Disclaimer : rien à moi, tout à JKR !
Note de l'auteur : ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit une fic sur HP, ou en tout cas que j'ai réussi à en terminer une. Celle-ci a été écrite rapidement, j'espère qu'elle vous plaira. Ca va de la scolarité des Maraudeurs jusqu'à la mort des Potter, en sautant parfois des mois. A la base, c'est un one-shot, mais il était un peu long, alors je l'ai coupé en deux, histoire que ce soit plus "facile" à lire. Sur ce...
Sirius le regardait. Il faisait souvent ça, ces derniers temps. Pas comme il regardait James ou Peter, avant de leur lancer une blague. Parce que Sirus ne lui faisait plus beaucoup de blagues, ces derniers temps. En fat, Sirius ne lui parlait presque plus. Pour un peu, Remus aurait même pu croire qu'il l'évitait : alors que le brun avait toujours recherché sa compagnie, depuis leur toute première année à Poudlard, à présent il ne venait plus lui proposer d'aller faire un tour dans les couloirs ou autour du lac.
Mais il le regardait. Souvent. Sans rien dire, juste occupé à le fixer d'un air presque absent. Remus ne savait pas trop quoi en penser. James avait haussé les épaules, Peter supposait qu'il préparait quelque chose et Lily avait gloussé avant de lui donner une petite tape sur l'épaule, avec son air de « les garçons ne comprennent vraiment jamais rien ».
Avec agacement, Remus se leva et épingla son insigne de préfet sur son torse. Qu'il le fixe si ça lui chante, qu'il ne lui parle plus si ça l'amusait. Il franchit le portrait de la Grosse Dame et partit faire sa ronde.
Ca l'énervait, en vérité. De leur petit groupe, c'est de Sirius qu'il avait toujours été le plus proche. Il adorait James et Peter, aimait s'amuser en leur compagnie, mais avec Sirius... Depuis la blague affreuse qu'il avait faite à Severus, les longues semaines sans échanger un mot ou un regard, Remus avait compris que c'était finalement lui, son meilleur ami. Il lui avait pardonné, pas parce qu'il n'était plus en colère, mais parce qu'il détestait simplement le fait de ne plus pouvoir lui parler. Ils avaient décidé d'un commun accord que le Sirius qui l'avait trahi en envoyant Snape à la mort était un autre type, qu'ils appelaient Gregor. Gregor était un sale type. Sirius était toujours son ami.
Il avait presque l'impression de retourner à cette période trouble, l'année précédente, alors que Sirius s'échinait à le fixer sans lui parler. Remus secoua la tête, comme si le geste pouvait dissiper ces pensées, et ouvrit une salle de classe pour l'inspecter. Par habitude, il alla jeter un coup d'oeil sous l'estrade du professeur – il en avait déjà surpris quelques uns se planquer là. Il sursauta en entendant la porte se refermer et releva la tête, se la cognant au passage, la baguette déjà tendue.
Sirius le fixait, les mains dans les poches ; le loup-garou poussa un soupir de soulagement. « T'aurais pu t'annoncer » ronchonna-t-il en s'asseyant sur le rebord du bureau. Sirius haussa les épaules et vint s'asseoir à côté de lui. « Bon, tu me parles ou bien ? Lâcha Remus. J'ai pas fini ma ronde, et j'ai pas envie de rentrer au dortoir dans trois plombes. En plus je dois réviser pour l'interro de Défense.
-Remus...
-Ouais ?
-T'as déjà été... Oh, rien, laisse tomber.
-Black ! Allez, raconte. Qu'est-ce qui se passe ? »
Et puis Sirius l'embrassa, simplement. C'était hésitant et timide et doux. Il relâcha ses lèvres et se recula légèrement, les joues rouges. « Mus, t'as déjà été attiré par un garçon ? » souffla-t-il.
Remus ne dit rien. A la place, il décida de l'embrasser à son tour.
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Remus gigotait, mal à l'aise. Sirius releva la tête pour le regarder et resta quelques secondes interdit. Il avait du mal à réaliser que c'était bien son ami, son camarade de dortoir, qui était à moitié nu sous lui. Mais il reprit contenance en avisant son air tendu et son regard gêné. « 'Mus ? Tu... Tu veux qu'on arrête ? » murmura-t-il. Le loup-garou se mordilla la lèvre, et Sirius sentit sa gorge se nouer. Il se redressa mais la main de Remus se posa sur son bras, l'arrêtant dans son geste. « Je n'aime pas mes cicatrices » souffla-t-il en fuyant son regard. Sirius fronça les sourcils et regarda les lignes blanches qui zébraient le torse du jeune homme et qu'il embrassait et caressait avec ferveur quelques secondes plus tôt. « Ce ne sont pas de bons souvenirs. » ajouta-t-il. Sirius lui sourit et pressa ses lèvres contre les siennes. « C'est le rappel que je suis un monstre et...
