¤¤¤ You & I Collide ¤¤¤

Bonjour, bonjour !! Une nouvelle petite fic histoire de faire patienter la suite de mes autres histoires qui mettent beaucoup à arriver…j'en suis affreusement désolée TT TT. Mais comme beaucoup d'entre vous, les études prennent ENORMEMENT de temps. Sachant que je prépare mon CAPES en même temps que mon mémoire, je vous laisse imaginer…Bref, bref, bref !!! Voici donc une petite histoire qui se passe dans le Tokyo actuel, rien à voir avec le monde des ninjas. On bascule dans les monde impitoyable des affaires et du droit (c'est assez dur d'ailleurs d'écrire dessus… ) . Vous retrouvez vos persos préférés forcément plus âgés et je m'excuse d'avance si le caractère de certains n'est pas forcément respecté.

Voili, voilou !!!

Des parings en perspective

Bonne lecture les gens !!!


Chapitre I : Rencontre fortuite

- Pfiou…quelle poussière !!!

Elle passa une main sur son front et dégagea quelques mèches qui lui barraient le visage. Elle donna un dernier coup de plumeau sur l'étagère en bois et replaça de vieux livres avec une couverture en cuir usé. Avant de ranger le dernier, elle huma l'ouvrage.

- Je ne me lasserai jamais de cette odeur…

Satisfaite, elle le mit à sa place. Cette odeur si particulière qui imprégnait les vieux livres et toute la pièce. Comme un mystère…Cette librairie était hors du temps, on aurait pu y trouver un grimoire…

- Je suis sûre qu'il en a de dissimuler dans sa réserve…songea t-elle à haute voix en riant.

Pourtant située en plein cœur du centre de Tokyo, ce petit magasin atypique gardait toute son originalité, très apprécié des collectionneurs pour ses ouvrages anciens parfois inestimables…malgré le peu de fois où le maître des lieux daignait faire un brin de ménage…Après tout, c'est ce qui faisait le charme de l'endroit et c'est pour ça qu'elle si plaisait tellement. Perchée sur un vieil escabeau de bois grinçant, elle avait décidé de s'attaquer à la poussière des étagères de la grande bibliothèque ainsi qu'aux ouvrages eux-mêmes.

Habillée d'une vielle salopette en jean et d'un t-shirt vert tout aussi défraîchi, elle s'arrêta pour nouer ses cheveux en un chignon négligé puis se remit à l'œuvre.

Elle tendit le bras pour atteindre l'étagère supérieure. A ce moment, la petite clochette qui faisait office de sonnette se mit à tinter.

- Bonjour ! Puis-je vous…hééééééééé !!!

Son escabeau se mit alors à chanceler dangereusement sous le choc et voulant se retenir, elle agrippa les livres…qui dégringolèrent en cascade, provoquant un boucan monstre dans la petite échoppe.

AIE ! Mais ça va pas ! Vous ne pouvez pas faire attention !!! Pesta une voix grave

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Il déambulait dans les rues, les mains profondément enfoncées dans les poches, le regard sombre perdu dans le vide. L'animation bruyante de la rue, l'agitation frénétique des passants ne parvenaient pas à le faire émerger de ses noires pensées. Son esprit était beaucoup trop embrouillé pour se soucier de son environnement. Ni des regards féminins séduits posés sur lui.

Il n'avait rien demandé. Il poursuivait gentiment ses études dans lesquelles il brillait et le voilà affublé soudain d'un fardeau considérable qui risquait bien de bouleverser sa carrière…et tout simplement son existence. Un fardeau qui ne lui était certainement pas destiné au départ. Après tout, il aurait du s'en douter…son frère ayant déserté et restant introuvable, son père s'était rabattu sur lui en toute logique. Pourquoi devait-il hériter d'un empire financier dont il savait pertinemment les bases frauduleuses ? Le monde des affaires ne lui disait rien qui vaille même s'il avait parfois été associé à quelques projets…

Alors pourquoi ? Parce que le code de l'honneur et du devoir faisait partie des mœurs de son illustre famille…

A peine avait-il appris la nouvelle qu'il avait pris la fuite, comme son frère…A croire que c'était dans les gênes de fuir les responsabilités…son père n'aimait décidément pas qu'on lui tienne tête et surtout qu'on lui refuse quoique ce soit…Et il avait pris ce risque…

Il avait fui aussi loin que ses jambes et son esprit pourraient le conduire…dans cette rue semblable à toutes les autres rues du centre des affaires de Tokyo…

Vraiment…déprimant…

Son père, du genre impatient et n'aimant pas essuyer un revers, ne le laisserait pas en paix tant qu'il n'obtiendrait pas satisfaction, et il allait le chercher voire le traquer partout pour le ramener, même par la peau des fesses s'il le fallait. Et son père n'était pas avare de moyens, même pour cette futile « fugue ».

