Bonjour ! Ca fait longtemps que je n'avais pas publié un des one-shot sur les maraudeurs… Celui là me donnait du mal… Je ne suis pas certaine du résultat mais bon, je voulais essayer d'écrire ce moment un peu particulier sur lequel on n'a aucune information dans les livres finalement… Comment Peter a pu trahir ? Ce one-shot ne parle pas de la trahison elle-même mais du début des doutes.
Douter…
Ca avait commencé un peu bêtement, comme à peu près tout leurs actes. Objectivement, ils étaient tous les quatre un peu stupide. James, qui se prenait pour un héros des temps modernes, Sirius, avec son arrogance, Remus, qui, bien que d'apparence le plus sage, mettait allégrement la vie des autres en danger en acceptant de sortir les nuits de pleines lunes avec trois imbéciles d'animagus, et lui-même, le suiveur, celui qui se taisait, celui qui n'osait jamais dire ce qu'il pensait.
Des quatre, il était le seul qui n'avait rien à faire à Gryffondor. Le courage, cela faisait longtemps qu'il avait désespéré d'en trouver une once chez lui. Alors il avait ses amis, les célèbres Maraudeurs, et il se contentait de se faire oublier, tout en admirant ces trois fous.
Le changement qui s'était produit dans le groupe avait été si lent que Peter avait mis un moment avant de s'en rendre compte. Petit à petit, Sirius avait pris de l'assurance. Oh, extérieurement, il en avait toujours eu. On le voyait se pavanait dans les couloirs comme un roi en territoire conquis, mais les maraudeurs étaient assez proche de lui, les seuls à être assez proche de lui en vérité, pour voir à quel point cette attitude était fausse.
Sirius, à son entré à Poudlard, avait vu sa vie basculer, et tous ses principes retourner. James l'avait éduqué, lui avait apprit à ne plus croire aux valeurs de ses parents. James était une sorte de Dumbledore Junior, le type qui croyait au bon coté de chacun, aux valeurs d'amour, d'amitié, de tolérance… James avait prit Sirius sous son aile et lui avait enseigné sa façon de voir les choses.
Au fils des mois, puis des années, Sirius était devenu de moins en moins Black. Il s'était rebellé contre sa famille, avait assumé ses choix, ses rêves. Il ne laissait personne indifférent. Ceux qui étaient du coté de ses parents le coïncideraient comme un traitre, un dégénéré, la preuve que Gryffondor pourrissaient le meilleur sang et que Dumbledore était le pire directeur de l'histoire. Ceux qui, au contraire, partageaient les idées de James voyaient en lui la preuve que tous pouvaient choisir leur voie au-delà de l'éducation parentale, qu'avec du courage tous pouvaient changer et évoluer, et que décidément, Poudlard n'était pas seulement une école de magie, mais surtout une école de la vie.
Personne ne remarquait Peter. Personne ne se rendait compte que, lui aussi, suivait l'influence James et, qu'à sa façon, il bafouait les valeurs parentales. Certes, ses parents n'étaient pas connu pour être des extrémistes, loin de là. Ils étaient connu pour être dans la norme. Tiède. Au milieu. Ils n'étaient ni intelligent ni idiot, ni beau ni laid. Ils étaient à eux tout seul la masse de la petite bourgeoisie moderne. Ni trop riche, ni trop pauvre. Invisible.
Qu'un Pettigrow rejoigne les Gryffondors, ça avait fait jaser… parmi les invisibles. Personne, outre sa famille, ne s'en était émue. Qu'un Pettigrow défie la loi en devenant un animagus, à quinze ans, et pour amitié pour un loup-garou, ça aurait tuer sa grand-mère. La chose la plus extraordinaire qu'un Pettigrow pouvait faire pour un ami c'était lui offrir un place pour un match de Quidditch national. Quand à désobéir à la loi… Eventuellement, un Pettigrow pouvait de temps en temps, le cœur battant d'angoisse, lancer un sort au feu rouge moldu pour ne pas arriver en retard à une réunion. Et encore…
Peter était donc, à sa manière, une sorte de vilain petit canard. Il n'était pas assez bien pour les autres, pour être remarqué chez les maraudeurs, mais trop excentrique pour être honnête avec sa famille. Famille qui ne l'aurait pas comprit et lui aurait fais un scandale.
James avait parfaitement conscience d'avoir changer la vie de Sirius, mais il ignorait à quel point il avait changé celle de Peter. Mais, à vrai dire, le changement chez le jeune garçon s'était fait sans extrême, et seul les extrêmes paraissaient intéresser le jeune Potter.
