Je suis dans le noir. Je ne distingue que les ombres. Quelque chose bouge près de moi, je me mets à courir. Vite. Plus vite. L'air me manque j'ai du mal à respirer. Il faut que je sorte d'ici, que je m'échappe. Fuir. Des échos parviennent jusqu'à mes oreilles. Je cours. Je cours. Mes pieds trébuchent sur les rugosités du sol. Je me relève et là devant moi deux énormes yeux de serpents me scrutent. Trop tard.

Je me réveillai en sursaut, le souffle court. De la sueur perlait sur mon front. Je mis quelques minutes à reprendre mes esprits et à m'acclimater à l'obscurité. J'entendis les autres filles du dortoir respirer doucement. Je me levai pour aller boire et je me passai de l'eau glacée sur le visage. Encore ce cauchemar…

Je sentis un regard dans mon dos. Je me retournai aussitôt. Potter me fixait de ses deux yeux chocolat. Ne me lâchant pas du regard il chuchota quelque chose à Black. Celui-ci leva la tête alors que je détournai la mienne.

Nous étions en cours de potion et les maisons Serpentard et Gryffondor étaient réunies, créant systématiquement des tensions. Ces temps-ci James Potter en avait après moi. Il était persuadé que le Seigneur des ténèbres recrutait parmi les rangs de Serpentard et que j'étais la prochaine sur sa liste. En réalité il n'avait pas tout à fait tort, plusieurs de mes compagnons de 6ème année étaient devenus manges morts dont Rabastan Lestrange un de mes amis proches. Ayant moi-même de très bonnes capacités dans l'ensemble de mes cours de magie, j'imaginais que Voldemort aurait aimé me compter dans ses rangs pour élever son armée contre les moldus et les sangs impurs.

Le cours se termina, je rangeai mes affaires et je me dirigeai vers la sortie. Je m'apprêtai à rejoindre une amie quand un imbécile de Gryffondor me fit trébucher volontairement. Je me relevai rapidement et pointai ma baguette sur sa gorge. Le pauvre avait l'air terrorisé ! Et oui il fallait y repenser à deux fois avant de s'en prendre Nora Wilson, pensais-je. Bien sûr c'est ce moment-là que Potter et Black choisirent pour sortir de la salle. Me voyant ainsi, tous deux sortirent leurs baguettes pour aider cet idiot d'Edward Phillips. J'abaissai la mienne d'un geste vif, leur adressai un regard noir et détournai les talons en direction de ma salle commune.

L'ambiance est plus que tendu ces temps-ci à Poudelard, songeais-je assise dans un des fauteuils en velours vert. Alors que je relisais mes cours, une tempête rousse entra dans la salle et se précipita sur moi.

- Nora! C'est vrai ce que les autres racontent ? Tu as vraiment ridiculisé Phillips ? me demanda-t-elle en rigolant.

- Qui t'as raconté ça ? Et puis j'ai surtout réussit à m'attirer les foudres de Potter et Black… répondis-je blasée.

- Oui je suis au courant. Ah ces deux-là se prennent vraiment pour des rois, il faudrait que quelqu'un les remette à leur place !

- Tu sais bien que Rabastan s'en ferait un plaisir. C'est pourquoi il ne faut rien lui dire, il s'attirerait des ennuis inutilement, répliquais-je.

- A ce propos je pense qu'il est déjà au courant, grimaça Zoé.

Je poussai un soupir.

- Allons manger Nora !

Je posai mon livre de défense contre les forces du mal et me levai. Ensemble nous nous dirigions vers la grande salle, empruntions quelques couloirs avant de tomber sur Rabastan et son groupe.