-Shh. » Sirius embrassa celle qui partait de son épaule. « Moi je les aime. Tu veux que j'en fasse des bons souvenirs ? »
Sirius tint ses promesses. Le lendemain en sortant de la douche, il regarda son torse mince dans le miroir de la salle de bain. Il ne voyait plus les affreuses traces de sa condition, mais les lignes que Sirius suivait pour embrasser sa peau. Il croisa le regard de son reflet et sourit.
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Remus soupira et Lily eut un sourire compatissant. Elle lui tapota gentiment l'épaule. « Je sais, ronchonna-t-il. Je sais que c'est de ma faute.
-Je n'ai rien dit, protesta-t-elle.
-Mais c'est quand même vrai. » La rousse haussa les épaules et but une gorgée de jus de citrouille. « Je crois que tu as eu raison, dit-elle finalement, avec prudence. Je veux dire, ce serait vraiment difficile. Pour vous deux. Et tu sais bien que tout ça... c'est de la comédie. » Remus reporta son attention sur son amant, qui flirtait sans pudeur avec une Serdaigle de sixième année. Bien sûr, que c'était de la comédie. Mais c'était toujours, et à chaque fois, douloureux de voir Sirius draguer des filles. Draguer tout court.
La main de Lily se posa à nouveau sur la sienne et elle lui fit un clin d'oeil. « Tu peux me draguer moi, si tu veux, plaisanta-t-elle.
-Et James me pétera le nez. Du coup Sirius lui pétera le nez en représailles. Et je suppose qu'après ça, Peter lui pétera le nez, pour faire bonne mesure. Du coup, j'aurais plus qu'à péter le nez de Peter.
-Vous avez vraiment le sens du mélodrame, Monsieur Lupin, renifla Lily. Dis, Remus... C'est James qui a fait un oeil au beurre noir à Owen ?
-A qui ? Répondit-il en affectant un air innocent.
-Owen, répéta-t-elle. Le Serdaigle qui m'a invité pour la fête de Noël.
-Oh, lui... Hmm. Je lui ai tenu un bras, et Sirius l'autre. Mais, ouais, c'est James. Il racontait que tu... enfin, tu sais. Que tu n'étais pas farouche, si on peut...
-Oh le salaud ! Glapit-elle avant d'envoyer un regard noir aux têtes qui s'étaient levées. Alors James m'a défendu ?
-Il a défendu ton honneur, en tout cas. Merde, mais qu'est-ce qu'elle fait cette folle ? » siffla-t-il en avisant la petite Serdaigle poser sa main sur l'épaule de Sirius en se rapprochant de lui. « Je savais pas que James était prêt à se battre pour moi » chuchota Lily, l'air rêveur. Remus retint un ricanement. Et reporta son attention sur la petite Serdaigle.
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« Allez, Rem. Arrête de faire la gueule.
-Je ne fais pas la gueule. Je bosse. Tu ferais bien de t'y mettre, d'ailleurs. » Le brun soupira en levant les yeux au ciel, et le poussa du bout du pied. « T'es sûr que tu fais pas un peu la gueule, quand même ?
-Sirius. Arrête. Je ne fais pas la gueule.
-C'est exactement ce que tu dirais, si tu faisais la gueule. Allez. Viens, on pourrait faire un tour près du lac. Ou prendre des balais et aller voler un peu.
-Nan. Faut que j'étudie ce chapitre-là pour les ASPICs, et j'ai encore mon devoir de Potions à terminer. Tu n'as qu'à y aller avec James ou Peter.
-C'est avec toi que j'ai envie de me balader. Je suis sûr que j'ai un truc à me faire pardonner. » Remus soupira et lui jeta un regard noir. « Je. Travaille. Va embêter quelqu'un d'autre.
-Allez, juste une heure ! Je t'aiderais avec les Potions. Je te ferais réviser, si tu veux. J'en ai marre d'être enfermé ici, j'ai envie de faire un tour. C'est chiant, l'Histoire de la Magie, il fait super beau dehors, tu peux bien prendre tes bouquins et aller bosser sous un arbre, je ne vois pas ce que ça change. »
Excédé, Remus referma son livre d'un coup sec et le fourra dans son sac. Sirius se releva d'un bond, tout sourire. « Je savais que tu changerais d'avis, rigola-t-il.
