tendit les chaussures.

« Libre à toi d'essayer de nous ramener, je ne souhaite pas rester ici non plus »

Pure vérité.

« Mais hélas » continua-t-il, « il nous faut d'abord réparer la voile. Aucun de vous n'a réussi à la replier correctement pendant que je nous évitais la catastrophe, et le mât a subi des dégâts. Une autre tempête nous coulerait. Il va falloir patienter quelques heures. »

Voire plus.

Et il n'en avait aucune envie. Son instinct lui disait de se tirer de là très vite. La mer l'appelait trop fort. Et la terre qu'il apercevait au loin… quelque chose habitait là, quelque chose qui avait fracassé son enfance, il le sentait.

Il n'ouvrirait pas ce coffre.

Levant les yeux au ciel, Emma se saisit des souliers et se dirigea vers le pont inférieur où l'attendait le reste de sa famille. Killian secoua imperceptiblement la tête et reporta son attention sur le navire. Il fallait qu'il répare les dégâts rapidement. Il ne voulait pas être ici. Ces fichues chaussures auraient dû le sentir.

Bae apparut bientôt dans son champ de vision et il sentit son estomac se serrer. D'un mouvement de tête, il lui fit signe de prendre le gouvernail. L'autre acquiesça en silence et se posta à la barre. Killian vit ses yeux s'attarder sur la pièce de métal qui se trouvait devant lui. Sur l'inscription violemment rayée. La boule dans le ventre du pirate grossit. Bae avait posé son regard sur lui et l'observait sans un mot. Hook se détourna, incapable de…

Là-dessus non plus, il ne voulait pas mettre de mots.

Il descendit les quelques marches et se dirigea vers le mât d'un pas faussement assuré. La voile était dans un sale état. Il allait falloir changer de nombreux cordages et remplacer des pans entiers de toile. Sans parler de la consolidation indispensable du mât de misaine.

Il soupira. Ils en avaient pour des heures, en effet. Peut-être Regina pourrait-elle employer la magie, mais il était réticent à lui demander. Ce monde… L'instinct lui disait de cacher les pouvoirs qui se trouvaient sur le Jolly Roger.

Comme une réponse silencieuse, un avertissement que lui seul pouvait comprendre, une brise se leva, emplit d'eau de mer. Il frissonna. La terre était à éviter. Mais quelque chose viendrait de la mer.

Il fallait qu'ils se tirent de là. Il fallait qu'il se tire de là.

Secouant la tête, il entreprit son ascension le long du mât pour évaluer l'ampleur réelle des dégâts. L'estomac toujours serré.

Après des siècles d'errance, il était revenu chez lui. Après trois cent ans à parcourir les mers et les mondes, Killian Jones était de retour sur Atlantis.


Les critiques sont les bienvenues naturellement, mais en fait contentez-vous des compliments évidents et mérités que vous avez à m'adresser. (- le jour où la modestie a été écrasée au rouleau compresseur)

(oh ça va, si on peut plus blaguer...)