En route pour une nouvelle histoire. Six chapitres pour vous distraire.
Moitié action, moitié réflexion : )
J'espère qu'elle vous plaira !
Merci à Nourann (avec une pensée consolatrice pour soutenir ton moral) et Jade à 181184 pour leur fidélité à mes histoires.
Merci à Paige0703, auteure géniale, pour son soutien inconditionnel
Bonne lecture !
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Devant lui la mer s'étendait jusqu'à l'horizon. La plage autour de lui était presque déserte. En ce début septembre, en pleine semaine, les plagistes se faisaient rares. Seul subsistait quelques promeneurs, deux ou trois baigneurs courageux et quelques adeptes du bronzage, encore possible sous ce soleil brulant et ces 25°.
Lorsque Finch l'avait appelé très tôt ce matin là pour lui annoncer qu'il resterait chez lui, sauf si un numéro lui parvenait, il avait décidé de s'offrir un jour de vacances. Il était passé chercher Bear et avait pris la direction de la plage.
Il l'arpenta longuement, le chien courant joyeusement à ses côtés. Heureux de sentir le sable sous ses pieds, la caresse du soleil sur sa peau ou la fraicheur de l'océan. Une légère brise jouait dans ses cheveux. Il y avait longtemps qu'il ne s'était pas sentit aussi détendu.
Ses pensées dérivèrent vers une autre plage, au Mexique, quelques années plus tôt, presque une éternité lui semblait-il. Jessica était près de lui. Ils avaient partagés quelques jours merveilleux ensemble. Comme cela lui semblait loin à présent.
Aujourd'hui un autre hantait ses pensées et occupait son cœur.
Pourtant il était seul.
La mort avait rendu Jessica inaccessible à jamais. Celui qu'il aimait à présent était bien vivant, mais il lui semblait pourtant tout aussi inaccessible.
Il se retourna et observa les traces de ses pas sur le sable humide. Il mesura combien il aurait aimé que d'autre traces de pas se dessinent près des siennes….
OoooooooooO
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-« Bonjour Finch » lança Reese en déposant leurs gobelets du matin et une boite de donuts.
Bear le suivait et vint réclamer quelques caresses à son second maître. Finch sourit en le voyant arborer un bandana coloré.
-« Bonjour M Reese » répondit Finch en saluant le chien. « Vous me ramenez Bear ? » demanda t-il en levant les yeux sur lui.
-« En effet. Nous nous sommes offert une journée de vacances »
-« Je le constate. Vous êtes …bronzé » répondit l'informaticien en détournant son regard pour que son agent n'y lise pas l'admiration qu'il ressentait pour lui.
-« Et remis en forme par l'air marin. Vous devriez essayer Finch » affirma l'ex agent.
-« J'y penserai M Reese » répondit platement l'informaticien.
-« Vraiment ? » répliqua Reese saisissant l'occasion. « Je prends note. Nous vous inviterons la prochaine fois »
-« Nous ? » demanda Finch surprit.
-« Bear et moi. Je ne suis pas sur que vous accepterez mon invitation alors je compte sur lui. Il aura peut être une chance de vous convaincre car je sais que vous avez un faible pour lui »
« Pas que pour lui » songea Finch en retenant un soupir.
-« Je vois. Vous comptez profiter de mes faiblesses M Reese ? »
-« C'est une éventualité. J'étudierai la meilleure stratégie le moment venu »
-« Eh bien me voici prévenu » répondit l'informaticien d'un ton moqueur.
-« Et vous ? Votre journée ? » Demanda l'ex agent après une hésitation.
-« Très bien, je vous remercie »
John aurait aimé en savoir plus, au moins connaître la raison de son absence, mais il devina que Finch ne lui dirait rien. Il se résigna pour le moment puis demanda :
-« Pas de numéro ? »
-« Non, pas encore M Reese »
-« Hier non plus, votre machine est en pause Harold ? » le taquina John.
-« Peut être les criminels ont-ils aussi besoin de vacances ? » répondit Finch sur le même ton.
-« Au moins nous aurons le temps de profiter du petit déjeuner » constata Reese en s'asseyant près de son partenaire.
Un peu trop près jugea celui-ci qui décala légèrement sa chaise. John le remarqua et retint un soupir déçu, faisant comme s'il n'avait rien vu.
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Leur nouveau numéro tomba comme Reese avalait la dernière bouchée de son repas.
-« Excellent timing » commenta t-il amusé.
