Résumé : La paranoïa, c'est bien. Le glucose, c'est mieux.

Genre : Humour/romance

Pairing : Vous verrez bien…

Avertissement : Pas grand chose de choquant pour le moment mais j'aime les slashs. Vous voilà prévenus.

Rating : K

Disclaimer: Tout appartient à JKR, rien n'est à moi…

Note&co : Heu… Lisez ?


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Paranoïa Sucrée
Première Partie: Samedi soir sous un chêne
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L'histoire ne retiendra pas mes 'hauts faits' sous le nom de Harry Potter 'le Survivant'… Non.
Les livres ne parleront de moi que comme ayant été un grand paranoïaque…Une autre particularité qui s'ajoute à la longue liste de mes attributs (non, pas ceux-là…) comprenant de jolis adjectifs comme cinglé, maudit, condamné, balafré… et j'en passe.

Pourtant, j'ai toutes les raisons de me méfier : chaque année tourne à la boucherie, les catastrophes déferlent… et cela empire proportionnellement à mon âge. Mon prochain anniversaire m'effraie. Vraiment.

Et après, on veut me faire croire que j'ai le droit d'être insouciant ! Foutaises !
Depuis ma quatrième année, les morts s'empilent autour de moi…
Bientôt, je finirais tout seul avec pour seule compagnie Hedwige empaillée, les autres me fuiront comme la peste… Pathétique.

Je peux adopter un chat dès maintenant. Je finirais sûrement dans la chronique des faits divers.

Le Survivant bouffé par son félin. Il avait par inadvertance fait l'acquisition d'un Nundu nain. Le corps a été découvert par ses deux meilleurs amis une semaine après le décès. Il n'en reste rien, la bestiole a été jusqu'à boulotter les vêtements.
Une veillée mortuaire aura lieu aujourd'hui. Une triste fin pour notre héros national.
Méfiez vous des revendeurs d'animaux magiques à la sauvette ! Ne faites confiance qu'aux boutiques agrées par le Département des contrôles et régulations de créatures magiques. Ceci est un message du Ministère de la Magie.

Tu m'étonnes. Réflexion faite, pas de chats. C'est vicieux ces bêtes là.

Revenons à ma prétendue paranoïa…

Voyons la définition dans un dictionnaire moldu : « Troubles caractériels, orgueil démesuré, méfiance, susceptibilité excessive, fausseté du jugement avec tendance aux interprétations engendrant un délire et des réactions d'agressivité ».
Je vous interdis de penser que cette définition me convient parfaitement ou je vous montrerais à quel point je peux être agressif.

Bref, voilà, bla bla bla… Théorie du complot… Il y a un contrat sur ma tête depuis ma naissance, on peut parler de complot ? Bla bla bla… Craintes non fondées… Mes craintes sont TOUJOURS fondées !

Voyons cela…

Première année : J'affirme que Voldemort est sur le point de voler cette foutue caillasse. Réaction : Meuh nan Ryry, tu te fais des idées. Allez va plutôt chouiner devant le miroir du rised… Finalement, mes gentilles petites mimines ont eu une autre utilité que de sécher les larmes versées pour mes parents : calciner la monstruosité revenue d'entre les morts. J'avoue, j'y ai pris du plaisir. Ça donne un sentiment de force de détruire un être. Ça aurait pu me rendre complètement psychotique… Rendez vous compte, roussir un tyran à seulement onze ans ! Et je ne suivrais plus jamais les conseils de Mione. C'est vrai, elle avait raison pour la potion, ça m'a permis de traverser les flammes en effet… mais j'ai eu la colique pendant une semaine…

Deuxième année : Bon ok, j'étais persuadé que c'était Malfoy junior mais j'étais pas tombé loin : c'est le senior qui avait tout manigancé ! Réaction : C'est TOI le vilain méchant, tu l'as ouverte cette chambre des secrets. Va siffler tricot avec ton invertébré géant ! Parler Fourchelangue n'apporte pas que des avantages mais c'est fun et puis mes partenaires adorent m'entendre siffler au lit… et c'est pas moi qui le dit. Bien entendu, tout Poudlard m'a considéré comme un pestiféré la majorité de l'année qui s'est terminée avec le cadavre d'un machin à sang froid dans les sous sols –et j'ai failli y passer pour changer. Ça fait désordre dans une école.