Il savait qu'il n'aurait que peu de temps de répit pour méditer sur tout ça et c'est pour ça qu'il remarqua aussitôt la grosse berline noire s'arrêter à quelques pas de lui et deux gorilles en sortir.

- Quoi, déjà ? Et bien, il emploie les grands moyens pour me ramener au bercail…Comme si je comptais ne jamais revenir…tsss

Ni une ni deux, il retourna sur ses pas et précipita ses enjambées dans une rue adjacente toute aussi animée. Il n'allait pas laisser ces deux sbires gâcher son dernier moment de franche liberté…

- Tsss…la liberté…hn.

Il regarda par-dessus son épaules et vit les deux hommes tenter de se frayer un chemin parmi la foule de passant et l'appeler par son nom.

Il ignora les appels et bifurqua de nouveau. Une vieille enseigne attira l'espace d'une seconde son attention. Sans réfléchir il poussa une vielle porte usée verte en bois qui s'accompagna d'un tintement de clochette. Il referma la porte aussi vite et expira. Il entendit vaguement quelqu'un l'accueillir poliment dans son dos.

- Bonjour !

Mais concentré sur la rue, il n'y prêta pas attention et continua de reculer, comme pour s'enfoncer davantage dans la pénombre qu'offrait ce vieux magasin miteux afin de mieux se cacher... Et il ne vit pas l'escabeau en bois juste derrière lui.

- Puis-je vous…Héééééé !!!

Un long cri fut suivi par un déluge de livres venus du ciel qui lui tomba dessus comme une avalanche et l'assommèrent

- AIE !!!

Il se frotta le crâne et vit de vieux livres reliés tout poussiéreux gisant à ses pieds. Normal qu'il fut à moitié assommé vu la grosseur de ces bouquins antiques! Il leva un regard noir vers la personne perchée sur l'escabeau qui se retenait in extremis à l'étagère, les pointes des pieds touchant à peine l'échelle.

- Vous ne pouvez pas faire attention !! dit-il furieux

- Vous n'êtes pas gonflé vous! Lui répliqua la jeune femme énervée malgré sa mauvaise posture. Vous n'aviez qu'à regarder où vous marchiez et vous n'auriez pas percuté mon escabeau !!

- Parce que vous appelez ça un escabeau ? railla le jeune homme en détaillant le dit escabeau d'un œil moqueur

Puis son regard sombre se mit à détailler sans retenue celle qui était censée tenir équilibre dessus. Une jeune femme qui n'était pas plus âgée que lui, négligemment vêtue et coiffée. Une femme de ménage ? L'endroit en avait certes bien besoin…

- A moins que vous n'attendiez que je vous tombe également dessus, il serait aimable à vous de me donner un coup de main pour redescendre !

- Sans façon merci. Je ne tiens pas à perdre connaissance… fit-il en la scrutant sans retenue, le sourcil arqué.

Outrée, elle ne trouva rien à répliquer, n'attendant qu'une chose : retrouver la terre ferme. Seulement, son interlocuteur semblait prendre plaisir à la voir dans cette posture forte désagréable, vu le léger rictus qu'il affichait.

- C'est moi ou l'étagère toute entière qui risque de vous aplatir comme une vulgaire crêpe si vous ne vous dépêchez pas !!

Il se décida à rapprocher l'escabeau de l'étagère et elle put enfin reposer plein pied sur la marche, essuyant son front moite du coup de panique.

Elle descendit prestement, refusant la main qu'il lui tendait et lui fit face, furibonde.

- Vous ne croyez quand même pas que j'allais vous remercier ? Cracha t-elle en enlevant quelques mèches qui lui collaient au visage

- Je n'y comptais pas, effectivement. Je comprends mieux pourquoi votre librairie tombe en ruine…vu l'accueil de la commerçante, les clients doivent se faire rarissimes…

- Je ne vous permets pas de juger ! Tout est de votre faute !!! D'ailleurs vous allez ranger ses livres et…

L'intrus se figea soudain et son attention fut attirée soudainement par la rue. Excédée par cet intrus malpoli qui lui tournait maintenant le dos, elle se planta devant lui les mains sur les hanches

- Ca vous dérangerait de m'aider à réparer vos bêtises ?