Finch retint un sourire. Comment pouvait –il être ainsi toujours de bonne humeur face à leurs missions, alors que celles-ci le mettaient systématiquement en danger ?
-« Ne bougez pas Finch, je continu les livraisons ce matin » annonça Reese en s'éloignant vers les rayonnages pour récupérer les livres. Il revint après deux minutes et les posa près du clavier.
-« Merci » dit Finch en commençant les recherches. Il leva les yeux en voyant que son partenaire restait immobile près de lui.
-« Autre chose ? » demanda t-il perplexe.
-« J'attends la prochaine livraison » répondit John sérieux.
-« Qui serait ? »
-« La photo a afficher au tableau »
-« Décidément vous êtes d'humeur taquine aujourd'hui M Reese »
-« C'est ma journée de vacances qui m'a remonté le moral »
-« Eh bien j'espère que nos missions vous en manégeront d'autre dans ce cas »
-« J'espère aussi. Et elles seront peut être plus agréable encore si vous acceptez notre invitation »
Finch préféra ne pas répondre. Troublé par l'insistance de son associé sur ce sujet. Il annonça :
-« Oliver Danilov, 35 ans, célibataire, sans enfants, sans emploi actuellement mais pas sans activité je présume » constata l'informaticien avec une grimace. « M Danilov dispose d'un casier judiciaire particulièrement fourni dirait-on »
-« Quelle spécialité ? »
-« Essentiellement le vol, quelques braquages »
-« Cette fois notre client a autant de chance d'être la menace que la victime » jugea Reese.
-« Je me demande pourquoi la machine nous prévient pour un tel cas » grogna Finch, nerveux, « Il est exposé évidemment mais avec son choix de vie »
-« Ce serait une raison pour ne pas le protéger Finch ? » demanda Reese, étonné de la réflexion de son associé.
-« Non bien sur » concéda ce dernier.
-« Oh je vois » émit l'ex agent « C'est le contexte qui vous déplaît. Vous n'êtes pas déjà inquiet pour moi Finch ? La mission débute à peine ! »
L'informaticien se raidit se sentant pris en défaut.
-« Avec un pareil milieu il est bien normal que j'appréhende votre intervention M Reese» plaida t-il.
Reese retint un sourire parce qu'il aimait être le centre d'intérêt de son partenaire.
-« Vous êtes vraiment trop stressé. Je vous l'ai déjà dit. Vous connaissiez les risques lorsque vous avez décidé d'assurer ces missions tout comme moi je les connaissais quand j'ai accepté de travailler avec vous »
-« Etre conscient du danger ne le rend pas plus facile à accepter M Reese et je regrette parfois de vous obliger à vous exposez ainsi » répliqua Finch.
-« C'est mon choix Harold et vous n'avez rien à vous reprochez » « et je ne changerais pour rien au monde pour rester près de vous » songea t-il.
-« Je sais » soupira Finch. Mais il savait qu'aucun argument ne le ferait changer d'attitude. Plus maintenant qu'il avait pour Reese des sentiments chaque jour un peu plus fort.
Il se posa à nouveau la même question, cent fois formulée précédemment « Pourquoi a t-il fallut que je tombe amoureux de lui ? » Rien qu'à New York il y avait huit millions d'habitants mais c'était lui qu'il avait choisit. Il aurait pu vivre tant d'histoire bien plus simple. Mais il avait choisit la plus compliquée. Et pour faire bonne mesure il avait choisit le seul être dont il ne devait rien attendre, du moins dans ce domaine. « Ratage complet » songea t-il.
Une main sur son épaule le fit sursauter.
-« Finch ? Vous avez à nouveau utilisé une faille spatio temporelle pour voyager un peu ? »
-« Heu non M Reese. J'étais juste distrait »
-« Distrait en pleine enquête ? Ce numéro vous perturbe vraiment Harold, ou alors il y a quelque chose que vous ne me dites pas ? »
« Il y a beaucoup de choses que je ne vous dit pas » songea Finch.
-« Non rien » répondit-il platement. « J'ai envoyé son adresse sur votre portable »
-« Tout ce passera bien vous verrez »
-« Si vous le dites »
-« Bon alors au travail » annonça John, tout de même un peu troublé par l'attitude de son partenaire.
-« Soyez prudent » Finch le regarda partir en soupirant puis se remit au travail.
OoooooooooO
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Reese commença la filature.
Danilov était chez lui, il n'en sortit qu'à midi pour se rendre dans une brasserie au coin de la rue. L'ex agent en profita pour s'introduire chez lui et poser discrètement une caméra. Puis il gagna la brasserie pour reprendre la surveillance, passant près de leur numéro pour appairer son portable.
