Disclaimer: Hetalia ne m'appartient pas.
Personnages:. Britannia, OC!Ecosse/Alister, OC!Irlande/Edwin, OC!Pays de Galles/Carwyn, Angleterre/Arthur et France/Francis
Parings: Rien de particulier pour le moment.
Genres: Familly, Angst, hurt/comfort
Rating: Rien de bien méchant.
Note: Fic-Cadeau pour l'anniversaire de Nanashi-du-scorpion
Cymru am Byth
Partie I
Britannia regarda son bébé. Il criait, s'agitant vivement. Il avait une touffe châtain sur le crâne, ce qui contrastait déjà avec ses frères. Il lui ressemblait à elle. Il aurait ses cheveux couleur écorce. Cependant il avait les épais sourcils de la famille. Il criait déjà, plein de vie. Un beau bébé, comme beaucoup de femmes aimeraient en avoir.
Elle sentait les liens qui s'arrachaient à elle pour s'attacher à son fils, comme ça avait été le cas pour son aîné Alister. Elle lui caressa la joue et il plongea un regard brumeux dans le sien. Il babilla, agitant les jambes dans les couvertures qui l'enveloppaient.
Ses grand frères s'approchèrent lentement, attiré par les cris. Edwyn, l'aîné eut une moue en sachant très bien ce qui se passait. Du haut de ses 5 ans physique, il avait déjà vécu ça. Ses yeux vert émeraude pétillaient au milieu d'un visage constellé de tâches de rousseur. Ses cheveux roux étaient bouclés et lui tombaient sur les épaules. Il était vif et intelligent. Il avait déjà conscience de ce qu'il était. Il représentait ce que son père était. Un jour il prendrait sa succession...un jour Hibernia viendrait chercher son aîné et l'emmènerait avec lui. Elle espérait juste que ça soit le plus tard possible. Il était affectueux. Lors de la naissance d'Alister, il avait piqué une véritable crise de jalousie et ne s'était calmé que quelques temps plus tard quand une lance était tombée sur son frère, lui faisant une peur bleue. Heureusement le plus jeune avait juste eu une bosse.
Britannia espérait qu'il n'allait pas refaire cette crise de jalousie. Il pouvait être un vrai petit monstre quand il le voulait.
Alister avait l'apparence d'un enfant de 3 ans. Il avait lui aussi les yeux vert émeraude. Ses cheveux roux étaient plus court que pour son aîné et tirant plus sur le rouge. Il n'avait aucune tâche de rousseur et sa peau était assez pâle. Il était curieux et vif. Il représentait les terres au nord, la Calédonie. Il était très câlin et aimait se blottir près du feu, écoutant les histoire de sa mère.
Les deux petits s'approchèrent du berceau et se hissèrent sur la pointe des pieds, regardant avec curiosité le bébé.
«C'est votre petit frère.»
Alister eut un grand sourire et Edwyn hocha la tête. Britannia fut soulagé, les plus vieux le prenaient bien et semblaient accepter ce nouveau venu. Elle prit son bébé dans ses bras et se mit à chanter une mélodie de son peuple. Elle était heureuse et tout allait bien. Hibernia reviendrait bien un jour en visite et ses fils étaient forts et en bonne santé.
Pourvu que ça dure.
«Mamaï?
- Oui Edwyn?
- Comment s'appelle-t-il? Quels sont ses noms?»
Britannia tendit la main pour ébouriffer les cheveux roux de son aîné et répondit, doucement, les yeux baissés sur son nouveau-né «Cymru [1]...Carwyn.»
Alister grognait. Pourquoi devait-il prendre soin de ce petit frère qui le regardait avec adoration? Il aurait préféré jouer. Ce n'était pas juste. Il tourna la tête vers son cadet. Celui-ci frappa dans ses yeux en riant. Le calédonien souffla et croisa les bras. «Je te surveille juste parce que mamaï me l'a demandé.» Âgé désormais de 4 ans physique, il avait une connaissance plus accrue de ce qu'il était et parlait bien mieux. Même s'il était toujours un petit enfant, même mentalement. Et il aimait beaucoup son petit frère de un an physique, même s'il le niait en rougissant devant sa mère.
