Bonjour à tous !

Voici le premier chapitre de ma fanfiction, qui fait aussi office de prologue.

J'ai déjà quelques chapitres d'avance dans la rédaction, la publication sera donc hebdomadaire.

Rating M prévu pour plus tard.

Disclaimer : L'univers et les personnages (sauf ceux inventés bien sûr) ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de Maître Tolkien !

Assez de parlotte, passons à l'histoire !


Avril 2997, Troisième Âge

Minas Tirith, la cité blanche. Ce matin là, elle brillait de mille feux sous les rayons du soleil. La capitale, si lumineuse, contrastait avec le paysage aux alentours qui prenait doucement des teintes brunes et orangées. L'été touchait à sa fin. Cette douce matinée d'automne vit venir le jour de la naissance de Nelliël, fille d'Alayna et de Tessalar, citoyens du Gondor. Ses parents, la couvant tendrement du regard, voyaient déjà l'avenir tout tracé qui attendait le fruit de leur amour. Elle grandirait dans l'amour et la tendresse, recevrait une éducation basique et, un jour, elle tomberait amoureux d'un vigoureux jeune homme pour ainsi fonder sa famille à son tour. Dans la pauvreté dans laquelle ils vivaient, ils ne pouvaient que lui offrir la promesse d'une vie simple et tranquille. Ils auraient souhaité meilleure vie et meilleure condition pour la chair de leur chair, bien sûr, mais c'était au dessus de leurs moyens. Ils feraient de leur mieux pour lui donner affection, douceur et protection. Après tout, la menace du Mordor planait plus que jamais sur leur tête, comme une bombe à retardement, et personne ne pouvait prévoir l'issue de la grande guerre qui s'annonçait comme inévitable.

Août 3006, Troisième Âge

Nelliël avait entrepris depuis quelques dizaines de minutes déjà d'explorer la capitale. A vrai dire, elle en connaissait presque tous les recoins, mais elle avait l'œil pour repérer quelque chose de nouveau. Sa curiosité, jamais rassasiée, la poussait toujours plus loin, toujours plus haut dans la cité blanche, jusqu'à ce qu'elle se retrouve limitée par son rang. Là où elle se trouvait, elle pouvait déjà sentir les regards hostiles des gondoriens plus fortunés, plus nobles. Son cœur d'enfant la poussait à ignorer ces yeux agressifs, car elle n'en comprenait pas la raison. Comment faire comprendre à une enfant que les hommes ne sont pas tous égaux, et que les gens de sa condition ne peuvent que s'écraser face à ceux plus nobles et plus puissants ?

Son exploration la conduisit à une place isolée de la ville. Là, se trouvait un homme d'une trentaine d'années, une épée à la main, en nage. La petite fille, poussée par sa curiosité, observa le moindre de ses mouvements. Il se déplaçait avec une aisance qui l'émerveilla, et frappait l'air avec force et rapidité. C'était la première fois qu'elle voyait un soldat en train de combattre, bien qu'il brassait ici du vide. Elle se surprit à rêver de pouvoir se mouver de la même façon, d'obtenir cette même force. Dans ses petits yeux d'enfant, ces enchaînements ressemblaient à des pas de danse. Elle voulait apprendre à danser. Mais elle savait aussi que ses parents n'approuveraient pas, guerroyer n'était pas pour les femmes, encore moins pour les fillettes, qu'ils disaient. Pour son cœur d'enfant, braver l'interdit rendait la chose encore plus excitante. Elle apprendrait, c'était décidé ! Une lueur de détermination se dessina sur ses traits, et, d'un pas sûr, elle se dirigea vers le soldat. Ses petites jambes trébuchèrent sur les pavés de la place et elle s'étala de tout son long dans un grand fracas. L'homme arrêta tout mouvement, se retourna vers la source de tant de bruit, et s'avança vers celle-ci. Nelliël, honteuse de s'être humiliée de la sorte, se releva d'un bond et tourna au rouge, aplatissant d'une main rapide les quelques cheveux blonds qui s'étaient emmêlés lors de sa chute. L'homme rit et tapota doucement sa tête.

"Eh bien, voilà ce qu'on récolte à espionner les adultes!" dit-il, son ton encore affecté par le rire qui l'avait secoué quelques instants plus tôt.

La petite ne répondit pas, encore bien trop honteuse de sa chute. L'homme s'accroupit pour se mettre à sa hauteur.