Il ne semblait pas l'écouter, le regard toujours fixe vers la vitrine. A moins qu'il ne faisait exprès de l'ignorer...Vu le personnage désobligeant et insolent, c'était vraisemblable. Elle se mit à frapper impatiemment du pied.

- Oh ! Je vous parle !!

- Taisez-vous !

Elle ouvrit grands les yeux, sidérée

- Comment ça me « taire » ??? Vous commencez sérieusement à me chauffer ! Si vous n'avez rien à acheter, allez-vous-en !

Pour appuyer ses dires elle le prit par le bras et le traîna de force vers la porte. La cloche commença à tinter mais le jeune homme la referma aussitôt, entraînant à son tour la jeune femme vers le fond de l'échoppe

- Mais… Mais ! Lâchez-moi !!! Qu'est-ce que vous faites ? Vous êtes malade ou quoi ?

Il se tourna vers elle et planta son regard dans le sien. La lueur avait changé. Envolée, l'arrogance…

- Je vous demande deux minutes. Je cherche simplement à éviter des gens qui me cherchent et…

- Et alors ??? Je m'en contrefiche !! Allez vous planquer ailleurs ! Sortez d'ici !!

- Vous allez arrêter de beugler ? Vous êtes franchement lourde !!

Et en voyant le rouge monter aux joues de le jeune femme, et ses yeux verts s'embraser de colère, signe d'une grosse tempête, il enchaîna rapidement pour gagner du temps :

- Si vous m'aidez, je vous aide à nettoyer tout le reste de votre…votre euh « librairie », s'empressa t-il de dire, ayant une certaine réticence à prononcer le mot librairie.

- Comment osez-vous…oh vraiment ? Se ravisa t-elle soudainement intéressée. Vous, faire le ménage ?

- Vous avez ma parole, jura t-il, lançant des coups d'œil pressés vers la porte.

- Qui me dit que vous ne croisez pas vos doigts derrière votre dos et que vous ne mentez pas, se méfia t-elle, les bras croisés

- C'est pas vrai, vous n'arrêtez jamais…soupira t-il, exaspéré. Dans le genre obstinée…

Deux masses sombres se tenaient devant l'enseigne de la librairie. Sans réfléchir, il plongea sous le comptoir.

- Hééé ! mais qu'est-ce que vous fichez ? S'écria t-elle en passant son buste par-dessus le comptoir pour le voir se recroqueviller le plus possible.

- A quoi vous jouez ?

- Je vous en prie.

Le regard suppliant et non plus arrogant qu'il lui adressa, la fit hésiter. Le son de la clochette la fit sursauter. Elle redressa et se tourna vers la porte.

- Bon…jour…

Deux mastodontes se tenaient dans l'encadrement de la porte, costumes et lunettes noires. La librairie devint soudain plus sombre que d'habitude…Cette arrivée impromptue impressionna la jeune femme qui perdit son sourire et déglutit.

C'est quoi ça ???Des Yakuzas !!! Dans la libraire ??

- Euh…je peux vous aider ?

- Je ne pense pas, répondit l'un des deux hommes tandis que le 2ème se mit à inspecter chaque recoin, sans prendre aucun soin pour les montagnes de livres qui encombraient, certes, le magasin.

- Faites un peu attention je vous prie !!! Dit-elle en rattrapant in extremis un livre en exposition sur un pupitre que le bouledogue faillit renverser. Hey ! Mais où allez-vous comme ça ? S'adressa t-elle à l'autre qui se dirigeait vers le fond

- Il y a quoi par là ?

Elle lui barra le passage.

- L'arrière boutique. Rien qui n'intéresse nos clients, répliqua t-elle le plus poliment possible.

- On peut jeter un coup d'œil ? Fit-il en avançant sans attendre la réponse.

Elle ne bougea pas.

- Certainement pas ! Ce n'est pas un moulin ici ! C'est pas possible! C'est un véritable défilé aujourd'hui !! Si vous ne voulez pas de livres, je vous prierai de sortir.

- Des gens sont donc venus ici il y a peu? Interrogea l'homme suspicieux

Consciente de la gaffe qu'elle venait de commettre, elle tenta de reprendre contenance.

- Evidemment ! Des clients, comme tous les jours ! J'ignore ce que vous cherchez mais vous ne le trouverez pas ici !