Rabastan me pris immédiatement à part pour m'expliquer qu'il ne laisserait jamais Potter et Black me menacer impunément. Je lui dis de laisser tomber, qu'ils n'en valaient pas la peine mais malheureusement faire changer Rabastan d'avis était impossible. Surtout quand il avait ce regard là…

Nous arrivâmes dans la grande salle et nous nous installâmes à notre table. Le déjeuner fût plutôt silencieux malgré les efforts de Zoé pour faire la conversation. Ces tentatives me firent sourire et en la regardant je me demandai une énième fois ce qu'elle faisait chez les Serpentard. Son visage rond était entouré par de jolies boucles rousses, ses yeux noisette étaient pétillants et quelques tâches de rousseurs étaient dispersées sur son petit nez. Enfaite elle dégageait beaucoup de douceur et de chaleur qui n'avait absolument rien à voir avec l'éternel froideur de la maison vert et argent. Je l'imaginais tellement plus chez les Poufsouffle. Mais sa grande intelligence et son sang pure faisait d'elle une candidate parfaite. Zoé O'Conell était l'unique descendante d'une grande famille de sorcier Irlandais.

Le repas se termina et nous repartîmes vers nos cours respectif. Mais alors qu'on allait se séparer mon regard croisa celui de Black et je sentis Rabastan se tendre à côté de moi. Je le suppliai intérieurement de ne rien faire de stupide, mais ça aurait été mal le connaitre. Quand Black passa à côté de nous Rabastan l'attrapa par le col et le plaqua au mur. Mais Sirius ne cilla pas, au contraire il souriait doucement.

- Ne lève plus jamais ta baguette sur Nora ou tu le regretteras Black ! Cracha Rabastan au visage de Sirius.

- Tes menaces ne me font absolument pas peur Lestrange, ôte ta main de moi, répondis Sirius avec un air supérieur.

Rabastan le relâcha avec une mimique de dégout.

- Ne t'approche plus d'elle.

Black m'observa et dit :

- Je n'ai aucune raison de m'en prendre à ta copine.

- Je ne suis pas sa copine, répondis-je immédiatement.

Sirius ricana et s'éloigna d'un pas nonchalant.

Un attroupement s'était formé autour de nous, j'attrapai alors la main de zoé et partit pour nos prochain cours.

A la fin de la journée alors que Zoé et moi travaillions à la bibliothèque j'aperçu entre les rayons James Potter. Il n'était pas tout seul, non, il courait après une Lily Evans qui n'en avait apparemment rien à faire. Tandis qu'elle choisissait des ouvrages, Potter essayait par tous les moyens d'attirer son attention mais Lily restait de marbre. Cette scène me fit beaucoup rire, voir Potter aux pieds de quelqu'un qui n'en avait rien à faire me plut beaucoup. Mais alors que je commençais à ranger mes affaires je vis Lily rougir à une réflexion que James lui fit tout bas. Je m'étais peut être trompée pensais-je, finalement les efforts de Potter avaient l'air de payer et Lily commençait sans doute à tomber sous son charme. A cet instant j'eu la mauvaise sensation que rien ne pouvait faire obstacle à James Potter, tous semblait lui réussir, il avait une famille parfaite, des amis nombreux, de très bonnes notes et bientôt une petite amie brillante. C'était rageant.

Je rejoignis la grande salle accompagnée de Zoé pour aller manger. Je m'assis à côté de Narcissa Black qui m'adressa un sourire poli. Pendant tout le diner Rabastan évita mon regard et m'ignora. Et je n'avais aucune envie de savoir pourquoi. Je quittai donc la table rapidement mais avant de rejoindre les cachots qui avaient tendance à m'étouffer je préférai monter vers la tour d'astronomie. De là-haut je pus observer le paysage à travers une fenêtre.

C'était une nuit magnifique. Un soir de pleine lune, ses rayons blancs se reflétaient sur l'immense lac noir. C'était le début de l'hiver et de la gelée commençait à blanchir les brins d'herbes. Même la forêt interdite devenait bien moins menaçante. C'est là que je le vit. Un grand chien noir. Il s'arrêta. Pendant un moment je cru même qu'il s'était immobilisé pour m'observer, il pencha la tête sur le côté puis repartit en trottinant.

