Blabla de l'auteur : Hello à tous. Voilà le premier chapitre de ma story de noël et j'espèe que vous l'apprécierez moi je ne m'en lasse pas (la preuve je travaille sur la suite pour l'an prochain :p)
Disclaimer : Tout ce que vous reconnaissez de l'univers appartient à l'entreprise Disney, l'idée est de moi naturellement, ainsi que la famille de SHane et Carla. :p
Chapitre 01
Tout le monde connaît cette fille. Gentille, toute douce, qui sourit tout le temps et qui ne dit jamais rien par timidité. Souvent effacée d'ailleurs… Eh bien cette fille… C'est moi. J'ai vingt-deux ans et malgré ma licence en lettres, je suis présentement assise dans une salle d'attente austère, pour prétendre au poste de secrétaire principale pour monsieur Shane Gray. Celui-là même qui dirige l'agence de mannequin la plus connue du pays… Qu'est-ce que je fais là ? C'est la question que je me pose depuis que je suis entrée dans la salle. Autour de moi, de vraies secrétaires espèrent obtenir ce poste tant convoité. Il faut dire que le salaire est alléchant. Cinq mille dollars mensuels, plus des avantages, pour classer des papiers et répondre au téléphone, même moi j'en suis capable. Le seul problème est ce maudit entretien d'embauche. Monsieur Gray est connu pour être pointilleux et exigeant, ce qui explique peut-être pourquoi son agence est la préférée des stylistes. C'est toujours à lui qu'on s'adresse en premier quand on veut organiser un défilé. L'ennui c'est qu'il est aussi susceptible qu'insatisfait. Quoi que fassent ses employés, ce n'est jamais suffisant ni assez par ailleurs. Il faut avoir un mental en acier trempé pour pouvoir assurer et pouvoir prétendre à un poste même de balayeur dans son entreprise… D'où coup j'en reviens à ma question, qu'est-ce que je fais ici ? Bon en fait, je le sais. Je suis à la recherche d'un emploi pour pouvoir quitter le foyer dans lequel je vis. N'importe quoi ferait l'affaire et comme l'annonce n'a pas spécifiée que les débutants étaient recalés d'office, je me suis dit que… Eh bien pourquoi pas ? Cela étant, à présent que j'observe les autres candidats, je me rends compte que je ne fais pas le poids, c'est évident. Même physiquement, je veux dire. Je ne suis pas une de ces filles insatisfaites qui se trouve moche et grosse du lundi au dimanche, en fait je suis même plutôt jolie. Une jolie brune avec les yeux marrons en amande, un nez fin, une bouche bien dessinée et une silhouette plutôt svelte que je dois aux affreuses séances de torture que m'oblige à suivre Caitlyn ma meilleure amie. Grande gourmande, elle brûle le moindre écart alimentaire et comme elle déteste courir toute seule dans Central Park… Elle m'entraîne dans cette galère. Des fois, c'est vraiment une plaie de la connaître… Enfin dans ces moments-là disons, sinon elle est adorable et sympathique… Contrairement à mes concurrents je veux dire. Ils ont tous l'air tellement sûr d'eux que c'en est affligeant. Avec leur costume noir sur chemise blanche, pour les trois types présents, et leur tailleur jupe bien coupé pour ces demoiselles… Je fais tâche dans ma tenue. J'ai pourtant mis ce qui ressemblait le plus à un tailleur. Une jupe crayon noire légèrement fendue, un chemisier noir et sobre, ainsi qu'une veste rose bien coupée, histoire de mettre de la couleur à ma tenue puisque même mes escarpins sont de couleur ébène. La porte s'ouvre, me faisant doucement sursauter et une candidate, une adorable petite chose brune habillée d'un tailleur gris souris et d'une chemise turquoise, sort. Malgré son sourire, je peux voir dans ses yeux, qu'elle sait qu'elle n'a pas le job.
« - Mademoiselle Torres, m'interpelle la jeune femme de l'accueil. C'est à vous !
Son sourire me fait peur. On dirait qu'elle se régale de nous voir passer l'abominable entretien dirigé par un mec abject. Néanmoins, je me lève et me dirige vers le bureau qu'elle me désigne, avec une assurance feinte.
Quand j'entre l'ambiance neutre me saisit tout de suite. Les meubles sont en bois sombre, malgré la plaque de verre sur le bureau. Derrière celui-ci de grandes baies vitrées laissent entrer le soleil, éclairant complètement la pièce. Le parquet clair et les murs beiges… C'est superbe, le décorateur est un génie. Je traverse la pièce en me retenant de déglutir franchement jusqu'à me tenir face à l'homme le plus beau que j'ai vu de ma vie. Merde alors, je l'imaginais vieux, genre la cinquantaine, bedonnant avec les cheveux poivre et sel et une odeur de vieux parfum alors que l'homme qui me fait face n'a pas trente ans, j'en suis certaine. Les cheveux noirs coupés courts et pas vraiment coiffés, le regard marron mais sévère, la peau matte… Il doit faire une tête de plus que moi facile et comme il ne porte qu'une chemise, je vois qu'il a des épaules très larges. Nom d'un picotin, c'est un sportif, je suis dans la mouise !
