Les contraintes de Llyane :

Peuple : Nains
Lieu : Fondcombe
Contrainte factuelle : Un moment barbant
Contrainte temporelle : Une nuit d'automne
L'élément mystère : Dans la brume

Cette fois-ci pas de doute, ils étaient perdus.

« Je croyais que tu connaissais très bien le chemin, » dit Gimli à Glòin.

« Tout va bien, mon fils. Tout va bien, continuons par là. »

« Moi je dis que tu sais pas où tu nous emmènes. Avec tes histoires, on va être en retard, et les grands échassiers vont se faire une joie de nous faire la morale une fois de plus. Merci bien. »

« Tais-toi, Gimli. Je ne sais peut-être pas où on est... mais je sais très bien par où il faut aller ! »

« Parce qu'en plus, tu vas me dire que tu y vois quelque chose dans cette fichue brume ? Je saurais même pas différencier deux arbres là-dedans. Écoute, on va pas se perdre plus, on va s'arrêter là, et on verra demain. »

« Si tu veux. Mais je te répète que je sais très bien où on va... »

Les deux nains installèrent ainsi un camp de fortune dans une petite clairière. Glòin faisait mine d'être tout à fait détendu et paisible, mais ses piètres talents de comédiens ne trompaient pas Gimli qui voyait bien que son père cherchait encore à quel endroit il s'était perdu et comment retrouver la bonne direction.

« Bon, puisqu'on est posé tous les deux ici un petit moment, » dit Glòin en bourrant sa pipe, « je vais te raconter la première fois que je suis venu dans la région... »

Ça y est, c'était reparti pour le grand déluge d'anecdotes. Des années que les oreilles de Gimli souffraient d'entendre toujours les mêmes histoires... Et patati... Et patata... Et j'ai rencontré Untel... Et j'ai planté ma hache entre ses deux yeux... Et je me souviendrai de cette blessure toute ma vie... Et on a bu comme des trous...

Déjà qu'ils avaient dû quitter Erebor pour venir écouter « la sagesse des Elfes », alors si en plus il fallait se farcir le blabla du patriarche... !

Gimli s'alluma une pipe et commença à s'assoupir, tout en acquiesçant de temps en temps les histoires de son père, bien qu'il n'écoutât pas. Au dessus de l'épaule droite de Glòin, il arrivait à Gimli d'apercevoir quelques lumières. Fondcombe, sûrement. Mais Gimli ne dit rien. Son père serait bien trop heureux de pouvoir démontrer à quel point il avait raison depuis le début et qu'il était « selon l'avis de tout le monde » doté d'un excellent sens de l'orientation.

Ce fut ainsi avec un petit sourire au coin des lèvres que Gimli s'endormit au coin du feu, dans une brumeuse nuit d'automne.