Apaisée par ce moment, je me décidais à regagner mon dortoir sachant qu'il devait déjà être tard. Je descendis les marches de la tour d'astronomie en vitesse et pris mon temps dans les couloirs. J'arrivais au grand escalier quand je croisai Sirius. Ses cheveux bruns et humides tombaient sur ses yeux gris. Il était très beau. Il me frôla ce qui me fit frissonner. Etonnée par ma réaction je pressai le pas et retrouvai les cachots. Enfin arrivée je passai rapidement par la salle de bain et retrouvai la chaleur de ma couette. Je m'endormis aussitôt.

Des rayons de soleil vinrent caresser mon visage, je râlai intérieurement, les épais rideaux verts avaient encore été mal fermés… J'ouvris les yeux difficilement et vu que mon réveil affichait 8 heures. On était samedi et la plupart des filles de ma chambre dormaient encore. Je glissai mes pieds dans mes chaussons et je me dirigeai vers la douche. Je séchai mes cheveux châtain rapidement et me plantai devant le miroir. Des ondulations arrivaient juste en dessous de mes épaules, les ayant toujours eus plutôt court je me surpris à trouver ça plaisant.

Le miroir me renvoya l'image d'une jolie jeune fille fatiguée avec deux yeux d'un bleu profond. Je choisis de les souligner avec un peu de mascara et passai mon uniforme noir qui faisait ressortir la couleur de mes iris. Je sortis de la salle de bain et retrouvai Zoé dans la chambre.

- Où étais-tu hier soir ? Tu as disparu après le diner ! Rabastan t'as cherché partout, il était enragé ! Chuchota Zoé.

Rien de tel que le sujet « Rabastan » pour bien commencer la journée, me lamentais-je interieurement.

- J'étais partie faire un tour et puis je ne suis pas sa chose après tout ! Répondis-je agacée.

- Tu sais bien que ce n'est pas ce que je voulais dire…

- Allons déjeuner si tu veux bien.

- D'accord, mais tu es consciente qu'il ne te considère pas comme une « simple » amie ?

- Il ne se passera jamais rien avec Rabastan, dis-je plus pour moi-même que pour Zoé.

- Ne jamais dire jamais, répliqua-t-elle en m'adressant un clin d'œil.

Je pouffai malgré moi.

On arriva dans la grande salle pour déjeuner. Elle était presque vide, la plupart des élèves étant encore en train de dormir. C'était d'ailleurs plutôt agréable de ne manger qu'avec Zoé ! Ce matin j'avais une fin de loup, je me resservis deux fois des œufs que j'accompagnai avec des toasts et un grand verre de jus de citrouille. En face de moi Zoé aussi semblait se régaler. Toutes deux rassasiées, nous nous dirigeâmes vers les cachots pour passer la matinée à buller dans notre salle commune. Je m'assis dans le grand canapé et Zoé pris place à côté de moi. Elle s'emmitoufla dans un plaid vert aux broderies argentées et râla à cause du froid et de l'humidité des cachots. Nous discutâmes ainsi une petite demi-heure à propos de nos ASPICS de l'année prochaine. Lorsque nous entendirent des voix venir du dortoir des garçons. Je distinguai très bien celle de Rabastan. Je lançai un regard anxieux à Zoé qui m'encouragea avec un demi-sourire. Rabastan émergea du couloir et dès qu'il m'aperçut, pris un regard sévère.

- Nora je dois te parler, suis moi.

Son ton était sans appel et je le suivis sans faire d'histoire. Il sortit de la salle commune et m'emmena plus loin dans le dédale de couloirs de l'école. Enfin il s'immobilisa et se retourna vers moi avec un sourire mauvais et des yeux sombres.

- Où étais tu hier soir ? Je t'ai cherché longtemps.

- Ce ne sont pas tes affaires, répondis-je sèchement.

- Change de ton avec moi Nora. Répliqua-t-il.

- Je te parle comme je le souhaite, Rabastan.

Son sourire s'évanouit laissant place à une expression effrayante. D'un geste vif il me saisit le poignet et m'attira à lui. Il serra tellement fort que je grimaçai de douleur. Collée à lui je n'osais plus faire un geste. Sans me lâcher il me dit :

- Je crois que tu n'as pas saisi quelque chose Nora. Tous ce qui te concerne de près ou de loin me concerne. J'ai des projets pour toi et sache que je ne laisserai rien ni personne se mettre entre nous.