Il s'installa dans un coin à l'écart et appela son associé
-« Vous devriez recevoir les données de son portable Finch. En revanche il n'a pas d'ordinateur »
-« Pas très moderne » marmonna Finch, faisant sourire son associé.
Un homme entra dans la brasserie et se dirigea vers Danilov.
-« Il vient d'être rejoint par un autre type. Il porte une sorte d'uniforme sous son manteau » constata Reese .
-« Je l'ai en visuel ».
-« Qu'avez-vous encore piraté ? » se moqua Reese.
-« Il y a une caméra de sécurité dans la brasserie »
John tourna son regard vers l'objectif par reflexe.
« Eh oui je vous surveille John » songea Finch amusé. « Et pas seulement pour veiller sur vous » s'avoua t-il.
L'ex agent enclencha son téléphone pour écouter la conversation. Elle commença de façon banale. Puis lorsque la serveuse eut apporté les commandes, la discussion devint plus sérieuse.
-«Ce sera facile ce soir » affirma l'inconnu « je serais seul avec Jack. Il est à six mois de la retraite, il ne fera pas de vague. Je laisserai la porte ouverte côté est, vous pourrez entrer par là et vous dissimuler derrière des caisses. A minuit Jack fera sa ronde, il passera tout près, vous le neutraliserez facilement. Pour ce qui est du coffre… »
-« On a le gars qu'il nous faut pour ça »
-« Vous avez entendu Finch ? L'opération est prévue ce soir »
-« J'ai entendu M Reese »
-« Reste à déterminer le lieu »
-« Ce n'est pas un problème. L'interlocuteur de M Danilov est Henri Silver. Il est veilleur de nuit pour la société Comtrom Industrie. Une entreprise qui exporte des composants électroniques. Ils ont des entrepôts sur les docks dont un comporte les bureaux du patron »
-« Le futur lieu du braquage » supposa Reese « Comment avez-vous trouvé tout cela ? »
-« Vous avez attiré mon attention sur l'uniforme de M Silver. Il comporte le logo de la société et les dossiers informatisés de l'entreprise comporte les fiches d'identité de leurs employés avec une photo »
-« Je vois. Et vous avez identifié le logo et piraté les serveurs en cinq minutes bien sur. Vous savez que vous êtes vraiment génial Harold ? » Affirma Reese admiratif.
-« Je ne fais que mon travail » marmonna l'informaticien troublé par la spontanéité du compliment. Trouble qui n'échappa pas à l'ex agent et fit naître un sourire satisfait sur son visage.
-« En tous cas, l'affaire ne traine pas. C'est presque trop facile »
« Trop facile ! » se répéta Finch désabusé par la désinvolture de son agent.
-« Je préviens l'inspecteur Fusco pour qu'il prenne ses dispositions »
-« Ok. Nous pourrons prendre position avant l'opération et les arrêter en flagrant délit »
-« Hum. L'inspecteur pourra intervenir avec des renforts. Votre présence ne sera peut-être pas utile ? » Suggéra l'informaticien que la perspective de l'intervention rendait nerveux.
-« Vous voulez que j'abandonne notre numéro Finch ? »
-« Non bien sûr, mais puisque nous savons de quoi il retourne »
-« Je n'aurais qu'à seconder Lionel au lieu de diriger les opérations »
Finch retint un soupir.
-« En attendant je continue la surveillance. Précisez bien à Lionel qu'ils ont une taupe dans la place »
-« Bien sûr M Reese »
Finch raccrocha et composa le numéro de l'inspecteur Fusco « Pour une fois que l'affaire se règle presque d'elle-même, il pourrait éviter d'intervenir » songeait-il agacé.
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La journée se déroula sans éléments nouveaux.
A 22H30, Danilov prit la route pour rejoindre ses complices. Il se gara devant une vieille maison isolée, deux hommes attendaient sur le perron. Reese les observa tandis qu'ils entraient dans la maison, puis il décida d'aller rejoindre Fusco.
L'inspecteur était déjà en position dans l'entrepôt avec deux agents, installé à l'étage pour surplomber le bureau où se trouvait le coffre. John choisit de s'installer dans un coin à proximité du bureau.
A minuit, les trois braqueurs se faufilèrent dans l'entrepôt. Reese les vit entrer par l'une des ouvertures du rez de chaussée. Le second veilleur de nuit fut maîtrisé sans difficulté, ce qui mit les trois hommes en confiance.
