Bonjour ou bonsoir à toutes et à tous,
Si vous êtes ici c'est que le résumé vous a rappelé une histoire que nous connaissons toutes et tous. Oui, je prends le parie de reprendre l'incroyable histoire d'Hunger Games pour en faire comme à mon habitude une version Sterek. Vous avez le droit d'être sceptique et vous avez tout à fait raison de l'être. Ce type de travail et d'exercice me plais particulièrement. Je tiens aussi à dire que pour cette histoire la mise en place du Sterek sera lent ( Slowburn ! ) donc patience. Bon j'espère quand même que cette idée vous plaira.
Je tiens à remercier Sweetheart1507 ma super bêta-correctrice ! Merci pour ton aide et ton soutien ! Gros câlin de lapin !
Je vous souhaite une agréable lecture !
Disclamer : les personnages de Teen Wolf appartiennent à Jeff Davis et l'histoire d'Hunger Games appartient à Suzanne Collins.
Playlist : Lorde - Everybody Wants To Rule The World.
Chapitre 1 : L'échange
Le monde dans lequel nous vivions a bien changé. Il y a certains évènements qui étaient voués à se répéter indéfiniment, pour la simple et unique raison que l'homme a une facilité déconcertante à oublier les erreurs du passé. Pourtant, tous les actes ont des conséquences. Vous avez profité comme vous le pouviez de ce repos bien mérité. Vous avez connu les excès, l'énergie nucléaire, l'argent ou l'or, les fêtes, la nourriture à perte, le pétrole, la consommation, les industries, la technologie, ou le premier homme sur la Lune. L'évolution a connu son apogée par toute cette connaissance. Affamé par le désir d'en avoir toujours plus, l'individualité a primé sur la collectivité. Jour après jour, le temps nous a montré à quel point nous avons tout dégradé avec nos mains souillées. Les ressources naturelles se sont vite épuisées ainsi que la valeur de l'argent qui s'était finalement envolé. Les crises économiques ont fait sombrer les peuples. Les inégalités s'accroitraient un peu plus à chaque seconde. La médecine touchait du doigt l'espoir de trouver la recette de l'immortalité. La population mondiale n'avait de cesse d'augmenter, cependant il n'y a plus de quoi se nourrir convenablement. La faim apportait son lot de tensions entre les pays. L'espoir d'un jour meilleur commençait à s'essouffler, alors les croyances ont repris leur place au sein des populations. Mais les divergences d'opinions entre les religions n'ont fait qu'envenimer les choses. Comme de l'huile sur le feu, nous avons fini par nous bruler. Vous avez vécu dans une ère de paix, mais il s'avère que cette paix tant désirée n'était autre qu'une période de trêve entre deux guerres.
Près d'un siècle s'était écoulé depuis la Seconde Guerre Mondiale, mais nous n'avons pas retenu la leçon.
Qui ? Qui aurait pu prévoir qu'un matin comme les autres, des Hommes décideraient de déclarer la fin de notre monde ? D'un battement de cils, réduire en cendres nos valeurs et nos différends par la force des armes. Certains voudraient vous dire que cela était prévisible. Seulement, pour être franc, personne n'avait envisagé une seule seconde d'être plongé du jour au lendemain dans un tel chaos. Les hauts dirigeants parlaient de l'unique solution pour instaurer une véritable paix durable. Mais qui voudrait vivre dans un monde où la paix viendrait de la crainte d'être tué ? Il serait compréhensible que vous refusiez de vivre dans la peur, de vous battre contre ce nouveau système. Mais restons réalistes, nous sommes humains et ce que nous recherchons avant tout c'est de vivre le plus longtemps possible ici-bas.
C'est de cette façon qu'après le Troisième Guerre Mondiale, une nouvelle ère a vu le jour avec les survivants. Un nouveau régime politique était né des cendres et du sang engendrés par cette guerre atomique. Notre civilisation s'est reconstruite sur les débris et les cadavres des victimes. Le monde que vous aviez connu a changé et nous aussi. Nous avons perdu beaucoup pour retrouver cette paix au prix d'innombrables vies. Désormais, tout est de savoir pour combien de temps cette trêve durera avant la prochaine déclaration de guerre ?