Troisième année : Heu… On peut passer celle là ? 'Me suis planté sur toute la ligne. Faut dire : avec la tête qu'avait Médor ! Comment vouliez vous que je le trouve sympathique ? On n'a pas idée de paraître complètement obsessionnel (il-est-à-Poudlardil-est-à-Poudlard) alors qu'on est le parrain d'un môme ayant de légères tendances paranoïaques. Depuis les tripatouillages de temps de ce trimestre, je souffre de migraines et j'éprouve des difficultés à me repérer dans les dates. Ne me demandez pas quel jour on est aujourd'hui. Pas la moindre idée. Dure la vie d'un héros…

Quatrième année : Ben là, on peut pas dire que ma soi disante paranoïa se soit manifestée : j'étais complètement paumée… Projeté malgré moi dans ce qu'ils osaient appeler 'tournoi amical' entre trois écoles – qui, en passant, était tout sauf amical. J'avoue, j'ai soupçonné tout le monde – même Rusard, c'est vous dire. Réaction : Tout Poudlard me voit comme un usurpateur, Ron me fait un caca nerveux, je passe pour un tricheur-menteur-vilain-loser et pour finir, j'assiste à la résurrection de l'autre chose visqueuse sans oublier le départ anticipé (et précipité) d'un certain Poufsouffle… L'un arrive, l'autre part…

Cinquième année : Rebelote dans mon obstination à dire que Voldy est revenu et qu'il veut conquérir le monde – encore. J'ai bien le droit, les crises d'adolescence se manifestent différemment pour chacun d'abord, je fais comme je peux. Réaction : j'ai droit à Ombrage comme bourreau personnel et l'image du Garçon-qui-abuse-de-l'herbe-à-pipe me colle furieusement à la peau. Bien sûr, l'année se finit funestement mais ma persévérance porte ses fruits. Le reptile est démasqué. Et comme le public est versatile, je suis de nouveau porté aux nues. Génial.

Sixième année : Celle là, je crois qu'elle est collector. Je persiste à accuser Draco de tous les maux et refuse d'avoir confiance en Snape. Et je trouve le moyen de me taper la sœur de Ron accessoirement. Tout le monde a droit à son moment d'égarement. Réaction : Pas de preuves, Harry, tu es complètement obsédé par Draco et gnagnagna. Dumbledore a confiance en son professeur de Potions. Fin de la discussion. Ferme-la et va torturer Slughorn pour lui faire cracher le morceau. On sait tous comment ça finit…

Alors avec ça, si ma tendance à la paranoïa n'est pas justifiée…

La septième année a débuté depuis six mois et je m'attends chaque jour à ce qu'une catastrophe me tombe sur le coin de la gueule. Sauf que je ne vois plus trop ce qui pourrait bien m'arriver… Mais je fais confiance à Merlin ou je ne sais qui d'autre pour avoir assez d'imagination. Me pourrir la vie semble être une distraction très prisée là haut… Faudra qu'il fasse sans l'albinos mais je suis sûr qu'il ne manque pas de ressources.

Ben ouais, le Seigneur des Ténèbres n'est plus. Cet abruti trop sûr de lui n'a pas imaginé une seule seconde que quelqu'un soit assez intelligent pour retrouver tous ses fragments d'âme restants. Non, non, je ne me lance pas de fleurs. Hermione a fait tout le boulot. Moi, je n'ai fait qu'agiter distraitement ma baguette en pensant à un sortilège Impardonnable bien connu. Point.

Vers la même période, mes principaux bourreaux ont disparu : les Dursley sont morts… Détrompez vous, Voldy n'a rien à voir là dedans. Il ne m'aurait pas rendu ce service… Ils se sont débrouillés pour se tuer tous les trois dans un carambolage sur une route de campagne. Un bête accident de voiture.

La vie est parfois mordante d'ironie.

Mais le pire, c'est sa présence, ici, à Poudlard.

Ron et Hermione peuvent être fiers d'eux. A force de gémissements, crises de nerf, jérémiades, menaces et autres procédés tout à fait déloyaux pour des soi disants meilleurs amis, ils ont finalement réussi à me convaincre de remettre les pieds dans cette maudite école. Traîné serait le mot juste… Le jour de la rentrée, j'ai laissé des traces d'ongles sur l'encadrement de la porte du terrier et j'ai failli faire exploser le Poudlard Express. J'ai une affinité avec les explosions mais j'y reviendrais plus tard…

Je sais bien qu'il y a peu, je considérais cet endroit comme ma maison. Mais à présent, je ne peux m'empêcher de la voir telle qu'i est vraiment : une immense bâtisse dans laquelle on essaye encore de nous faire croire que la magie c'est fantastique.

Désolé, j'adhère plus. La magie, j'ai déjà donné, merci.