«Dès que tu auras grandis, tu resteras tout seul.
- Gahhh.
- Et ne compte pas sur moi pour changer tes langes.» rajouta le petit roux d'un ton sévère en agitant le doigt avec une mine sérieuse. «C'est dégoûtant!»
L'enfant frappa à nouveau dans ses mains, ses yeux vert feuille brillant tandis qu'il fixait son grand frère. Celui-ci haussa un sourcil et eut un sourire, se cachant les yeux de ses mains «Qui est là...» Il écarta ses mains en disant «Bouh!»
Poussant un petit cri, le plus jeune tomba sur le dos dans l'herbe. Il babilla de joie en agitant les jambes. Alister le releva en grommelant un «T'es maladroit!»
Fixant Calédonie avec un grand sourire, Carwyn lança «Ster!» d'une voix gazouillante.
Le roux le fixa, étonné. Il avait mal entendu ou quoi? Le petit avait dit quelque chose ou il avait mal comprit? Il s'agenouilla devant son cadet et le regarda, disant bêtement «Quoi?»
L'enfant rit et refit «Alister!» il tendit les bras «Gwand Fwewe»
L'autre en resta bouche grande ouverte. Bien vite un grand sourire se dessina sur ses lèvres et il cria à sa mère qui arrivait «MAMAII! Carwyn a dit mon nom! Et il m'a appelé Grand Frère»
Carwyn regarda le nouveau venu avec un peu de peur. Il avait des longs cheveux roux et une barbe de même couleur. Ses yeux étaient verts forêt. Il tenait une large épée qu'il posa au sol en arrivant dans la hutte. Edwyn s'approcha, un grand sourire aux lèvres et disant un mot qu'il n'avait jamais entendu. L'homme souleva l'enfant et le lança en l'air, le rattrapant ensuite. «Tu as grandi Edwyn.
- Je peux soulever une petite épée.
- C'est bien fils.» Il posa ensuite les yeux sur Alister qui se tortillait et posa sa large paume sur la tête du gamin. «Et voici mon petit calédonien.» Il le souleva et le posa sur son épaule. «Tu as poussé toi aussi et tu es comme une petite fée de feu. Vif et intelligent.
- Je peux bander un petit arc! Et tirer des flèches! Je pourrais bientôt chasser pour mamaï!
- Bien fils.» il reposa l'enfant au sol et se tourna vers le dernier. «Et voilà le plus jeune, comment t'appelle tu?
- C...Carwyn. Je suis Cymru.» Il balbutia ensuite «Les terres à l'ouest de celle de mamaï.» Du haut de ses deux ans physique, l'homme lui paraissait gigantesque. C'était donc lui son père dont parlait tout le temps Edwyn? Il s'approcha et tendit timidement les bras, se faisant soulever et presser contre un torse puissant.
«Tes cheveux sont comme une toison de mouton fils.» rit Hibernia en passant sa main libre dans les boucles châtains. «Seras-tu un agneau ou un bélier?» continua-t-il d'un ton taquin.
L'enfant rougit et dit «Je deviendrais fort père.» Il avait prit le même ton que ses aînés.
«C'est bien...»
Il ne comprenait pas. Que se passait-il dehors? Sa mère était partit depuis un long moment. Même quand Rome était là, elle ne s'absentait pas aussi longtemps. Depuis peu elle parlait d'une autre nation, blonde aux yeux verts. Elle disait qu'il voulait laisser son peuple, les angles et les saxons, ici. Qu'il la cherchait et qu'ils devaient rester caché pour ne pas qu'il les trouve. Il ne comprenait pas et attendait, sagement, en jouant un un animal en bois sculpté. Alister faisait les cent pas et Edwyn fixait la porte, un regard étrange sur le visage. Carwyn pleura plusieurs fois devant l'absence de leur mère. Son aîné le prenait alors dans ses bras et chantait la berceuse qu'ils connaissaient tous par cœur.