Ses paroles me donnèrent la nausée.

- Lâche-moi ! Dis-je en tirant sur mon bras. Mon souffle devenait de plus en plus court. Il me fixa avec des yeux mauvais et il resserra son étreinte m'obligeant à me coller encore un peu plus à lui.

- Lâche moi Rabastan, répétais je les larmes aux yeux.

- Fais ce qu'elle te dit, Lestrange.

Je me retournai et vit Sirius Black s'avancer vers nous d'un pas déterminé. Cette intervention ne plut pas à Rabastan qui pointa sa baguette sur Sirius de sa main de libre.

- Je n'ai pas besoin de ton aide Black. Chuchotais-je.

- Tire-toi ! Cria Rabastan, le menaçant toujours de sa baguette.

Sirius arrêta d'avancer vers nous et m'observa un instant. Il vit des larmes perler au coin de mes yeux et une expression étrange passa sur son visage.

- Va-t'en. Soufflais-je.

Il sembla hésiter un instant puis céda finalement à ma demande et disparu d'où il était venu.

Rabastant desserra sa prise, me libérant enfin.

- Me suis-je bien fait comprendre ? Demanda-t-il rageur.

- On ne peut mieux. Répondis-je avec un regard noir tout en me massant le poignet.

- Où étais-tu alors ?

- Dans la tour d'astronomie.

Je m'éloignai alors de lui d'un pas rapide, désirant mettre le plus de distance entre lui et moi. Dans les couloirs je courais presque, bousculant au passage quelques élèves. Ces mots me revenaient constamment en tête. « J'ai des projets pour toi. » Faisait-il allusion à une alliance entre nos deux familles ? Un mariage ? Ou pire parlait-il enfaite de l'armée du seigneur des ténèbres ? Je n'avais encore pour l'instant pris aucune décision à propos de rejoindre ou non les rangs des manges morts. Mes parents me poussaient clairement dans se sens, mon père en étant lui-même un. Mais au fond de moi désirais-je vraiment en faire partie ? Je n'avais pas vraiment de haine envers les sangs impurs ou les nés moldus. J'avais même du respect pour certains d'entre eux comme Lily Evans. Pourtant j'avais toujours été élevée dans cette idée mais elle n'avait jamais réussis à faire son chemin dans mon esprit contrairement à Rabastan. Il y a plusieurs années j'avais pour lui une grande admiration, il était brillant. On avait toujours été proche, à l'époque j'avais même quelques sentiments pour lui. Mais petit à petit il avait commencé à changer. La suprématie des sangs purs avait lentement touché son cœur comme le venin d'un serpent et l'avais fait devenir l'homme qu'il était maintenant. Tellement de haine émanait de lui que je peinais parfois à le reconnaitre. Il y a quelques années il n'aurait jamais agi ainsi avec moi.

Quelque chose d'autre me troublait. Le regard de Sirius quand il avait dû renoncer à m'aider. Ces yeux d'ordinaires insondables s'étaient voilés.

Je devais arrêter de réfléchir, mes pensées divaguaient complètement. A force d'errer dans les couloirs j'avais loupé l'heure du repas. Je choisis donc d'aller réviser mes cours dans ma salle commune. Quelque temps après Zoé me rejoignit, elle me questionna sur mon entrevue avec Rabastan et sur la raison pour laquelle je n'étais pas venue manger. Je restai très évasive pour ne pas l'inquiéter. On se reconcentra sur nos livres mais un une main sur mon épaule me fit sursauter. Rabastan susurra à mon oreille :

- Je suis désolé de t'avoir fait mal. Pardonne-moi.

Sans me retourner je serai doucement sa main sur mon épaule en signe d'acquiescement. Il déposa un baiser sur le haut de mon crâne et disparut. Mon cœur se serra. Dans ces moments-là je retrouvais le Rabastan du passé. Doux et gentil. Des mots que personne d'autre que moi ne pourrait associer à Rabastan.

