Voici un OS sur le couple ShikaTema. Cela fait longtemps que l'idée était là, mais je ne saute le pas qu'aujourd'hui. Il sera en trois parties, j'espère que cela vous plaira!

Les personnages appartiennent toujours à Kishimoto-sama, mais s'il veut me les léguer, je ne m'y oppose pas ;).

Bonne lecture !


Les cris résonnaient dans toute l'enceinte du bâtiment. Malgré l'heure plutôt tardive, le couple du quatrième étage ne se gênait pas pour faire partager leur mécontentement à tous leurs voisins. Mais ils devaient avoir l'habitude car personne ne s'insurgeait contre eux.

C'était un petit appartement en plein milieu de Tokyo. Ils avaient emménagé il y avait déjà trois ans de cela, ne supportant plus d'être séparés. Mais ils ne s'étaient sûrement pas imaginer que la vie de couple serait aussi loin de ce à quoi ils s'attendaient. Les sautes d'humeur de Temari commençaient fortement à taper sur le système du Nara, et le manque de réaction de celui-ci avaient le même effet sur la Sabakuno.

- Putain Shikamaru tu m'écoute jamais quand je parle !

- C'est parce que tu parles TOUT le temps !

- Ah ouais? Moi je parle tout le temps? Eh bien si je parle tout le temps c'est parce que tu m'oblige à me répéter !

- J'ai des choses plus préoccupantes à penser qu'à tes trucs de gamine qui se passent au bureau !

- C'est pas parce que t'es ingénieur et que tu gagnes plus qu'il faut te sentir supérieur à moi !

- C'est pas ce que j'ai dit Temari ! Arrêtes de déformer mes paroles !

Ladite Temari claqua la porte d'un coup sec, faisant presque vibrer tous les murs de l'appartement.

- Et doucement avec les portes putain ! Si tu casses tout, on va avoir de sérieux problèmes, et même si on ne casse rien, avec le bruit que tu viens de faire à cette heure, les voisins ne vont pas tarder à appeler la police pour tapage nocturne, merde quoi !

- Mais je t'emmerde Nara de mes deux ! Cria Temari derrière la porte en faisant tomber quelque chose par terre.

Shikamaru ouvrit la porte, et vit que sa petite-amie avait sorti sa valise, ce qui était la cause de ce vacarme.

- Ouais allé vas-y, c'est ça ! Casse toi ! Tu me fais le coup à chaque fois. Je ne marche plus. Repose tout ça ! Lui ordonna-t-il en saisissant son poignet afin de la stopper.

Elle se contenta de le regarder, la colère lui ayant dérobé sa voix. Deux billes perlaient au coin de ses yeux, la rage l'avait submergé.

- Lâches moi ! J'veux plus te voir ! Dit elle finalement, la voix tremblante, se détachant de son emprise pour continuer le remplissage de sa valise avec tout ce qui lui venait sous la main.

Il ne l'avait jamais vu comme ça, aussi catégorique. Sa voix lui avait la sensation d'une énorme gifle. Il commençait sérieusement à se demander si elle n'allait pas vraiment partir. Mais il restait là, planté comme un piquet à la regarder s'activer, enfournant vraiment tout et n'importe quoi dans sa valise. Ca lui aurait presque donné envie de rire, parce que voir la statuette de chat qui trônait sur sa table-basse dans son énorme sac gris, il trouvait ça vraiment comique. Mais quand il vit les larmes perler sur le visage de sa bien aimée, il se ravisa. Non, rien de tout cela n'était comique. Temari, pleurer? C'était une chose qu'il avait vu une fois en six ans de romance. La seule fois où elle s'était laissée aller, c'était pendant l'enterrement de son frère cadet. Il avait été emporté à cause d'une futilité, un accident de la route après une soirée bien arrosée. Elle s'en voulait terriblement de ne pas l'avoir empêcher de prendre la route. C'était donc à cet enterrement qu'il l'avait vu pleurer. Une fois, et là, à cause d'une simple chamaillerie de couple, elle laissait ses états d'âme ressortir. Il ne comprenait pas, qu'avait-il dit de plus que les autres fois?

Elle n'en pouvait plus de son mutisme, de son désintérêt total pour sa personne. Elle l'avait toujours soutenu, écouté et aidé. Il ne la regardait plus, passant son temps à son bureau. Elle savait que son métier lui prenait beaucoup de temps et d'énergie, mais elle aussi elle travaillait, elle avait des ambitions. Et pourtant, elle était toujours là pour lui. Peut-être qu'il fréquentait quelqu'un d'autre, qu'après six ans, l'amour n'était plus au rendez-vous. Rien qu'à cette pensée, elle se laissa aller aux larmes. Comment ferait-elle sans lui? Surtout en ce moment. Elle devait réfléchir, s'éloigner et repenser à leur relation. Elle devait faire un choix. Peut-être qu'il ne lui convenait après-tout.

C'est sur cette pensée que Temari enfila son manteau noir, ses chaussures et qu'elle mis son énorme sac gris sur son épaule gauche.

Sans un mot, elle quitta la pièce, laissant un énorme vide derrière elle. Il était figé, il ne savait plus quoi faire. C'était comme ça que tout ce qu'il avait vécu allait prendre fin? Il ne pouvait pas le croire. C'était impossible. Elle lui faisait une blague. Shikamaru entendit la porte d'entrée claquer.

Combien de secondes, de minutes s'écoulèrent avant qu'il n'entende le klaxon d'une voiture suivit d'un bruit inquiétant ? Il se sentit pris d'une étrange sensation. Son ventre s'était tellement tordu qu'il lui empêchait de respirer. Il du se faire violence pour se diriger jusqu'à la fenêtre afin de pouvoir se dire que ce qu'il s'était imaginé n'avait pas pu arriver.

C'est avec effroi qu'il découvrit que son mauvais pressentiment venait de se réaliser. Il ne prit même pas la peine d'enfiler une veste, de mettre ses chaussures et de fermer la porte de son appartement. Son cœur s'était dangereusement emballé, il essayait en vain de se dire que sa vue lui avait fait défaut.

Shikamaru courait comme un dératé dans les escaliers, manquant plus d'une fois de se vautrer sur ces maudites marches en marbre.

Une fois dehors, il découvrit avec encore plus d'horreur la scène qui se jouait devant lui. Un amas de personne s'était formé au bord de la route. Ses jambes allaient flanchés, mais son cœur tambourinait tellement dans sa poitrine, et son cerveau était tellement compressé qu'il ne s'était pas rendu compte qu'il avait réussi à se frayer un passage au milieu de ces personnes. Il ne savait même pas comment il avait réussi à arracher ces mots de sa gorge pourtant si nouée.

- C'est ma compagne, poussez vous ! Temari réveille toi !

Le temps s'arrêta. Il s'écroula aux côtés de sa bien aimée. Il ne sentait même pas le froid perçant de ce début de décembre. Il ne s'aperçut pas non plus que les premières neiges faisaient leur apparition. Non, tout ce qu'il voyait c'était un corps inanimé baigner dans une marre de sang.