Mais si, en plus, tous se liguent pour faire de moi leur mascotte officielle, c'en est trop. Qu'on me foute la paix. Je ne suis pas un héros (ce chanteur moldu n'a jamais touché plus juste) et je ne veux pas l'être. Le Survivant n'existe pas – ou plus. L'instrument de combat a eu son utilité. Laissez-le donc disposer de sa vie comme il l'entend. Même s'il la gâche, c'est son problème.

En effet, c'est mon problème.

Maintenant, ce sont les autres qui sont paranos. Moi, je reste calme. Trop, dit-on. Au point d'être énervant, rajouteraient d'autres.

Ça me fait doucement rire.

Ma tête est mise à prix par les Mangemorts ! Me crie-t-on dans toutes les langues histoire de m'alarmer. Les journaux ne parlent que de ça.
Hey, les gars, ma tête est mise à prix depuis ma naissance. Réveillez vous !

Bref, je veux juste finir cette dernière année pour faire plaisir au couple – oui, enfin !

On m'a répété toute ma vie que j'étais parano. Maintenant que je décide à ne rien prendre au sérieux, on me harcèle avec de prétendues bonnes raisons de le redevenir !

Qu'ils aillent tous au diable et lui en premier. Pas pour les mêmes raisons mais c'est valable.

Je viens de me faire emmerder toute le soirée par un groupe de Poufsouffle trouillard – pléonasme, je sais – qui m'ont hurlé de foutre le camp de Poudlard sous prétexte que je les mets tous en danger. Bravo pour la reconnaissance. Je le ferais bien mais j'ai promis.

Et puis partir pour aller où au juste ?

Au moins, ici, ma patience n'est que très peu mise à l'épreuve. Il n'existe rien de plus dissuasif que d'envoyer ad patres un mage noir atteint d'une lubie monomaniaque et résolu mordicus à me tuer, à me faire souffrir le plus possible –pas forcément dans cet ordre mais je suis certain qu'il aurait trouvé le moyen de me buter puis de me ressusciter à loisir.

Je suis soûlé – correction, je ne le suis pas assez à mon goût. Tout me fatigue. J'ai besoin d'un verre. Nan, j'ai besoin de toute la bouteille.
Après tout, l'alcool est le meilleur échappatoire. Hermione désapprouverait. Mais Hermione n'est pas là. Et c'est tant mieux.

Je fais un saut aux cuisines où Dobby s'empresse d'accéder à ma demande. Bénis soient les Elfes de Maison dévoués…
Il cherche aussi à me refiler une terrine de fromage, du porridge et des chaussettes reprisées ainsi qu'une invitation à l'anniversaire d'un autre Elfe de Maison du Château. Je réussis l'exploit de décliner gentiment sans que le petit être vert ne verse une larme pour essayer de m'attendrir et me faire céder.
Je le connais, le fourbe…

Je sors et me dirige vers les rives du lac où le tronc accueillant d'un arbre n'attend que moi. Je m'assois et m'y adosse. La bouteille de Firewhisky frétille d'impatience – ou alors je suis victime d'hallucinations éthyliques avant même d'avoir bu une goutte. Ça ou autre chose…

Je dévisse le bouchon et le balance dans le lac. Je n'en aurais plus besoin.

A ma santé…

Je m'enfile joyeusement les ¾ de la bouteille.

L'ennui avec l'alcool, c'est qu'on finit par s'y habituer.
Les rives du lac me voient trop souvent.

Il me faut davantage qu'un verre pour en ressentir les effets.

Soit ! Je finis le quart restant. Whou… Ayé, chui embrumé. Surtout ne pas se lever tout de suite…

Chiotte, ça se dissipe déjà…

La faute aux entraînements intensifs. On m'a appris à résister à toutes les drogues existantes. Je n'ai même pas le droit élémentaire de me soûler… ou alors trente secondes chrono.
Le monde est cruel avec le Survivant… Obligé de voir la merde les yeux grands ouverts.J'ai pourtant tout essayé et avec délectation. Substances illicites sorcières comme moldues. Elles ne me faisaient pas plus d'effet qu'un sort de chatouillis…

Youpi !

Me voilà sobre, un samedi soir près du lac… La vie est belle. J'ai menti. J'aime encore ce château… rien que pour son accès facilité aux cuisines…
Ok, je déconne, je l'aime, c'est tout. C'est la seule maison que j'ai jamais eu, la seule qui vaille la peine que je revienne -même contraint. C'est terrible d'être, à ce point, attaché à un lieu. Je n'y ai pourtant pas vécu que des évènements heureux. Loin de là…

Je jette un sort de remplissage sur la bouteille. J'ai beau de ne pas pouvoir être soûl, j'ai fini par apprécier le goût.

