La nuit était déjà tombée, installant avec elle son cortège de fraicheur, d'étoiles et de pleine lune. Aujourd'hui, la forêt semblait plus bruyante que d'habitude, comme si cette fois ci au moins, elle répondait aux dires de la jeune femme. Mais c'est à peine si cette dernière l'avait remarqué. Assise côte à côte avec son seigneur près du feu, elle lui racontait comment elle avait passé sa journée, tandis qu'un peu plus loin, Jaken, et Ai-eun roupillaient déjà.

Les années étaient passées assez vite et maintenant, elle était une très belle jeune femme. Et malgré qu'elle aimait bien la compagnie de Kagome et des autres, celle de son maître Sesshomaru n'avait pas d'égale. Surtout que depuis sa presque mort, le youkai la laissait aux soins de Kaede, pour ne revenir à elle que lorsqu'il avait fini ce qu'il avait à faire, la tenant ainsi hors de danger. Parcourir le monde à ses côtés lui manquait terriblement, mais elle ne se plaignait, pas. La brune savait que c'était pour son bien. Elle n'était pas du genre à geindre de toute façon.

et Sango l'a libéré, conclut-elle son histoire dans un sourire.

Elle chercha son regard. Comme toujours, il fixait le feu. Pas elle. Jamais elle. Plusieurs fois, Rin s'était demandée si elle l'ennuyait avec ses récits, mais elle avait finalement décidé que connaissant Sesshomaru, si c'était le cas, il n'aurait aucun remord à le lui dire. Alors, elle n'attendit pas d'avoir son autorisation, et s'élança dans un nouveau récit, commentant les kimonos que le youkai lui avait rapporté. Et comme toujours, elle parlait pour deux. Ca ne la gênait pas. Elle y était habituée.

Le feu crépitait doucement, tandis que la nuit se faisait de plus en plus froide. Elle commençait à le ressentir, à frissonner. Une main se posa sur son épaule gauche, l'attirant vers son torse, et bientôt, elle se blottît dans ses bras. Il rabattit sa fourrure sur elle. Il n'avait pas froid. Elle ne l'avait jamais vu trembler. Son corps avait toujours cette douce chaleur qu'elle adorait depuis petite. Avant, elle se couchait sur ses cuisses, et se blottissait contre la fourrure blanche de sa queue. Jamais elle n'avait vu le youkai dans sa forme animale complète, mais elle l'avait plusieurs fois imaginé dans ses rêves, en énorme chien, et elle, se blottissant tout contre lui.

C'était une position qu'elle adorait, et qui l'avait toujours réconforté.

Seigneur Sesshomaru, commença-t-elle, enfonçant sa tête un peu plus contre son cou pour trouver une position plus confortable et se sentant assez fatiguée pour pouvoir se laisser aller au sommeil, la chaleur émanant de vous est toujours aussi douce et agréable.

Il est tard, dit-il enfin. Repose-toi.

Si doux, commenta-t-elle une dernière fois, caressant la fourrure, avant de fermer lentement les yeux.