Au loin l'orage claqua, comme une note funeste. La pluie se mit à tomber. Seuls dans la hutte, il se blottirent les uns contre les autres, le plus vieux chantant toujours, autant pour calmer ses cadets que pour s'apaiser lui-même. L'angoisse leurs serrait le ventre, leurs yeux les piquaient, ils avaient peur, ils étaient tout seuls.
Elle avait peur pour eux. Et s'il les tuait pour ensuite la violer et la forcer à donner naissance à des enfants de son sang? Elle craignait le pire. Elle s'était battu de toute ses forces. Et elle avait perdu. Les peuples germaniques allaient s'installer ici. Et il l'avait obligé à...tremblante elle rentra chez elle. Ses trois fils la fixèrent avec la même inquiétude et se précipitèrent vers elle en pleurant.
Elle souleva Carwyn, le plus jeune. Du haut de ses trois ans physique, il semblait mort de peur pour elle. Alister était pâle et balbutia «Le méchant est parti?» Et Edwyn le regardait avec un air triste, comme s'il savait qu'elle avait perdu.
«Tout va bien mes chéris. Tout va bien.»
Carwyn courrait sur ses petites jambes. Les créatures magiques de la forêt jouaient avec lui, il entendait leurs rires, leurs paroles. Il sentait les petites mains qui jouaient avec ses boucles foncées. Riant il jaillit d'un buisson. Il vit de belles fleurs qu'il décida de cueillir pour faire une couronne pour sa mère. Elle avait besoin de réconfort. Elle était si triste depuis quelques temps.
Mais il aperçut un œuf rouge. Ovale. Brillant comme un bijou.
Il s'approcha, et toucha la coquille chaude, qui se craquela à ce moment-là. Reculant et tombant dans l'herbe épaisse, il vit une petite créature sortir de sa prison. Deux yeux noirs se posèrent sur lui, curieux.
Il sentit son cœur battre plus vite et tendit la main, caressant les écailles tièdes de l'animal. Les fées lui soufflèrent que le dragon était né pour lui, et pour lui seul.
Il retrouva sa voix et chuchota, ému «Myrddin [2].»
Il entoura de ses bras autour la créature et ferma les yeux, priant pour que tout redevienne comme avant, avant que Germania ne vienne sur leurs terres.
Les pleurs d'un bébé résonnait dans la hutte. Épuisée, Britannia le berçait pour le calmer mais sans le même amour que pour les précédents. Ce petit n'y était pour rien mais c'était le fils de son envahisseur. Cet homme qui l'avait forcé, lui promettant d'épargner ses aînés en échange. Elle le regarda et murmura «Arthur...tu seras Arthur»
Carwyn seul semblait curieux. Du haut de ses 4 ans physique il ne comprenait pas.
Alister fixait déjà le nouveau-né d'un regard méfiant. Il sentait que cet enfant avait prit les terres de sa mère, plus que son autre frère et lui réunis. Il sentait que l'aura de nation de sa mère faiblissait et que le bébé en était responsable. Du haut de ses 6 ans physique, il savait déjà des choses.
La nation adulte posa le petit dans son berceau, et fixa ses enfants d'un regard fatigué. Elle s'agenouilla devant Edwyn «Mon chéri, deviens fort. Tu seras une île entière. Tu seras fort. Tu seras fidèle à tes principes. Aime ta famille. Sois un exemple pour eux.» Elle lui posa un petit poignard ouvragé dans les mains. «Ne reste pas piégé dans le passé mon trésor.»
Edwyn eut de grosses larmes qui lui montaient aux yeux «Mamaï.»
On frappa à la porte à ce moment-là. Britannia souleva l'enfant dans ses bras et l'embrassa sur le front «Sois brave, mon petit feu follet.» Il jeta ses bras autour du cou de sa mère et pleura tandis qu'elle se dirigeait vers la porte. Hibernia se tenait sur le seuil, le visage neutre, silencieux. Il tendit les bras et emmena son fils aîné. On entendit les cris du petit roux pendant un moment puis le silence revint. La jeune nation de 7 ans physique avait rejoint ses terres.
«Alister, Carwyn»
Le petit leva les yeux vers sa mère. Son cadet fit de même, inquiet. Britannia s'agenouilla devant eux et eut les larmes aux yeux. «Mes trésors. Je vais devoir partir.
