Les liens du coeur valent mieux que les liens du sang
J'ai froid, j'ai mal, j'ai peur, je pleure, j'implore, je supplie et pourtant, seul le vide et le silence m'écoute, ne m'apportant aucune réponse satisfaisante. L'air glacial me gifle la peau dans une cuisante douleur. Le noir ne s'estompera-t-il jamais ? Je veux de la lumière, je veux de la chaleur, je veux sortir. Mais on me le refuse. Alors je hurle mon désespoir, au point de me lacérer mes cordes vocales, je hurle jusqu'à manquer d'air, je hurle mon malheur, je hurle mon envie de mourir en cet instant. Mais je ne mourrais pas, car l'espoir fait vivre et que moi, j'espère toujours. Alors exauce mes prières…. Pitié revient. Je sais que je mérite d'être là, je sais que je ne mérite pas que tu t'occupe de moi comme tu le fais, mais cette souffrance quand je vois tes yeux remplie de haine et de dégoût braqué sur moi m'étouffe. Pitié revient… Les coups que tu m'inflige sont plus blessant que des couteaux chauffés à blanc. Je sais que mon plus grand crime est celui d'être faible et encore en vie. Je sais que tu me hais. Je sais que tu veux me voir mourir. Mais moi je veux que tu m'aime. Dis papa, si tu ne m'aime pas, c'est parce que je suis différent d'Alphonse ? Différant des autres ? C'est parce que je suis faible, hein ? Parce que je suis bizarre ? Je suis désolé, papa. Je sais que tu déteste quand je m'excuse, que tu exècre ça, car tu répugne déjà à me parler, alors à m'écouter… En plus je ne devrais pas te parler, car je ne suis pas digne tout simplement. Je n'aurai pas dû voir le jour. Et si, cette fois, je pouvais goûter à la nuit éternelle ? Vais-je vivre encore longtemps ? Dis, papa, va tu m'abattre un jour ? Tu peux le faire si tu veux…
Oh… De la lumière. Tu viens me chercher papa ? Je rampe par terre faire la silhouette qui se découpe dans la soudaine luminosité. Tu soupire et me regarde, exaspéré. Je suis affligeant, n'est-ce pas, papa ? Tu m'attrape brutalement le bras. Tu me fais mal, papa… Tu me lance dans le salon et moi, je tombe à terre, replié sur moi-même. Tu me toise un moment et mon rythme cardiaque s'accélère. Finalement, après quelque minutes qui me parurent aussi longues que des années pourtant inachevés, tu tourne les talons et tu part en direction de ta chambre.
"-Va te coucher, espèce de déchet"
Tu claque la porte derrière toi. Mes sanglots brise le silence de cette douloureusement douce soirée d'hiver.
"-P …papa…"
