Relecture Brynamon.

J'ai eu enfin la motivation de me lancer dans l'écriture du Chasseur et la reine des glaces, encouragée par ma sœur. Malgré une mauvaise critique et beaucoup de discordances et surtout une ambiance moins sombre, je reste une aficionado. N'en déplaise.

Ce sera une mini-fic avec des chapitres courts pour me permettre de publier régulièrement. Je travaille sur d'autres trucs, vous verrez en temps et en heure.

Pour mes lecteurs habituels, merci de me suivre.

Pour les nouveaux, bienvenue.

Bonne lecture.


Partie 1


SARA

Un mois après la victoire.

En route vers le royaume de la reine Blanche-Neige, nous étions installés sommairement pour la nuit sous des tentes avec certains de nos anciens compagnons d'armes, les autres étaient repartis à la recherche de leur famille ou de celle des enfants fraichement arrivés. C'était une idée sans fondement pour moi car ma famille désormais se résumait à Éric et je supposai qu'il en était de même pour lui.

Allongée contre lui, je me repaissais de sa chaleur animale et rassurante. Il était mon ancrage à la vie, la seule raison qui me permettait d'accepter ce que j'avais vécu. Je ne croyais pas à ma chance de l'avoir retrouvé après tant d'années à souffrir de son absence. Tant d'années à le haïr, à le pleurer, à le maudire, à l'aimer. Dire qu'elle m'avait privée de lui ! Et tout ça au nom de quoi ? Je devais me calmer. Souvent je me réveillais la nuit, plongée encore dans la douleur de ce qu'elle nous avait fait subir. Je ne voulais pas la haïr, elle était morte dans la souffrance de la trahison, et son cœur avait été bafoué. Mais il était dur de pardonner.

Il dormait, il était tard ou plutôt très tôt ce matin. Nous avions marché pour nous éloigner du royaume des glaces qui doucement commençait à fondre. Nous voulions connaitre la douceur de l'été, et il m'avait certifié que nous le trouverions dans le royaume de sa majesté. Il était si plein de confiance que je n'avais qu'une hâte : me présenter à elle et lui proposer mes services.

-Tu verras, tu l'aimeras, c'est une reine sage et pleine d'humilité et d'empathie pour ses sujets. Elle te ressemble beaucoup.

-Parce que tu trouves que je suis pleine d'humilité ? Avais-je ris, enthousiaste.

-Tu sais très bien de quoi je veux parler, avait-il répliqué en me serrant contre son cœur.

Il avait une affection indéniable pour elle qu'il n'avait jamais eue pour Freya. Il la respectait, l'admirait et il en fallait pour susciter de telles réactions chez lui. Je ne pouvais qu'en faire autant.

Il dormait torse nu, sur le dos, paisiblement malgré le temps frais du matin. Je posai ma main sur son cœur, là où se trouvait le pendentif de ma mère. Juste en dessous il y avait la cicatrice de cette flèche que je lui avais décochée pour le protéger. Il était le signe de mon amour pour lui, le reflet de notre confiance retrouvée. Je l'écoutai respirer, mimant son rythme pour sombrer à mon tour dans le néant.

Ce matin-là, nous entamâmes notre dernière journée de marche. Démunis et sans le sou, nous comptions sur la générosité de la reine pour nous accueillir au sein de sa famille. J'aimais cet environnement chaleureux et coloré. Un bel endroit pour fonder une famille. Songeuse, je rêvassais tout haut, les yeux braqués sur lui, un peu plus en avant avec Tull. A mes côtés, Pippa se montrait plutôt morose. Elle ne parlait pas depuis notre départ et sa présence m'incommodait. Nous n'étions pas amies et je n'aimais pas son franc-parler en général et son intérêt marqué pour Eric même si je le comprenais. Je fis un effort pour rester à son rythme, plongeant à nouveau dans mes rêves ensoleillés.

Le soir-même nous étions aux portes du royaume. Fébrile, j'attrapai la main d'Éric pour me donner contenance. Alors que nous nous présentions aux portes du palais, les choses dégénérèrent.

-Attends, je vais y aller.

Éric passa au travers de la foule et parla à un des gardes qui parut le reconnaitre et hocha la tête. Il envoya un de ses acolytes remettre un message au couple royal et nous patientâmes bien sagement. Éric était revenu à mes côtés et nous entrâmes enfin sans encombre. Dans l'immense entrée que j'admirai avec étonnement, nous fîmes halte et le garde qui avait reconnu Éric vint vers lui.

-Ils terminent leur souper et ils vous recevront dans la salle du trône. Je vous invite à vous rafraichir en attendant.

-Et nos compagnons ?

-Nous nous occupons de les restaurer. La suite des ordres viendra à la fin de votre entretien.

Il s'éloigna et donna des instructions à des servantes. Je me tournai vers Éric :

-Pourquoi un entretien ?

