Cette histoire est relue et corrigée par Imliel, je la remercie beaucoup pour son travail car ce n'est pas toujours si évident que ça.
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1 La vie continue.
Harry ne dort pas. Oh ! Pas qu'il ne le veuille pas, non, au contraire. Son regard se porte vers la fenêtre de sa chambre à Poudlard, le jour se lève enfin ! Encore une belle journée en ce mois de juillet. Un seul bémol, trop de choses envahissent son cerveau. D'abord la bataille avec Voldemort, bataille qu'il a remportée haut la main oui, mais combien de morts ? Combien de blessés ? De familles déchirées et de maisons détruites ?
Toutes ces horreurs tournent dans sa tête sans fin, et la nuit quand il ne peut fermer l'œil c'est pire.
Il y a des images qu'il aimerait occulter, pas facile d'oublier les mangemorts tuant pour le plaisir, jetant des sorts qui ne faisaient pas que tuer les sorciers ou les hybrides venus à leur secours. Ils les faisaient souffrir au-delà du supportable, alors pas facile d'oublier les hurlements d'agonie des pauvres gens, pas facile d'oublier le rire de Voldemort quand les prisonniers entre ses mains suppliaient pour leur vie.
Pourquoi s'en est-il sorti, lui, Harry Potter ? Enfin sorti est un bien grand mot. Seul Merlin le sait ! Vivre pour quoi ? Pour qui ? Il n'a personne, pas de famille. Il a bien des amis mais ça n'empêche qu'il se sente seul, très seul.
Finalement il aurait voulu disparaître pendant cette bataille, ne plus être obligé de faire semblant d'aller bien alors qu'en lui-même c'est un véritable combat qui se livre. Arrivera-t-il à supporter encore longtemps sa vie ? Combien de temps encore va-t-il prendre de la potion antidouleur et de la sommeil-sans-rêves ? Là il n'en peut plus, même le bâtard graisseux ne fait plus grand cas de lui, l'homme l'ignore la plupart du temps.
Le jeune homme ferme les yeux quelques secondes, somme toute il préfère quand l'homme le houspille au moins cela veut dire qu'il existe toujours, les autres passent à côté de lui comme s'il était transparent c'est frustrant, bordel !
Aujourd'hui le jeune homme a dix-huit ans, il se fout de son âge, pas de danger qu'il le fête, ce stupide anniversaire ! Le professeur Dumbledore lui a permis de rester à Poudlard pendant les vacances, c'était le moins qu'il puisse faire, non ? Parce que retourner au square Grimmaurd était au-dessus de ses forces. Dans un mois c'est la reprise des cours. Seuls le directeur de l'école, le concierge et Snape sont restés au château cet été, tout doit être en ordre pour la rentrée de septembre.
Albus insiste pour que ses chers élèves puissent reprendre une vie normale. Il n'y a que lui pour croire que tout va redevenir comme avant, que tous auront par miracle oublié un parent, un ami, un père, une mère, mort sous le règne du Mage Noir.
Harry a élu domicile dans le château il y a un mois déjà, il a même une chambre pour lui tout seul pour toute l'année qui arrive. Eh oui ! il doit refaire sa septième année que Voldemort a complètement gâchée, cette foutue face de serpent débile !
Hermione et Ron ont pu passer leurs Aspics et s'inscrire dans une école de formation. Hermione pour entrer au ministère et Ron pour devenir auror. Le petit brun, à cause des entraînements et autres missions comme la recherche des horcruxes, a perdu complètement sa septième année. Bah ! Ce n'est pas grave, de toute façon il ne savait pas quoi faire ni où aller et puis s'il veut avoir la chance de rentrer dans la prestigieuse Ecole des Aurors il vaut mieux qu'il ait ses Aspics.
Le jeune homme se tourne et se retourne dans son lit, le soleil maintenant entre à flots dans la chambre du rouge et or où tout est en désordre. Sa malle ouverte regorge de vêtements qui auraient bien besoin d'un nettoyage, des livres parsèment son bureau, il y en a même sur les chaises. Ses chaussures traînent à droite et à gauche. L'éclair-de-feu gît dans un coin de la pièce, abandonné, avec sa baguette. Le jeune homme soupire, il aurait bien besoin d'une potion de sommeil-sans-rêve. Ce soir il faut absolument qu'il s'en procure une, passer encore une nuit blanche est au-dessus de ses forces.
Harry ferme les yeux fortement et essaye de ne plus penser à rien, peine perdue. Le cerveau a la capacité de se souvenir du moindre détail, c'en est trop pour Harry qui se lève en rabattant le drap violement tout en poussant un soupir excédé.
