Les personnages et autres détails contenus dans cette histoire

Appartiennent en quasi-totalité à la légendaire J.K Rowling

Je n'en possède pas les droits d'auteurs.

L'histoire que vous vous apprêtez à lire reprend plusieurs détails de l'Épilogue que vous avez pu lire dans Harry Potter et Les Reliques de la mort, cependant, plusieurs éléments seront changés puisque le commencement se déroule plusieurs années avant cet épilogue. Prenez alors le tout avec un esprit ouvert et ne soyez pas trop dur!

Harry Potter et le rituel de résurrection

Chapitre 1

Par le sacrifice

Le couple marchait rapidement dans la ruelle de l'impasse du tisseur, leurs capes fendant l'air au rythme de leur course effrénée. Entre les bras de la femme, un petit tas de couvertures s'agitait rageusement, en poussant des cris de poupons effrayés, comme s'il savait ce qui approchait. L'endroit était plongé dans la pénombre et un nuage de brouillard montait à la hauteur de leurs chevilles. Inquiète, la mère serrait le petit être très fort, profitant des derniers instants qui lui restaient. Son mari lui avait répété sans cesse de ne pas s'attacher lorsqu'elle était tombée enceinte, l'enfant avait un avenir prédestiné. Comment aurait-elle pu ne pas l'aimer, il s'agissait de sa chair, son sang… Ce qui allait bientôt se produire la terrorisait, lui fendait le cœur, à un point tel qu'elle se sentait mourir en voyant la demeure de Severus Rogue se préciser de plus en plus devant elle.

Une poubelle se renversa sur sa gauche dans un bruit métallique percutant et un chat s'éclipsa à toute vitesse. Craignant d'avoir affaire à un animagus, l'homme sortit sa baguette, murmura quelques paroles puis l'animal s'immobilisa brusquement, mort. Le cœur battant à tout rompre, Narcissa Malefoy contourna le cadavre qui, elle en était certaine, n'était qu'un pauvre chat égaré et tenta de rattraper son mari.

— Lucius, Lucius attend!

Elle n'apercevait plus que sa chevelure blonde, qui lui donnait l'apparence d'un lion, à des mètres de distance. Lucius ne semblait pas se soucier du fait qu'elle tenait un bébé dans ses bras et qu'il n'était pas simple de courir. À tout moment, elle pouvait perdre pieds et blesser son fils. Quelle importance, songea-t-elle alors, cela serait mieux que le sort qu'on lui réserve.

— LUCIUS!

Elle l'entendit pousser un juron et faire demi-tour.

— Narcissa, siffla-t-il entre ses dents tout en jetant des regards prudents autour d'eux, le temps va manquer, il faut faire vite.

Le rituel devait être exécuté avant minuit ou il leur faudrait attendre encore mille ans pour le faire revenir et d'ici là, plus personne ne se rappellerait son nom. Le plus célèbre, le plus puissants, mages noirs de tous les temps, Lord Voldemort. Le monde de la sorcellerie avait bien vite enterré son souvenir, après qu'il ait été réduit au silence par Harry Potter, lors de la bataille qu'ils avaient menée à Poudlard, l'école de sorcellerie que ce fou d'Albus Dumbledore avait dirigée pendant près d'un siècle. C'était une insulte qu'ils allaient bientôt devoir payer. Plusieurs d'entre eux allaient avoir des comptes à rendre à Lord Voldemort, car on ne tournait pas le dos au plus puissant sorcier du monde de la magie sans en assumer les conséquences!

Quand les Mangemorts avaient pris le contrôle du ministère et de Poudlard, ils avaient failli parvenir à leur but et avaient cru en finir avec Harry Potter, tel que le seigneur des ténèbres le souhaitait. Toutefois, même lui ignorait que le garçon avait entrepris depuis de longs mois une quête dans le but de retrouver les horcruxes, ces objets dans lesquels Lord Voldemort avait imprégné une partie de son âme. Harry Potter, par un concours de circonstances qui avait joué en sa faveur, était parvenu à tous les détruire. Encore aujourd'hui, Lucius Malefoy ne comprenait pas comment il s'y était pris, ni comment il avait pu survivre au sortilège de mort que le seigneur des ténèbres lui avait jeté.