Ils s'avancèrent vers le bureau et furent accueilli par leur complice.
-« C'est trop facile » commenta Danilov.
L'ex agent sourit en entendant la même réflexion qu'il avait émis quelques heures plus tôt.
L'un des types s'approcha du coffre et commença les manipulations pour le forcer. L'ouverture de la porte devait servir de signal à l'intervention.
Cela demanda cinq minutes. A l'exclamation satisfaite des braqueurs répondit alors l'injonction de l'inspecteur Fusco.
Les quatre hommes se tournèrent vers les arrivants, stupéfaits. Aucun d'entre eux n'eut le temps de réagir et ils se laissèrent appréhender par les agents.
Reese avança vers le petit groupe.
-« Une affaire rondement menée » commenta Fusco.
-« En effet » constata Reese. Un détail l'intriguait pourtant.
-« Attends, il y a un détail qui ne colle pas »
-« Quoi ? »
-« Dans les deux hommes qui attendaient devant la maison, il y en avait un de type hispanique. Je n'en vois aucun ici. Ce n'est pas logique»
-« Un autre les aurait rejoint ? » demanda Fusco.
-« Peut-être quand je les ai quitté ? Ou il était dans la maison ?»
-« Je vais envoyer un gars…. »
Fusco n'eut pas le temps de finir sa phrase, un coup de feu retentit et l'un des agents poussa un cri de douleur avant de tomber au sol.
Reese, Fusco et le second agent se mirent aussitôt à l'abri derrière des caisses, tandis que les quatre bandits se dirigeaient vers la position de leur complice, qui à l'origine devait servir de chauffeur mais que les coups de feu avaient attiré.
Reese se retourna vivement et eut le temps de tirer sur Danilov qui s'écroula, une balle dans le genou.
-« T'avait raison, ils étaient cinq » chuchota Fusco.
-« Il faut écarter l'agent, il fait une cible facile » estima Reese.
-« Je te couvre »
John s'avança prudemment, se dissimulant derrière les rangées de colis. Quelques coups de feu furent échangés. Il réussit à approcher suffisamment de l'agent pour commencer à le tirer hors de portée de tir, une balle fusa près de sa tête. « Peut-être pas si facile » songea-t-il.
Il achevait de mettre en sécurité l'agent de police lorsqu'une balle lui effleura l'épaule. Il serra les dents sous la douleur mais ne bougea pas. Un cri retentit, Fusco avait atteint l'un des braqueurs.
-« Un de moins » commenta t-il.
Le second agent se dressa pour tirer, il fut atteint à l'épaule mais son tir blessa le pseudo veilleur de nuit qui tomba en arrière, assommé. Reese guettait l'un des hommes positionné sur sa gauche et qui, concentré sur les agents, avait oublié sa présence. Il tira au moment où l'autre se dressait pour tenter un tir vers Fusco.
-« Plus qu'un » commenta Lionel.
A ce moment un dernier coup de feu retentit, suivi immédiatement d'un cri. Fusco jeta un coup d'œil prudent et aperçu Jack à l'entrée du bureau arme en mains, qui venait de neutraliser le dernier braqueur.
L'inspecteur l'interpella pour faire cesser les tirs. Le veilleur de nuit parut soulagé au mot « police »
Fusco avança vers Reese.
-« Comment est-il ? »
-« Ça devrait aller s'il est soigné rapidement »
-« Et toi ? » ajouta t-il avisant le sang qui maculait la chemise de l'ex agent.
-« Presque rien »
-« Bon direction l'hôpital tout de même »
-« Un pansement suffira » jugea John « et Finch est un excellent infirmier »
-« Si tu le dis » se moqua l'inspecteur.
-« Tu devra me croire sur parole » répondit l'ex agent sur le même ton « je ne le prête à personne »
Reese jeta un regard circulaire sur la scène. Tout les braqueurs étaient neutralisés, plus ou moins blessés mais hors d'état de nuire.
-« Je te laisse tu as des rapports à trafiquer »
-« C'est ça, ouais »répondit Fusco, puis il ajouta redevenu sérieux « Merci. Pour lui surtout »Reese eut un geste désinvolte puis s'éclipsa discrètement.
-« Finch, je rentre à la bibliothèque, vous y êtes toujours ? »
-« Oui. Tout va bien M Reese ? »
-« Oui, enfin presque » hésita-t-il.