Année 2190, 1er jour :
Le regard fixé au plafond, Stiles restait pensif. De légères cernes bordaient ses yeux fatigués par le manque de sommeil. Il avait encore fait un mauvais rêve. Normal, c'est le jour de la Moisson. Il se redressa doucement sur un coude. La lumière du soleil était assez suffisante dans la chambre pour qu'il puisse voir. Le jeune homme plaça ses jambes hors du lit et se glissa ensuite dans ses bottes de chasse. Le cuir souple encore frais soutenait parfaitement la forme de ses pieds. Rapidement, il enfila un pantalon et une chemise. Sur la table de la cuisine, son père lui avait laissé de quoi manger. Il rangea le tout dans son sac puis fila dehors.
Il était encore tôt ce matin-là, Stiles vivait dans le district Douze plus précisément à Beacon Hills, surnommé la Fourmilière car il y grouillait une majorité de mineurs dans le coin. Dans les rues de terres et de boues, on pouvait croiser des hommes et des femmes aux épaules courbées, le dos vouté, et le charbon sous les ongles ou entre les plis de leur visage. Cependant, aujourd'hui, les rues crasseuses de poussières étaient désertes, les maisons grisâtres avaient les volets clos. La Moisson ne commencerait pas avant deux heures, alors autant dormir encore un peu pour ceux qui le pouvaient toujours.
Stiles arriva à la limite de la Fourmilière, il regardait le grillage surmonté de barbelés le séparant de la forêt. Oui, les districts étaient tous encerclé , il était électrifié sept jours sur sept pour éloigner les prédateurs, ou les meutes de loups, ou autres animaux sauvages aux alentours, autrefois. Mais ici c'était un luxe qu'ils ne pouvaient pas se permettre. Malgré tout, Stiles prit le temps de vérifier de l'absence d'un bourdonnement indicateur. Pour le moment rien à signaler, alors cacher par un buisson Stiles se coucha à même le sol et rampa jusqu'au bois. Une fois sous les arbres, il récupéra son arc et son carquois de leur cachette. Dans la forêt, les animaux étaient abondants et menaçants, mais ils étaient aussi une incroyable source d'alimentation. Chaque fois qu'il refermait les yeux, il revoyait sa mère lui apprendre tout son savoir avant d'être pulvérisée par un coup de grisou. Il n'y avait plus rien à enterrer. Il avait tout juste dix ans à l'époque. Sept après ce drame, il se réveillait encore en lui criant de s'enfuir.
Stiles se fichait bien de savoir que d'aller dans les bois était strictement interdit et le braconnage puni sévèrement et encore davantage pour ceux qui possèdent des armes. Mais la plupart des gens n'ont pas le cran de s'aventurer à l'extérieur rien qu'avec un petit couteau. En général, les Pacificateurs fermaient les yeux sur les expéditions de chasse, tout simplement parce qu'ils raffolaient comme tout le monde de la viande fraiche. Pour dire vrai, ils étaient même les principaux consommateurs. « Au district Douze, on meurt de faim en sécurité. » pensa le jeune homme. Il jeta un rapide coup d'œil autour de lui au milieu de nulle part en s'inquiétant toujours que quelqu'un le repère.
Plus jeune, Stiles avait tendance à trop parler, terrorisant son père par ses propos sur le district et les dirigeants vivant à Platinum, la lointaine capitale de ce pays, Aurora. L'hyperactif avait bien compris que cela leur attirerait des ennuis. Il avait donc appris à tenir sa langue, il ne laissait plus rien paraître à part un haut niveau de sarcasme. Il évitait tous les sujets épineux que ce soit dehors ou chez lui. Comme la Moisson, la famine, le marché noir ou les Hunger Games.
Dans ces bois, il attendait l'unique personne avec qui il pouvait être lui-même. Scott. En découvrant son meilleur ami, le jeune sourit tout naturellement. Scott répétait souvent qu'il ne souriait que lorsqu'ils étaient en forêt. Il n'avait pas tort.
- Salut Stiles, l'appela son meilleur ami.
Stiles n'était pas son vrai prénom, seulement à leur première rencontre il avait bloqué sur ce nom imprononçable. Alors ce surnom était resté.
La chasse de la matinée avait été bonne. Ils avaient récolté de quoi bien se nourrir à leur plus grand bonheur. Assis sur une colline, Stiles sentit l'air frais caresser son visage. Ici tout semblait si calme et reposant. L'hyperactif sortit son repas de son sac et le visage de Scott s'illumina quand il le découvrit.