« - Bonjour, dit-il en se levant pour me tendre la main, Shane Gray, PDG de Gray entreprise. Vous êtes ?
« - Mademoiselle Torres, je réponds avec une envie de lui dire que je veux bien être sa servante s'il me le demande gentiment. Votre rendez-vous de dix heures trente.
« - Asseyez-vous, dit-il en me désignant les deux chaises qui lui font face.
J'inspire doucement et je prends place sur celle de droite, posant mon sac à mes pieds. Il m'observe longuement sans un mot ni même un sourire et je me mords l'intérieur de la joue pour ne pas rire. Il doit le remarquer puisqu'il a un très bref sourire puis il tend la main vers un dossier bleu où est écrit mon nom de famille.
« - Bien mademoiselle Torres, j'ai parcouru votre CV mais il ne m'a en rien renseigné sur ce que je veux savoir. Par exemple, je ne vois nulle part de diplôme dans le secrétariat, ni de passion pour tout ce qui peut voir un lien avec le secrétariat. Êtes-vous une de ces femmes qui pensent qu'être pendue dix-huit heures par jour à son portable font d'elle une experte dans le maniement des prises de rendez-vous ?
Quelle attaque en règle ! Je me redresse, ce qui fait briller ses yeux, et malgré ma timidité je le fixe dans les yeux.
« - Non. Je ne suis pas de ces femmes qui passent leur temps au téléphone pour se plaindre à leurs meilleures copines que leur copain l'a quitté par sms après trois jours d'histoire.
« - Donc vous n'avez même pas d'habileté au téléphone ?
« - Je sais prendre ou passer un appel, répondre avec amabilité même si c'est une personne imbue d'elle-même ou mal polie qui me parle. Je sais également prendre un rendez-vous, n'importe qui sachant écrire en est capable, précisé-je avec calme malgré la colère que je sens gronder en moi.
« - Bien, vous n'êtes donc pas totalement stupide, c'est un bon point !
D'accord, c'est quoi ce con ? Finalement le salaire qui pourtant m'aiderait ne vaut pas la peine de se faire insulter quarante heures par semaine par ce type aussi beau que prétentieux. Je paris qu'il s'imagine qu'il n'a qu'à sourire pour remplir son lit !
« - Alors pourquoi postulez-vous chez moi ?
Chez lui ? Genre, il vit ici. Pauvre naze !
« - J'ai d'abord postulée chez vous, dis-je sans ironie, pour le salaire que vous offrez mais également parce que ça ne me dérange absolument pas d'être derrière un bureau toute la journée à répondre au téléphone ou faire des photocopies.
« - Quelle franchise, se moque-t-il. Et pourquoi vous plutôt qu'une autre ?
« - Pourquoi pas, je dis avec un culot qui ne me ressemble pas. Je suis célibataire et je n'ai pas l'intention d'avoir des enfants avant plusieurs années, je n'aurais donc pas besoin de prendre un jour de congé en plein rush pour aller moucher un nez. De plus, vous avez besoin de personnel compétent. Vous avez la réputation d'être un bourreau de travail exigeant et insatisfait ce qui me convient puisque je suis également pointilleuse dans mon travail. Enfin je suis quelqu'un qui n'a pas peur de relever ses manches pour mettre la main à la pâte comme on dit, et qui sait être efficace.
Il me fixe un sourcil relevé et je crois que je viens de marquer un point… Ou alors mon entretien est terminé, je viens d'envoyer ma candidature à la poubelle toute seule. Doucement, il ébauche un léger sourire, à nouveau, puis observe mon CV quelques secondes. Aucun doute, il sait mettre les autres mal à l'aise aussi je décide, pour rester sereine, d'observer la décoration. Le bureau de ministre en angle arrondi est presque vide. Un portable blanc est à gauche de ce Shane. A droite, deux tas de dossier chacun d'une couleur différente. Le premier contient douze dossiers, le second cinq. Le reste est vide. Aucune photo d'une petite amie ou de famille, pas même d'un chien, ce qui est un peu triste je trouve. Derrière lui, un buffet où est posée une pile de dossiers, une décoration bizarre en acier et sur la droite un cactus qui a connu des jours meilleurs. Trop d'arrosage visiblement. Je tourne légèrement la tête et observe la grosse armoire à ma droite où doit être rangé le reste des dossiers, je suppose. Derrière moi sur ma gauche, j'ai brièvement aperçu en entrant, deux canapés en cuir marron foncé avec une table basse carrée. Ça manque de couleur et de décos si vous voulez mon avis mais bon, c'est fonctionnel. Fronçant légèrement le nez, je me concentre à nouveau sur mon hypothétique futur patron pour voir qu'il m'observe amusé. Son visage posé sur son poing fermé, le coude appuyé sur son bureau, il a un léger sourire qui me fait rougir. Je refuse de compter le nombre d'erreur que j'ai commise depuis cinq minutes que je suis ici, mais ma candidature est définitivement foutue. Néanmoins, et n'ayant plus rien à perdre, je le fixe également ce qui fait briller ses yeux puis il baisse les yeux une très légère seconde sur sa feuille qu'il tient de sa main droite.
