Simon allait rejoindre ses amis à la cafétéria. Comme à l'habitude, il se joignit à la table de MagicPoker, où l'attendait Baz et Charlo.

Il était temps, s'exclama Baz.

J'ai dû appeler ma mère. L'école l'a appelé pour lui dire que je coulais la moitié de mes cours. J'ai supprimé le message à distance.

Comment tu fais pour couler tes cours, alors que tu es capable de réaliser de la magie que seuls les profs de Watford peuvent faire.

C'est la théorie qui me saoule. Les formules, je trouve ça inutile. Un vrai magicien sait tout faire d'instinct.

Ça va finir par te tomber dessus, crois-moi, clama Baz, le sourire en coin.

Alors, on joue ou pas?, s'impatienta Charlo.

Les garçons finirent leur partie sur le coup gagnant de Simon. S'il adorait se servir de sa magie pour tricher au Quiddotch, le MagicPoker était sacré pour lui. «Pas de magie tricheuse ou le gagnant n'aura plus de respect», se répétait les trois amis avant chaque partie. Chaque fois qu'ils y jouaient, ils allaient manger une pizza après. Un genre de rituel qui perdurait depuis 3 ans, soit le début de leur amitié. Mais ce jour-là, Charlo devait étrangement aller faire des travaux.

Je suis désolé les gars, mais mon père s'acharne sur moi depuis que j'ai coulé mon exam de potions.

C'est bon, t'inquiète pas. On te garde au pointe, rejoins nous plus tard, répondit Baz.

Simon se dit qu'il devait aller rejoindre Penelope. Jamais il ne refuserait de la pizza, sauf pour voir sa blonde. Peu importait pour Simon. Enfin ils auraient ce petit moment à eux seuls, lui et Baz. Ils allèrent donc chercher la pizza pour manger dans la chambre de Simon, devant leur jeu vidéo préféré.

Tu crois que c'était vrai toi, les études de Charlo?, lança Simon, les deux yeux toujours bien rivés sur le vieil écran de télé que fournissait la résidence.

Pourquoi? Toi non?, répondit Baz, les mains devenant moites.

Je ne sais pas, je trouve ça étrange. C'est pas la première fois qu'il a une mauvaise note et c'était jamais arrivé avant.

Baz s'inquiétait. C'était lui qui avait demandé à Charlo de les laisser seuls cette fois. Il avait préparé une belle petite soirée dans sa tête. Il était prêt à faire le grand pas. Mais maintenant qu'il était rendu, qu'il était dans le feu de l'action, il ne pouvait pas faire autrement que tuer des zombies et mentir en pleine face de Simon. Mais c'était le moment, il ne pouvait pas abandonner. Il s'en voudrait pendant longtemps, il le savait.

Je crois que t'as raison, repris Baz. En fait, je suis sûr que tu as raison. C'est moi qui… qui lui a dit de ne pas venir.

Soudain, il se sentit pris de nouvelle force. Un genre d'adrénaline qui ne pourrait s'arrêter avant la déclaration de ses sentiments.

Simon, je suis tellement fou de toi. Je ne peux plus dire le contraire. Tout le monde le sait dans l'école, parce que j'ai envie de le clamer sur tous les toits. Je suis amoureux de toi, Simon Snow.

Simon l'embrassa. Pas un mot ne sorti de sa bouche. Mais aucun mot n'était nécessaire. Baz comprit. Ils s'aimaient depuis si longtemps, ce soir-là c'était le début de quelque chose d'important. Il n'avait jamais senti quelque chose d'aussi puissant. Ce soir-là, quelque chose d'important s'était produit.