- On cherche un jeune homme brun, à peu près 25 ans, il porte un pantalon et une veste sombre, une chemise blanche, on était certain de l'avoir vu pénétrer ici…

- Et bien vous faites erreur !

- Et ça, c'est quoi ?

Il montra les dégâts causés par le carambolage dans l'escabeau.

- Je fais du rangement…et je ne vois pas en quoi cela vous regarde !

- Alors personne n'est entré, vous en êtes sûre ?? Insista le premier.

Le regard de la jeune femme se posa un cours instant sur le comptoir. D'où elle se trouvait elle distinguait la silhouette du parfait étranger qui la mettait en pareille situation.

- Pourquoi cherchez vous frénétiquement cet homme pour aller mettre jusqu'à la pagaille dans ma boutique ?

- Rien qui puisse vous intéresser, ma p'tite demoiselle, grinça l'homme en réajustant ces lunettes

Mais déjà elle n'écoutait plus, ses yeux exorbités étaient rivés sur l'autre bonhomme

- Hey vous !! Faites attention, ces livres ont une valeur inestimable !! Oh non, c'est trop…Quel manque de respect !!

Elle arracha le précieux livre de ses mains poisseuses qui le feuilletaient à la limite de déchirer les pages. Elle explosa :

- Ca suffit ! Dehors !! Ou bien j'appelle la police !

Les voir ainsi manquer autant de respect à ces livres la mettait hors d'elle. Elle attrapa son plumeau et frappa le plus gros des deux hommes, furax.

- Ne touchez plus à ces livres avec vos sales pattes! Sortez de ce magasin et n'y mettez plus les pieds espèce de vandales !! DEHORS !!!

- ok, ok, ma ptite demoiselle, on y va…Désolé pour le dérangement

- C'est ça !!

Sakura posa alors les yeux sur sa ceinture au moment où sa veste virevolta et eut un hoquet.

Qui sont ces gars ?

Ils fermèrent la porte en maugréant contre ce petit bout de femme impétueux et s'éloignèrent.

Elle poussa un gros soupir : qu'est-ce qu'il lui avait pris de piquer sa crise devant cet homme armé ? Elle n'avait pas rêvé, c'était bien un revolver qui était glissé sous son veston ?

Elle prit appui sur le mur pour reprendre ses esprits, les membres légèrement tremblants. Le jeune homme sortit de sa planque et lâcha à son tour un gros soupir. Il s'approcha de la jeune femme.

- Merci du coup de main. Et chapeau de leur avoir tenu tête. Un vrai chien de garde !! Vous semblez très attachée à ces ouvrages…

- Je suis folle…complètement folle…murmura t-elle, atterrée

- Folle ? Aussi, oui…

Elle se retourna et son regard redevint instantanément acéré.

- Je ne vous demande pas de commenter, vous ! Qui étaient ces hommes d'abord ? Des Yakuzas ???

- Des Yakuzas ?? Non, absolument pas, répondit-il sans réussir à dissimuler un petit rire amusé. Ce n'était rien d'important

- Rien d'important ? Vous vous fichez de moi ? Explosa t-elle. Il avait un…

- Est-ce que je peux passer un coup de fil ? Je n'ai pas mon portable, l'interrompit-il.

- Vous devez me dire qui c'était d'abord! J'ai le droit, vu la situation dans laquelle vous m'avez mise, vous me devez au moins ça non ?!

- Je vous dois ma reconnaissance de m'avoir rendu ce service mais ça s'arrête là. Le reste ne vous regarde pas, répliqua t-il froidement.

Le ton employé n'appelait aucun commentaire. Mais l'envie de lui flanquer une baffe la démangeait irrésistiblement ! Elle agita ses doigts et se retint en serrant son poing.

- Le téléphone est sur le comptoir, désigna t-elle de mauvaise grâce.

- Merci.

Elle entreprit de ranger les livres tandis qu'il composait son numéro.

- C'est moi (…) évidemment ! Qui veux-tu que ce soit baka !! Ecoute j'ai pas le temps, là. Mon père me lâche plus, tu vois le genre (…) hum (…) ouais c'est ça (…) je suis coincé, faut que tu viennes me chercher (…) Bien sûr que non j'ai pas ma voiture sinon je te téléphonerai pas et je serai déjà loin, abruti ! (…) Je suis…bonne question. Attends.

Il se tourna vers elle qui gardait obstinément le dos tourné et demanda :

- Où sommes-nous ?