"Je me nomme Telemar. Quel est ton nom, petite?
- Ne...Nelliël, répondit-elle d'une petite voix, sa timidité prenant le dessus.
- Eh bien, Nelliël, que fait une petite fille haute comme trois pommes ici, toute seule?"

Comme tout enfant de son âge, elle n'aimait pas qu'on la traite de petite. Non, elle était déjà presque grande! Boudeuse, elle plaça ses petits poings sur ses hanches et s'écria :

"Je ne suis pas petite! Maman a dit que bientôt je serai une grande fille!"

Attendri, le soldat laissa échapper un petit rire face à la fougue de la fillette. Elle présageait déjà d'avoir un caractère explosif. Ayant remarqué son intérêt pour les armes et pour le combat, il glissa sa main dans sa tunique pour y sortir une petite dague, s'accordant parfaitement à sa petite taille, et la lui présenta.

Il avait déjà vu quelques femmes combattre, et ne doutait pas qu'elles avaient autant leur place que les hommes à la guerre. Bien sûr, il savait que cette petite fille n'aurait sans doute jamais l'occasion de rejoindre les rangs de l'armée. Ils n'acceptaient déjà que très rarement une femme dans leurs rangs -et encore, celle-ci devait se battre pour qu'on l'accepte- alors une roturière... on ne ferait que lui rire à la figure. Néanmoins, elle n'échapperait sans doute pas à la guerre. Sachant cela, et compte tenu de son intérêt pour le maniement des armes, il n'avait pas le cœur à l'en détourner. Il se voyait, plus jeune, avec cette même passion qui avait guidé son avenir et qui l'avait fait devenir soldat. Il avait déjà consacré dix ans de sa vie à la défense de sa ville bien aimée, en consacrer quelques unes à l'entraînement d'une jeune fille pleine d'enthousiasme lui semblait bien paisible. L'armée de Sauron avait diminué leur fréquence d'attaques, faisant régner un semblant de paix dans la capitale. L'épée de Damoclès se balançant au dessus de leur tête avait ralenti sa course mortelle. C'était peut-être sa dernière occasion de s'offrir du repos avant la fin. Et puis... apprendre l'art du combat à la jeune fille augmenterait peut-être ses chances de survivre au chaos qui ne tarderait pas à exploser. Son cœur se serra alors qu'une image de la petite fille morte entourée par des flammes détruisant Minas Tirith, celle-ci animée par les cris de victoire des orques, défila dans son esprit. Il la chassa bien vite, ayant pris sa décision.

"Prends-la, c'est cadeau. Si tu le souhaites, je t'apprendrai à la manier. Ce sera notre petit secret. Attention, elle est tranchante."

Nelliël se saisit de l'arme avec précaution, les mains tremblantes, alors que l'étonnement se lisait sur ses traits. Elle ne réfléchit pas, ne chercha même pas à savoir s'il disait la vérité ou s'il ne cherchait qu'à l'embobiner. Sa naïveté d'enfant la conduisit automatiquement à le croire et à lui faire confiance. Un grand sourire ainsi qu'un merci enthousiaste fut sa réponse face à la proposition de cet homme si généreux. Pour elle, il s'agissait plus d'un jeu, et, de toute façon, elle ignorait tout de Sauron, du Mordor et de ses armées. Il lui donna rendez-vous le lendemain à la même heure, puis disparut. Elle s'empressa alors de cacher la dague sous sa robe sale et de courir à travers toute la capitale pour rejoindre les niveaux les plus bas. Elle passa entre plusieurs maisons et atterrit dans un endroit sombre, entouré de roches. La dague cliqueta au contact de la pierre alors qu'elle la déposait dans une petite crevasse qu'elle recouvra aussitôt de petits cailloux. Elle seule connaissait cette cachette.

Elle avait conscience que si ses parents voyaient l'arme, ils la lui prendraient et l'interdiraient de sortir pour un long moment. Et puis... Telemar lui avait bien dit qu'elle devait garder le secret. C'était sa chance, et elle ne comptait pas la laisser filer.

Un sourire éblouissant animait ses lèvres quand elle poussa la porte de sa petite maison. Ses parents, habitués à sa joie sans limites, ne firent aucune remarque et se contentèrent de sourire à leur tour. Ils ignoraient alors que cette rencontre marquait un tournant dans la vie de leur fille.