- Hé merci, Stiles ! On va se régaler, lança Scott aux anges. J'allais oublier ! Joyeux Hunger Games ! Et puisse le sort…
- Vous être favorable, répliqua l'hyperactif sur le ton de la plaisanterie avec l'accent du Platinium.
Ils préféraient en rire plutôt qu'avoir peur, et puis l'accent du Platinium était si comique. Tournant la tête sur le côté, il regardait Scott en train de préparer son repas. De là-haut, ils étaient devenus invisibles. C'était une journée magnifique avec un grand ciel bleu et la nourriture était délicieuse. Tout était parfait, pourtant dans quelques heures ils seront debout sur la Grande Place à guetter l'annonce des noms.
- Tu sais, on pourrait y arriver, l'interpela Scott d'une voix douce.
- De quoi tu parles ?
- Quitter le district. Nous enfuir et vivre dans les bois. Ensemble on pourrait réussir.
Les lèvres de Stiles restèrent closes, il ne savait pas quoi lui répondre. L'idée était si absurde.
- S'il n'y avait pas notre famille. Comment se débrouilleraient-elles sans nous ? Qui pourrait bien les nourrir ? Même si on chasse tous les jours, il y a bien des soirs où on se couche le ventre vide, souffla Scott. J'aimerais tellement vivre ailleurs.
- Sauf que tu vis ici.
- Laisse tomber, murmura son meilleur ami.
Cette conversation n'avait aucun sens. S'enfuir ? Comment pouvait-il abandonner son père, la seule personne qu'il était certain d'aimer ? Il ne pouvait pas partir, alors pourquoi en parler ? Ils restèrent silencieux un long moment.
- On devrait rentrer, annonça Scott en se relevant.
- Tu as raison.
Ce soir, après la Moisson tout le monde fera la fête. Tous ceux dont leurs enfants ont été épargnés du moins. Mais deux familles fermeront leurs volets, verrouilleront leurs portes et chercheront un moyen d'affronter la douloureuse perte et le chagrin. C'était leur réalité.
Sur le chemin du retour, Stiles dégaina une flèche, droit vers une potentielle cible. Le bras et la corde tendu, l'œil vif et l'arc en position, Stiles observa l'animal paisible au loin. Il retint son souffle quelques secondes en regardant cette fourrure orange. La bête sentit sa présence et releva les yeux, leurs regards se croisèrent. Stiles était face à un renard le défiant de tirer sans bouger. Un renard malin et rusé. L'hyperactif hésita, pour une raison inexplicable, il ne put se résoudre à tuer l'animal qu'il laissa s'enfuir. Il n'était plus d'humeur à chasser.
Le système de la Moisson était injuste car il pénalise les pauvres. Les jeunes devenaient éligibles à l'âge de douze ans. Cette année-là votre nom est inscrit une fois. L'année suivante, deux fois et ainsi de suite jusqu'à votre vingt-et-unième anniversaire. Où votre nom y est inscrit dix fois. C'est vrai pour tous les citoyens des douze districts du pays d'Aurora. Seulement, imaginons que vous soyez si pauvre que vous creviez de faim comme nous. Vous pouvez choisir de faire inscrire votre nom plusieurs fois en échange de nourriture ou de biens. Stiles y avait déjà eu recours quatre fois pour sauver son père.
Lorsque Stiles et Scott rentrèrent enfin chez eux, ils partagèrent leur butin, soit deux poissons, des fruits et quelques médicaments pour chacun.
- A tout à l'heure sur la place.
- Mets-toi sur ton trente et un, répondit Scott.
Une fois à la maison, l'hyperactif se déshabilla et se lava dans une baignoire d'eau chaude. Il se débarrassa de la terre et de la sueur amassée dans les bois. Il se nettoya même les cheveux. À sa plus grande surprise, son père Jonathan ou John pour les intimes, lui avait sorti un de ces costumes à son intention. Un très beau bleu avec des chaussures assorties. Le tissu était d'une incroyable finesse, cela le changeait de ses vêtements habituels.
- Tu es sûr ? Lui demanda Stiles.
Il s'agissait de quelque chose de très spécial, ses habits d'autrefois étaient précieux pour son père.
- Oui. Je vais m'occuper de tes cheveux, expliqua John.
