Cette histoire se passe plus ou moins dans un univers alternatif aussi, pour que personne ne s'étonne du cadre de cette Fanfiction il faut savoir qu'elle a été débutée bien avant l'arrivée de la nouvelle team de House, c'est à dire vers le milieu de la saison trois. Les membres de l'équipe de House sont donc Foreman, Chase et Cameron.

Pour ceux qui prennent cette histoire au vol, pas de soucis, vous suivrez très bien. Pour ceux qui l'on déjà lu auparavant, des chapitres ayant été scindés en deux et complétés depuis sa reprise, je vous conseil de recommencer la lecture du début pour un meilleur confort de lecture.


Titre : Pile je gagne, face tu perds !
Auteur : Yamanaka
Source : House MD
Disclaimer : Tous les personnages et lieux empruntés à l'univers de la série ne sont pas à moi mais à leurs créateurs originaux. Les seuls choses m'appartenant sont les fautes de français et le duo Lycoris et Malo.

Genre : AU (plus ou moins), Supernatural, Angst, Romance, Slash
Couple : House/Wilson (romance entre hommes, vous êtes prévenus), d'autres aussi, mais mineurs.


Chapitre 1 : Expérience Post mortem

Aujourd'hui la pluie tombait drue sur les toits, s'écrasant dans une mélodie lugubre et métallique sur les pavés. L'automne venait de faire son apparition et, avec lui, son vent violent qui se faisait une joie de souffler de toute ses forces sur les rues bondées de monde, retournant les parapluies des uns, en faisait éternuer d'autres et soulevant même parfois les robes de ces dames au plus grand bonheur de ces messieurs.

C'était dans cette ambiance lourde et moite, oppressante au possible, qu'il était mort. Une fin stupide pour un homme brillant, vraiment. Il n'avait pas eu la patience nécessaire pour terminer son service et réfléchir calmement aux événements de la journée et c'est probablement ce qui l'avait tué.

Lui, Gregory House, avait passé sa matinée à essayer de convaincre un couple que leur enfant devait subir une intervention chirurgicale sous peine de ne plus jamais se réveiller : le premier cachet de Vicodine y était passé. Il avait donner du temps et de l'énergie pour cette gosse qui lui rappelait d'une façon troublante une version miniature de lui-même ; effrayée par le monde qui l'entourait, tentant de tout identifier clairement mais ne sachant trop que faire des gens qui envahissaient son espace personnel : le second cachet avait suivit le premier.

Mais les parents n'avaient rien voulu savoir : si leur enfant était malade c'était l'œuvre de Dieu, et lui seul pouvait décider si oui ou non leur enfant méritait de vivre. House avait, avec un automatisme effrayant, porté un troisième cachet à sa bouche.

Apparemment Dieu n'avait pas annulé sa partie de golf avec Satan.

La fillette était décédée quelques heures plus tard et ses parents n'avaient rien trouvé d'autre à dire qu'elle serait certainement plus heureuse maintenant qu'elle pourrait goûter au Paradis. Il y avait une telle force, une telle ferveur dans le regard vitreux de ces deux individus que House préféra engloutir un quatrième cachet en sentant la migraine pointer le bout de son nez. House savait que ces gens venaient de condamner leur fille par leur bêtise et cela lui restait en travers de la gorge. Comment pouvaient-ils être si stupides ? Comment leur prouver leur erreur ? Ne pouvant pas supporter la présence des deux autres plus longtemps, House s'éloigna d'eux aussi vite qu'il le pouvait non sans les avoir auparavant allègrement insultés. Le diagnosticien se dirigea vers son bureau et s'y enferma, ne tenant pas compte de la présence de ses trois collaborateurs et larbins dans la pièce d'à côté, ce qui lui valu un sourire peiné de la part de Cameron.

Grognant alors qu'il sentit sa jambe l'élancer, House plaça sa tête entre ses mains et lança le compte à rebours, sachant très bien qu'après un tel éclat sa bien aimée patronne n'allait certainement pas tarder à rappliquer.

5, 4, 3, 2, 1…

La porte s'ouvrit à la volée, faisant sursauter les trois jeunes médecins qui étaient regroupés autours d'un café. Cuddy venait de rentrer dans la pièce et les éclairs qui grondaient au fond de ses yeux en disaient long sur son état d'esprit. Elle ordonna aux assistants du diagnosticien de sortir de la pièce, ce qu'ils s'empressèrent tous trois de faire non sans lancer un regard inquiet en direction de leur supérieur. Qu'avait-il encore fait pour s'attirer les foudres de Cuddy ?

Ladite Cuddy s'avança promptement en direction du bureau de House et ne stoppa que lorsque ses talons heurtèrent le bas de la table ; elle posa ses doigts gracieux de part et d'autre de la table, comme si elle préférait les tenir le plus loin possible de la gorge du diagnosticien.