-Je vais bosser à la bibliothèque. Et t'avise pas de venir. » Le brun écarquilla les yeux en le voyant quitter le dortoir. Il se laissa tomber à la renverse sur le lit. « Je savais que tu faisais la gueule ! » cria-t-il après que Remus eut claqué la porte en sortant.
Il était sûr et certain d'avoir entendu le loup-garou lui répliquer d'aller se faire voir.
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« Tu boudes toujours ? » susurra Sirius, le visage enfoui dans le cou de Remus. Son amant resta muet, les yeux clos et le souffle court. Il n'avait pas été facile de le traîner jusqu'à une salle de classe vide. A présent, pourtant, plaqué contre le mur et la chemise à moitié déboutonnée, le loup-garou semblait plus enclin à jouer. « T'es vraiment chiant » murmura-t-il difficilement. Sirius esquissa un sourire contre sa peau, avant de le mordiller en guise de punition. Il acheva de faire sauter les boutons avant de s'attaquer à sa ceinture, et eut un nouveau sourire en l'entendant pousser un soupir de contentement. « Alors ? Demanda-t-il à nouveau. Tu boudes toujours ?
-Sirius... » Il faufila sa main dans le pantalon du jeune homme et le sentit se tendre alors qu'il le caressait lentement. Leurs lèvres se retrouvèrent et Sirius se pressa un peu plus contre lui et le plaqua davantage contre le mur. Il savait Remus plus fort que lui, il était plus grand et son « petit problème de fourrure » lui conférait une force physique et mentale plus importante que la normale. Pourtant, dans ces moments-là, il savourait le fait d'être capable de lui faire perdre le contrôle.
Il reprit ses caresses de façon plus appuyée, étouffant le gémissement de Remus en l'embrassant furieusement, sa main libre parcourant librement le torse dénudé. « Tu me boudes encore ? » demanda-t-il à nouveau. Remus lui mordit la lèvre en réponse.
Plus tard, lorsqu'ils se retrouvèrent étendus sur le sol, haletants et en sueur, que Remus eut posé la tête sur son torse pour écouter les battements de son coeur qui ralentissaient enfin et qu'il l'eut entouré de ses bras, Sirius sourit. « Hé, 'Mus.
-Hmm ?
-J'aime bien, quand tu me fais la gueule.
-J'aime bien aussi. »
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Lily avait l'air dubitatif. James, lui, semblait en pleine extase. Et Remus... Remus semblait vaguement inquiet. Peter faisait le tour, consciencieusement. « Mais t'es sûr que ça marche ? Demanda-t-il. Tu sais, qu'elle va pas brusquement s'arrêter en vol ?
-Merci pour le vote de confiance, répliqua Sirius, vexé.
-Ne le prends pas mal, râla Peter. Mais t'as jamais été spécialement doué en Sortilèges.
-C'est peu de le dire, intervint Lily. T'es carrément nul.
-Vous êtes des rabats-joie » coupa James en effleurant avec ravissement la moto.
Remus jeta un coup d'oeil à son amant et leurs regards se croisèrent ; Sirius avait l'air d'un gosse un matin de Noël. Il y avait passé des mois, s'était plongé dans des manuels de mécanique moldue pour réparer la vieille moto, et avait harcelé Flitwick pendant des jours. Le loup-garou avait vu ses livres de cours se balader à travers la vieille salle de classe dans laquelle ils se réfugiaient pour être seuls, et il avait même vu Sirius se concentrer avec assiduité. Ca lui avait presque rappelé leurs heures d'entraînement incessantes pour devenir des animagi.
Il avait l'air définitivement trop heureux pour qu'il fasse un commentaire, et il parvint même à sourire lorsque son amant lui fourra un casque noir dans les bras. « Allez mon Remus, il faut que ce soit toi le premier que j'emmène en balade !
-Oh, c'est trop mignon ! S'exclama Lily. Moi aussi, je penserais à tuer James, quand je voudrais le quitter.
-Quand ? » Répéta James, les sourcils froncés.
Sirius et Remus se dépêchèrent de grimper sur la moto avant d'avoir à les entendre se disputer puis se lancer dans des déclarations d'amour. Le loup-garou s'accrocha fermement au brun, enroulant ses bras autour de sa taille et il le sentit secoué d'un rire contenu. Un instant, la main de Sirius se posa sur la sienne et la serra, puis il mit l'engin en marche.