Vingt années passées à attendre, à faire croire qu'ils avaient rejoint le camp des sangs de bourbe et des impurs. Enfin, le temps était venu pour Lord Voldemort de revenir et de se venger de tous ceux qui avaient osé le défier, sous-estimer son pouvoir infini. Harry Potter avait peut-être gagné la bataille de Poudlard mais il n'avait pas gagné la guerre. Lucius espérait que son maître se montrerait clément envers eux et qu'à nouveau ils pourraient l'aider à nettoyer le monde de la magie de ses envahisseurs. Ce n'est pas tellement qu'il aimait combattre aux côtés du seigneur des ténèbres, en réalité il en avait une peur bleue, mais les Malefoy étaient suffisamment rusés pour savoir qu'il valait mieux s'en faire un allié qu'un ennemi.

Pour l'heure, ils devaient se rendre à la résidence de Rogue. Le ministère surveillant étroitement leur manoir puisqu'ils étaient d'ancien Mangemorts, ils n'avaient d'autre choix que de se rendre dans cet endroit désaffecté afin d'éviter d'éveiller les soupçons. Ce n'était pas en traînant les pieds qu'ils allaient réussir à faire revenir le seigneur des ténèbres, toutefois. Lucius prit brutalement sa femme par le bras et, en un « crac! » sonore, qui fit se déclencher plusieurs alarmes de voitures, ils transplanèrent jusqu'au seuil de la demeure.

C'était déjà sinistre au temps où Severus Rogue y habitait, à présent qu'elle était vide la maison semblait sur le point de s'écrouler. Des carreaux étaient fracassés à l'étage et le lierre avait envahi la façade avant. Quand Lucius marmonna la formule « alohomora », la serrure cliqueta et la porte s'ouvrit avec un long grincement. Une forte odeur de moisissure planait dans l'air, la moquette du couloir était usée jusqu'à la corde, et ils s'étouffèrent littéralement en franchissant un nuage de poussière éparse. Narcissa sentit un frisson monter le long de son échine quand une photographie de Rogue la suivit des yeux, l'air affreusement mécontent.

— Un peu de ménage ne pourrait que faire du bien, commenta-t-elle avec dédain.

— Nous ne nous éterniserons pas, Sissi.

Ils tournèrent à l'angle du couloir et se retrouvèrent dans un salon, ce même salon où Rogue et elle avaient pratiqué un serment inviolable spécifiant que ce premier devait s'engager à tuer Albus Dumbledore si Drago n'y arrivait pas. Heureusement qu'ils avaient fait ce serment, car Drago avait failli à sa tâche et si le seigneur des ténèbres l'avait sut… Narcissa préférait ne pas y penser. Son fils aîné n'était pas aussi fort qu'il le laissait entendre, à l'époque ce n'était qu'un enfant… un enfant sans défense!

Un livre ouvert, que Rogue avait sûrement entamé avant sa mort, était posé sur une table basse. Recueil de sortilèges et d'incantations de magie noire. Narcissa sourit, c'était bien lui!

Lucius soupira et jeta un coup d'œil à sa montre, Greyback et les Carrow étaient encore en retard. Les faire attendre c'était comme faire attendre Lord Voldemort. Soudain, un courant d'air fit bouger les rideaux de la pièce (et s'élever davantage de poussière) et ceux-ci apparurent sous leurs yeux.

Amycus et Alecto Carrow, comme leur nom l'indique, étaient frère et sœur. L'homme était grand et massif, le regard oblique et les traits étrangement de travers. La femme était petite et trapue, les cheveux noirs et le sourire narquois. Leur arrogance n'avait d'égal que leur audace; ces deux-là étaient inséparables et si stupides qu'ils se partageaient sûrement un seul cerveau!

Le loup-garou Greyback était un personnage de très hautes tailles avec des cheveux et des favoris gris, en taille. Les dents pointues, les mains crasseuses et les ongles jaunes, il avait tout d'un animal. Sa voix ressemblait même à un aboiement. Narcissa plissa le nez sous l'odeur de terre qui émanait de lui. Sa plus grande ambition était de propager sa race à travers le monde, n'attendant même plus la pleine lune pour attaquer, et il jubilait à l'idée de mordre un enfant.

— Est-ce l'enfant? demanda-t-il en s'approchant de Narcissa, qui recula de quelque pas.

Le dégoût que lui inspirait Greyback était légendaire.

— Oui et il se nomme Tanatos.

— Ah, fit-il avec un étrange râle, posant l'une de ses immondes griffes sur le front du bébé. Tu sais, il y a longtemps que je n'ai pas goûté à un enfant, Lupin était le dernier si je ne m'abuse…

Narcissa repoussa sa main d'une claque.

— Et tu ne goûteras pas à celui-ci!