Je relevai la tête de mon parchemin, 18 heures passées ! Mince j'allais être en retard à mon entrainement de Quidditch ! Je filai attraper mes affaires et couru à travers les couloirs puis à travers le jardin jusqu'au terrain. Je passai par les vestiaires et me changeai rapidement.

Une fois sur mon balai, le capitaine de l'équipe Evan Rosier me fit remarquer mon retard. Je jouais en tant qu'attrapeuse j'étais petite mais élancée. J'étais surtout rapide et je n'avais pas peur de suivre le vif d'or. Pendant la séance je faillis me prendre un cognard en plein ventre mais j'évitai la catastrophe grâce à une pirouette sur le côté. Ouf ! C'était juste ! Quelques minutes après j'attrapai le vif d'or ce qui signa la fin de l'entrainement.

- C'était une bonne séance Nora ! Me complimenta Evan. Joue comme ça durant le match contre Gryffondor et on est sûr de gagner !

- J'espère ! Affirmais-je déterminée.

Le froid et le vent avait fini par me congeler entière. Je filai alors prendre une douche bien chaude dans les vestiaires. Je trainai longtemps sous le jet brûlant si bien que quand j'en sortie tout le monde était déjà partit. Je me hâtai alors sur le chemin. La température avait encore chutée, digne du mois de Janvier. Sur le chemin du château j'entendis un bruit, je me retournai mais ne distinguai rien. Je repris mon trajet mais le bruit recommença. Cette fois ci quand je me retournai je vis le grand chien noir que j'avais aperçu la veille. Il grogna, d'instinct je fis un pas en arrière. Il me fixait intensément de ses deux prunelles grises, puis regarda le ciel. Je levai les yeux à mon tour et vu que des milliers de flocon commençait à tomber des nuages. Quand je baissai le regard, le chien avait disparu. Vraiment étrange, me dis-je.

Je couru vers le château car la tempête de neige commençait à s'intensifier, je ne distinguais plus que quelques mètres devant moi. Je me heurtai à quelqu'un.

- Aïe !

- Encore toi ? Répondis une voix.

- Black ? Hasardais-je.

- Dépêche-toi de te mettre à l'abri ! Dis-t-il.

Je couru jusqu'à la porte, Sirius sur mes talons. Une fois arrivés dans le grand hall je m'adossai au mur pour reprendre mon souffle.

- Qu'es que tu faisais dehors par ce temps ? Me demanda-t-il.

- Je prenais un bain de soleil. Déclarais-je sur un ton sarcastique.

Sur ces mots je me détournai en direction de la grande salle. Mais il me retint par le poignet :

- Ça s'est arrangé avec Lestrange ?

- Pourquoi tu t'en préoccupes ?

Il ne me répondit rien se contentant de me regarder. Je repris le chemin de la grande salle. Arrivée à la table des Serpentards, Rabastan me fit signe de m'assoir à côté de lui. Je m'installais à sa droite quand je croisai le regard si troublant de Sirius.

Rabastan pris ma main ce qui me ramena à la réalité. Il s'exclama :

- Tu es frigorifiée !

- C'est la tempête dehors, répondis-je en souriant.

Le repas se déroula calmement, puis nous retournâmes dans notre salle commune. Zoé et moi montâmes directement dans notre dortoir. Enroulées dans nos couettes aux couleurs de Serpentard, je racontais à Zoé mon entrainement de quidditch tandis que les autres filles de notre chambre pouffaient entre elles. Elle leur jeta un coup d'œil puis me fit signe de me rapprocher.

- Hier j'ai vu Emmy essayer d'attirer l'attention d'un Gryffondor ! Chuchota-t-elle. Imagine si ça venait aux oreilles de Rabastan !

- De qui s'agit-il ? Demandais-je interessée.

-Sirius Black.