- House ! Qu'est-ce qui ne va pas chez vous ? tonna la femme
- Bonjour à vous aussi Cuddy. Pour vous répondre, je dirais que je travail sous votre direction ce qui, de mon point de vue, est déjà assez pour ne pas aller bien, ensuite…
- Ne jouez pas au plus malin avec moi ! Vous savez que l'on risque gros ce coup ci ? Comme si l'hôpital avait besoin d'un nouveau procès ! S'il fallait que je vous les facture tous, vous devriez travailler gratuitement pour moi jusqu'à vos deux cent trente ans, au minimum ! cingla Cuddy

Soupirant légèrement, le diagnosticien releva la tête vers son employeur et répondit sèchement :

- Cette gamine n'avait pas mérité de mourir ! On avait trouvé ce qu'elle avait ! On le savait mais on ne nous a rien laissé faire ! Et pourquoi ? A cause d'une croyance stupide ! Cette gosse ne devait pas mourir et vous le savez très bien !

Cuddy se mordit la lèvre inférieur. Elle savait aussi bien que House lequel des deux avait raison, mais elle se devait de faire respecter le règlement ; c'était son devoir. Aussi se redressa-t-elle légèrement et, croisant les bras sous sa poitrine, elle reprit :

- Vous pouvez faire ce que vous voulez, mais vous présenterez vos excuses à ces gens et avant ce soir, c'est bien clair ?

House se sentit soudainement très las. A quoi cela servirait-il de continuer cette discussion ?
Sans chercher à faire entendre raison à sa supérieur, House hocha simplement la tête au grand désarroi de Cuddy qui sourit légèrement ; peut-être y avait-il une amélioration dans le comportement de House, finalement ?

Sans se poser plus de questions Cuddy quitta la pièce, laissant House en tête à tête avec lui-même. Le diagnosticien grogna derechef. Il en avait marre. Si seulement cela voulait bien s'arrêter. Que Cuddy le laisse travailler comme il l'entend, que des parents aillent trouver d'autres hôpitaux pour tuer leurs enfants en toute quiétude et que sa jambe le laisse enfin en paix ! A cette pensée la douleur sembla se raviver une nouvelle fois et House avala deux cachets de plus et, lorsqu'il vit qu'il ne restait plus que trois gélules dans le flacon il songea qu'elles devaient sans doute se sentir seules, aussi les envoya-t-il rejoindre le reste de la troupe.

Lorsque la douleur se calma enfin, House savait que quelque chose n'allait pas. En général la Vicodine ne lui procurait qu'un sentiment de bien être, non pas cette étrange quiétude qui semblait s'installer en lui, l'englobant complètement. Le diagnosticien savait exactement ce qui était entrain de se produire et dans un dernier instant de lucidité il se saisit de son biper, sélectionna un numéro au hasard et pria pour ne pas tomber sur celui de Cameron. La gamine allait encore finir par lui demander sa main avant qu'il ne meurt, et ce n'était absolument pas ce qu'il voulait.

House eut tout juste le temps de voir Jimmy s'afficher sur l'écran du petit appareil que celui-ci lui glissa des mains et que ses yeux ne se ferment. La tête du diagnosticien alla heurter le bureau dans un bruit effrayant.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, House s'étonna de ne pas se sentir plus groggy. Il avait beau avoir l'esprit brumeux, il ne se sentait pas particulièrement mal ; au contraire il lui semblait qu'il ne s'était pas sentit aussi bien depuis longtemps. Sans faire d'histoire il se releva et s'étira, comme sortant d'un long sommeil. Sa vision de la situation se noircie bien vite lorsqu'il se rendit compte qu'il n'avait pas eu à faire le tour du bureau pour se retrouver de l'autre côté. A dire vrai, il flottait au beau milieu du meuble. House grimaça ; s'il s'agissait d'une hallucination elle était terriblement réelle.

Son choc initial ne fut qu'empiré lorsqu'il remarqua que son corps ne suivait pas le mouvement, toujours effondré derrière la table. Observant ses mains, le diagnosticien remarqua qu'elle étaient légèrement plus pâles qu'à la normale et à la limite du translucide. Il ne lui en fallu pas plus pour conclure qu'il ne s'agissait pas d'un mauvais tripe, que 2 et 2 faisaient bien 4, et que, aussi fou que cela puisse paraître, il était bel et bien en train de contempler sa propre mort.

A cette pensée House s'autorisa un léger sourire en coin ; qui aurait pu croire que lui, entre tous, se retrouverait dans ce genre de situation ?

Aussi bizarre que cela puisse paraître, cette perspective ne le dérangeait pas plus que cela, alors qu'il étudiait minutieusement son corps, couché à travers la table. C'était assez effrayant, mais aussi incroyablement excitant que de se sentir voler au dessus de son propre corps. Mais le doux sentiment d'euphorie s'estompa comme les pâles rayons de soleils qui venaient d'apparaître aux travers du rideau de pluie lorsqu'il releva la tête au son d'une porte qui s'ouvrait. A cet instant ses yeux croisèrent ceux de Wilson et il comprit que la vie n'était pas un jeu vidéo : il n'avait pas de bouton reset à sa disposition.