— En effet, approuva Lucius, il est destiné au seigneur des ténèbres, pas à nourrir les vermines dans ton genre.

Poussant un grognement menaçant, Greyback s'éloigna dans l'ombre.

— Vous avez du retard.

— Désolé, Lucius, répondit Alecto en se calant derrière son frère. Nous étions cernés par les aurores et avons dû faire au moins cinq kilomètres avant de trouver un endroit sûr pour transplaner.

— Peu importe.

Lucius fit claquer ses doigts et un immense chaudron rempli d'eau, qui ressemblait davantage à une baignoire, apparut dans la pièce. D'étranges symboles étaient gravés dans le métal noir, un dialecte ancien que peu de gens savaient déchiffrer. Quatre crânes, appartenant respectivement à Barry Croupton Jr., Bellatrix Lestrange, Peter Pettigrew et Regulus Black, étaient disposés autour du chaudron, formant une croix. À l'intérieur se trouvaient les ossements du seigneur des ténèbres et de son père. Narcissa préférait ne pas regarder, il avait été suffisamment difficile pour elle de profaner la tombe de sa sœur, inutile d'en rajouter! Alecto rependit une poudre blanche, censé empêcher le feu de se propager, sur le sol. Quand Lucius claqua des doigts à nouveau, un feu crépitant se matérialisa sous le chaudron. Il saisit une petite fiole, remplie d'un liquide noir (le sang de Nagini, le fidèle compagnon du seigneur, prélevé après sa mort) et en vida prudemment le contenu dans l'eau qui bouillait légèrement.

Les quatre Mangemorts se mirent à psalmodier des paroles incompréhensibles, leurs baguettes pointées sur le liquide noir qui prenait peu à peu une consistance pâteuse. Narcissa décela les mots « Sang du serviteur… ossements du maître… sacrifice du nouveau-née ».

Après un instant, Lucius brisa le cercle et s'approcha de sa femme. Narcissa sut alors que le moment des adieux était venu. Son cœur battait à tout rompre et une voix dans sa tête lui criait de fuir avec son enfant. Pourquoi Lucius tenait-il tant à continuer la quête du seigneur? Pourquoi ne pouvaient-ils pas simplement reprendre une vie normale? Les traits de la mère se brisèrent, des larmes roulèrent sur ses joues et elle se retrouva acculée contre un mur, suppliant son mari du regard.

— Non Lucius… je t'en supplie, par pitié.

Insensible à ces pleurs, Lucius tendit les bras, le regard dur.

— Il n'y a aucune pitié, Sissi, donne-moi l'enfant.

Par le ton de sa voix, Narcissa comprit qu'il n'entendait pas à discuter. Toutefois, elle était incapable de se résoudre à lâcher son fils, c'était au dessus de ses forces. Lucius lui arracha violemment l'enfant qui poussa des cris de terreur et la gifla si fort qu'elle en tomba à la renverse. Narcissa se recroquevilla en position fœtale et resta là à gémir, en désespoir de cause.

Sans ménagement, Lucius souleva Tanatos au dessus du chaudron et dit :

— Par le sacrifice du fils, reviens… Avada Kedavra.

Tanatos cessa de se débattre et son corps devint flasque. Narcissa ferma les yeux et eut la sensation qu'une part d'elle-même venait de mourir avec son fils. Ils auraient dû ajouter dans l'incantation « par le sacrifice de la mère ». Lucius jeta Tanatos, comme s'il s'agissait d'un vulgaire tas d'ordures, dans la substance qui aspira lentement le petit corps.

— Par le sacrifice du nouveau-né… reviens.

Tout à coup, le chaudron explosa, projetant Greyback, les Carrow et Lucius contre les murs, faisant voler en éclat les fenêtres de la maison. Narcissa sentit le sol trembler et crut que la maison allait s'effondrer sur eux. Cela n'aurait pas été plus mal, plus rien n'avait d'importance. L'amour qu'elle éprouvait envers Lucius avait disparu avec Tanatos. Elle ne ressentait plus qu'un profond sentiment de vide.

Une fumée jaunâtre envahit la pièce. Tandis qu'ils se relevaient lentement, les Mangemorts s'interrogèrent sur l'efficacité du rituel… Puis ils le virent. Le crâne chauve, le nez réduit à deux fentes, à la manière des serpents, une bouche sans lèvres et les yeux d'un rouge flamboyant, dans des orbites enfoncées. Lord Voldemort, la fumée se dissipant progressivement sur lui, sourit à ses serviteurs.

