Mise à jour - 30 juin 2017
Révision et correction des fautes d'orthographe.
Bonjour, chers lecteurs! Me revoilà avec une toute nouvelle fiction, la seule et l'unique qui a volé toute l'inspiration que j'utilisais pour L'Université de Magdalen. Je ne ferai pas la même erreur, je ne publierai pas un chapitre par jour, mais plutôt aux deux semaines.
Je promets également plusieurs chapitres avant qu'Hermione et Draco ne commencent à se questionner au sujet de l'évolution de leur relation.
Bonne lecture!
AimCy -xx-
:: Chapitre 1 ::
Huit longues années séparent cette nuit de guerre interminable et éreintante de la nuit où Voldemort fut ramené parmi les vivants par Peter Pettigrow. Huit années de sang, de douleur, d'êtres chers, de combattant et d'amis loyaux, se sacrifiant pour les besoins de la cause. Au fil de ses huit années, elle perdit Ron, son ami, son amour, son tiers, lors d'une attaque qui s'est avérée, encore à ce jour, la plus dévastatrice de toutes. Et pourtant, quelques secondes seulement séparaient Hermione Granger de l'événement qui allait faire de sa vie un enfer sur terre. Seulement quelques grains microscopiques de temps s'égrainant dans le néant, irrécupérable. C'est alors que devant elle s'effondra son pilier, son roc, son ami, la raison d'être qui elle était, son second tiers. En quelques secondes, le monde sorcier s'arrêta, en quelques secondes la vie d'Harry Potter venait de s'éteindre, lui, qui était censé être l'élu, gisant sur le sol, inerte, le visage couvert de sang et de crasse.
Dans ses mêmes secondes, l'angoisse déferla sur elle comme un tsunami, la clouant à genoux au sol, l'air refusant d'entrer ou de sortir de ses poumons. La terre tourna au ralenti et les gens cessèrent de bouger. Le temps semblait s'arrêter.
Ce foutu temps qui lui glissait entre les doigts et qu'elle pourrait facilement remonter… Elle voulait crier, hurler, pleurer, mourir. Toutes ses actions menées en vain. Le silence régnait autour d'eux, lourd et insupportable. Le dernier coup venait de leur être porté, il n'y avait plus rien à faire. Si au moins elle avait eu le temps de l'avertir, si au moins elle l'avait eu ce temps…
Toujours en état de violent choc nerveux, elle autorisa mentalement les gens à bouger et la terre de tourner. Elle se remit sur pieds, tremblante et hésitante, avalant difficilement sa salive, déchirant sa gorge sèche. Elle gravit en titubant l'escalier en ruine de Poudlard sous la célébration des mangemorts et des pleurs de la résistance. Elle s'éloignait d'Harry, de sa mort. Elle avança sans réfléchir, traversant les couloirs dévastés, revivant les secondes fatidiques qu'elle allait retourner, effacer à tout jamais. Ses jambes la menèrent au bureau pillé de Dumbledore, son corps s'activant enfin à chercher ce fameux outil qui lui avait tant servi lors de sa troisième année, essayant de localiser l'écrin de velours violet.
Des minutes s'écoulèrent avant qu'une cordelette dorée n'attire son attention sur le petit paquet coincé sous une grande bibliothèque à demi écroulée. Son cœur lui aurait sorti de la poitrine de bonheur si elle n'avait pas été aussi malheureuse, s'il n'avait pas été broyé par la douleur. Harry Potter ne devait pas mourir. C'était impensable, inimaginable, la fin de tout espoir, même pour elle, Hermione Granger, l'optimisme incarné. En empoignant la petite bourse, un bruit métallique résonna à ses oreilles, contorsionnant ses entrailles de terreur. Elle le délaça et vida son contenu dans le creux de sa main. L'un des anneaux d'or s'était détaché du mécanisme et quelques grains de poussière brillaient doucement entre ses doigts. Le sablier était fendu et avait perdu une grande partie de sa magie. Malgré tout, aussi désespérée puisse-t-elle être, la meilleure sorcière de sa génération répara, au meilleur de ses connaissances, l'artefact qui sauverait son meilleur ami.
Ravivée par une toute nouvelle confiance aveugle en son plan infaillible, la jeune femme retourna sur ses pas jusque dans la Grande Cour où tous et toutes se tenaient, fiers d'avoir combattu malgré la fin inévitable de la guerre. Pressée de voir les choses rentrer dans l'ordre, elle remonta le retourneur de temps au vu et au su de tous avant de se faire happer violemment par un homme vêtu de noir et aux cheveux blonds. Ils tombèrent durement au sol dans un halo de couleurs floues, la chaînette du retourneur de temps se cassant sous l'impact et le sablier fracassant au sol, sa poussière du temps emportée par le vent et la pluie.