Et c'était indescriptible, pensa Remus alors qu'ils s'envolaient. Il sentait le vent siffler contre son casque, et le corps chaud de Sirius collé au sien, et la sensation était grisante. Il se pressa un peu plus contre lui, en refoulant l'idée qu'il devait avoir l'air d'une midinette.
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« Et l'Amérique du Sud ? Ca pourrait être bien, non ? » demanda Sirius en faisant tourner la mappemonde d'un geste désinvolte de sa baguette. « Du soleil, des plages...
-Des temples perdus et des forêts, ajouta Remus, l'air rêveur.
-Et des bières.
-Hmm. Ne surtout pas oublier les bières » se moqua le jeune homme. En réponse, Sirius lui donna une vague tape sur l'épaule qui se transforma en caresse.
James et Lily avaient voulu profiter de leur dernière sortie à Pré-au-Lard avant les examens, Franck s'échinait à courtiser Alice et Peter avait filé réviser à la bibliothèque, leur laissant le dortoir au complet pour eux seuls. Ils s'étaient rapidement installé sur le lit de Sirius, et le loup-garou s'était vautré sur lui sans beaucoup de grâce, la tête posée sur son ventre. Il ferma les yeux en sentant les longs doigts de Sirius lui masser doucement la nuque. « Tu crois qu'on aura le temps de faire tout ça en seulement deux mois ? Demanda Remus. L'Europe, la Russie, l'Amérique de Sud...
-Tu ne veux pas aller en Asie ? Le coupa Sirius. En Inde, et en Thaïlande. On verrait des éléphants. Hé ! On pourrait aller en Afrique aussi. Faire un safari. On ferait des photos. Et Lily disait que l'Egypte était vraiment à voir. » Sa main avait glissé sous le col de sa chemise et lui caressait les épaules. Remus soupira d'aise. « Je ne crois pas qu'on ait le temps de faire tout ça, tu sais. Les cours vont commencer début septembre. Ca serait bête de ne faire les choses qu'à moitié. On pourrait faire l'Europe et la Russie cet été, peut-être. Et puis on recommencerait l'année prochaine.
-Remus ?
-Hmm ? » Il releva légèrement la tête pour le regarder. Pour la première fois depuis longtemps, Sirius paraissait indécis. Il se mordillait la lèvre en regardant le plafond. « Tu sais, tu vas être à Manchester... et moi à Londres. Tu crois qu'on va réussir ? A gérer la distance ? »
Remus soupira. Ils n'avaient jamais vraiment parlé de ce qui se passerait, une fois leurs études commencées. James et Sirius avaient choisi, sans surprise, d'entamer la formation d'Aurors à Londres. Lui-même suivait Lily pour devenir médicomage, avec les précieuses recommandations de Dumbledore. Entre le fait qu'ils seraient dans des villes différentes et que les cours leur prendraient sans aucun doute beaucoup de temps, ils savaient l'un comme l'autre que se voir deviendrait difficile. Ils sortaient ensemble depuis presque un an, maintenant, mais avaient toujours évité avec soin les sujets difficiles. Remus reposa sa tête sur son ventre. « Je ne sais pas, Sirius. Je n'ai pas envie qu'on arrête. Et je n'ai pas envie que ce voyage soit un adieu.
-Tu sais... James et Lily parlaient de prendre un appartement, tous les deux. Avec le transplanage et le réseau de cheminettes, ça ne change pas grand chose. Et c'est quand même mieux que de partager un dortoir. On irait où, quand on se retrouverait ? On ne peut pas continuer à squatter notre salle de classe, plaisanta-t-il.
-Dumbledore se demanderait pourquoi on revient tous les week-ends, acquiesça Remus en se tendant imperceptiblement.
-Peut-être que... tu sais... Peut-être qu'on pourrait faire pareil. Bon, il faudrait que ce soit à Londres, hein, là où il se passe des trucs. Et je pourrais être appelé en mission en plein milieu de la nuit. On pourrait trouver un petit appart'.
-Je ne sais pas, Sirius, murmura Remus. Je ne sais pas si j'aurais le temps de prendre un petit boulot à côté. Mes parents ne pourront pas m'aider à payer un loyer.
-Tu te souviens, que mon oncle est mort ? Il m'a laissé de l'argent. Je pourrais...
-Non » le coupa séchement Remus. Il se redressa et s'assit sur le bord du lit. Sirius se redressa à son tour et le regarda, les sourcils froncés. « Tu préfères aller à Manchester et partager un dortoir pourri avec des inconnus plutôt que vivre avec moi ?
