Bienvenue sur cette fiction !

Elle racontera la suite de la saison 2 de cette super série qu'est The 100. Attendez vous à du Clexa, les amis ! Car oui, moi qui étais plutôt du côté des Bellarke, je crois que j'ai été contaminée ! Je vous souhaite bonne lecture, n'hésitez pas à reviewer, et ne m'en voulez pas si je prends du retard dans les post !

A bientôt j'espère !


Clarke leva le bras dans un mouvement presque infime, en contournant précautionneusement l'arbre derrière lequel elle était restée cachée sans bouger depuis presque vingt minutes. Elle fit précautionneusement un premier pas, puis un autre, en faisant attention à l'endroit où elle posait ses pieds, pour faire le moins de bruit possible. Elle se campa ensuite sur ses jambes, et, sans prévenir, lança avec puissance le javelot qu'elle avait elle-même taillé et qu'elle tenait à la main. Ce dernier fendit l'air à la manière d'une flèche, et alla tout droit se ficher dans le poitrail du beau lièvre tacheté que la jeune fille pourchassait depuis des heures déjà.

Elle ne put réprimer un petit cri de joie : cela faisait une semaine qu'elle n'avait rien avalé d'autre que des baies et des racines. Ce n'était pas qu'elle était mauvaise chasseuse, elle était même plutôt douée pour une débutante ayant passé la majeure partie de sa vie dans une station spatiale mais l'hiver s'installant à grands pas, elle avait de plus en plus de mal à débusquer de petits animaux, qui préférait se terrer au chaud dans leurs trous et terriers. Durant les derniers mois automnaux radieux qui avaient accompagné son errance solitaire, les bêtes avaient fourmillé dans le bois, et elle n'avait alors eut aucun mal à chasser. Mais maintenant que le froid prenait ses quartiers, même elle aspirait à se cacher.

Après avoir nettoyé son javelot avec un vieux chiffon, Clarke attacha le lièvre par les pattes à l'extrémité pointue de son arme. Il pesait bien dans les cinq kilos, ce qui signifiait qu'elle en aurait donc pour au moins une semaine ça la mit de bonne humeur, ce qui était relativement rare par les temps qui courraient. Elle chargea distraitement le fruit de sa traque sur son épaule pour pouvoir mieux la transporter, et s'autorisa même quelques secondes de répit. Puis, constatant que la fraicheur annonciatrice de la nuit commençait à la faire frémir, elle effaça rapidement les traces de sang et de piétinement, et, aussi silencieusement qu'à son arrivée, elle fit demi-tour et s'en alla d'un pas vif.

Au bout d'une demi-heure d'une marche active à travers les arbres, slalomant entre les ravinements et les souches, elle arriva enfin à son bivouac improvisé, qu'elle avait établit pour cette nuit là en haut d'une corniche, d'où elle pouvait surveiller la forêt sans être trop exposée. Ce n'était pas grand-chose une tente de fortune, quelques couvertures et objets divers, son carnet à croquis, et un sac à dos, le tout récupéré dans la navette qui l'avait amenée elle et les 100 sur cette foutue planète.

Leur ancien camp, déserté de toute âme qui vive, lui avait laissé un goût amer dans la bouche lorsqu'elle y était passée, il y avait de cela quatre mois. Elle avait d'ailleurs faillit y élire domicile, quand elle s'était retrouvée perdue après avoir quitté les siens mais elle s'était vite rendue compte que c'était une solution de repli beaucoup trop proche le camp Jaha. Jamais elle n'aurait eut la paix, elle en était certaine Bellamy, sa mère et les autres l'aurait forcément retrouvée et ramenée de force au camp. Elle avait alors rassemblé quelques affaires qui trainaient, et, sans un regard en arrière, elle s'était enfoncée dans la forêt.

Les jours qui avaient suivi son départ avaient été terriblement éprouvants pour elle. Hantée par sa décision d'éradiquer le peuple du Mount Weather pour sauver ses amis, elle avait marché pendant des jours sans s'arrêter, sans manger, sans boire ni dormir, plus loin qu'aucun SkyePeople n'avait osé aller, jusqu'à ce qu'elle finisse par s'écrouler sur le sol, rompue de fatigue.