« - Vous habitez au trois cent quarante west sur le trente neuvième avenue… Il y a un foyer de résidence prolongée dans cette rue, je me trompe ?
« - En effet. La résidence Brandon au trois cent quarante.
« - Vous n'avez pas d'adresse à vous ?
« - Je suis hébergée au foyer, confirmé-je presque amusée devant son étonnement.
« - Vos parents vous ont mis dehors ?
« - Je suis orpheline. Avez-vous d'autres questions sur mon parcours professionnel ?
Il sourit comme si je venais de lui raconter une blague puis la torture reprend, pardon l'entretien. Je tente de répondre au mieux à ces questions tout en évitant les pièges qu'il sème en chemin. Au bout de ce qu'il me semble être une année entière, mais qui est en fait trente deux minutes, il referme mon dossier qu'il pose sur le plus petit tas de dossiers avant de me tendre la main.
« - Mademoiselle Torres, dit-il en se levant signe que l'entretien se termine enfin, ce fut un plaisir.
« - Egalement. Pourrais-je savoir quand j'aurais une réponse de votre entreprise, demandé-je en lui serrant la main après avoir récupérer mon sac.
« - Dans le courant de cette semaine. Lexington s'en va samedi, j'ai donc besoin de quelqu'un d'opérationnel dès lundi.
Je le remercie et je quitte le bureau d'une démarche assurée. Veillant à ne pas montrer aux autres combien c'était éprouvant, je pense à Caitlyn et sa réaction si elle se trouvait face à cet homme et je pouffe de rire en ouvrant la porte. Je traverse la pièce en souriant, salue gentiment la personne à l'accueil puis je quitte l'étage.
Ça c'était il y a presque dix mois… Trois jours plus tard, monsieur Gray en personne m'a appelé pour me prévenir que je devais être à son bureau dès le lendemain à quinze heures pour signer mon contrat. Depuis je bosse pour lui. Je pensais que l'entretien était le plus dur… Je n'avais pas pensé que je pouvais être prise et que ce travail m'achèverait. Ce qu'on dit sur mon patron, qu'il est exigeant, bourru, accro au travail insatisfait et tout, c'est faux… Il est pire que ça. Je commence à sept heures et je suis encore au bureau à vingt heures. Evidemment étant célibataire, je n'ai pas d'exigences familiales, ce qui explique mes horaires de dingue, et vu qu'il me surcharge de boulot, je n'ai même pas le temps de sortir pour draguer. Avec Cait, on s'est donc inscrite sur un site de rencontre. En huit mois, j'ai eu besoin de deux mois pour comprendre que je n'aurais aucune vie tant que je travaillerais pour cet homme, je n'ai pu rencontrer que trois hommes. Un crétin qui cherchait une aventure d'une nuit, un autre qui voulait se marier pour obtenir le droit sur rester sur le sol américain et un Texans amoureux des chevaux avec qui je n'ai pas accrochée. Je n'ai certes pas d'attaches, ou si peu, mais j'aime trop vivre en ville pour tout quitter pour ouvrir un ranch dans les environs de Dallas. Soyons sérieux ! L'avantage était qu'avec mon gros salaire, plus la colocation de Cait qui ne supportait plus de vivre avec son père, j'avais quitté le foyer pour un appartement super classe. Très grand et éclairé. Appartement que je n'apprécie pas puisque je bosse sans arrêt mais bon. Secouant la tête, j'enfile ma paire de bottes, mon manteau et je file au bureau alors que le jour n'était pas levé. La veille, Caitlyn m'avait convaincue de quitter le bureau à dix-neuf heures pour rencontrer son nouveau jules, que je soupçonne de dormir à la maison, et j'ai du travail en retard.
« - Bonjour Ben', souris-je en croisant le gardien de nuit.
« - Bonjour m'zelle Torres. C'est pas sérieux de travailler comme ça. Vous allez vous tuer à la tâche !
« - Dites ça au patron, je suis sûre qu'il sera de votre avis, souris-je.