Et puis, il y avait eu la trahison de Sirius. Sirius qui avait dévoilé le secret de Remus. Sirius qui avait failli faire tuer Rogue. Sirius qui visiblement n'avait pas tant changer… Remus et James avaient pardonné. Personne n'avait demandé l'avis de Peter. Personne ne pensait ça utile. Personne ne pensait qu'il pouvait avoir une opinion différente. Or, si on lui avait demandé, si l'un de ses trois crétins avaient pris la peine de s'intéresser un temps soit peu à ce qu'il ressentait, ils auraient su qu'il ne pardonnait rien.
C'est à partir de ce jour, que les choses avaient lentement changé. Habitué à ce qu'on ne lui demande pas son avis, Peter ne s'était même pas interroger lui-même sur la question. L'aurait-il fait, il aurait compris pourquoi il sentait sa gorge se nouait lorsque, seul dans son lit, il pensait à Sirius, à Remus et à James. En apparence, tout était comme avant. Le groupe de nouveau soudé. Lui-même y avait cru.
Avec le recul, pourtant, Peter ne pouvait nier que quelques choses de mauvais s'était incrusté dans son esprit. Le doute. Sirius paraissait avoir gagné de l'assurance. Comme si, de cette aventure, il était ressorti plus fort. Comme s'il s'était enfin libérer du peu d'attaches qui lui restaient vis-à-vis de sa famille. Remus, qui pourtant avait été trahis de la plus abominable des manières, regardait le jeune garçon avec la même affection qu'avant. Cela lui avait pris des mois et des mois, mais de cette histoire, son amitié pour Sirius semblait avoir grandit. Ce qui était assez inconcevable. Comment refaire confiance après ça ? Et pourtant… Quand il lui avait demandé des explications, Peter n'avait eu droit qu'à une réponse qui l'avait laissé sur sa faim.
« Et bien… Même si c'était… très stupide… Et inconscient… Et immature… Je crois que Sirius n'avait vraiment pas réalisé. Quelque part, ça semble lui paraitre si… Normal… Si peu… dangereux… Que je me sens moins… Monstre… Dans son regard. »
Peter se souvenait. Et il avait beau tourné et retourné les mots dans sa tête, il ne parvenait pas à comprendre. Sirius avait mis la vie de tout le monde en danger, et il avait été trop égoïste et stupide pour se soucier des conséquences de ses actes. Aucun rapport avec la normalité, ou le monstre en Remus.
Et puis James… James qui avait refusé de prendre partie. James qui avait semblé si peu déçu. James qui avait prit cela comme une simple erreur. Sur le coup, il avait été furieux, bien sur. Il avait fini par avoir une longue conversation avec le jeune sorcier, et, quoiqu'ils aient pu se dire, James avait pardonné. Pardonné avant Remus, ce qui, aux yeux de Peter, était une nouvelle trahison pour le loup garou. Remus avait tellement besoin d'eux. Ils lui avaient promis qu'ils seraient toujours à ses cotés. Et voilà qu'ils étaient deux à le trahir. Il n'y avait qu'une raison pour que James pardonne si vite : son amitié pour Sirius était bien plus forte que son amitié pour Remus. Et il pouvait s'en défendre tant qu'il voulait, Peter en était désormais certain.
Depuis lors, sans trop en prendre conscience, le garçon douta. Il avait toujours admirer James, mais James lui paraissait à présent moins admirable. Et, quelques part au fond de lui, il cessa de faire confiance à Sirius. Sirius était et serait toujours un Black. Il pouvait bien être parmi les Gryffondors, avoir changer de camps, il n'en était pas moins quelqu'un d'égoïste, de prêt à tout sacrifier dans un coup de tête.
Alors, évidemment, les relations changèrent. James et Sirius étaient toujours aussi proche, Remus avait trouvé sa place – ou le croyait-il- et Peter… Peter suivait. Peter suivait avec un peu moins d'entrain. Peter avait de plus en plus souvent envi de l'ouvrir. Mais Peter se taisait, et Peter suivait, parce que c'était ce qu'on attendait de lui.
Et puis, il y eu la rentrée en septième année. Il avait rejoins ses amis dans l'un des compartiments du PoudlardExpress. Il était arrivé ni à l'avance, ni en retard. Eux, étaient déjà là depuis le début de la matinée. Ils avaient mangé ensemble et c'était donc retrouvé les premiers sur le quais. Peter les aurait volontiers accompagné, mais ses parents n'avaient pas vu l'utilité de se lever si tôt pour voir des amis avec qui il allait être dix mois.