- Où ça mamaï?» fit innocemment le châtain en la regardant de ses grands yeux couleur forêt.
Calédonie serra les dents «Non. Débarrasse toi de...
- Arthur n'a rien fait. Si j'avais eu un autre enfant avec votre père, ça aurait été la même chose.
- Je...
- Alister, promets moi que tu seras un bon grand frère.» Elle posa un poignard ouvragé dans la main du petit. «Tu deviendras une nation forte, qui protégeras son peuple avant tout.» Dit-elle en caressant la joue du petit roux. Celui-ci eut un sanglot et secoua la tête. Il ne voulait pas prendre soin d'Arthur, cet enfant qui n'aurait jamais du exister. Il se jeta dans les bras de l'adulte. Il pleura pendant un long moment. Carwyn sentit les larmes venir. Il avait peur et se mit à pleurer à son tour, attirant l'attention de sa famille.
«Mon petit Cymru.» Elle le prit sur ses genoux «Mon petit agneau. Tu veilleras sur Arthur quand Alister ne pourra pas? Il est si jeune, il aura besoin d'être protégé.
- Je ne lui en veut pas mamaï.» fit le petit d'un ton énigmatique. Il avait désormais 4 ans physique et sentait beaucoup de choses. Il savait ce qu'était Arthur. Il lui en voulait mais ne voulait pas faire de peine à sa mère. «Je deviendrais fort.»
Britannia eut un sourire triste et offrit le même poignard à son fils, ainsi qu'un arc. «Soyez fort mes fils.»
Elle les coucha et leur chanta la chanson, encore une fois, une dernière fois. Ils s'endormirent, les joues encore humides de larmes. Ils savaient qu'ils seraient seuls au réveil.
Alister partit sans un regard en arrière, entraînant Carwyn qu'il tenait par la main. Le plus jeune trébuchait sur les racines et les pierres «Ally, on ne peut pas laisser Arthur. On a promis à...
- Tu as promis. J'ai juste dit que je serais un bon grand frère. Je le serais avec toi. Mais pas avec lui, c'est à cause de lui que mamaï a disparu.» répliqua sèchement le plus vieux. «Qu'il se débrouille. Il doit devenir une nation puissante non? Il va apprendre en solitaire. Il ne deviendra pas quelqu'un si on le cajole trop.» Il hocha la tête et continua à marcher, traînant son cadet derrière lui, loin de leur maison, loin de leurs souvenirs.
Carwyn se retint de dire à son aîné qu'il n'avait jamais prit soin de son petit frère. Seule leur mère s'occupait de lui. «Où on va?
- Je t'emmène sur tes terres puis j'irais sur les miennes.
- On va se séparer?» Balbutia le plus jeune, tremblant. L'idée de terrorisait. Il tomba soudain et se cogna sur une pierre en gémissant.
Le roux le releva et lui essuya la figure «Ne pleure pas. Cela devait arriver un jour. Père a bien emmené Edwyn non? Parce qu'il devait aller sur ses terres. Nous aussi on doit y aller. Rejoindre nos chefs. Ils nous connaissaient. Mère nous a présenté à eux récemment. Elle nous a dit que ils nous attendaient un peu plus loin pour nous emmener dans nos nouvelles maisons.
- Je ne te reverrais plus?
- Bien sûr que si idiot. Nous ne sommes pas si éloigné. Sois fort Cymru.» Il entraîna son cadet sur le chemin, vers leurs peuples. «Nous sommes des nations, nous devions vivre ça un jour..»
Carwyn le suivit, même s'il crut entendre des pleurs au loin. Une partie de lui voulait retourner auprès d'Arthur, une autre ne voulait plus rien avoir à faire avec ce gamin. Cette partie l'emporta et il partit sans un regard en arrière, laissant un enfant malheureux et apeuré derrière lui.
Carwyn releva la tête en entendant pleurer. Arthur surgit des fourrés, le visage barbouillé de terre, une plaie au front. Ses habits étaient sales également. Des sillons de larmes maculaient ses joues.
En le voyant il se précipita vers lui, agrippant sa tunique. «Grand frère. Aide moi.»