Il secoue la tête au moment où je m'engouffre dans l'ascenseur, pour rejoindre le dix-septième étage. Je songe à Benjamin, notre gardien, il me fait penser à l'image que je me fais du père idéal. Les tempes grises, le regard bleu rieur, la bouche souriante, la silhouette un peu ventripotente mais il approche de soixantaine alors… Les portes s'ouvrent et je rejoins mon bureau, l'espèce de comptoir derrière lequel je me cache quand un mannequin passe voir le patron. L'étage est silencieux tandis que je me débarrasse de mon manteau, écharpe et le reste, échangeant mes grosses bottes fourrées dans lesquelles je suis si bien pour enfiler une paire plus féminine et moins confortable. Six heures trente sonnent et je rejoins l'espèce de cuisine de l'étage, pour faire du café que monsieur Gray boit en dose industrielle. Il en est à deux cafetières par jour et je me demande comment il fait pour ne pas passer son temps aux toilettes. Songeant que je suis seule, je mets la radio écoutant Kiiss FM à défaut de mieux. Dès que le café est passé, j'éteins la machine et rejoins le bureau directorial pour ouvrir les stores avant de quitter la pièce pour m'installer à mon poste pour travailler. A sept heures moins cinq, le patron entre me saluant d'un hochement de tête, comme chaque jour et rejoins son bureau. Me levant, je vais dans la cuisine et sers un café, ajoute le sucre puis je frappe à la porte.
« - Entrez, dit-il avec froideur.
Sans un mot, j'obéis, et dépose sa tasse sur le sous verre qu'il a, les deux sachets de sucre puis je commence à m'éclipser quand il me rappelle. Je me retourne pour le voir me tendre deux brouillons que je dois retranscrire déchiffrant ses pattes de mouches. Il ajoute qu'il veut voir Doris Volett, notre mannequin superstar dans la matinée, me précisant qu'elle n'a pas le choix.
« - Très bien monsieur. Autre chose ?
« - Oui… Une brune, Carla, soupire-t-il, doit passer me voir dans la journée. Prévenez-moi dès qu'elle est dans les locaux.
« - Très bien.
Il hoche la tête et je vais quitter le bureau quand il me signale que je ne suis pas dans mon salon. Comprenant le message, j'éteins la radio, appelle la mannequin la plus prisée de l'agence, celle qui étale ses fesses parfaites dans un jeans couture sur Central Park, avant de taper les lettres. Une fois fait, je rejoins mon patron pour le prévenir que Doris sera là à dix heures, tout en lui tendant les deux lettres qu'il puisse les valider puis je retourne terminer l'archivage des contrats comme il me l'a demandé la semaine dernière. J'en ai marre de ce travail de fourmis mais je n'ai pas vraiment le choix donc.
A dix heures, je prévins mon patron que la mannequin est là puis je file dans la cuisine pour prendre ma pause. Me servant un verre de jus d'orange, je songe à mon prochain boulot. Celui-là va m'achever avant l'heure. Sortant mon portable, je me connecte au réseau de la boite et vérifie si personne ne cherche une détentrice d'une licence en lettres modernes quand j'entends l'ascenseur s'ouvrir. Grognant contre cet opportun qui coupe ma pause, je rejoins le couloir. Une femme d'une trentaine d'année aux cheveux fraîchement teints, me fait face. Elle a un air hautain, et semble s'être maquillée à moins que ce soit le froid qui est rougit ses joues. Allez savoir !
« - Shane est libre ?
« - Qui ? Oh monsieur Gray, je me reprends tout en observant ma montre.
« - Oui. Est-ce qu'il est là ?
« - Eh bien, il est en rendez-vous pour le moment. Avez-vous rendez-vous ?
« - Non. Je suis Carla, il a du vous prévenir que j'allais passer ?
Je déglutis en hochant la tête. Il m'a demandé de le prévenir dès qu'elle serait là mais Doris vient d'entrer et il semblait impatient de la voir ce matin aussi j'hésite.
« - Je vais le prévenir, dis-je en zieutant sur mon verre de jus d'orange abandonnée sur le comptoir. Asseyez-vous je vous en prie, précisé-je en prenant mon téléphone… Monsieur Gray ? Oui, aboie-t-il me faisant sursauter. Carla vient d'arriver. Très bien, ajoute-t-il froidement. Servez-lui en café en attendant.
Il raccroche avant que je n'aie pu acquiescer et je regarde la femme qui sourit avec hauteur. A sa place, je me serai cachée mais bon. Obéissant, je lui propose de boire quelque chose précisant qu'on a également du thé, du jus d'orange et de l'eau pétillante. Ce qu'elle choisie. Je la sers puis reprend mon verre. Je suis en pause après tout.
« - Vous travaillez ici, me demande-t-elle.