Il fut accueilli par milles ovations, des claques dans le dos, et un paquet de chocogrenouille. Malgré sa frustration de n'avoir pu venir dès le début, il senti son cœur s'alléger face à tant d'enthousiasme. Parfois, l'excès de ses amis avait du bon.
-Alors, devine quoi ?, coupa soudain Sirius, mettant fin aux salutations.
- Quoi ?
Tous le regardaient avec un large sourire.
-Allez y, dites !
-J'ai enfin dis merde à mes parents ! Ca a été terrible, j'entend encore les hurlements de ma mère… Mais cette fois c'est fini, terminé, jamais plus je ne mettrais un pied dans cette immonde maison !
Peter le regarda, stupéfait.
-Tu as fugué ?
-Ouep !
-Mais…
Les pensées tourbillonnaient trop vite dans son esprit pour qu'il réussisse à les formuler. Sirius avait fait une fugue. Il était parti. Avait tout abandonné… Oh, évidement, c'était chose prévu depuis des années, mais il était censé partir après Poudlard, avec un vrai plan d'actions, en sachant quoi faire. Pas claquer la porte sans aucune issu de secours.
Très honnêtement, Peter était loin de considérer la nouvelle comme réjouissante. Même si cela faisait des années qu'ils en parlaient entre eux, quelque part, il n'y avait jamais vraiment cru. C'était une chose que de détester les idées de ses parents, une autre de foutre sa vie en l'air. D'autant plus dans ces périodes sombres. Depuis quelques années maintenant, un mage noir faisait de plus en plus parler de lui.
Persuadé que la pureté du sang devait être la priorité de la nation sorcière, il avait recruté des adeptes partout en Angleterre et même dans le monde. Pour le moment, Poudlard était un petit paradis, un îlot de paix en pleine guerre qui s'annonçait, mais personne ne savait combien de temps cela durerait. Et, surtout, tous savaient que cette sécurité prendrait irrémédiablement fin lorsque leur septième année cesserait.
A l'avis de Peter, c'était bien le pire moment pour se montrer si ouvertement opposé à ces idées de sang pur. Evidement, il ne pensait pas que ce Voldemort avait raison. Cependant, de part son sang, Sirius avait une chance de pouvoir éviter d'être en danger… Etait-il nécessaire de jeter ça par la fenêtre ?
Ce n'était certes pas très courageux de penser de la sorte. Seulement depuis la trahison de Sirius, il lui avait toujours trouvé plus de qualités de Serpentards que de Gryffondors. A son avis, Sirius n'avait rien à gagner dans une telle fugue. Avec un peu de chance, Dumbledore et les aurors mettraient rapidement fin aux agissements du mage noir, et alors son ami pourrait se vanter d'avoir des idées tolérantes et originales pour un Black. En attendant, la discrétion était de mise. Mais Sirius n'avait jamais été discret.
-Tu n'as pas l'air enchanté, fit remarquer Remus.
-Je… Tu le savais toi ? Pourquoi ne m'avait vous pas mis au courant ?
Sirius parut un peu gêné.
-J'avais peur que ça ne t'angoisse inutilement en fait…
-Evidemment que ça m'angoisse ! Il aurait pu t'arriver n'importe quoi ! Et si Voldemort t'avait prit comme exemple de ce qu'il peut faire aux traitres à leur sang ? Et puis comment t'es-tu débrouiller pour vivre et manger et te loger et…
-Du calme !, Il lui adressa un sourire complice, Je suis parti vivre chez James… Je ne remercierais d'ailleurs jamais assez tes parents, mon pote, ajouta-t-il à l'adresse du jeune Potter qui lui répondit en montrant toutes ses dents, les yeux pétillants de joie.
-Et pour Voldemort… Je ne dirais pas que je m'en fous, et qu'il ne me fait pas peur mais… Mais je m'en fous et il ne me fait pas peur !
Les trois amis éclatèrent de rire sous le regard effarer de Peter.
James avait hébergé Sirius. Evidemment. Ils étaient déjà comme frère. Et Sirius se montrait particulièrement insolent vis-à-vis du danger. Bref. Rien de nouveau sous les tropiques.
-Tu devrais avoir peur. Même Dumbledore a peur. Tu crois que les parents de James auraient pu te protéger si les mangemorts avaient décidé de te tuer ? Ou de ça aussi, tu t'en fous ?