-« Presque ? »
-« J'aurais peut-être besoin de vos services en fait, mais juste pour une égratignure »
-« M Reese ! » protesta l'informaticien inquiet.
-« On se calme Finch, ce n'est rien du tout »
-« C'est cela que vous appeliez «trop facile» John ? »
-« Nous nous sommes fait surprendre par un cinquième personnage que nous n'avions pas vu venir »
Il entendit son partenaire soupirer et se sentit mal à l'aise. Il lui avait promis que tout se passerait bien.
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Quelques minutes plus tard, il entra dans leur repère un peu embarrassé. Finch l'attendait avec sa trousse de secours.
Il écarquilla les yeux en voyant le sang sur la chemise de son agent.
-«Juste une égratignure ? » s'étrangla t-il.
-« C'est plus impressionnant que cela en a l'air et puis la majorité de ce sang n'est pas le mien, j'ai aidé l'un des agents de police qui a été touché bien plus gravement que moi » énonça Reese en ôtant sa veste et sa chemise.
Finch pinça les lèvres.
« Il est mécontent » songea l'ex agent.
-« Harold je suis désolé. Ça fait partie des risques » hasarda t-il.
-« Je vous avais dit de ne pas y aller M Reese. L'inspecteur Fusco avait tous les éléments, vous auriez pu le laisser se débrouiller seul pour une fois » répondit sèchement l'informaticien.
Reese l'observa étonné par la violence de sa réaction. Elle lui semblait un peu disproportionnée. Il se perdit dans ses réflexions avant de sursauter en sentant la gaze enduite de désinfectant que Finch passait sur sa blessure. Il frémit alors que l'informaticien nettoyait la plaie avec attention. Mais ce n'était pas tant la brulure provoquée par le produit qui le troublait, mais bien plus la délicatesse des gestes de Finch et sa proximité.
La sensation de sa main sur sa peau le faisait frissonner, éveillait en lui un besoin, une envie de le prendre dans ses bras. Il fixa son partenaire, levant la main sans même sans rendre compte. Il allait la poser contre la joue de Finch lorsque celui-ci recula.
-« Voilà M Reese, c'est désinfecté » commenta t-il en levant les yeux vers lui.
Surpris par l'intensité de son regard, il interrogea :
-« Quelque chose ne va pas ? »
-« Non,… tout est bien » balbutia l'ex agent en se raclant la gorge. Il avait failli se trahir.
John posa la main sur l'épaule de son associé pour se donner une contenance.
Finch s'en rendit compte et se demanda ce qu'il avait eu envie de faire à l'origine.
-« Votre désinfectant est …puissant » se justifia Reese.
-« C'est le même que d'habitude pourtant. Seriez-vous devenu sensible ? » .
-« Non. Fatigué peut être » tenta l'ex agent.
-« Alors que vous rentrez d'une journée de vacances ? » se moqua Finch.
Il ajusta une compresse sur la plaie et se pencha vers lui pour poser un bandage.
John, au supplice, sentait son souffle sur sa joue. Il ferma les yeux pour se concentrer.
Finch le remarqua et en profita pour admirer discrètement le visage de son partenaire. Encore une fois…Il réalisa que l'envie le tenaillait de laisser courir ses mains sur son torse et il dut faire appel à tout son self control pour résister à la tentation.
-« Voilà » dit-il enfin « vous êtes paré pour la nuit. Enfin ce qu'il en reste. Voulez vous quelque chose contre la douleur ? »
-« Non merci ça ira » soupira John « J'ai ce qu'il faut au loft »
-« Je vais vous chercher une chemise propre » ajouta Finch en refermant sa trousse.
John le regarda s'éloigner. Il avait frôlé la catastrophe. « La prochaine fois évite les balles ou choisit un autre infirmier » se sermonna t-il.
L'informaticien revint avec une chemise neuve.
-« Cela vous fera une cicatrice de plus M Reese »
-« Je ne les compte plus Harold » constata l'ex agent avec un haussement d'épaule indiffèrent, tout en enfilant le vêtement. Il l'observa un instant « En revanche je pourrais vous laisser les compter » songea t-il. Il réalisa que décidément ses pensées prenaient une drôle de tournure cette nuit et préféra quitter la bibliothèque au plus vite.
-« Merci Finch. A demain. Enfin à tout à l'heure »
Finch le regarda partir étonné de sa précipitation « il n'a même pas repris sa chemise » songea t-il en ramassant le tissu tombé à terre. « Quoiqu'elle n'est guère récupérable » constata t-il « mais tant que lui va bien »