« - Euh… Je crois, supputé-je.
C'est que je préférerais être ailleurs en ce moment. Annie, la comptable du deuxième m'a prévenu que les fêtes de fin d'années exaspère le patron qui devient encore plus dur avec ses employés. Oh joie ! Du coup si je pouvais trouver un autre boulot avant le vingt, ça m'arrangerait seulement tous les secteurs sont bouchés. La porte s'ouvre avant que j'ai terminé ma pause et je vois Doris quitter l'étage les yeux pleins d'eau. Bon sang, il a fait pleurer la reine des glaces ! Comment ? Avant que je puisse trouver une quelconque réponse, il sort et fait signe à la dénommé Carla de le suivre sans me voir. Tant mieux, je peux terminer mon verre.
Quand elle s'en va une demi-heure plus tard, je suis en train de réparer la photocopieuse. Je la salue rapidement sachant qu'elle ne me voit pas puis termine ce que je fais jusqu'à ce que je sente une présence dans mon dos. Je me tourne machinalement avant de sursauter en voyant que mon patron est là. Appuyé contre le chambranle de la porte, il me regarde les bras croisés. Je pense un instant qu'il va me hurler dessus parce que j'ai fait attendre Carla ou je ne sais pas quoi puis, une seconde de folie, j'imagine qu'il veut se servir de la photocopieuse.
« - Désirez-vous quelque chose monsieur ?
« - Vous voir en train de travailler me changerait, admet-il avec froideur.
« - Je… Je répare la photocopieuse, elle est encore en panne.
« - Sans blague ? Je croyais que vous aimiez simplement vous enduire les mains d'encre !
Je rougis et détourne le regard pour replacer la cartouche avant de refermer le bac. Il devrait investir et en acheter une autre à mon avis mais bon. La machine se met en route aussitôt et je regarde la feuille que j'étais en train de photocopier. Elle sort nickel. Géniale ! Je souris satisfaite de mon travail et me retourne quand je bouscule mon patron qui s'est rapproché sans que je ne l'entende. Je sursaute violemment et le tâche par mégarde. Oh merde ! Il fixe mes doigts avec dégoût puis sa chemise avant de me regarder froidement.
« - Lavez-vous les mains et allez m'acheter une autre chemise chez Calvin Klein. Demandez Zora elle me connaît.
« - Bien monsieur. Une chemise de quelle couleur ?
« - Marron.
« - Très bien… Vous vouliez quelque chose ? Je veux dire, bafouillé-je devant son regard impatient, vous êtes sorti de votre bureau pour me demander quelque chose ou…
« - Non je m'étonnais de ne pas vous voir à votre place en raccompagnant Carla.
Sur ces mots, il s'enferme dans son bureau et je me lave les mains ainsi que le visage avant de quitter le bureau. Dans quelle galère je me suis fourrée en acceptant ce boulot stupide ? Je l'ignore et passe le trajet en ascenseur à tenter de faire bonne figure. Je refuse qu'on me voit pleurer surtout qu'il n'y a pas lieu. Bon ok il m'a clairement fait comprendre que je suis incompétente et stupide mais ça ne change pas vraiment puisque j'y ai droit tous les jours. Seulement aujourd'hui ça me touche. Je débouche dans le hall les yeux brillants de larmes contenues, où je croise Damien. Il est à la réception mais quand il me voit passer, il m'arrête.
« - Décidément il est déchaîné le patron ce matin. T'es la deuxième à passer devant moi dans cet état. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
« - Je… Excuse-moi, je dois aller lui acheter une nouvelle chemise, je… J'ai…
Je balbutie quelques secondes et me sauve presque en courant avant de rejoindre le magasin qu'il m'a dit où je demande Zora. Manque de bol, elle ne travaille pas aujourd'hui et j'explose en sanglot. Il va me virer ! Je dois vraiment avoir l'air misérable parce Rachelle, la vendeuse qui me renseigne, me demande si je peux l'aider.
« - Je viens de la part de Shane Gray, mon patron. J'ai tâchée sa chemise et il m'a expressément demandé de lui en racheter une nouvelle marron mais je connais pas sa taille ni…
« - Calmez-vous, sourit-elle. Je vais regarder dans le fichier clientèle. Le rayon chemise est au premier étage. Je vous rejoins avec les références dans quelques minutes.
« - Je… Merci !
Elle sourit simplement alors que je monte les marches précipitamment. Je trouve rapidement les chemises mais manque de bol, il n'y en a aucune de marron et je manque de me jeter par la fenêtre tant je suis désespérée. J'inspire un bon coup et sors mon portable pour l'appeler espérant qu'il ne va pas me virer par téléphone.
