Bonjour/Bonsoir !
Petit one-shot, situé dans notre monde, et aussi une deathfiction sous-entendue.
One Piece appartient à Eiichiro-Oda.
Rating : K
Au début, c'était un travail de français, et la consigne était : " Imaginez qu'un soldat de la seconde guerre mondiale a une permission de quelques jours et qu'il rentre chez lui. Quelqu'un de sa famille l'accueille. Mettez de l'argumentation, du lyrisme, de la narration et des dialogues. ".
Inspiré du poème « Demain » de Robert Desnos ainsi qu'une reprise d'expressions de Pierre Bottero.
Une personne déambule dans la rue. De loin, on pourrait croire à un adolescent qui découvre le chemin de la vie. Mais en se rapprochant, on aperçoit un homme âgé à peine d'une vingtaine d'années, qui semble désemparé. Il s'arrête devant une maison. D'interminables secondes s'écoulent après qu'il ait frappé à la porte. Une silhouette aux formes féminines apparaît, les cheveux roux. Un cri étouffé s'entend et la jeunefemme se jette à son cou. Tirant l'homme à l'intérieur, le silence reprend ses droits sur la nuit.
A l'intérieur de ladite maison…
« Oh Luffy ! Tu es bien silencieux ! Comme tu as l'air fatigué ! Assis-toi je vais te préparer quelque chose à manger. Cela fait si longtemps que nous ne nous sommes pas vus ! Tu as des cernes violets sous les yeux ! Et dire que tu devras repartir dans quelques jours ! Je…
- Oï, ma sœur. Calme-toi. » dit Luffy, d'une voix lente d'outre-tombe.
Un silence pesant et gêné s'installa. Un soupir discret annonça la suite de la conversation :
« Voudrais-tu parler de cette ombre qui pèse sur toi ?
- L'ombre aurait-elle donc un poids ? » répondit Luffy, ironiquement.
- La grande sœur et son petit frère se regardaient, les yeux brillants. Ils se comprenaient.
« Pourquoi ?
- Pourquoi quoi ?
- Tu le sais très bien, lui répondit-elle, d'un ton de reproches.
- Sois plus explicite alors…, soupira-t-il. Je n'ai pas envie d'en parler.
- Allez, raconte-moi. Depuis toutes ces années, rien n'a changé. Je serai toujours là pour toi, pour t'écouter. Tu sais très bien que l'on se sent mieux après avoir raconté ce que l'on a sur le cœur. » lui dit-elle, l'encourageant d'un regard.
L'homme aux yeux noirs respira un grand coup. Si la présence de sa sœur le réconfortait au plus profond de lui, le fait qu'il devrait repartir le terrifiait.
« Le matin, je me réveille, tu sais. Je passe ma main dans mes cheveux bruns, et je remercie chaque jour le ciel de m'accorder la chance de revoir un nouveau lever de soleil.
- Mais, pourquoi continues-tu la guerre ?
- Il y a deux réponses à cette question. Laquelle veux-tu entendre en premier, celle du savant ou du poète ?
- Mh... Celle du savant.
- Parce que si je cédais à mes envies de fuites, j'aurais le surnom de déserteur. Puis je serais recherché, afin que l'on me tue et que l'on me prenne en exemple. De plus, ma fierté m'oblige à ne pas fuir devant le combat, lorsque mes camarades sont au front, dans les mêmes conditions épouvantables que les miennes. Nous ressentons les mêmes douleurs, les mêmes peines.
- … Même si c'est très joli, donne-moi donc celle du poète...
- La fuite est inutile. On subit son destin, contraint et forcé, annonça-t-il en haussant légèrement ses épaules. »
L'abattement et la tristesse de Luffy commençait à faire disparaître la bonne humeur de Nami. Elle essayait de comprendre son frère, et continua à poser ses questions.
« Dis-moi ce que tu penses de cette guerre, demanda-t-elle de sa douce voix.
- Une horrible boucherie. Un massacre inutile, souffla-t-il, abattu.
-... Et ... Que comprends-tu de cette guerre ?
- Je me dis simplement qu'on nous a dit « Va, et tue » et que nous obéissons, telles des marionnettes. Nous tuons et voyons agoniser des personnes chaque jour. Ce sont des soldats, mais surtout des pères, des fils et des maris, qui subissent les ordres de personnes qui se moquent complètement de la chose précieuse qu'est la vie.
- Un horrible traumatisme, dit-elle en sanglotant.
- La honte du survivant, lui apprit-il, la tête baissée.
- Et les protagonistes de cette fichue guerre ne le comprennent pas ? Mais qui avons-nous donc au gouvernement ?, voulu-t-elle crier, mais ses mots furent murmures.
- Nous avons des personnes qui essaient de faire ce qu'elles peuvent, c'est-à-dire pas grand-chose. Un léger sourire monta ses lèvres.
- Pourquoi as-tu encore de l'espoir ? gémit-elle. N'es-tu pas anéanti ?
- La naïveté nous fait faire de grandes choses. Mais cet espoir, c'est le futur. Je le garde précieusement car tout ce qui a un début, a une fin, dit-il, la main à présent sur son cœur. La guerre a commencé, elle se terminera, dit-il, sûr de lui.
- N'as-tu donc point peur ? D'où tiens-tu tout cet aplomb ? Le Luffy que je connaissais n'aurait certainement pas pleuré, mais, mais..., bégaya-t-elle.
- A force de voir les cadavres de ses amis, il s'est habitué à l'idée de sa propre mort… ».
Le dernier mot de cette conversation résonna dans le cœur de Nami. Alors, elle prit la main de son frère et l'amena dehors. Elle lui annonça :
« Profite de chaque instant. Lorsque tu repartiras à la guerre, je veux que tu me ramènes un petit quelque chose. Un souvenir. Rappelle-toi d'un paysage, n'importe lequel. Tu me le décriras à ton retour, p'tit frère. ».
Celui-ci attendit que la nuit ait totalement absorbé ces mots. Le silence des promesses absolues. Puis la voix s'éleva, plus joyeuse : « Allons manger ! Cela va finir par être froid ! ».
Deux jours plus tard, il repartit à la guerre. Il repensa à sa sœur et à sa promesse. Chaque fois qu'elle lui manquait, il regardait le ciel, et les étoiles ou les nuages emplissaient sa vue. Il ne se rendait pas compte qu'il serait dans l'incapacité de tenir sa promesse…
Même si l'idée de Nami comme sœur de Luffy est révolutionnaire, j'espère que l'histoire ne vous a pas trop déplu. Dites-moi donc vos impressions dans une review, si le cœur vous en dit !
Bonne journée/soirée !