Sans rien répondre, le châtain haussa un sourcil. Il se dégagea et s'éloigna. Il entendit des bruits de pas et on attrapa sa main «Je les ai vu. De gros chiens noirs. Aux yeux rouges. Ils grognaient. Ils ont dit que je sentais bon. Qu'ils allaient me manger.» il eut un sanglot et enfoui son visage dans l'habit de son aîné qui était si grand et fort du haut de ses 9 ans physique alors que lui était si petit et faible du haut de ses 5 ans physique. «Mes fées se sont sauvés et personne ne veut m'aider. Edwyn m'a frappé. Alister m'a chassé à coup de pierres.» Il renifla «Il a dit que ce serait une bonne chose qu'ils me mangent. Je suis tout seul,j'ai froid et j'ai faim. Aide moi grand frère.»
Cymru ne l'écoutait déjà plus, détournant la tête. Il n'éprouvait rien pour cet être pleurnichard et si faible. Que voulait-il exactement? Des esprits s'amusaient à lui faire peur...que pouvait-il faire? Rien de spécial. Ces créatures finiraient pas se lasser et laisseraient le petit en paix d'ici peu. Il fallait juste être patient.
Il baissa ses yeux vers son petit frère. Il se dégagea sèchement. Et le repoussa. Arthur tomba dans la boue, sous la pluie qui commençait à tomber.
Le châtain partit, sans un regard en arrière, durcissant son cœur.
Il ne blesserait jamais Arthur.
Mais rien ne l'obligeait à l'aimer.
Il se mit à courir, s'éloignant de l'enfant, pour ne pas entendre ses pleurs, étouffant ses remords derrière les mots de son aîné.
«C'est de sa faute...»
Un rire le stoppa. Il se retourna, face à deux enfants aux cheveux blonds. L'un d'eux les avait presque blancs. Leurs yeux étaient bleus et violets. Le plus grand tenait une hache plus haute que lui. Carwyn savait qui ils étaient. C'était les vikings, qui avaient déjà fait de nombreux raids chez ses frères, surtout Arthur. Il posa la main sur son épée, tremblant d'anticipation.
«Tiens, un pays.» Fit celui aux mèches blanches, étonné.
«Il a l'air faible.» Répliqua l'autre, ricanant «Sans doute autant que le bébé qui lui sers de voisin.»
Carwyn les jaugea d'un œil critique. Ils étaient deux, ils étaient armés. Silencieux, il tira son arme, prêt à se défendre.
«Regardes ça Lukas, le petit veut se battre.
- Petit?» Répliqua le gallois «Je suis aussi grand que toi.» Il avait 10 ans physique, face au blond qui semblait en avoir 12. Celui-ci ricana et s'approcha, son arme en main.
«Je me demande combien de temps tu mettras avec de fondre en larmes comme ton bébé de frère.
- Je ne suis pas faible.
- Sache que je suis le Danemark, et que je vais te conquérir, tu dois regorger de richesses, elles seront à ….»
Carwyn frappa vite et sans prévenir et son pied entra en contact avec le ventre du viking, le pliant en deux sous le choc. Le danois jura et se redressa, le regard assassin. Il se jeta sur son adversaire, faisant tournoyer sa hache. Le gallois plongea, évitant l'attaque avec aisance. Son épée heurta la lame de l'arme de son adversaire. Il bondit ensuite en arrière, sans quitter des yeux son ennemi. Chaque parcelle de son corps était tendue, prête à l'action. Il prit une grande inspiration et recula d'un pas.
Danemark se tourna vers son allié «Lukas, fait quelque chose, prend le à revers.
- Tu ne peux pas te débrouiller seul Matthias?» Railla le norvégien en s'adossant à un arbre, bras croisés.
Carwyn eut un sourire narquois «Alors on est trop lâche pour se battre à un contre un. On tremble comme une fillette?» Il ponctua ses mots d'un éclat de rire méprisant.