« - Shane Gray, dit-il simplement. Bonjour patron, c'est Mademoiselle Torres, je suis… Vous avez ma chemise ? Non, il n'y en a pas de marron et je voulais savoir quelle couleur vous… N'importe, je suis en gris aujourd'hui. Vous êtes une fille, vous devez savoir harmoniser les couleurs !
Il raccroche aussi sec et je soupire avant de regarder les chemises. Oui je sais harmoniser mes vêtements mais c'est tout. Je ne suis pas styliste après tout. La vendeuse arrive et m'aide à lui choisir une chemise en fonction de la couleur de son costume mais aussi de sa matière. J'ignore ce qu'il porte exactement aussi elle se décide et me tend une superbe chemise bleue avant de me prévenir que ça serait débité, comme chaque fois, sur le compte de l'entreprise. Je la remercie chaleureusement puis je retourne travailler en faisant attention au sac que je transporte.
Quand j'arrive à mon étage plusieurs personnes sont présentes. Je leur assure que je suis à eux dans quelques minutes puis je frappe au bureau. Mon patron m'intime d'entrer et je déglutis quand je note qu'il est en rendez-vous. Heureusement c'est une femme. Cinquante ans un peu passé, la chevelure aussi noire que mon patron, mais coiffée en chignon et habillée d'un élégant tailleur blanc. Son sourire étant contagieux, je souris doucement.
« - Excusez-moi de vous déranger mais…
« - Ah merci ma chérie, me dit mon patron en souriant. Je me change dès que j'ai terminé de…
« - Vous êtes la nouvelle petite amie de Shane ?
« - Euh…
« - Enchantée, je suis Elizabeth, sa mère. Appelez-moi Lizzie.
« - Maman, je te présente…
« - Enchantée madame. Je m'appelle Michelle mais vous pouvez m'appeler Mitchie, je souris. Euh je…
« - Je viens d'envoyer ma secrétaire faire une course, tu peux assurer l'interim ?
Je regarde mon patron et acquiesce complètement larguée par cet échange. Assurant à Lizzie Gray que j'ai été ravie de la rencontrer, je quitte le bureau avant de retourner à ma place. Tout en demandant aux personnes ce qu'ils font là, je me déshabille gardant simplement mes grosses bottes fourrées. Je rêve où il m'a parlé gentiment ?
La journée se termine plus calmement et je suis sur le point de quitter mon bureau quand mon téléphone sonne. Flûte, je paris que c'est mon patron qui va encore me confier un dossier de dingue à terminer pour demain. Je décroche néanmoins et sourcille quand il me demande de venir le rejoindre. Raccrochant, je frappe à sa porte avant d'entrer quand il me le permet.
« - Asseyez-vous, dit-il en écrivant quelque chose sur son ordinateur… Bien, reprend-il en me fixant deux minutes plus tard. Je voulais vous remercier d'avoir joué le jeu devant ma mère plus tôt ce matin.
« - Je… Je vous en prie. Est-ce tout, demandé-je en faisant mine de me lever.
« - Non. J'ai une faveur à vous demander.
« - Je vous écoute, dis-je en me demandant ce qui m'attend.
« - Chaque année, mes parents organisent une réunion de famille dans leur maison de campagne et si je veux pouvoir éviter de rencontrer toutes les filles célibataires que connaît ma mère, et elle en connaît beaucoup, j'ai besoin d'avoir une petite amie durant ces quinze jours, m'explique-t-il en me fixant.
« - Euh d'accord, c'est logique, mais pourquoi me dites-vous ça ?
« - A votre avis ?
« - Je…
Attendez une minute ! Ne me dites pas qu'il veut que je sois sa petite amie pendant quinze jours ? En même temps je ne devais pas avoir de vacances cette année mais quinze jours avec mon patron… Vais-je tenir ?
« - Je… Vous voulez que je vous trouve une petite amie, demandé-je en espérant que c'est ce qu'il attend de moi.
« - C'était mon idée ce matin mais ma mère vous a rencontré et vous trouve mignonne donc je vous demande de jouer ce rôle ! Qu'en dites-vous ? Quinze jours à Aspen ? Vous savez skier, bien sûr.
« - Bah non. Je n'ai jamais été en vacances à la montagne… Attendez vous voulez que je quitte le bureau quinze jours pour vous accompagner dans votre famille où tout le monde va penser qu'on sort ensemble ?
« - Eh bien je vois maintenant pourquoi vous avez une licence de lettres, fait-il méprisant. En quoi ça vous dérange ? Vous êtes célibataire et sans famille. Personne ne vous attend au réveillon !
« - Mais…
En fait il n'a pas tort mais avec Cait on avait prévu de manger devant la télé…
« - Attendez, c'est impossible. Je ne peux pas être votre petite amie.
« - Pourquoi donc ?