- Ca se voit pas ? Dans une librairie, répliqua t-elle sans prendre soin de se retourner

- Hilarant. Alors ?

- Konoha's books, sur Hibaya-dori, lâcha t-elle en marmonnant

Il reprit le combiné.

- Je suis dans une librairie sur Hibaya-dori (…) oui je sais, ce n'est pas à coté (…) oui je sais que je suis dans une librairie paumée !!! Tu t'amènes et tu poseras tes questions plus tard !! Grouille-toi !

Il raccrocha brusquement et passa une main dans ses cheveux, en roulant des yeux

- Il me fatigue…

Il revint et se planta devant elle.

Elle ne daignait pas bouger, voulant l'ignorer. Mais lui ne semblait pas vouloir bouger non plus.

Accroupie, elle distingua ses chaussures, qu'elle analysa comme une grande marque. Elle ne put s'empêcher de poursuivre son inspection : elle remonta son regard le long de ses jambes, un pantalon, noir, puis une veste, noire aussi, qui devait coûter une petite poignée de yen, jusqu'à son visage, froid, impassible mais vraiment…séduisant. Elle faisait souillon à coté. Elle se rembrunit et lui tendit son plumeau en l'agitant sous son nez

- A vous de jouer, le fugitif.

Il la scruta sans bouger, le sourcil légèrement arqué.

- Votre promesse de m'aider à nettoyer tout le magasin, s'impatienta t-elle.

- J'ai dit ça moi ? Feignit-il avec son arrogance retrouvée.

Elle se redressa sur ses pieds et lui flanqua le plumeau dans les mains

- Un peu que vous l'avez dit ! Et même promis ! J'ai pas toute la journée !

- Hum…je m'en souviens pas. Ou bien peut être avais-je réellement croisé mes doigts dans mon dos...provoqua t-il avec un rictus. Je vais seulement remettre ces livres à leur place. Pour le reste, faire la poussière ou non ne changera rien à « ça »…ajouta t-il en jetant un regard blasé circulaire au magasin.

Elle s'empourpra, le poing la démangeant fortement. Il allait s'en prendre une !

- J'arrive pas à le croire ! Vous n'êtes qu'un…un enfoiré ! C'est…

- Vous permettez ?

Il la prit par les épaules et la décala. Il se baissa ensuite pour ramasser les livres. Il en examina plus d'un.

- Ne me faites pas croire que vous vous y intéressez, railla t-elle. Rangez ça et disparaissez.

- Vous ne devriez pas le ranger sur cette étagère mais sur celle derrière le comptoir. C'est un roman épistolaire et non une biographie. Quant à ses deux là, il vous manque le dernier tome, c'est dommage, c'est le meilleur et c'est aussi le plus inestimable.

Tout en parlant il remettait les ouvrages soigneusement à leur place, laissant sur place la jeune femme médusée, le plumeau à la main

- Et ça, c'est pour vous, vous devriez les lire, ça pourrait vous intéresser, conclut-il en lui flanquant deux livres dans les bras.

Elle regarda les couvertures et les titres incrustés en lettres d'or. Ses yeux s'écarquillèrent. Une bouffée de colère la submergea.

- Le premier raconte l'histoire d'une sorcière qui tenait une librairie au XVIe siècle et qui a terminé sur le bûcher, probablement parce qu'elle avait la langue bien pendue, c'est bizarre, ça me rappelle quelqu'un… et le deuxième, enchaîna t-il l'empêchant d'en placer une, c'est un ouvrage de droit civil. Vous verrez que j'ai le droit de garder le silence en n'importe quelle circonstance. La loi me l'autorise. Même en présence d'un avocat !

- Je connais la loi ! Et sûrement mieux que vous !!! Je suis…

- …Evidemment, évidemment…ironisa t-il en hochant la tête. Bien j'ai fait ma part de marché. Je vous laisse à vos poussières. Ah, j'allais oublier…

Il sortit de sa veste un petit livre plus récent qu'il déposa sur le comptoir.

- Très bon choix.

Et sur un dernier rictus insolent, il disparut dans un tintement de clochette. C'était quoi ce ton cynique ? Et ce regard indéchiffrable ?? Elle posa un regard sur le livre, et son visage se décomposa pour virer au rouge vif. Ce n'était pas son livre !! Comme si elle pouvait lire ce genre de choses !! Pour quoi passait-elle ?? Et…

Elle entendit des pas traînants dans son dos.