-Putain ! crie Harry, foutez-moi la paix ! Arrêtez !
Les paroles du jeune homme résonnent sur les murs épais de la chambre comme une prière qui met du temps avant d'être exaucée, chose qui ne risque pas d'arriver de sitôt.
Le survivant s'assoit sur son lit, la tête entre les mains. Il en a marre de tout, de la douleur, de sa vie, des autres qui l'évitent, du bâtard qui l'ignore. Peut-être qu'avec la reprise des cours, le bruit, les devoirs, il sera trop fatigué pour penser. Bah ! Il peut toujours rêver non ?
Faisant un effort colossal il prend sa canne, se lève en prenant appui sur le lit, et va à la salle de bain attenante à sa chambre. Il ouvre le robinet d'eau chaude de la douche, enlève son bas de pyjama et se met sous le jet d'eau puissant. Ses muscles se détendent, la douleur diminue légèrement, toutes ses blessures ne sont pas guéries loin s'en faut. Les sorts de magie noire laissent des séquelles et des traces qui ont la vie tenace.
C'est surtout sa jambe qui le fait atrocement souffrir, seules les potions antidouleur lui permettent de marcher et encore ! Le mage noir avait un répertoire suffisamment complet des sortilèges les plus tordus et les plus vicieux, Harry le sait pour en avoir expérimentés certains sous la baguette du lord. Le jeune homme se savonne le corps, se rince puis éteint le robinet et enfin sort de la douche dans une serviette blanche qu'il a fait léviter jusqu'à lui.
En passant devant le miroir au-dessus du lavabo il s'arrête et se regarde, c'est un rituel qu'il fait tous les matins depuis qu'il est à Poudlard. Alors il voit la marque, cette hideuse cicatrice qui lui barre le côté droit du visage, de l'œil jusqu'au menton. Comment ne pas la voir cette affreuse plaie. Albus dit qu'un jour elle disparaîtra, toujours optimiste le vieux fou citronné, en attendant il doit vivre avec. Voilà ce qu'il est devenu, un infirme défiguré. Ah il est beau le héros du monde sorcier ! Il peut rire désormais le maître des potions dans ses cachots, il doit jubiler de voir le fils de son ancien ennemi si affaibli, si diminué.
Harry s'habille, enfilant un boxer noir et prenant dans sa malle un vieux jean au hasard, ainsi qu'une chemise un peu froissée. Le jeune homme descend à la cuisine lentement en faisant de courtes haltes. Il chatouille la poire qui se trémousse sous ses doigts et entre dans la grande cuisine de Poudlard. Les elfes de maison accourent aussitôt vers lui pour le servir avec dévotion et gentillesse.
Le survivant demande à Dobby de lui préparer un petit déjeuner léger, l'elfe de maison obéit avec grand plaisir tout en sautillant à droite et à gauche, bavardant comme une pie. Les autres, dépités de ne pas avoir été choisis par le héros du monde sorcier, repartent à leurs tâches. Harry sourit de voir Dobby faire le service en tournoyant, c'est surtout la nouvelle tenue que l'elfe a adopté qui le sidère, une jupe écossaise qui lui arrive juste sous les genoux, des chaussettes dépareillées, l'une verte l'autre rouge, et une vareuse de marin. Dobby est très fier de ses nouveaux habits.
Devant son plateau bien garni comme d'habitude, Harry rêvasse en picorant un morceau par-ci par-là. L'elfe le gronde gentiment et l'oblige à prendre une pomme avant de le laisser repartir dans sa chambre, le moral dans les baskets. Le jeune homme longe les murs où les tableaux le regardent passer en discutant entre eux.
Un parchemin attend le jeune survivant sur le petit bureau où il entrepose ses livres, il le fait venir d'un wingardium et l'ouvre avec appréhension, s'attendant encore à une invitation d'un journaliste avide d'écrire un papier sur la véritable mort de Voldemort. Bande d'abrutis ! Espèce de parasites ! Comme s'il a envie de ressasser ses horreurs. Non, c'est tout simplement Albus, le directeur de Poudlard, qui lui demande de venir dans son bureau pour discuter de la rentrée prochaine.
Le jeune homme pousse une plainte résignée, encore des discussions en perspective. Voulant se débarrasser de la corvée tout de suite, il se rend dans l'antre du directeur de l'école, donne le mot de passe aux deux gargouilles en pierre, puis se laisse porter par les escaliers tournants et entre dans la pièce pleine d'objets hétéroclites et insolites.
-Albus, vous m'avez fait demander ?