Le danois le fixa avec haine et se jeta sur lui, le gallois esquiva avec rapidité et fit un croche-pied à son adversaire, le faisant tomber au sol. L'autre ne releva et frappa de son arme, qui fut bloquée par l'épée du plus jeune. Celui-ci décocha alors un coup de pied terrible dans le bas-ventre du viking qui en eut le souffle coupé, virant au vert. Un couinement échappa à ses lèvres et il tomba au sol, avant de vomir sur le sol. Ses mains se crispèrent sur ses régions vitales, tandis que de petites larmes pointèrent au coin de ses yeux.
«Lukaaasss.»
Norvège soupira et se tourna vers le gallois, s'avançant et tirant son arme. Une ombre apparut derrière lui. Un Troll. Carwyn porta deux doigts à ses lèvres et siffla. Une ombre rouge s'abattit sur l'ami magique du norvégien. Son dragon venait d'entrer en scène. Deux yeux violets surpris se posèrent sur lui puis le viking se jeta sur lui, épée en main. Le gallois para à temps et recula un peu sous les assauts. Il cherchait un échappatoire.
Son dragon évita un coup de poing...qui frappa le danois, l'éjectant contre un arbre et l'assommant.
«...Quel idiot, à rester dans le passage.» marmonna Norvège avant d'attaquer une nouvelle fois.
Le duel dura un petit moment, et le plus jeune savait qu'il ne tiendrait plus très longtemps. Il serra les dents et profita qu'il bloquait l'arme de l'autre pour le frapper du genou dans le ventre, puis il frappa à la nuque, l'envoyant au sol. Reprenant son souffle, Carwyn vit que le Troll avait battu en retraite lui aussi. Il sourit faiblement et détroussa les deux nations du nord, volant leur or et bijoux. Puis il fila en riant, fier de sa victoire.
Carwyn marchait et entendit une voix qui criait. C'était la voix d'Arthur. Il s'apprêtait à s'éloigner quand il perçut un rire. S'approchant il vit un garçon de 10 ans physique aux cheveux blonds, dans une tunique bleue qui parlait avec le petit anglais. Et c'était un des leurs. Le plus jeune avait les joues rouges et tournait le dos à l'autre nation.
Le gallois haussa un sourcil. Ça devait être France. Il avait entendu dire que Arthur avait été envahi par les normands récemment. Il ne s'en était pas préoccupé. Comme il n'avait jamais rien fait quand les vikings martyrisaient son petit frère. Cette nation était-elle cruelle avec lui? Sinon pourquoi criait-il? Il se cacha pour observer, plus par curiosité que par envie de faire quelque chose.
Il le laissait se débrouiller seul.
Comme toujours.
L'autre nation souleva Arthur dans ses bras et lui embrassa le front. Le gamin se mit à hurler, se débattant mais l'autre ne le lâchait pas. «Tu es tellement mignon mon petit lapin.» rit le plus grand, s'asseyant avec son voisin sur les genoux.
«Je ne suis pas ton lapin frog!
- Mais tu as aimé les gâteaux que je t'ai amené.
- J'avais faim. C'est tout.» Grommela le plus petit d'un ton boudeur. Il détourna la tête mais cessa de lutter, niché dans les bras du plus grand. Un sourire heureux se dessinait sur ses lèvres. Carwyn ne l'avait jamais vu si heureux. Si épanoui. Qui était ce garçon pour illuminer ainsi son frère?
Soudain l'autre nation ouvrit des yeux bleus azur et fit «Qui est là?» Et le vit. Il se mit sur la défensive, la main sur son épée, prêt à se battre.
Carwyn se leva, se dévoilant aux regards des deux pays. Il soutint celui du nouveau venu.
Arthur poussa un petit cri en le voyant et s'agrippa un peu plus à son protecteur, détournant le regard. Il ne voulait pas que son aîné gâche tout comme Écosse. Même si Francis n'avait pas cru le roux quand celui-ci avait aussi odieux envers lui. Carwyn pouvait avoir la langue acéré lui aussi, c'était le pire. On ne savait jamais ce qu'il allait dire ou faire.
Le gallois ne dit rien, et partit sans un regard en arrière, laissant les deux nations derrière lui. Il entendit France dire «Qui était-ce?
- Personne d'important...mais il est important quand même...juste un peu...
- Arthur...