- C'était quoi tout ce rafus ? Je n'ai pas rêvé hein ? Fit un homme d'un certain âge en laissant échapper un long bâillement

D'une stature assez imposante avec une longue chevelure blanche, l'œil pétillant, il venait de sortir de l'arrière boutique

Elle soupira et se mit à rire, relâchant sa pression

- Toujours un wagon de retard Jiraiya-san…mais tout va bien, quelques clients agités…

- Toi aussi tu t'es agitée, Sakura ? Remarqua t-il en lui pointant ses joues rouges

- Quoi ? Euh …non, un coup de chaud. Mais je vous prierai de plus laisser traîner vos livres obscènes sur le comptoir. Un client est tombé dessus et a cru que c'était le mien !! De quoi j'avais l'air ?

- AhAhAH !!! Ca devait être drôle à voir !! Ah oui…Pardon…s'excusa t-il rapidement en voyant le regard assassin de la jeune femme.

- Ces livres n'ont pas leur place ici, vous le savez bien, ajouta-elle sur un ton de reproche. Alors laissez les dans la réserve…ou sous votre oreiller. Il ne manquerait plus que vous vous mettiez à en écrire…

- Hun qui sait…susurra Jiraiya, l'œil lubrique. Je plaisante Sakura !!

Elle secoua la tête sceptique

- Mouais, heureusement que je connais votre passion pour les livres anciens, ça rattrape un peu... J'ai quasiment terminé les étagères, annonça t-elle en remontant sur l'escabeau

- Laisse, je le ferai, tu devrais aller te reposer, il est déjà 19H. Une dure journée t'attend demain non ?

- Oui…mais je me change les idées avant d'attaquer. Et puis je ne vous fais pas confiance. Vous allez encore lire vos livres pervers au lieu de faire le ménage !!! Accusa t-elle en lui arrachant la preuve des mains du vieillard, pris en faute

Jiraiya prit une moue dépitée :

- Un peu de distraction, sois un peu indulgente avec un homme sénile qui vit seul et…

- A d'autres… mais c'est surtout quand je vois les trésors que vous avez dans cette boutique, c'est une mine d'or ! Ca me désole de vous voir lire ces cochonneries…mais je sais que vous avez déjà pratiquement tout lu, enchaîna t-elle voyant Jiraiya prêt à répliquer.

Tous deux se regardèrent et mirent à rire.

- En parlant de ça, je devrais avoir une grosse livraison la semaine prochaine. Un héritage dont la famille veut se débarrasser. D'après ce que j'ai pu savoir, on devrait trouver notre bonheur et quelques petites merveilles.

- Je sais qu'il y a un livre de contes qui date du XVIe siècle ainsi qu'un rouleau de généalogie chinoise, annonça Sakura en rangeant l'escabeau

- Comment le sais-tu ?

- C'est moi qui ai suggéré à cette famille de léguer ses biens à votre librairie. Il s'agit de la famille Hyûga, expliqua la jeune femme.

- Oh…je vois. Les Hûyga, bien sûr…Mon interlocuteur ne s'était pas présenté au téléphone. Je te remercie en tout cas et tu les remercieras également de ma part. Je suppose que tu auras énormément de travail avec ce qui t'attend mais si tu veux venir m'aider à dépouiller, la porte est ouverte, comme d'habitude.

- Je m'en souviendrai. De toute manière, on se revoit jeudi.

- Tu auras le temps ?

- Je trouverai toujours le temps de venir ici, fit Sakura avec un sourire

Elle alla récupérer sa veste dans l'arrière boutique, prit un livre sur une étagère et fit une bise au vieil homme.

- Je vous l'emprunte ! Oh…et celui là aussi, ajouta t-elle en s'emparant du livre sur la sorcière que lui avait « conseillé » l'inconnu.

- Et ce livre sur le code civil ? Interrogea le vieillard en voyant le dit bouquin traîner sur le comptoir.

- Je le connais par cœur, vous pourrez le ranger

- Très bien. Bon courage Sakura, souhaita Jiraiya. Je sais que tu vas t'en sortir à merveille

- Merci, je crois que je vais en avoir besoin !

A ce moment, son cellulaire dans sa poche se mit à sonner. Elle s'en saisit, consulta l'écran qui affichait l'origine de l'appel : « Home ». Elle fit un signe de main à Jiraiya et sortit, laissant entrer au passage de nouveaux clients.

- Salut Tenten ! Dit –elle en décrochant

- Tu es encore à la librairie ?

- J'en sors. Tu es où ?