Elle avait hurlé, ensuite, toute seule au milieu de nulle part. Elle avait braillé amèrement, avait évacué tout son saoul pour essayer de se délester d'une part de sa peine, de sa colère et de sa honte. Elle avait pleuré Wells, Finn et Charlotte, ainsi que tout les morts qu'elle n'avait su protéger, elle avait pleuré ses erreurs, ses faiblesses, ses paroles en l'air, ses convictions parties en fumée, les hommes qu'elle avait tué ou laissé tuer sans rien faire. Elle avait pleuré l'au revoir déchirant de Bellamy et de Monty, la rancune non dissimulée d'Octavia et Jasper, l'étrange regard de sa mère. Elle avait pleuré le baiser et la trahison de Lexa, son cœur brisé en mille millions de morceaux, ses blessures à vif, et cet horrible sentiment d'abandon qui lui enserrait la poitrine. Elle avait pleuré jusqu'à ce que plus rien ne lui vienne et qu'elle se sente vide de sens. Après quoi, la gorge nouée et les yeux secs, elle avait finit par se taire.

Elle s'était alors relevée, résignée, avait marché encore, et une routine s'était installée. Elle dressait le camp, chassait, mangeait, dormait, dessinait, comme une automate, et au bout de quelques jours, elle changeait d'endroit. Elle évitait ainsi le monde toute éventualité de rencontrer quelqu'un la rendait malade. Elle s'était rodée au fil des jours, et arrivait maintenant à éviter sans aucun mal les Grounders en patrouille, et même à ne pas être repérée. Elle avait aussi échappé plusieurs fois aux SkyePeoples envoyés par sa mère et Bellamy pour la ramener au camp. C'était les seuls moments où elle avait eut un semblant de nouvelles de son peuple. Comment ils allaient, comment s'étaient-ils préparés à l'hiver, comment géraient-ils le camp, elle n'en savait rien et cela la travaillait mais elle refusait pourtant de les rejoindre tant qu'elle n'aurait pas retrouvé un semblant de dignité et d'estime d'elle même.

Parce que oui, elle était et se sentait brisée. Elle se détestait. Se haïssait pour ce qu'elle avait osé faire, sans que le temps ne panse sa colère envers elle-même. Elle était un monstre, et ne se reconnaissait même plus. Jamais elle ne passerait les portes du camp Jaha dans la peau de ce fantôme que ses actions terribles avaient fait d'elle. Elle voulait se retrouver, d'abord. Elle voulait se pardonner un tant soit peu. Mais elle ne pouvait pas. Pas encore. Elle voulait vivre un temps dans le remord, dans l'abstraction de toutes choses, en tête à tête avec sa solitude et sa douleur, même si cela pouvait sembler masochiste. Elle tenait à réfléchir, et tant qu'elle n'aurait pas fait le deuil d'elle-même et des erreurs qui lui pesaient, elle ne rentrerait pas.

Des fois, lorsqu'elle se baignait ou allait chercher de l'eau à la rivière, elle entrevoyait son reflet dans l'onde, et avait du mal à retrouver la Clarke de l'Arche. Ses cheveux autrefois blonds comme les blés, qu'elle tressait dorénavant, avaient viré à un blond plus foncé, et elle avait tant maigrit que les rondeurs de son visage, qui avant lui donnait un air enfantin, avaient complètement fondues. A vrai dire, elle ressemblait presque à une Grounder, maintenant, avec son allure à demi sauvage et ses habits déchirés par endroits. Elle imaginait alors le regard des autres sur elle, et, haussant les épaules pour se donner raison, elle se hâtait d'oublier et de revenir à ce qu'elle faisait.

Elle faisait tout pour mettre de la distance entre elle et ces évènements qui lui troublaient l'esprit aussi, sans complètement les perdre de vue, elle se focalisait sur sa vie de fausse nomade, et de ces actions étrangement banales qui la maintenaient à flots.