L'hyperactif le laissa lui sécher les cheveux et les coiffer. Une fois terminé, il se reconnut à peine dans le miroir appuyé contre le mur.
- Tu es drôlement beau, souffla son père.
- Méconnaissable, reprit son fils les yeux écarquillés devant son reflet.
Ils se serrèrent dans les bras, parce qu'ils savaient que dans les prochaines heures tout pouvait basculer. John s'inquiétait toujours pour lui et plus les années passaient plus ce sentiment s'accentuait. Il devait redouter l'impensable. À une heure pile, ils se dirigèrent en direction de la Grande Place. La participation y est obligatoire, à moins de se trouver aux portes de la mort. Bien évidemment, les autorités vérifieront si c'est bien le cas. Sinon c'est la prison pour vous. Aujourd'hui, en dépit des bannières colorées accrochées aux immeubles, l'atmosphère est lugubre et étouffante. Il y a des équipes de tournage perchées comme des pigeons sur les toits. Les gens font la queue en silence et signent le registre, une sorte de grand recensement pour le Platinium. La foule devenait de plus en plus dense et oppressante à fil de minutes qui s'écoulaient.
Stiles se retrouvait au milieu d'un groupe de jeunes de la Fourmilière. Ils ont tous l'air anxieux. Sur l'estrade érigée devant l'hôtel de justice se trouvait trois fauteuils, un podium, ainsi que deux grands récipients en verre, un pour les filles et l'autre pour les garçons. Deux fauteuils sont occupés par la maire madame Martin et par Marine Morell fraichement débarquée de Platinium. Elles échangeaient des messes basses en lorgnant le dernier siège vide d'un air soucieux.
Tout à coup l'horloge de la ville sonna l'heure fatidique, la maire s'avança sur le podium et entama son discours. Le même chaque année. Il a pour but de rappeler à chacun l'histoire d'Aurora, le pays qui a été capable de se relever de ses cendres. Elle énumère les catastrophes naturelles, sécheresses, ouragans, tsunamis, incendies, la montée des océans qui avaient englouti une grande partie des terres. La guerre barbare pour les maigres ressources restantes. Voilà d'où venait Aurora, un Platinium rayonnant bordé de treize districts qui ont su trouver la paix et la prospérité à ses citoyens. Mais l'obscurité avait fini par refaire surface, un soulèvement des districts contre Platinium avait été mené. Douze districts ont été vaincus et le treizième rasé de la carte. Le traité de la Trahison a permis de nouvelles lois pour garantir la paix et rappeler chaque année que les jours sombres ne devaient plus jamais se reproduire. Ils leur ont donc offert les Hunger Games.
Les règles ne sont pas compliquées. Pour les rebelles du soulèvement, chacun des douze districts est tenu de fournir un garçon et une fille appelés « tributs ». Vingt-quatre tributs se retrouvant tous les ans dans une immense arène pouvant contenir n'importe quel décor, du désert ardant à la forêt tropicale. Ils s'affrontent jusqu'à la mort durant plusieurs semaines. Le dernier survivant devient le vainqueur.
Dans cette société la pitié n'existe plus. On vous arrache vos enfants et les oblige à s'entre-tuer sous vos yeux devant le pays tout entier : c'est de cette manière que le Platinium vous rappelle que vous êtes entièrement à sa merci et qu'une nouvelle rébellion ne vous apportera que plus de souffrance. Le message a le mérite d'être clair, personne ne peut lutter contre un tel système. Pour ajouter l'humiliation à la torture, le Platinium impose de voir les Hunger Games comme un spectacle. Un évènement sportif attendu, le vainqueur rentre chez lui en menant une vie agréable et son district noyé de récompenses. Enfin, la maire énonce la liste des vainqueurs du douzième district. En soixante-quatorze ans, il n'y en a eu que deux, mais désormais il n'en reste plus qu'un en vie. Peter Hale, un trentenaire grimpant à l'estrade et s'affalant sur son fauteuil. Il avait bu. La foule l'accueillait avec un tonnerre d'applaudissements. Tentant de l'éviter, Marine Morell se releva et s'avança pas à pas jusqu'au podium et lança le traditionnel :
- Joyeux Hunger Games ! Et puisse le sort vous être favorable !
À travers la foule, Stiles repèra Scott qui lui fit un mince sourire. Mais soudain, le cœur de l'hyperactif tressauta dans sa poitrine en repensant aux papiers pliés qui portaient le nom de son meilleur ami, son frère. Et il se dit que rien ici n'était favorable pour personne.