-Je n'en sais rien.

Il parut soudain mal à l'aise. Je n'eus pas le temps de lui en demander plus qu'une des servantes nous accosta et nous demanda de la suivre.

-Pourquoi nous n'allons pas avec les autres ? La questionnai-je.

-Vous allez avec eux, seul le Chasseur vient avec moi.

Je fronçai les sourcils mais Éric était déjà en train d'intervenir pour moi.

-Ma femme vient avec moi.

-Votre femme ? Répéta-elle en me dévisageant.

-Oui, répliqua-t-il durement.

Elle parut hésiter puis elle nous tourna le dos et avança. Éric la suivit en marmonnant et j'en fis de même non sans jeter un œil vers les autres. Tull nous fit signe avant d'encadrer les rares enfants présents. Pippa, elle, nous jeta un œil mécontent. Cela m'agaça.

Un bain chaud nous attendait dans une salle d'eau spacieuse.

-Je vous en prépare un deuxième immédiatement, me précisa la servante.

-Quel est votre prénom ? Lui demandai-je.

-Mary.

-Bien Mary, un seul bain nous suffira, ne vous tracassez pas.

Il m'était difficile de voir la domesticité féminine alors que c'était somme toute banal et courant. Elle s'indigna.

-Nous sommes mariés, l'interrompis-je, je ne vois pas où est le mal.

-Et bien les hommes et les femmes prennent leur bain séparément ici.

-Même le roi et la reine ?

-Surtout le roi et la reine, hoqueta-t-elle, outrée.

Cela devait être d'un déprimant.

-Et bien nous, nous faisons comme ça.

Je refermai la porte en la repoussant à l'extérieur, sous l'œil hilare de mon homme.

-Quoi ?

-Rien, dit-il en se déshabillant.

Cela suffit à calmer mon agressivité. Il entra dans l'eau et patienta le temps que je le rejoigne. Il se moqua de mon état statique. Qu'est-ce que j'attendais ? Je pris plaisir à retirer ces vêtement sales et rougis de plaisir sous son œil appréciateur. Il me tendit le bras et je me hâtai de rentrer dans l'eau. Assise contre lui, je savourai la chaleur du bain savonneux, le contact de l'éponge qu'il frottait contre ma peau, le dos de mon crane sur son épaule, mon front contre son menton rugueux de barbe.

Je soupirai d'aise et fermai les yeux.

-Il n'est pas l'heure de dormir, mon ange.

-Je suis lasse.

Il rit, embrassant mon cou dégagé puis continua tranquillement, me faisait sombrer dans une torpeur de sérénité.

On toqua à la porte.

-Vous êtes attendus.

Je reconnus la voix de Mary. Elle était sèche.

-Nous n'avons pas fini, objecta Éric avec une nonchalance fictive car je le sentis se tendre subitement.

Il y eut un long silence. Je supposai que cette réponse lui avait déplu.

-Laissez-nous quelques minutes, tempérai-je.

-Bien. Je vous mets quelques habits à disposition sur le lit.

-Je vous remercie.

Je plongeai la tête sous l'eau pour enlever le plus gros et frottait mon visage pour enfin quitter le baquet. J'attrapai la serviette à proximité et me frictionnai avec vigueur.

-Dépêche-toi Éric !

Il ronchonna. Je l'observai étonnée. Il avait perdu son air taquin.

-Qu'est-ce qui te tracasse ?

-Rien.

Et il sortit du bain sans ne plus décrocher un mot. Je le laissai s'apprêter et regagnai la chambre pour y découvrir une robe des plus seyantes.

Une robe.

Nom de Dieu !

Tant pis.

Un quart d'heure après, nous étions escortés d'un garde jusqu'à la salle du trône. Éric glissa son bras autour de ma taille.

-Tu es mignonne comme un cœur, me chuchota-t-il à l'oreille.

Je lui filai un coup de coude, vexée. Il rit, me serrant encore plus contre lui. Le trajet me parut une éternité tant j'avais hâte de rencontrer sa Majesté la Reine.

Au moment d'entrer, le dit garde me barra le passage.

-Seul le Chasseur est attendu.

-Ça commence à bien faire ! Explosa Éric en repoussant la lance qui me barrait la route. Je vous interdis de mettre ma femme à l'écart : elle ira où j'irai ! C'est bien compris !

-Je dois aller en avertir le roi et la reine, se rembrunit le garde.

-Faites donc ! Grogna-t-il.

-Que se passe-t-il ? Demanda la voix la plus douce qu'il m'ait été donné d'entendre hormis celle de ma mère.

Éric fit volte-face et s'agenouilla, j'en fis de même, sans prendre le temps d'observer la femme qui se tenait devant nous car je ne voyais que le visage troublé de mon mari face à cette apparition.


La suite quand je pourrai.