-Je n'ai pas dit ça. » Remus soupira et se leva pour aller rejoindre son lit. Le brun le suivait du regard, et il sentait sa colère augmenter lentement. « Alors quoi ? Tu crois que je vais t'empêcher de bosser tes cours ? T'as peur de devenir femme au foyer ?
-Sirius, arrête. Ce n'est pas de ça qu'il s'agit. » Il se laissa tomber sur son lit et attrapa son manuel de Métamorphoses. Sirius le rejoignit en deux pas, lui arracha son livre des mains et le balança à travers la pièce. « Ok, explique-moi alors. Tu ne penses pas qu'on va continuer après ?
-Mais arrête ! C'est toi, qui a lancé le sujet. C'est toi qui a demandé si on arriverait à gérer la distance.
-Tu vas me sortir que c'est trop tôt, ou que...
-Je ne veux pas vivre à tes crochets ! Explosa Remus. Je ne sais même pas dans quoi je m'embarque, je ne sais pas comment les profs de l'école de médicomagie vont réagir quand ils découvriront que je suis un loup-garou, je ne sais pas si je trouverais un boulot un jour. »
Sirius le regarda, interdit, avant de s'asseoir à côté de lui. « J'ai vu Dumbledore, l'autre jour. Il m'a écrit une belle lettre de recommandation, m'a dit que tout irait bien. Mais que ça serait dur. Et juste après, MacGonagall m'a attrapé dans son bureau et au moins, elle, a osé être honnête. Tu sais à quel point c'est difficile. Je suis un monstre.
-Tu n'es pas un monstre.
-Pas pour toi. Mais pour à peu près tous les autres sorciers de l'univers, j'en suis un. Même les moldus pensent que les loups-garou de leurs légendes sont des monstres.
-'Mus. Tu vas pas vivre à mes crochets. Je... Je voudrais juste que ça s'arrête pas. Je sais que... enfin, tu sais. On ne dit jamais vraiment les trucs, on... on n'est pas du genre à faire étalage de nos sentiments, mais... » Sirius semblait chercher ses mots, et Remus posa la main sur la sienne ; le brun la serra fort et planta son regard dans le sien. « Tu le sais, hein ? » murmura-t-il. Remus lui sourit doucement. « Oui. Je sais. Moi aussi.
-Ouais. Je sais. »
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James s'essuya le front avec son tee-shirt et se laissa tomber sur le sol, essoufflé. Sirius lui tendit une bière fraîche et s'installa à côté de lui, étendant ses longues jambes sur le parquet. Avec un sort de miniaturisation, il n'avait pas été spécialement difficile de monter les meubles et les cartons dans l'appartement. Monter les meubles en kit que Lily et Remus avaient dénichés dans les magasins moldus avaient été une autre affaire. Mais ils avaient enfin terminé, et, en savourant leurs bières, ils regardèrent avec satisfaction le travail accompli. Le grand lit trônait au milieu de la chambre, attendant des draps propres ; l'armoire était suffisamment grande pour que les affaires des deux hommes y tiennent sans problème – ils n'avaient pas tellement de vêtements, de toute façon , en comparaison de la multitude de cartons qu'ils avaient du transporter pour Lily.
Sirius jeta un coup d'oeil par la porte donnant sur le salon. Le canapé semblait définitivement confortable, et il était particulièrement fier de la table basse qu'il avait choisie – et montée tout seul. James reposa sa bouteille à moitié vide et passa une main dans ses cheveux déjà ébouriffés. « Tu sais, Patmol, pour un peu on dirait une vraie midinette.
-La ferme, Potter.
-Non, non, sérieusement. Tu m'as forcé à monter tes meubles pourris, à déballer tes cartons, j'ai le droit de me plaindre un peu. Tu sais que Lily dirait que tu es trop chou, ou adorable, ou trop mignon. Un truc dans ce genre-là. Tu es chou, Sirius, ricana-t-il.
-C'est bien, hein ? Sourit Sirius.
-Ouais. Ouais, j'admets, c'est bien. Hé, Sirius ?
-Ouais ?
-Je suis sûr qu'il sera vraiment content que tu aies tout installé avant qu'il n'arrive.
-Ouais, il le sera. Et après on fera plein de trucs dans notre lit tout neuf. » Sirius savoura le « notre » et but une nouvelle gorgée de sa bière.
Bon bon bon... La suite en bas à droite !