C'était le moment de procéder au tirage. Marine Morell annonça comme toujours :
- Les dames d'abord !
Elle se dirigeait donc en direction du récipient contenant les noms des filles. Elle enfonçait le bras dans la masse de papier et en tira un hasard. Tout le monde sans exception retenait son souffle. Morell retourna au podium puis déplia le papier et lisait le nom à voix haute.
- Lydia Martin !
La maire de la ville se releva estomaquée, tandis que les chuchotements et les grondements de la foule résonnaient sur la Grande Place. Personne ne s'attendait à ce que la fille de la maire du district soit choisie. C'était une première dans l'histoire de la ville. Une privilégiée avait été sélectionnée cette année. Stiles s'était mis sur la pointe des pieds, puis il l'a vue. Elle était blanche comme un linge, les poings crispés, s'avançant avec raideur jusqu'à l'estrade. L'hyperactif connaissait son nom, mais il ne lui avait jamais adressé la parole. Lydia Martin. Le sort n'avait pas été favorable avec elle aujourd'hui. Elle était de taille moyenne avec de longs cheveux blond vénitien qui ondulaient dans son dos. On pouvait lire le choc sur son visage, ses yeux papillonnaient un partout avec cette lueur de frayeur. Morell demanda s'il y avait des volontaires pour prendre sa place, mais personne ne s'avança.
- Nous n'avons pas encore terminé. Il est temps de choisir notre tribut masculin ! s'écria-t-elle.
Le cœur de Stiles battait si fort dans sa poitrine qu'il en avait presque du mal à respirer. Elle attrapa le premier papier qui lui tomber sous la main, puis rejoignit le podium. Stiles ne sentait pas bien, ses mains étaient devenues moites. Il priait pour que ce ne soit pas lui sur ce foutu morceau de papier. Et ce n'était pas le sien.
- Scott McCall !
Le monde s'effondrait sous les pieds de Stiles. Il se souvint alors qu'il a besoin de respirer pour vivre, il est dans l'incapable de parler distinctement, totalement sonné par le nom de son meilleur ami dans son crâne. Une main lui agrippa le bras pour le retenir car il commençait à défaillir. Une erreur. Ce devait être une erreur. Ce n'était pas envisageable. Pas lui. Pas Scott. Ce dernier au loin ne bougeait pas.
Depuis combien de temps ils se connaissaient tous les deux ? Cela remontait à si longtemps. Ils étaient soudés comme les doigts de la main. Inséparable, prêt pour les quatre cents coups. C'était plus que de l'amitié entre eux. Ils se respectaient. Ils n'avaient peut-être pas le même sang qui coulait dans leurs veines, mais ils s'en fichaient royalement. Ils étaient frères, un point c'est tout.
- Scott ! hurla Stiles.
Il criait d'une voix étranglée, alors que son corps se remettait peu à peu à bouger.
- Scott !
L'hyperactif n'avait pas besoin de se frayer un chemin, les autres se poussaient immédiatement. Lui ouvrant le passage. Il rattrapa son meilleur ami par le coude. D'un geste du bras, Stiles le repoussa derrière lui.
- Moi ! Je suis volontaire ! s'écria-t-il. Je me porte volontaire comme tribut !
Cela ne fit que provoquer la confusion générale, jamais avant ce jour maudit, le district n'avait jamais connu de volontaires. Ici c'était presque de la folie de le vouloir. Les yeux de Peter Hale devinrent aussi ronds que deux soucoupes. Sur l'estrade Marine Morell semblait hésiter. Sur le côté, la maire de la ville et sa fille Lydia le regardaient avec une expression navrée.
- Accepté, annonça fièrement Morell. Avance jeune homme.
Derrière lui, Scott poussa un hurlement hystérique. Il s'accrocha à lui, le serrant dans un étau entre ses bras.
- Non, Stiles ! Non ! Tu ne peux faire ça !
- Scott, je t'en prie lâche-moi ! lui dit-il brutalement.
Au fond, Stiles était bouleversé, mais il n'offrirait pas ses larmes au Platinium. Il ne voulait pas passer pour un pleurnichard aux yeux de tous.
- Lâche-moi ! répéta-t-il. C'est mon choix !