Les couleurs devinrent plus nettes et s'identifièrent à des robes de sorciers volants dans tout les sens, se rapprochant dangereusement d'eux, poussant leur corps à la limite du supportable, le réflexe de l'autodéfense prenant toute la place. Baguettes brandies devant eux, ils se démêlèrent et se redressèrent afin de mieux faire face à l'ennemi qui tentait de… les aider?
Une bande d'adolescents en uniforme scolaire s'était approchée, puis avait déguerpi aussitôt sous la menace. Constatant avec horreur l'erreur temporelle, Hermione se précipita sur les morceaux éparpillés du retourneur de temps, s'éraflant les genoux et les mains. Son cœur battait à tout rompre, des points noirs dansant devant ses yeux, l'or scintillant se ternissant, le verre cristallin du sablier s'émiettant, entaillant sa peau sale de boue et de neige.
Elle reconnut sans en comprendre le moindre mot la voix cassante de Malfoy dans toute son arrogance. Hermione serra les poings, inspirant profondément, tentant de ne pas vomir devant tous ces gens. Et la voix de ce putain de Serpentard qui ne cessait de se faire entendre, lui qui avait rejoint l'ordre quelques semaines plus tôt. Elle n'y voyait aucune autre solution, il avait vendu la mèche à propos de leurs recherches et qu'ils devaient se trouver aux ruines de Poudlard le jour même où l'armée adverse les y attendait.
Harry était mort.
Le retourneur de temps s'était cassé.
Le son d'une femme brisée franchit ses lèvres dans un sanglot déchirant, des larmes brulantes coulant sur ses joues. Le froid de l'hiver ne l'atteignait plus, elle aurait voulu tuer cet être infâme qui l'avait envoyé trop loin dans le passé, mais elle était épuisée, fin prête à sommeiller jusqu'à la fin des temps.
Des mains la touchèrent, la manipulèrent avec précaution, la positionnant entre des bras à l'odeur de sang, de terre humide et de feu. Les sons de voix scandalisées lui parvinrent, mais ses yeux restèrent clos, elle n'avait plus la force.
Hermione Granger s'éveilla en fin d'après-midi, au moment même où le soleil dispersait ses derniers rayons de lumière orangés. Malheureusement pour elle, ce qu'elle avait vécu n'était en rien un cauchemar, seulement la triste vérité. Une putain de vérité qui lui poignarda leur cœur encore et encore. Malgré l'émotion qui l'assaillait, elle n'arriva plus à verser une seule larme pour la fin du monde qu'elle avait connu. Se hissant sur ses coudes, elle observa la pièce autour d'elle qui n'était pas l'infirmerie de Poudlard à laquelle elle s'attendait. Maintenant sur ses deux pieds, elle réalisa qu'on lui avait confisqué sa baguette et enfermée dans la petite pièce.
La folie accumulée de tout ce qu'elle vivait explosa soudainement et elle frappa la porte à coups de poing et coups de pied jusqu'à en réveiller les morts. Les minutes s'écoulèrent sans que sa rage ne s'apaise et sans que sa douleur ne s'envole. Une voix grave, estompée par la lourde porte de bois, s'éleva alors, lui demanda gentiment de bien vouloir retourner à son lit, qu'ils entreraient ensuite pour pouvoir discuter. Se sachant en sécurité malgré l'époque inconnue dans laquelle ils avaient atterri, Hermione rejoint sans broncher le matelas de plume. Le cliquetis métallique de la vieille serrure tinta et Malfoy entra suivi d'une femme et d'un homme âgés.
« Monsieur Granger, si vous voulez bien vous asseoir », prononça l'homme en lui indiquant une chaise de bois au vernis lustré d'un signe de la main. La jeune femme ne put rien faire d'autre de son corps et de sa tête tellement elle était choquée de constater que Draco Malfoy, que cette peste avait utilisé son nom de famille. « Madame Granger, veuillez accepter toutes nos excuses au sujet des précautions que nous avons dû prendre. Il est très inhabituel de recevoir d'étranges visiteurs apparaissant de nulle part dans l'enceinte de l'école ».