- On allait sortir manger un morceau, il se trouve que le frigo est vide…

- Merde, c'était à moi d'y aller ! S'excusa Sakura en se mordant la lèvre. J'irai…euh…

- T'inquiète, je m'en chargerai, Tu n'auras pas le temps demain, non ? C'est bien demain que tu commences ?

- Hmm… t'as raison. Pour me faire pardonner, je t'invite, c'est moi qui paie

- Cool ! Mais je suis avec Kiba…

- Bah… dis à ce parasite que c'est un veinard de se faire inviter. Je vous rejoins chez Lee. D'ailleurs j'aurai des trucs à te raconter.

- J'ai hâte ! Et le parasite me dit de te dire qu'il t'adore !! A toute à l'heure !

Sakura raccrocha en souriant et se dirigea hâtivement vers le métro.

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- T'en as mis du temps, râla le jeune homme en prenant place coté passager.

- Hé ho ! J'ai fait aussi vite que ce tas de ferrailles le permet ! Pas de ma faute si tu fugues à l'autre bout de la ville ! Et pourquoi tu t'es planqué dans cette librairie ? Demanda le conducteur, blond comme les blés, en désignant la boutique atypique entre deux grands immeubles. C'est louche comme endroit !

- Je m'y suis caché figure toi. Mon père a envoyé deux de ses gorilles pour me ramener.

- Oula ! Pas de bol, tu leur as échappé ??

- On m'a un peu aidé…

- C'est quoi ce rictus sadique que je vois sur ton visage ? Interrogea son ami, suspicieux. Il s'est passé quoi ? encore une femme?

Le jeune songea un instant à la jeune inconnue qu'il avait pris un malin plaisir à faire sortir de ses gonds…

- Rien d'intéressant. Mais ils sont partis après avoir mis un peu le foutoir et bien sûr, ils ne sont pas venus sans rien

- Quoi…des flingues ??

Le brun hocha la tête. Le blond la secoua.

- Ton père ne peut pas te foutre un peu la paix ?

Son passager resta silencieux un moment puis murmura :

- C'est ironique…

- De quoi ?

- Tu te rappelles que je cherchais toujours à attirer son attention alors qu'il était sans cesse tourner vers mon frère…et maintenant qu'il se tourne vers moi, je détale en courant…c'est pathétique…

- Je trouve pas. On a plus l'impression qu'il se rabat sur toi parce qu'il n'a pas d'autre choix mais bon…

- Tu as toujours le don de trouver les mots qu'il faut, maugréa le brun. Mais au fond, c'est tout à fait ça…

- Bon alors ! Raconte !!! Une grande réunion ce matin avec tous les associés et tout le tralala, ça devait être méga important ? C'est une bonne nouvelle ? Il a dit quoi ton vieux ??

- Concentre toi sur la route plutôt que de beugler ! Je suis pas sourd !

- Les entretiens avec ton père n'arrangent pas ton humeur en tout cas…bouda le conducteur.

Le jeune homme à ses cotés s'enferma dans son mutisme et regarda les bâtiments défiler à travers la vitre, l'air songeur.

- Il t'a légué la direction c'est ça, devina au bout d'un moment son ami avec un air préoccupé, néanmoins fixé sur la route. Je suis désolé pour toi mon vieux.

- Je savais ce qui m'attendait si mon frère ne revenait pas mais je pensais pas que ça viendrait si vite…j'ai toujours espéré qu'il revienne pour m'éviter ça…

- Itachi a toujours fui ses responsabilités, c'est pas maintenant qu'il allait les prendre, vu l'ampleur de ces responsabilités…Je veux pas le défendre mais on peut le comprendre !

- Hun.

- Qu'est-ce que tu vas faire ?

- Tu crois que j'ai le choix ? Tu connais mon père, tu connais la famille et tout ce qui gravite autour…un refus n'est même pas envisageable. Je suis coincé… Hey ! Le feu est rouge abruti ! Fais gaffe !

L'abruti en question freina brutalement et se tourna l'air grave vers son co-pilote, la conduite de son ami le rendant plus pâle qu'à l'ordinaire:

- T'as vraiment envie de t'embarquer là dedans ? Je veux dire, tu connais les affaires de ton père, y'a rien de plus louche, y'a qu'à voir ses gorilles te courser avec des flingues …Ca sent la magouille à plein nez !

- Merci de me le rappeler…

- Pas de quoi, répondit le blond le plus naturellement du monde. C'est juste que reprendre une affaire sale, c'est vraiment risqué, surtout pour toi qui débarques dans le milieu.