« - Premièrement parce que je ne peux pas sortir avec un garçon qui ne respecte personne. Ensuite parce que j'ai autre chose de prévu. Et vous êtes mon patron ! Si vos parents pensent qu'on est ensemble, je vais devoir vous embrasser et même dormir avec vous, dis-je en frissonnant à cause de la fenêtre ouverte.
« - Dites que je suis repoussant ! Ecoutez-moi bien, reprend-il sans me laisser le temps de respirer, nous n'aurons à faire semblant que lorsqu'ils seront là. Et comme vous ne connaissez pas le coin, je nous organiserais des balades qui nous permettront d'être tranquilles. Vous serez libre de votre emploi du temps… Et vous serez payée ! A notre retour, si tout se déroule sans problème, je vous rémunérerais à cinq dollars l'heure. Qu'en dites-vous ?
Qu'est-ce que j'en dis ? Que c'est trop peu. En même temps quinze jours à vingt-quatre heures… ça fait mille huit cent dollars de prime de fin d'année…
« - Si vous voulez que je sois votre petite amie, je le serais qu'à cent cinquante dollars la journée !
« - Vous marchandez avec moi ?
« - C'est vous qui avez besoin de compagnie pour le réveillon, pas moi, lui rappelé-je. Et je vais devoir vous embrasser ! Sans compter que je vais mentir à tout votre entourage.
« - Je… Très bien, soupire-t-il. Quand nous rentrerons je vous verserais deux mille deux cent cinquante dollars de prime de fin d'année, dit-il en calculant plus vite que moi. Je vais préparer votre contrat ce soir, vous n'aurez qu'à le signer demain en arrivant. Il sera sur votre bureau.
« - Bien.
Sur ces mots, je me lève et commence à partir quand je pense à un détail. Je me retourne pour noter qu'il me fixe ce qui me fait rougir.
« - Dernier point. A la fin de nos vacances, c'est moi qui vous quitte, est-ce clair ?
« - Non, je quitte toujours mes conquêtes et…
« - Je ne suis pas votre conquête, je suis votre employée. Vous me le rappelez souvent. Je vous quitterais la veille de notre retour ainsi nous n'aurons pas à faire le trajet du retour ensemble et vous aurez une excuse pour venir l'an prochain avec une autre. C'est à prendre ou à laisser !
« - Vous ne toucherez que deux mille cent dollars, dans ce cas.
« - Bien… Est-ce qu'Aspen est cher ? Je vais devoir faire des cadeaux aux membres de votre famille et…
« - Je couvre vos frais de cadeaux et de voyage !
Je souris satisfaite d'avoir réussie ma première négociation et je quitte le bureau en lui souhaitant une bonne soirée. Je suis encore satisfaite en prenant le métro mais c'est quand je rentre chez moi que je comprends mon erreur.
« - Cait, crié-je alarmée.
« - J'arrive. Attends-moi au salon !
J'obéis tout en enfilant mes chaussons puis je rejoins le canapé en me blottissant dans le plaid que j'ai oublié hier soir. Nom d'un picotin, j'ai acceptée de jouer le rôle de la petite amie de mon patron… Je ne le connais même pas ! Et il ne me connaît pas non plus. Caitlyn arrive et je dois avoir l'air grave puisqu'elle décrète aussitôt que je mérite un chocolat chaud double dose avec gâteaux et chantilly, sa recette pour remonter le moral de n'importe qui. Je la remercie quand elle revient et je lui raconte ce que j'ai fait. L'offre que j'ai acceptée à cause de mon incapacité à dire « non ». Elle m'écoute sans broncher, ce qui chez elle n'est pas normal, et lorsque je termine mon laïus, elle soupire.
« - T'es la seule que je connais qui arrive à te mettre dans la merde en allant simplement bosser… Bon réfléchissons. On va voir les avantages et les inconvénients de cette proposition. Commençons par les pours.
« - Je vais toucher une super prime de fin d'année ?
« - Tu vas aller skier à Aspen.
On s'arrête l'une et l'autre en proie à nos réflexions. J'ignore à quoi elle pense mais pour ma part, je cherche à trouver une troisième raison d'y aller… Sauf que je n'en trouve pas.
« - Je fais une bonne action en rendant un service ?
« - Il te paie, ce n'est pas un service, me rappelle ma meilleure amie. Tu vas apprendre à le connaître et qui sait peut-être que cette expérience te rendra plus sûre de toi.
« - C'est des suppositions pas des pour.
« - Alors on passe au contre.
« - C'est mon patron. Et je vais mentir à tout le monde, ce que je déteste. Et je vais devoir l'embrasser. Et je vais devoir supporter ses railleries et ses commentaires méchants durant quinze jours. Et je n'aurais aucun moyen de rentrer si ça se passe mal. Et on va dormir ensemble. Il aura tout le loisir de se foutre de moi avec mes pyjamas en coton. Et il va apprendre un tas de trucs sur moi dont il pourra se resservir plus tard !