— Mes chers amis, lança-t-il en ouvrant les bras, qu'il est bon de vous revoir!

Il adoptait ce ton qui les effrayait tant, comme si le pire était à venir.

— M… Maître, bégaya Lucius en lui tendant sa baguette, comment allez-vous?

Voldemort lui arracha d'un coup sec sa baguette et y jeta un coup d'œil dédaigneux. Sa respiration s'accéléra et un rugissement de colère monta dans sa gorge :

— Ce n'est pas la baguette de sureau, où est-elle?

— M… Maître, la baguette a disparu, souvenez-vous de ce que dit la légende, elle appartient à Harry Potter et lui seul sait ce qu'elle est devenue.

Voldemort tourna et retourna la baguette, jumelle de celle qui avait jadis appartenu à Potter, entre ses doigts. En bois d'érable, avec une plume de phénix à l'intérieur, elle était certes moins puissante que la baguette de sureau, mais elle avait tout de même accompli de grandes choses.

— Voyons voir si elle fonctionne toujours aussi bien… ENDOLORIS!

Amycus Carrow tomba à genoux et se tordit de douleur en poussant des cris qui firent pâlir sa sœur.

— Elle fonctionne bien.

Alecto aida péniblement son frère à se relever.

— Quelle joie de savoir que vous avez respecté les ordres de votre maître. Lord Voldemort ne l'oubliera pas.

Il avait été convenu, vingt ans plus tôt, que si par miracle Voldemort était tué pendant la bataille de Poudlard, ils devraient le ramener à la vie ce soir-là. Il s'était montré très clair sur ce point. Personne n'avait osé courir le risque de lui désobéir.

— Vingt années à patienter dans le royaume des ombres, gloussa Voldemort, et me revoilà, en vie et plus en forme que jamais. Néanmoins, je n'aurais pas dû avoir à attendre tout ce temps. Si ce traître de Rogue ne m'avait pas berné, la baguette de sureau m'aurait appartenu et la victoire aurait été mienne! (Il pulvérisa une photographie de Rogue, qui courut se réfugier dans un autre cadre). Ainsi donc, Harry Potter était un horcruxe, une part de mon âme vivait en lui… Intéressant.

— M… Maître… Nous savons de sources sûres que le garçon a détruit tout… tout vos horcruxes.

Voldemort fit volte-face et enfonça sa baguette dans la poitrine de Lucius.

— Ne prend pas Lord Voldemort pour un idiot, pourquoi crois-tu que Potter est parvenu à me tuer?

— Je… Pardon votre grandeur… je…

Un sanglot de Narcissa attira l'attention du maître.

— Narcissa, ma chère Narcissa, fit-il en se penchant vers elle, n'est-tu point heureuse de revoir ton maître.

Elle ne put qu'hocher la tête.

— Si… Si maître.

— Dans ce cas, tiens-toi debout devant Lord Voldemort.

Avec toutes les peines du monde, Narcissa obtempéra et releva la tête pour soutenir le regard de Voldemort. Les joues striées de larmes, elle inspira bruyamment.

— Je sens ta haine, lui déclara Voldemort, elle émane de toi comme l'effluve qui se dégage d'une potion.

Narcissa cligna des yeux en un tic nerveux.

— N'aimes-tu point ton maître?

— Non, cracha Narcissa, je vous déteste, vous avez gâché nos vies!

Les autres arrondirent les yeux et retinrent leurs respirations, horrifiés par ces propos. Lucius resta de marbre, il savait ce qui allait s'en suivre, Narcissa était une idiote comme ses sœurs et elle allait payer pour son insolence.

— Tu ne manques pas de cran, c'est très bien, admit Voldemort en ricanant, AVADA KEDAVRA!

Narcissa s'écroula sur le sol, morte. Voldemort prit la baguette de la défunte entre ses mains et formula une incantation que seul lui connaissait. Un filet de magie rouge sang relia sa baguette à celle de Narcissa. Voldemort poussa un cri de douleur tandis que son âme se divisait pour la neuvième fois. Lucius, à la fois captivé et stupéfié par ce spectacle, observa son maître transformer la baguette de sa femme en un nouvel horcruxe.

— Voilà, haleta Voldemort en glissant la baguette sous sa cape, un horcruxe de plus à cacher.

— Que voulez-vous faire à présent? demanda Amycus. Doit-on réunir vos serviteurs maintenant?

— Non, pas encore, avant je veux rendre visite aux Potter.

L'heure de la vengeance avait sonné.