2 heures avant la fin.


« Et maintenant, j'aimerais que vous me racontiez toute l'histoire. »

« L'histoire ? L'histoire de comment j'ai été détruit de façon permanente ? »

« Oui. C'est cette histoire que je veux entendre. »

« ... Il faisait froid cette journée là.

Je me souviens que l'hiver arrivait et que les habitants du quartier commençaient à installer leurs décorations de Noël. Chaque année, c'est le même rituel, le jour de l'An, la fête Nationale, une fête pour telle ou telle guerre puis Noël et de nouveau le jour de l'An.

La seule différence c'est qu'à Noël les gens décorent leur maison. Peut être parce qu'ils ont peur du noir, du froid de l'hiver et de ses journées courtes, du moins, c'est ce que j'ai toujours pensé. Personnellement je n'ai jamais décoré la mienne.

Peut être parce que moi j'aime le noir, l'hiver, son froid et ses journées courtes, j'y trouve un certain réconfort. On venait souvent me demander pourquoi je restais enfermé chez moi en plein milieu de l'été. Comme je n'avais jamais d'explication, je déballais toujours les mêmes excuses « Il fait trop chaud » « Je ne supporte pas la chaleur » « Je dois aller voir ma famille », les mêmes mensonges à longueur de temps. Enfin, je ne pense pas réellement que c'était des mensonges puisque je ne connaissais pas la vérité moi-même et je ne la connais toujours pas.

Ou alors peut-être étais-je perdu dans ma propre désillusion et dans les ténèbres qu'enferme mon âme, peut-être était-je simplement déjà trop perdu. »

« Continuez. »

« Je marchais au milieu de la route, il n'y avait pas de voiture avec le verglas. Mes pieds laissaient leur trace dans la neige fraîche. Comme un passage de notre existence incertaine. J'allais en direction du lycée. C'était pourtant les vacances mais j'aimais et aime toujours bien y aller quand il n'y a personne, un calme inhabituel y règne et c'est souvent ce qu'il me faut. On pourrait se demander ce qu'il fait ouvert, en vérité, il est fermé. Il n'y a qu'une petite porte avec un escalier de secours, par ce passage on peut atteindre le toit. Où il n'y ni barrière ni limite. Seulement un vide entre nous et le sol, entre nous et la mort.

Je me suis dirigé jusqu'à ce danger. Un pas, puis un autre, puis encore un autre. Jusqu'à ce que mes jambes se retrouve flottante dans ce vide, battante dans un rythme irrégulier, mes yeux divaguant vers l'horizon. Route, maisons, forêts, ciel. J'aimais observer le monde du haut.

C'est plutôt compréhensible car on pourrait dire que je suis de petite taille mais je parle du vrai haut. La hauteur indéterminé, mais vu que c'est pratiquement impossible, le toit d'une maison ou d'un immeuble me suffit. Le vide qui était dessous de mes pieds ressemblait étrangement à celui au fond de moi.

Le monde me semblait tout petit, un peu comme une fourmilière géante avec ses petits personnages grouillant dans les rues. Et tout autour, il y a l'hiver et le blanc glacé de la neige, un monde ressemblant un peu à mon cœur, froid mais pourtant vivant.

Et j'aimais la vue de mon cœur battant, car parfois je n'étais pas sûr moi même d'être encore en vie. Alors je montais sur ce toit,et j'y restais des heures entières, pas très sûr de si je devais descendre et revenir à la réalité, quitter mon petit paradis glacé et le vent froid sur mes joues pâles cadavérique.

Ce monde, vu d'en haut c'était un peu ma certitude d'être en vie. »

« Un peu comme un refuge ? »

« Non, je n'avais aucun refuge, tout m'effrayait. J'avais peur de moi-même parfois. »

« Et après, qu'avez-vous fait ? »

« Je suis allé au cimetière, étrange non ? Je vais sur la tombe de ma mère et vous savez quoi ? Je n'ai pas voulu qu'on y inscrive quelques chose car j'estime qu'il ne faut pas écrire des stupidités mensongères pour qu'on ce souvienne d'elle comme quelqu'un qu'elle n'était pas.

Alors la seule chose que j'ai pour me souvenir d'elle c'est une pierre simple sans inscriptions sauf son nom. Blanche, avec un bouquet de rose rouge dessus. Je me souviens que notre jardin en était rempli, c'était plutôt joli. Ma mère avait le don de voir tout ce qui était beau en les gens. Même ceux avec les âmes les plus sombres. Mais à présent, je ne suis pas si sûr que si elle avait été là, elle aurait pu voir de la lumière en moi.