-Oui, Harry, assieds-toi, dit le vieil homme à la barbe blanche, je vois que ta jambe te fait encore souffrir.
-Albus, venez-en au fait s'il vous plaît, s'agaça le jeune homme, fatigué.
-Oui, oui, bien sûr ! Voilà, dans un mois c'est la rentrée, je crois, non, je sais que tu n'as pas ton matériel scolaire de cette année. Je veux savoir si tu veux que quelqu'un aille le chercher pour toi au Chemin de Traverse ? Le professeur Snape doit justement s'y rendre cette après-midi.
-Non, je vous remercie, je compte y aller moi-même, je n'ai pas besoin de Snape !
-Harry ! Il y a encore cette animosité entre vous ? Quand est-ce que cela cessera ?
-Quand il arrêtera de me prendre de haut, Albus, et puis je préfère acheter mes affaires moi-même.
-Est-ce que tu crois que c'est raisonnable ? Voilà trois mois que tu n'as pas mis les pieds dehors.
-Et pour cause, professeur ! je suis resté deux mois allongé dans un lit entre la vie et la mort, à Sainte-Mangouste. Maintenant je réapprends à marcher et à vivre, je me débrouille très bien pour l'instant. Je n'ai pas besoin qu'un homme qui me déteste depuis des années fasse semblant de me supporter pour vous faire plaisir, à moins que vous lui ayez promis une contrepartie ?
- Non, pas du tout, qu'est-ce qui te fait penser ça ?
-Je ne sais pas moi ! Peut-être votre habitude de vouloir que tout aille dans votre sens !
-Je n'ai rien promis à Severus, dit le vieil homme, offusqué.
-Alors il n'est pas au courant de votre proposition ?
-Non, il ne sait pas encore, alors que décides-tu ?
-Même avec ma patte folle, je me rendrais moi-même au Chemin de Traverse, Albus.
- Je déplore que tu ne sois pas complètement rétabli, crois-moi !
-Il est bien trop tard pour ça, Albus, c'est avant qu'il fallait y penser, souffle le jeune homme d'une voix amère.
-Tu crois que j'ai eu le choix, Harry ? Tu étais désigné pour le combattre, pas un de nous n'aurait réussi ce que tu as fait. Je t'en prie, ne nous embarquons pas dans cette conversation stérile, cela ne nous mènera à rien. Je voulais juste te dire que tu gardes la chambre de préfet pour l'année. Je t'annonce aussi que Draco Malfoy et Blaise Zabini font partie de la huitième année, comme tu le sais eux non plus n'ont pu passer leurs Aspics, ainsi vous voici trois. Vous avez chacun une chambre dans le même couloir, je n'ai pas voulu vous séparer puisque vous allez suivre les mêmes cours. Chacun arrangera sa chambre à sa manière. Est-ce que madame Pomfresh a trouvé un remède pour tes blessures ?
-Non, pas encore. Elle ne sait pas quel sort a utilisé Voldemort pour m'infliger ça, à Sainte-Mangouste ils sont déstabilisés par la difficulté du sort, ça risque d'être long. Sur ce, je vous laisse j'ai des choses à faire, bonne journée, Albus.
Le jeune homme repart en claudiquant vers ses quartiers, au moins le directeur lui a annoncé une bonne nouvelle. La présence de Draco et de Blaise sera un réconfort, les trois jeunes gens sont amis depuis le début de la bataille, même avant puisqu'ils se faisaient passer des renseignements concernant les horcruxes. Le blond a durement été touché, sa mère est morte pendant la grande bataille, tuée par un auror, jusqu'au bout elle est restée une mangemorte. Lucius Malfoy, à la dernière minute, a sauvé la vie de Draco et de Ron en tuant Rodolphus Lestrange.
L'homme a été assigné à résidence, Harry est intervenu auprès d'Arthur Weasley arguant que Lucius Malfoy, si on lui en laisse la possibilité, pourrait changer sa vision des choses. Après tout le mangemort aime son fils et puis il est sous surveillance, impossible qu'il tente quoi que ce soit. Le jeune Malfoy a hérité du manoir et de la fortune familiale de justesse grâce à son appartenance à l'Ordre du Phénix, pour une fois Dumbledore a fait quelque chose de bien en témoignant en faveur de Draco au cours d'une réunion du Magenmagot, plus la voix prédominante du nouveau premier ministre, Arthur Weasley, les autres n'ont pas eu le choix.