J'entends des pas. Je vais finir par me sentir persécuté… Qui que ce soit, je ne serais pas surpris…

Après tout, le calme est mon nouveau credo.
'Venez emmerder Potter, la rébellion, la colère et la paranoïa, il a tiré un trait dessus !'.

Une silhouette vient se placer presque en face de moi. Je garde les yeux fixés sur les miroitements de la lune sur l'eau. A l'instant, ces reflets me semblent être les choses les plus passionnantes de cet univers.

Je n'ai pas envie de fixer le gêneur, je ne veux pas lui faire ce plaisir.
Qu'il se barre, je ne partage pas ma bouteille.

« Hermione te fait dire que la prochaine fois que tu t'éclipses avec de l'alcool, même ta résistance aux tortures ne te sauvera pas… »

« Et depuis quand tu joues le messager pour la Sang de Bourbe ? » Dis-je sarcastiquement.

Oui, vous avez bien deviné… Malfoy. Miraculeusement innocenté et surtout racheté grâce à son rôle d'espion au sein de l'Ordre du Phoenix au côté de Snape. Ils ont considérablement aidé à la défaite du Lord.

J'en vomis de reconnaissance.

Pour moi, ils devraient être tous les deux derrière les barreaux quels qu'ai été leur utilité. La confiance, ça ne s'acquière pas d'un coup d'un coup… mais la paranoïa, je n'y ai plus droit alors je garde mon calme et résiste à l'envie d'étouffer Malfoy avec son propre gel.

Je me remets à contempler le lac et ne fait plus attention à lui. Il en profite pour s'adosser contre MON arbre.
Je grogne de mécontement et il attrape la bouteille toujours posée sur le sol.

« Est-ce vrai ce qu'on raconte ? » Demande-t-il avant de boire une gorgée.

« Quoi donc ? Que je suis un demi vampire ? Que je compte prendre la suite de Voldemort ? Ou que je vais prochainement publier un bouquin sur ma pitoyable existence ? A laquelle de ces rumeurs colportées par les torchons en tout genre veux-tu confirmation ? » Je demande trop calme.

« Nan… Juste celle qui dit que tu résistes à toutes les drogues existantes… »

Je me mets à rire et avise la bouteille de nouveau vide.

L'alcool a l'air de juguler le mode 'anti-Potter'.

« Résistance qu'apparemment tu ne possèdes pas… Te rends-tu bien compte de mon identité ? »

« Alors c'est vrai »

Je ne me pose même pas la question de savoir ce qu'il est venu faire.
Après tout, je m'en fous. Les rives du lac sont publiques. Ma bouteille ne l'est pas.

Oui, je suis possessif.

Je me suis cassé le cul à descendre aux cuisines pour la récupérer, c'est pas pour qu'un blondinet en manque de sensations vienne me la piquer sous mon nez. Et qu'elle ne me fasse aucun effet n'est pas une raison…

Je la lui reprends des mains avec l'air de dire que l'alcool ne lui va pas au teint. Il fait un mouvement pour la saisir. Je la balance dans le lac en riant.
Ça fait un bien fou d'emmerder quelqu'un et de ne plus être celui qu'on fait chier. Malfoy est vraiment mon meilleur ennemi.

Il fait apparaître une autre bouteille. De la Tequila…

Chiotte, malgré tous mes samedis soirs passés ici, je n'avais jamais pensé à ça. Vraiment trop stupide. J'essaies de me convaincre que c'est parce que j'aime bien rendre visite à Dobby et j'abdique : ma pensée sera toujours formatée 'moldue' quoi qu'il arrive.
Il sirote le liquide comme du petit lait. Mouais, son séjour du côté obscur de la Force a développé l'alcoolique latent en lui…

« De quoi Hermione t'a-t-elle menacé pour que tu me cherches ? »

Il sourit et ne répond pas. Très bien. Si j'arrive à oublier sa présence ce samedi soir sera comme tous les autres… Et demain, j'attendrais le prochain jusqu'à la fin de l'année. C'est joyeux, n'est ce pas ?

N'oublions pas que les distractions sont limitées à Poudlard…

Voler, exaspérer Snape qui a repris son poste faute de mieux, déambuler dans les couloirs après le couvre feu, emmerder Rusard, piéger les Serpentards –et les Poufsouffles quand ça me prend. Bref, jouer mon emmerdeur. Les loisirs se restreignent à cela. Ô Joie !

Harry Potter s'évade de son mode étriqué du mieux qu'il peut –et parler de lui à la troisième personne fait aussi partie du remède.