- Mon frère. Rien à dire de plus» gémit le petit d'une voix étouffé, ayant sans doute enfoui son visage dans la tunique de son ami. «Allons nous en...»
Jetant un coup d'oeil par dessus son épaule, Carwyn vit le français serrer le petit anglais dans ses bras et embrasser son front. Les fées volaient autour d'eux, faisant du tout un magnifique tableau. Le châtain sentit malgré lui une montée de jalousie. Lui n'avait pas d'amis comme ça. Et pas de relation comme ça avec personne. Il n'avait que son frère et son peuple.
L'adolescent grimaça, tremblant sur ses jambes. Il avait 13 ans physique. Et son peuple avait perdu. Perdu. Il avait perdu sa liberté, son indépendance...il était désormais sous le contrôle de l'Angleterre [3]. Jurant entre ses dents, il se redressa, tremblant.
Ses yeux feuillage fixèrent le gamin de 13 ans physique devant lui. Il venait le narguer ou quoi?
Ce sale gamin.
Pour la première fois, il sentit une montée de haine en lui envers ce morveux. Sa terre ne lui suffisait donc pas?
Il posa un regard chargé de mépris sur l'anglais qui eut un sourire de vainqueur. Arthur semblait heureux. «J'ai gagné grand frère.» était-il stupide? Ou inconscient? En colère il se détourna et partit. Il entendit des bruit de course «REVIENS! C'est un ordre! Tu es à moi maintenant!»
Carwyn sentit quelque chose basculer en lui et se retourna, frappant de toutes ses forces. Un craquement parvint à ses oreilles et Arthur tomba au sol, du sang coulant de son nez cassé. Aveuglé par une haine qu'il ne contrôlait pas, le gallois frappa de ses pied, dans le ventre, le visage, le bas-ventre, ignorant les cris de douleur. Le plus jeune s'était recroquevillé sur lui-même, se protégeant du mieux qu'il pouvait.
«Grand frère...
- TAIS-TOI, JE N'AI QUE DEUX FRÈRES: EDWIN ET ALISTER. Tu n'es rien pour moi! RIEN DU TOUT! JE TE DÉTESTE, TU M'ENTENDS ARTHUR? JE TE HAIS!»
Des hommes le saisirent, l'éloignant de leur pays ensanglanté qui fut relevé. Le visage ravagé de larmes du plus jeune ne calma pas son aîné qui lui lança un regard de haine.
«Domines moi si tu veux Angleterre, mais je te ne pardonnerais jamais...ne compte pas sur moi pour jouer le gentil grand frère.»
Arthur déglutit mais hocha la tête, ce regard haineux lui faisant encore plus mal que les coups qu'il avait reçu. Ce frère-là, contrairement aux deux autres, n'avait jamais levé la main sur lui avant. Jamais. Il était choqué de la violence qui s'était abattue sur lui.
Peut-être que Carwyn le détestait plus que les autres?
Il eut les larmes aux yeux à cette idée.
A Suivre
[1] Cymru veut dire «Pays de Galles»
[2] Merlin en gallois. Le dragon rouge est le symbole du pays de galles: Le dragon rouge (Y ddraig goch en gallois) symbolise la lutte entre les Saxons et les Celtes. Une légende raconte que le roi Uther Pendragon (père du roi Arthur) voulait construire un château mais la terre tremblait et en détruisait sans arrêt les fondations. Merlin, appelé Myrddin en gallois, qui avait le don de voyance, comprit que ce tumulte était causé par deux dragons : l'un, le dragon blanc, avait pris la place de l'autre, le dragon rouge, dans sa caverne. Le dragon rouge, qui représente métaphoriquement les Bretons, finirait par l'emporter sur l'envahisseur saxon.
[3] Commencée par les Saxons, au VIe siècle, la conquête du pays de Galles ne s'acheva qu'en 1282 sur un champ de bataille, avec la victoire d'Édouard Ier sur Llywelyn le Dernier, le dernier prince indépendant.
Le titre " Cymru am byth" est la devise du Pays de Galles, ça veut dire pays de Galles pour toujours.
Je vais faire les trois parties de cette fic à la suite. La suite arrive donc vite.