D'habitude le cimetière est vide, du moins, vide de tout être humains vivant. Quelques fois on peut trouver les fleurs sur les tombes fraîche, mais au bout de quelques années les gens oublient,ils oublient que quelqu'un qu'ils ont aimé est là.

Mais ce jour-là, quelqu'un était assis devant deux tombes, il avait le visage entre les mains, quelques mèches brunes de cheveux lui tombant dessus, il pleurait.

Je ne sais pas ce qui m'a pris mais je me suis retrouvé à côté de ce garçon, comme si mes jambes s'y étaient rendus seules. Sur le coup je ne savais pas quoi dire, un désolé n'aurait rien arrangé et les vieilles phrases bidon « ils sont dans un meilleur monde à présent » me donne la gerbe plus qu'autre chose par leur stupidité. Il n'y avait pas d'autre monde. Il y a juste l'enfer de la vie et l'enfer de ne plus jamais pouvoir être entendu. Donc je suis resté silencieux, certainement parce que moi aussi je suis mort à l'intérieur.

Puis j'ai mis une main sur son épaule et je l'ai doucement serré, il a reniflé un peu plus fort. Bizarrement je ne ressentais rien envers lui, j'avais juste besoin de lui faire croire qu'il n'était pas seul. De lui faire croire à l'espoir. On peut espérer autant qu'on veut, rien ne change le passé. Rien ne referme les blessures qu'on accumule, elles s'estompent juste, il suffit d'une chose pour revenir à la case départ, devoir tout recommencer. Tout ce qu'on peut faire, c'est juste ignorer, continuer d'exister et faire croire qu'on vie encore alors qu'on est déjà mort depuis le moment où ça c'est produit.

« - Tu sais, personne n'aurait pu prévoir ce qui allait arriver. » lui ai-je dis, mais il n'a pas répondu, alors je suis resté avec lui, sans un mot de plus. On était simplement assit devant les tombes vierges, écoutant les fantômes qui murmuraient. Aha... Cette soirée là, je suis presque sûr que je ne l'oublierai pas. Peut être parce que lui aussi, tout comme moi, il était une âme errante, peut-être parce que lui aussi, tout comme moi, il était là sans être là, il continuait simplement de pleurer en silence.

Pour tout vous dire, c'est normal de pleurer, sur le coup on a mal, tellement mal que les larmes sont là toutes seules, elles viennent sans qu'on le demande et elle reste jusqu'à ce qu'on ait plus la force. Plus la force de résister, plus la force de se relever et de continuer. Elles sont juste là en démons et deviennent la seule compagnie qu'on accepte.

Je trouve même qu'elles sont gentilles avec nous, à chaque fois qu'elles coulent, elles nous libèrent d'un poids, le problème c'est que si ça nous soulage de trop, on ne plus s'en empêcher.

On veut juste qu'elles coulent sans jamais s'arrêter, jusqu'à ce qu'on ait plus jamais mal. »

« Et avez-vous déjà pleuré ? »

« Non. Je ne l'ai jamais fait. »

« Pourquoi ça ? »

« Je ne sais pas. Vous savez, certains écrivains racontent lorsque leurs personnages ne cesse de parler, c'est qu'ils sont heureux et puis quand la tristesse les prenaient, ils ne disaient pas un mot. »

« Où voulez-vous en venir ? »

« ... Moi je me noie dans un silence perpétuel où même une plume qui tomberait sur le sol serait un vacarme insoutenable. »


Umh, une petite histoire Levi/Eren qui durera 3-4 chapitres je pense (c'est la raison pour laquelle les chapitres sont plutôt cours). Pour l'instant, vous l'aurait compris j'espère, il s'agit de Levi (vraiment OOC, enfin je pense, après chacun sont point de vue, on peut croire qu'il parle "enfin" de ce qu'il ressent au fond de lui, il n'est pas cette personne d'apparence froide, à vous de voir) parlant avec une personne (inconnu, on suppose que c'est un/une psychologue) Je l'ai écrit avec certain ressenti, avec mes sentiments et ceux de personnes que je connais et je pense que j'ai vraiment besoin de les exprimer.

J'espère de tout cœur que vous allez aimer cette courte fiction. Vous pouvez donner votre avis en commentaire, ça ne fera que m'aider à m'améliorer dans mon écriture, mes idées et comment vous faire ressentir l'émotion du texte.

Luv u all 3

P.S : pouvez-vous me dire les éventuelles fautes que vous voyez ? (Merci à une amie à moi qui est actuellement en train de corriger ce chapitre ! Correction publiée demain !)