Elle fut contente d'enfin pouvoir s'asseoir devant sa tente lorsqu'elle se posa enfin ; la chasse la fatiguait beaucoup, mais elle lui vidait l'esprit d'une manière presque médicinale. Elle raviva les charbons de son feu de bois de la veille à l'aide d'un briquet improvisé avec deux pierres, et entreprit de dépecer le fruit de sa chasse afin de constituer son diner. Ses mains, beaucoup plus sûres qu'autrefois, en finirent rapidement avec le pauvre lièvre, et bientôt, une légère odeur de grillé s'éleva dans l'air.

Le temps que cela cuise, la jeune leader récupéra son carnet à dessin et se mit à le feuilleter. Sur ses pages gribouillées s'étalaient un nombre incalculable de dessins, plans, et croquis, tous de sa main. On y retrouvait la navette et les 100 au travail, la forêt et ses dégradés de lumière, TonDC… Clarke s'égara dans ses souvenirs, notamment sur les derniers portraits qu'elle avait fait, peu avant la bataille finale, de Raven et Wick, de Monty… et de Lexa. Elle resta un moment à fixer la feuille de papier, mais des senteurs de brulé la ramenèrent à la réalité. Elle se rabroua, et essuya une larme traitresse qui avait osé rouler sur sa joue. Tout la rattrapait toujours, en fin de compte. Elle ferma rageusement son carnet, et ôta son repas du feu avant qu'il n'ait complètement cramé.

L'esprit ailleurs, elle entama une cuisse, profitant qu'il soit encore chaud pour se réchauffer. Une fois rassasiée, elle emballa les restes dans un linge propre, bu un peu d'eau fraiche, et rassembla ses affaires au cas où elle devrait partir en quatrième vitesse. Elle glissa son carnet dans sa veste en lui jetant un regard noir et alla s'allonger face aux flammes pour capter au maximum leur chaleur.

Elle eut l'impression de fermer les yeux à peine quelques secondes. Elle fut réveillée en sursaut pas des bruits de pas et de voix lointains. Sans céder à la panique, elle jeta le reste d'eau qu'elle avait sur le feu qui s'éteignit en chuintant, récupéra son sac et son javelot, et tendit l'oreille. Elle jura en se rendant compte que le boucan s'amplifiait, se ramenant droit dans sa direction, et plutôt rapidement. Elle réfléchit quelques instants, jugeant ses différentes options elle n'avait encore jamais été confrontée à cette situation là. Elle regarda ses affaires, , et prit la décision de n'emporter que le strict minimum avec un peu de chance, les personnes approchant ne verraient pas l'endroit, et elle n'aurait qu'à revenir chercher le reste.

Jetant un dernier coup d'œil à son campement et à sa tente qu'elle abandonnait là, ne pouvant ni la plier ni la cacher sans perdre du temps, elle se dépêcha de prendre la poudre escampette. Elle passa sur le bord de la corniche, descendit quelques mètres en sautant de pierre en pierre, et finit par atterrir en contrebas sur un lit d'herbe grisonnant sous l'effet du froid. Elle se mit alors à courir entre la végétation, à la seule lueur de la Lune elle se réjouit d'ailleurs de la presque obscurité occasionnée par la nuit, qui était pour elle le meilleur des camouflages.

Au bout d'environ sept cent mètres, elle s'arrêta et tendit l'oreille. Rien ne lui vint, et un sentiment de sécurité l'étreignit toute entière. Elle s'adossa à un vieil épicéa pour reprendre sa respiration, lorsqu'un frisson lui parcouru l'échine elle n'était pas toute seule. Elle brandit son arme devant elle, le souffle court. Et son cœur rata un battement lorsqu'elle vit émerger d'un bosquet deux loups au pelage blanc comme neige, tous crocs dehors, suivis par un grand homme vêtu de peaux de bêtes bien différentes de celles des Grounders. Il tenait à la main un morceau de tissus que Clarke avait laissé à son campement et dans l'autre un sabre étrange luisant à la lumière lunaire.

Clarke ne comprit pas un mot de ce que l'homme lui cria avec un rictus mauvais, mais la peur lui tomba dessus. Son instinct lui dicta de se mettre à courir le plus vite possible, et c'est ce qu'elle fit, lorsqu'il lâcha les deux molosses à sa suite.

A suivre...