Wilson, n'aillant pas encore réalisé la gravité de la situation, s'approcha lentement du corps de House et plaça ses mains sur ses hanches avant de fusiller House, ou plutôt ce qu'il en restait, du regard :

- House on peut savoir ce qui te pousse à me biper durant mes réunions ? grogna doucement Wilson, Si c'est en plus pour t'endormir entre temps !

A ses côtés House se mordit le bas de la lèvre, sachant pertinemment ce qui allait suivre ; Wilson se pencha vers son ami et posa sa main sur son épaule.

- Aller, debout là-dedans…

L'oncologue secoua légèrement l'épaule de son ami, inquiet par son manque de réaction. House qui se tenait à présent derrière Wilson détourna les yeux. Qu'allait-il penser ? Il sera sans doute ravi d'apprendre que le diagnosticien avait passé l'arme à gauche, n'est-ce pas ? Plus de Gregory House, plus d'ennui.

- House…? Murmura Wilson en donnant un coup plus ferme sur l'épaule du diagnosticien

Ce que House craignait arriva ; sous la pression le corps inerte qui trônait de manière plutôt précaire sur la chaise tomba à la renverse, dévoilant le visage blanc et figé du diagnosticien. Wilson poussa un glapissement de terreur et s'agenouilla près du corps, palpant en tremblant le cou de son ami, cherchant désespérément à obtenir un pouls. House ne put se retenir de grimacer face à ce triste spectacle.

- C'est pas vrai… souffla Wilson qui laissa retomber ses mains sur le côté, en état de choc.

Le cancérologue se releva en tremblant et fit plusieurs pas en arrière, traversant le spectre de House sans en être au courant. S'il avait été d'humeur, House se serait offusqué et lui aurait sans doute envoyé un coup de pied fantasmagorique dans le tibia, pourtant maintenant, en voyant l'état de son ami, il n'avait aucune envie de plaisanter. Il lui suffisait de contempler l'expression qui se peignait sur le visage du plus jeune pour oublier tous ses projets fantomatiques d'espionnage de Cuddy sous la douche.

- Dites-moi que c'est une blague… Quelqu'un, s'il vous plaît… cria soudainement Wilson, faisant sursauter House

Le diagnosticien regarda avec horreur son ami éclater en sanglot, s'efforçant de les contenir.

Wilson pleurait rarement, House le savait. Il était trop fier pour ça ; il avait beau être émotif, il ne se laissait pas aller aux larmes, son métier et ses divorces à répétitions lui avaient apprit à géré tout cela. Pourtant, à le voir ainsi, incapable de bouger, ses ongles menaçants de trancher le creux de ses paumes tellement il avait les mains crispées, House sentit un nœud se former dans son estomac.

Ceux qui croyaient que la mort effaçait toutes les souffrances se trompaient lourdement. Comme si cela ne suffisait pas à son malheur, la porte s'ouvrit à la volée pour accueillir une Cameron à l'air inquiète.

- Docteur Wilson, que se passe-t-il ? demanda la jeune femme

Wilson n'eut pas le temps de lui répondre ; Cameron avait déjà les mains plaquées sur sa bouche et commençait à sangloter. Une lugubre symphonie s'éleva dans la pièce et Chase et Foreman ne mirent pas longtemps à arriver, attiré par les appels à l'aide de Wilson.

Il ne leur fallut pas plus de quelques secondes pour comprendre ce qui avait poussé le gentil médecin à s'époumoner. Chase se dirigea instantanément vers Cameron et la prit dans ses bras ; la jeune femme s'agrippa au cou du blond et y pleura tout son soûl.

- Ça va aller Allison, ça va aller… murmura Chase à son oreille

Wilson, toujours agenouillé, se tourna ensuite vers Foreman et lui intima d'une voix légèrement plus rauque que d'habitude et bien plus sèche :

- Foreman, allez chercher le docteur Cuddy.

Le médecin, l'air interdit, hocha la tête et se dirigea en vitesse vers la sortie au pas de course. Et tandis qu'Allison pouvait compter sur la présence de Chase, Wilson se retrouvait seul. Le cancérologue secoua vivement la tête pour chasser ses larmes et après avoir déserré le col et la ceinture du diagnosticien il débuta le massage cardiaque qui, supposait House, ne serait pas d'une grande utilité vu son état.

- Tu n'as pas intérêt à me faire ça, tu m'entends, House ?

C'est à ce moment que l'évidence frappa House de plein fouet. Wilson n'avait personne d'autre sur Terre à part lui. Absolument personne. Il avait beau entretenir de bonnes relations avec la plupart des gens, il ne partageait rien avec eux, se contentant de quelques politesses. Et maintenant, Wilson se retrouvait seul.

Mais tout était trop tard maintenant, jamais plus il ne pourrait rattraper ses erreurs ; tout était fini...
Ce que House ne savait pas, c'était que si la vie réservait parfois des surprises, la mort n'était pas sans reste.