« - Je vois pas trop quoi ajouter à ta liste des contres, soupire ma meilleure amie. Sans compter que tu vas devoir des cadeaux qui vont assécher ton compte…
« - Non il paie les cadeaux et le voyage. Je n'aurais rien à débourser de ma poche.
« - Donc tu as quatre bon points contre sept mauvais points. Ne signe pas ton contrat demain. Dis-lui que tu as d'autres projets. Après tout tu vas perdre mille dollars de plus non ?
« - J'ai négocié cent cinquante dollars la journée, ça me fait deux mille cent dollars de plus puisque je vais le quitter la veille et repartir toute seule à New York.
« - Pas mal, admet-elle. Ça fait un sacré 'pour' ça.
Je la regarde en soupirant. Je sais que c'est une excellente raison d'accepter seulement ai-je vraiment besoin de tant d'argent ? Oui j'ai besoin d'argent si je veux retrouver ma famille mais le jeu en vaut-il la chandelle ? Je n'en suis pas certaine.
Je passe la soirée à y penser puisque Cait a rendez-vous avec son Jason. Etrangement ce soir, je n'ai même pas envie de cuisiner, aussi je me commande une pizza végétarienne que je mange en écoutant des chants de noël.
Quand j'arrive au travail le lendemain, Shane est déjà présent, je le sais puisqu'il y a de la lumière dans son bureau. Je me déshabille tout en préparant le café qu'il n'a pas fait puis je m'installe à mon bureau prête à lire le contrat seulement à la place je trouve une boite rose contenant des chaussons aux pommes. Nom d'un picotin, je tuerais pour ces viennoiseries en particulier. Curieux ! Dès que le café est prêt, je vais le servir à mon patron en frappant à la porte.
« - Entrez.
J'obéis et fixe le bureau qui est vide. Gné ? Du bruit à ma gauche me fait tourner la tête et je note la présence de mon patron allongé dans son canapé en train de lire un dossier. Sans bruit, je vais chercher le dessous de verre et dépose la tasse et le sucre près de lui avant de quitter le bureau en silence. Sa chemise bleue est froissée, ainsi que son pantalon. A-t-il dormi ici ? Aussi mal que moi ? Je soupire en imaginant qu'il va faire marche arrière ce qui me permettra de ne pas avoir à signer ce fameux contrat. Sept heures n'ayant pas totalement sonné, je vais me servir un verre de jus d'orange regrettant de ne pouvoir me faire un chocolat chaud mais bon. Quand je reviens, je note que mon patron est présent. Assis dans mon fauteuil, il m'observe revenir et je reste debout de l'autre côté de mon bureau ne sachant quoi dire.
« - Venez partager mon petit-déjeuner.
Sur ces mots, il se lève et prend la boite de viennoiseries alors que je le suis sans mot dire. Je pense qu'il va s'asseoir à son bureau de ministre mais non il rejoint les canapés et me fait signe de prendre place sur l'un d'entre eux alors qu'il se réinstalle sur celui sur lequel il semble avoir dormi. Je pose mon verre de jus d'orange devant moi qu'il fixe surpris et mal à l'aise, je lui demande s'il en veut également.
« - Volontiers, je suis crevé. Servez-vous une tasse de café si vous le souhaitez, me crie-t-il alors que j'ai déjà quitté son bureau.
Quand je reviens chargée parce qu'évidemment il n'a pas eu l'idée de venir m'aider, il est en train de lire son dossier et je pose verres et tasses sur la table. Je note cependant qu'il a mis des sous verres. Buvant de mon jus d'orange, je grimace tout en me demandant ce qu'il compte me demander. Ça fait quasiment dix mois que je bosse ici, c'est la première fois que je prends mon petit déjeuner avec lui. Je crains le pire.
« - Vous en voulez, demande-t-il en désignant les chaussons aux pommes. J'ai été les acheter en bas de la rue.
« - Merci, je dis en me servant… Avez-vous besoin de moi pour quelque chose en particulier ?
« - Non… Mais comme nous allons devoir vivre ensemble durant quinze jours, j'ai pensé qu'on pourrait commencer par faire connaissance. Parlez-moi de vous.
Je le regarde perplexe, un chausson aux pommes dans la main. Il est sérieux là ? Je ne le connais pas et il veut que je lui raconte ma vie ? Hors de question. Je dois lui dire que je refuse de partir avec lui finalement.
...
Et voilà, le premier chapitre est en ligne. Qu'en avez-vous pensé ? De l'attitude froide de Shane ? De ses remarques de pauvre type tout du long ? Pr ma aprt j'ai adoré écrire l'entretien d'embauche mdrr Je vous dis à demain pour la suite =)
Miss Tagada (L)