« Nous sommes en quelle année? », demanda-t-elle précipitamment. Elle avait l'impression d'avoir craché sa question au visage de ses interlocuteurs, mais elle devait savoir. Elle aperçut néanmoins le corps de Malfoy se tendre du coin de l'œil, signe qu'il appréhendait tout autant qu'elle la réponse.
« Voyons, ma chère enfant… » commença la femme, dont les cheveux étaient emprisonnés dans un dominical. Le manque de réaction des voyageurs la poussa donc à répondre à la question avec une légèreté feinte; « Mais… nous sommes en l'an 1034! »
La pièce tangua dangereusement devant les yeux d'Hermione. Ses lèvres s'engourdissaient et des sueurs froides l'assaillirent. Malfoy déglutit bruyamment avant de se passer les mains sur le visage. « Jeunes gens, pouvez-vous nous éclairer sur ce qu'il se passe en ce moment même dans notre château? », dit l'homme brusquement, sa voix grave ayant monté d'un ton.
La carrure de l'homme devant elle la frappa. Grand, cheveux flamboyants ondulés, sa barbe immense lui rappelant celle d'Hagrid… et la femme à ses côtés… le diadème reposant sur son dominical, sa robe couleur bleue nuit, « Vous êtes le-les f-Fondateurs? ». Les yeux de Malfoy s'exorbitèrent plus qu'ils ne devaient l'être déjà sous cette affirmation.
« Mais quelle mouche les a piqués! »
« Godric, calme-toi! Qui êtes-vous, d'où venez-vous?», demanda Rowena Serdaigle.
Hermione félicita mentalement Malfoy d'avoir emprunté son nom de famille et dit; « Nous n'avons aucune importance, nous devons seulement retourner à notre époque. Pouvez-vous nous dire à quel endroit ils nous seraient possibles de trouver un retourneur de temps? »
L'interrogation dans le regard de deux des bâtisseurs de l'école les effraya. S'ils ne connaissaient pas cette magie, ils étaient dans un foutu pétrin. « Mes pauvres enfants… »
« Pouvez-vous nous laisser seuls un moment? » L'incompréhension et l'empathie les poussèrent à se lever et à quitter la pièce calmement, sans leur laisser croire qu'ils étaient complètement fous. Malfoy se leva et marcha de long en large, arpentant la minuscule pièce ornée d'une fenêtre à carreaux.
Hermione manquait sérieusement d'air. Pourquoi n'était-elle pas tout simplement morte à la place d'Harry? Ou de Ron?! Elle voulait seulement mettre fin à l'horreur qu'apportait Voldemort sur son passage et maintenant elle se retrouvait à devoir vivre dans le passer avec ce con de première pour seule connaissance. « Comment as-tu pu voyager avec moi!? La chaîne n'était même pas autour de ton cou! »
« Mais j'en sais rien! J'ai dû mettre la main dessus quand je t'ai poussé! Tu m'énerves! »
« Non, mais quel imbécile! T'as tout fichu en l'air! J'allais sauver Harry! »
« NON! Tu n'allais sauver personne! Per-son-ne! T'allais crever et je t'ai sauvé, rentre-toi bien ça dans la tête Granger. » Dévastée, elle resta plantée là auprès de son lit, le regard dans le vide. « On va passer la nuit ici et demain on trouvera une solution. Bonne nuit Granger. »
Malfoy se retourna brusquement et frappa trois petits coups à la porte avant qu'elle ne s'ouvre et qu'il s'éclipse. Madame Serdaigle entra alors et invita la jeune femme à la suivre. Hermione inspira profondément et se laissa guider par la femme. Étonnement, la configuration du château avait évolué avec le temps et Hermione ne s'y reconnaissait guère. Elle remercia le ciel de pouvoir parcourir ces corridors en silence, reconnaissant la sagesse légendaire qui qualifiait tant ces étudiants. La dame en bleu s'arrêta devant une porte joliment décorée de fioritures dorées.
« Voici la salle de bain du corps professoral. Quand quelqu'un y est, la porte ne s'ouvre plus de l'extérieur tant que la pièce n'est pas libre. »
Hermione baissa le regard et réalisa l'ampleur des dégâts de la guerre. « Merci. » souffla-t-elle.
« Prenez votre temps ma chère enfant, rien ne presse. Une robe a été mise à votre disposition. Vous n'aurez qu'à demander Vera lorsque vous l'enfilerez pour qu'elle lace votre corsage. » Un dernier sourire détendit le visage de la femme avant qu'elle ne retourne sur ses pas, la laissant seule dans un château qu'elle ne reconnaissait pas.