Emmy était une des camarades qui partageaient notre chambre. Et chez les Serpenatard Rabastan et sa bande faisaient figure d'autorité. Ils pouvaient t'accepter ou te renier. Dans le 2ème cas ils te faisaient vivre l'enfer subissant humiliation sur humiliation. Ce qui était sûr c'est qu'ils n'auraient pas apprécié voir Emmy s'amouracher de Sirius Black qui en plus d'être un Gryffondor était un traitre à son sang.

- Il ne faut surtout pas que tu en parles Zoé! M'exclamais-je !

- Tu me prends pour qui ? Bien sûr que non !

- Et tu sais si Black avait l'air de l'apprécier? Demandais-je.

- Je ne crois pas, et puis tu connais sa réputation ! Malgré toutes les filles qui lui tourne autour il n'a jamais pris la peine de s'intéresser à elles.

- C'est vrai, je vais me coucher bonne nuit Zoé !

- Dors bien !

Je dormis comme un bébé et je ne me réveillai que vers 11 heures. L'entrainement d'hier m'avait épuisé. Je réalisais que j'avais loupé le petit déjeuner. Tampis me dis-je. Je passai à la salle de bain, j'enroulai mes cheveux dans gros chignon et passai un gros pull gris et un jean noir. Puis je descendis dans la salle commune ou je retrouvai Zoé en train de parler avec Emmy. Elles avaient l'air toutes les deux surexcitées !

- Salut ! Qu'es ce qu'il se passe ? Demandais-je en souriant.

- Nora ! Cria Zoé ! Tu devineras jamais ?

- Non, c'est pour ça que tu vas me le dire, répondis-je gentiment.

- Ce matin, alors que tu dormais comme une marmotte, le professeur McGonagall nous a annoncé que la semaine prochaine aurait lieu le bal de Noël !

- Ah c'est génial ça ! Et tu comptes y aller avec qui ? Lançais-je avec un clin d'œil

Zoé rougit et Emmy répondit à sa place.

- Je crois que si Evan Rosier lui proposait, Zoé ne ferait pas la difficile, rigola-t-elle.

Zoé fixa le sol ce qui nous fit rire de plus belle.

- Et toi Emmy tu penses que Sirius Black accepterait de t'accompagner ? Demandais-je innocemment.

Celle-ci me regarda étonnée, Zoé me lançait un regard noir. Emmy bafouilla :

- Je…Je ne pense pas que… qu'il s'intéresse à moi.

Je repris plus sérieusement :

- Mais enfin Emmy tu pensais à quoi ? On parle de Black là. Tu ne peux pas te permettre de flirter avec lui comme avec tous les autres garçons. Tu sais ce qu'il se passerait si jamais Rabastan, Evan, Avery ou un autre apprenait ça !

- Non ! Ils ne doivent pas savoir ! Lança-t-elle anxieuse.

- Qui ne doit pas savoir quoi ? Dit une voix dans notre dos.

On sursauta toutes les trois. Evan nous fixait curieusement.

- Que je me demandais si Rabastan viendrait avec moi au bal, répondis-je avec un sourire contrit.

Emmy poussa un soupir de soulagement. Evan rigola et dit :

-Je pense que tu n'as pas de soucis à te faire là-dessus, de toute façon il détruirait n'importe quel prétendant qui essaierait de lui prendre sa princesse.

- Euh oui je ne voyais pas les choses comme ça…

Evan rigola de plus belle et sortit de la salle commune.

- Merci, me glissa Emmy.

- Il n'y a pas de quoi.

- Je crois que c'est très clair maintenant ? Soupira Zoé.

- Quoi ?

- Rabastan ne va plus jamais te lâcher d'une semelle, je pense qu'il a des sentiments pour toi et on sait toutes très bien que personne ne se met en travers de son chemin au risque de se faire détruire.

A ces mots je vis dans ma tête deux prunelles argentées. Et mon cœur se serra.

- Ne parlons pas de ça si tu veux bien Zoé, dis-je. Mais plutôt du fait qu'Evan ne t'ai pas lâché du regard.

Zoé me regarda avec ses yeux pétillants et un grand sourire fendait son visage.