-hé, Peter, coupa James, Bien sur que mes parents l'auraient protégé. Ils étaient au courant des risques. Je l'étais. Sirius l'était. Tu ne devrais pas t'angoisser comme ça ok ?
-Bah, je suis celui qui a peur pour rien, c'est bien pour cela que vous ne m'avez rien dit.
Il se tourna vers la fenêtre, amer, et les ignora le reste du trajet, malgré leur piètre tentative pour s'expliquer.
James et Sirius étant ce qu'ils étaient, ils décidèrent rapidement d'abandonner et d'attendre que le gentil Peter redevienne le gentil Peter. Le trajet se termina donc dans la joie et la bonne humeur. Il se sentait de plus en plus agacé par leur insouciance. Sirius avait agit sous un coup de tête, comme à son habitude, et ça aurait pu avoir des conséquences désastreuses pour lui et les autres. Ni avait-il que lui pour s'inquiéter de la sorte ? Même Remus, le stupide Remus, les félicitait allégrement.
De plus, la force avec laquelle ils ignoraient sa mauvaise humeur le blessait. Ne pouvaient-ils pas se sentir un minimum concerné ? Quelqu'un en avait-il quelque chose à faire qu'il se sente mal et seul ? Il fini par trouver le courage de faire l'impensable : il quitta le compartiment. Il eu la satisfaction de fermer la porte sur un silence stupéfait.
Il erra un moment dans les couloirs, sans trop savoir que faire. Rejoindre un autre compartiment ? Il ne savait pas sur qui il allait tomber en ouvrant la porte et puis très honnêtement, outre ses amis, il n'y avait pas grand monde avec qui il s'entendait. Amis qui au bout d'une demi-heure n'étaient toujours pas venu le trouver. Il était bien malin de s'isoler lui-même. Il avait cru quoi ? Que ça les intéresserait ? C'était lui qui s'angoissait pour rien, pas eux. Eux ne s'intéresser qu'à eux-mêmes. Qu'à Sirius.
-Tiens donc… tu as perdu tes amis ?
Il senti sa gorge se nouer. Evidemment, il fallait que des Serpentards le trouvent… Il se tourna lentement vers Rogue, qui le toisait avec tout le mépris du monde.
-Ce n'est pas vraiment une grande perte, ceci dit.
-Dégage, Snivellus.
Il aurait volontiers fait demi-tour mais son expérience de Maraudeur lui rappelait de ne jamais tourner le dos à un adversaire. Rogue s'approcha dangereusement de lui, si bien qu'il sorti sa baguette et la pointa sur le sorcier.
-Dégage, répéta-t-il, le fixant durement, malgré la peur qui grondait en lui.
Le serpentard tira sa baguette. Sans réfléchir Peter lança un sort sur le bas de la robe de sorcier de son adversaire qui prit feu. A peine de quoi faire de la fumé à vrai dire, mais suffisamment pour détourner son attention de Rogue le temps de se transformer en rat et de détaler.
Ce fut Remus qui le trouva dans l'une des calèches, à la sortie du train. Sans un mot, il entra, suivit des deux autres. Ils s'observèrent un moment en silence avant que le loup garou ne se racle la gorge.
-Ok, on est désolé. On a abusé. On aurait du te tenir au courant.
James et Sirius hochèrent la tête d'un même mouvement. Il soupira, essayant de cacher sa joie. Jamais il n'aurait cru que ses amis s'excuseraient. Bon, certes, c'était Remus qui le faisait, et Peter ne doutait pas qu'il était derrière cette remise en question. Cependant, c'était plus qu'il n'aurait pu espérer.
-C'est bon. C'est pas grave.
Alors que ses compagnons lui répondaient par un sourire rayonnant, il sentit son estomac se tordre, avec le désagréablement sentiment d'être en train de leur mentir. Il aurait du profiter de la situation pour dire franchement ce qu'il pensait. Pourtant… James serait-il capable de lui pardonner de douter de Sirius ? Et que dirait le dit Sirius, justement, s'il savait ce que pensait réellement Peter de son égoïsme, de son inconscience ?
Alors il préféra se taire. Comme toujours. Pour conserver ses amis, les seuls amis qu'il n'avait jamais eu. Pour que, quelque part, James continu à le regarder avec ce sourire joyeux et franc qu'il n'avait qu'avec les maraudeurs. Pour que Remus puisse toujours compter sur le rat pour faire passer les autres maraudeurs sous le Saule Cogneur. Pour que rien ne change et que les maraudeurs demeurent.