Il sentit que l'on l'arrachait à lui. Scott en sanglots se débattait comme un lion entre les bras des autres garçons qui le maintenaient, puis ils l'éloignèrent. Stiles reprit difficilement son souffle, redressa son buste et gravit les marches la tête haute. Mais qu'est-ce qu'il venait de faire au juste ?
- Eh bien félicitations ! S'amusa Morell en applaudissant. C'est l'esprit des jeux ! Comment t'appelles-tu ?
Elle avait l'air… heureuse. Heureuse que quelque chose d'intéressant se produise enfin de ce district. Cela ne fit que dégouter davantage l'hyperactif. Il ravala sa salive.
- Stiles. Stiles Stilinski.
- Je parie qu'il s'agissait de ton frère. Tu ne voulais pas te laisser voler la vedette ?
En plus, elle se foutait de sa gueule publiquement. Voler la vedette ? Etait-elle sérieuse ? S'était-elle déjà imaginée à la place des tributs ? Avait-elle conscience qu'ici-bas, ils n'étaient pas libres de leur destin ? Elle lui donnait la nausée avec sa perruque violette sur la tête. Que pouvait-elle comprendre de ce qu'il ressentait en ce moment ? Elle qui avait dû vivre dans le luxe et les privilèges toute sa vie. Marine Morell devait se foutre de ce qu'ils allaient devenir. Mais si elle pouvait obtenir un vainqueur, elle ne cracherait pas dans la soupe.
- Allez tout le monde. Applaudissez comme il se doit votre nouveau tribut !
Toutefois, personne n'applaudissait. Non personne. Tous ces gens connaissaient Scott, surtout pour son aide dans le district. Ils restèrent immobiles. Ce silence de plomb montrait leur désaccord. Quelque chose avait subitement changé, en prenant la place de Scott, Stiles était comme devenu précieux à leurs yeux. Les gens portèrent successivement trois doigts du milieu sur leurs lèvres avant de le tendre vers lui. Ce geste était un symbole pour le district Douze. Un acte exceptionnel pour les funérailles. Un geste de remerciement ou d'admiration, d'adieu à la personne que nous aimions.
L'émotion transporta Stiles les larmes au bord des yeux. Une boule se noua dans sa gorge et ses lèvres se pincèrent. Il planta ses ongles dans la chair de sa main pour contenir sa peine. Heureusement, Peter Hale avait choisi ce moment pour traverser l'estrade en se dirigeant vers lui le pas lourd.
- Regardez-le ! Regardez ce garçon ! Brailla-t-il en l'attrapant par les épaules. Il me plaît !
« Oh voilà autre chose » s'exaspéra l'hyperactif. Son haleine puait l'alcool à plein nez, et son dernier bain devait remonter à un sacré bout de temps. Ce typen'avait plus rien d'un vainqueur, il n'était que plus l'ombre de lui-même. Une coquille vide qui se remplissait d'alcool. C'était donc ainsi que terminaient les gagnants ? En épaves.
- Il a des…, hésita Peter, … des tripes ! Acheva-t-il avec un ton triomphal. Plus que vous ! Plus que vous tous ! cria-t-il en pointant le doigt vers la caméra.
Stiles plissa les yeux, en essayant de comprendre le prétendu ivrogne. S'adressait-il aux spectateurs pour monter ou baisser sa popularité ? Ou bien était-il trop soûl à tel point qu'il insultait en direct le Platinium ? Impossible. Alors que Peter ouvrait la bouche pour développer ses propos, il dégringola et s'écrasa par terre. Il avait l'air pathétique comme Mentor, mais Stiles lui était reconnaissant. Grâce à lui, les caméras ne se braquaient plus que sur sa chute. L'hyperactif eut le temps de déglutir le bref sanglot coincé dans sa gorge avant de reprendre son sang-froid. Le regard fixant l'horizon, une pointe de regret le submergea. Il y avait encore quelques heures, il aurait pu s'enfuir dans la forêt comme lui avait dit Scott. Pourtant il savait qu'il avait eu raison de rester.
Pendant ce temps, une civière emportait le corps de Peter Hale, puis Morell réchauffa l'ambiance.
- Quelle journée incroyable et riche en émotion !
J'espère que ce premier chapitre vous a plu ?
N'hésitez pas à me donner vos impressions ou vos questions, je vous répondrai le plus rapidement possible !
Je vous souhaite une bonne semaine !