Evidemment, il y a… mes amis… qui sont en couple. TOUS. Même Néville et si je disais avec qui, vous ne me croiriez pas…

Moi, malgré une tapée de filles et de mecs qui se jettent à mes pieds à chaque fois que je fais mon entrée dans la grande salle, je suis seul… et satisfait. Ginny a bien essayé de me coller tout et n'importe qui mais en plus d'être un bon attrapeur, je sais esquiver. Et depuis que j'ai insinué qu'un plan à trois avec elle et sa proie du moment me tenterait, elle m'évite… Allez savoir pourquoi…

Malfoy cherche un truc dans sa poche… Probablement son paquet de clopes…
Je crois qu'il a commencé dès qu'il est entré à Son service… La nicotine calme les Doloris cuisants… du moins au début.

Il en sort une… sucette.

Ok, moi pas comprendre. Moi pas chercher à comprendre.

« J'essaye d'arrêter » Marmonne-t-il comme pour s'excuser.

Pourtant, il n'y a rien à expliquer. Il ne me doit rien et moi non plus.

Alors, lentement, je prends mon tabac, une feuille et je commence à rouler une cigarette. Il jette un coup d'œil presque envieux.

Je suis sadique, je sais.

J'allume la roulée et j'aspire la bouffée toxique qui apaise mon cerveau pour un temps ridiculement court. A peine ai-je tiré deux lattes que mon organisme s'empresse de se mettre au travail pour virer toutes les substances étrangères. Agaçant mais on m'a si bien entraîné que je le fais inconsciemment.

J'écrase le mégot presque intact, histoire de faire enrager l'autre drogué. Je ricane tout seul.

Il me fixe avec, dans les yeux, une lueur… amusée.

Ah non, ce n'était pas le but de la manœuvre. Il me tend quelque chose. Je baisse les yeux. Une sucette. Très drôle. Je la prends quand même.
Ce sont les nouvelles confiseries Wizzy. Après tout, le sucre est une drogue comme les autres. Peut-être aura-t-elle plus d'effets sur moi.

« Elle ne m'a pas menacée. Elle n'aurait pas osée » Dit-il pour répondre à ma précédente question.

Etrangement, Hermione et Malfoy sont très amis depuis qu'il est devenu espion. Elle devait sûrement attendre la preuve qu'il était de notre côté pour offrir ainsi son amitié. Et lui… ben, j'en sais rien. Et je m'en balance aussi, accessoirement.

Ron supporte très mal la relation qu'ils ont et j'avoue avoir eu des doutes mais Hermione est une grande fille et elle sait ce qu'elle fait.
Moi, je me contente mollement de modérer Ron quand elle s'absente pour aller rendre visite à son 'ami'.

Le pire, je crois, c'est qu'elle a aussi trouvé le moyen de sympathiser avec Pansy. Et de ça, je ne veux pas en entendre parler même quand elle assure que 'c'est une fille très sensée qui a de bonnes idées dès qu'elle cesse d'émettre son rire crispant'.
Elle répète à tout va qu'il faut arrêter de porter des jugements hâtifs quant aux différentes Maisons et à leurs membres. On ne sait pas qui ils sont réellement.

Très bien. Je ne sais pas. Je ne veux pas savoir et je ne m'en porte pas plus mal. C'est réducteur et injuste mais c'est à cette seule condition que ma paix intérieure est préservée et je crois l'avoir chèrement gagnée. Laissez moi donc pourrir d'aise dans mes stéréotypes…

La réalité se rappelle à moi quand une rafale de vent me glace littéralement.

Malfoy agite sa baguette et la chaleur revient. Il a érigé une bulle qui nous protège de l'extérieur. Je passe ma main à travers la paroi transparente et je frissonne. L'air est glacé. La température a baissé d'un seul coup.

Je me surprends à vouloir remercier Malfoy. J'ai perdu la tête. Je ravale mes paroles à la dernière minute. Et la rengaine tourne dans mon esprit : je ne lui dois rien, il ne me doit rien, tout va bien.

Voilà c'est mieux.

Merlin, qui j'essaye de berner au juste ?
Rien ne va bien.

Depuis quand un Malfoy recherche la compagnie du héros survivant et vertueux – enlevez le dernier adjectif – un samedi soir ?

Je me risque à poser la question qui ne veut pas franchir mes lèvres depuis tout à l'heure. Il est si facile de se mettre des œillères.

Non Harry, ne le fais pas, tu n'en as rien à faire… Non.

« Malfoy, que veux-tu ? »

Trop tard.

A suivre...


Première partie de ce petit OS.
J'espère que ça vous plaira...

Reviewez! Reviewez! J'adore ça. Je vendrais mon âme pour des reviews! °sautille partout°