- Cette société est intouchable pour le moment. Elle domine quasiment tout Tokyo. Personne n'ose s'y attaquer…du moins pour le moment…

- Ouais mais y'a des connards qui vont profiter de ta nomination pour foutre la zone ! C'est toujours comme ça !

- Tu as une de ces façons d'analyser les choses…

- Au moins c'est clair. En plus je crois savoir que ton père est en ce moment sur un gros coup, il compte racheter toute une société ou je sais pas quoi…et c'est toi qui vas devoir régler ça !

- Une affaire qui risque fortement de faire grand bruit et se terminer au tribunal…murmura t-il pour lui même

- Sérieux ??! S'écria le conducteur en faisant un écart dangereux

- Putain, Naruto ! S'énerva le brun en s'accorchant de toutes ses forces à son siège.

- Pardon, pardon, héhé…non, sans déconner, au tribunal ?

- C'est ce que j'en déduis même si mon père est certain du contraire, qu'il va réussir sans le moindre problème. Il croit profiter de la situation. Le directeur de cette société vient de décéder et a laissé tout son empire à un novice. Cette firme est le concurrent direct de mon père. Mais un novice innocent bien entouré. Ils ne se laisseront pas faire. Ca se voit que mon père ne connaît pas son plus farouche rival…

- Et toi tu connais ?

- Un peu…

- Et ils vont oser se dresser contre la société de ta famille ? Faut en avoir !

- Ils en sont capables…

Naruto se gara le long du trottoir et se tourna vers son ami, plantant ses yeux grands yeux bleus dans les siens.

- Ecoute Sasuke, je sais que t'es un peu pris au piège et que t'auras pas trop le choix mais quoique tu décides, je serai avec toi, je ferai tout pour t'aider, dans la mesure du possible bien sûr, ajouta t-il avec une grand sourire dévoilant toutes ses dents

- Autant ne pas compter sur toi alors…railla Sasuke avec un rictus

- Enfoiré ! S'insurgea Naruto en lui flanquant un coup de poing dans l'épaule.

- Naruto…Le business, c'est pas ton domaine…

- Et pas le tien non plus que je sache ! C'est quoi le lien entre médecine et business, tu peux me le dire ? T'as beau y baigner depuis que tu es gosse, c'est pas fait pour toi !! T'es un mec bien ! Sasuke, si tu t'embarques là d'dans, tu feras tout pour que tout soit clean ! J'en suis persuadé ! Et ça va pas être facile. Je sais que j'y connais rien mais je serai d'un grand soutien moral, tu verras ! Je t'aiderai à ma manière, tu ne pourras pas te passer de Uzumaki Naruto !

- C'est pas franchement mieux…mais …merci. Merci de me faire confiance

Un immense sourire éclaira alors le visage de Naruto. Il était rare d'entendre ce genre de mot de la bouche de Sasuke, il paraissait s'écorcher ou se brûler la langue les infimes fois où il les prononçait. Mais là, il l'avait accompagné d'un petit sourire sincère. Et Naruto était ravi. Et surtout chanceux, puisqu'il était le seul à qui Sasuke arrivait à faire ce genre de sourire.

- Tu sais, tu devrais sourire plus souvent Sasuke, les irréductibles filles qui te résistent encore tomberaient comme des mouches !!

- Tsss, baka…

Instinctivement, l'image de la jeune femme dans la librairie lui vint à l'esprit. Notamment l'éclat meurtrier qui embrasait ses iris verts.

Y'aura pas plus irréductible je crois…songea t-il. Si elle avait pu me mettre une claque, elle l'aurait sans doute fait…

- Allez, je t'emmène chez Ichiraku pour oublier tout ça !!!

- Pour changer… râla Sasuke.

- Ou bien c'est moi qui fais à bouffer, fit Naruto avec une lueur sadique dans les yeux

- Ichiraku, c'est très bien, déglutit Sasuke

- Paaaarfait ! J'adore quand tu débordes d'optimisme comme ça !! En route ! Les ramens n'attendent pas!! Beugla le blond satisfait en redémarrant en trombe, clouant son passager au fond de son siège.


Pauvre petit Sasuke chéri, dur pour lui ! On connaît déjà le premier clan, on connaîtra le deuxième au prochain chapitre !! Même si c'est pas dur de deviner

Bisous tout le monde !!!

¤ Ridelliz ¤