Quant à Blaise il vient de passer un mois à Sainte-Mangouste, il en est ressorti complètement guéri, juste un peu affaibli. Par contre lui a tout perdu, parents, frère, maison, argents, il ne lui reste rien. C'est probablement pour ça qu'il a décidé de refaire une année de plus afin de trouver plus facilement du travail. Draco lui a proposé de venir habiter chez lui le temps qu'il faudra, pas question qu'il laisse son ami dehors.
Le jeune survivant croise dans le couloir le professeur de potions qui avance d'un pas pressé, ses chaussures claquent sur les dalles du château. Harry ne le regarde pas, il marche lentement, s'intéressant subitement aux portraits qui jalonnent le couloir. Depuis la fin de la bataille l'homme au caractère impossible ne lui a pas adressé la parole, à croire que rabaisser le Gryffondor ne le stimule plus, qu'il n'y prend plus plaisir. Pourtant ils ont combattu côte à côte, l'homme a protégé ses arrières et arrêté des sorts lui étant destinés.
Harry sent souvent le regard de Snape s'attarder sur lui, c'est dans ces moments-là qu'il aimerait bien savoir à quoi pense le ténébreux professeur. L'homme poursuit son chemin sans un regard pour Harry, pire, il l'ignore purement et simplement.
Le Gryffondor tourne en rond dans sa chambre, les journées sont tellement longues, il regarde le désordre qui traîne par terre, hausse les épaules fataliste et décide de descendre dans le parc où le soleil brille pour faire une petite promenade et s'asseoir au bord du lac sous l'ombre d'un saule. Il ne rencontre personne dans les couloirs, le bruit de sa canne résonne dans le silence du vieux château.
Harry ouvre la grande porte et reçoit de plein fouet la lumière du jour, il cligne des yeux, attend une seconde ou deux et s'avance vers le lac. Epuisé après les cent mètres qu'il vient de faire, le jeune homme s'assoit sur l'herbe tendre, pose sa canne et s'allonge de tout son long. La chaleur est étouffante, il déboutonne sa chemise, l'enlève, la pose sur le côté et se rallonge.
Son torse a pris une jolie couleur miel, tous les jours pendant deux heures il vient faire le plein de soleil près du lac. Ses beaux yeux verts se ferment malgré lui, le jeune homme aime entendre les bruits familiers des alentours, de temps en temps le calmar géant sort un de ses tentacules et fait jaillir des gerbes d'eaux. Quelques animaux viennent boire en plein jour, comme les licornes ou les sombrals, chose rare mais la soif est forte par temps d'extrême chaleur. Le bruit des vaguelettes berce Harry et l'apaise en même temps, ses longs cheveux noirs se soulèvent sous la légère brise qui vient caresser son visage meurtri.
Au loin un homme debout dans le parc, l'observe. Son visage pâle reflète tout sauf de l'indifférence, il ne s'en rend pas compte pourtant c'est là. Ses yeux noirs comme de l'onyx fixent le survivant comme on fixe un fruit défendu. L'homme en noir ne peut s'empêcher de détailler le corps du jeune homme et les multiples cicatrices qui le parcourent. Le jeune Harry Potter est devenu un homme, un homme très amoché mais un homme quand même. Severus Snape reste planté là un bon moment à regarder le jeune Gryffondor endormi. Il observe les mèches noires qui se soulèvent, le torse délicatement dessiné, le ventre plat, la fine ligne de poils qui disparaît sous le jean, puis ses lèvres pâles mais si appétissantes, et enfin son cou délicat là où l'homme aimerait poser ses propres lèvres.
-Severus, mon ami, que pensez-vous de son état de santé ?
L'homme ténébreux ne sursaute pas en entendant Albus lui parler, il a perçu son odeur depuis un petit moment déjà, comme celle d'Harry qui répand un parfum fruité et masculin qui enchante l'être qui est en lui.
-Je n'en pense rien, Albus, cela m'indiffère vous le savez bien, ment l'homme en noir.
-Harry est en train de sombrer, ses cauchemars ne le laissent pas tranquille et ses blessures ne guérissent pas. Je ne sais pas quoi faire, Severus !
-Vous en avez assez fait, il me semble, laissez-le tranquille, gronde le maître des potions en colère. Déjà bien beau qu'il soit venu se reposer ici, Albus !
Au loin les deux hommes voient le jeune survivant se réveiller en proie à une terreur indicible, ses bras s'agitent dans tous les sens et un cri sort de sa gorge. Harry s'assoit les yeux hagards, il reprend son souffle la tête entre les mains puis doucement il remet sa chemise. D'une main tremblante il prend sa canne entre ses doigts et essaye de se relever. Rien à faire, sa jambe s'est encore raidie. Harry se tourne sur le côté, prend appui sur son genou valide et aidé de sa canne se relève doucement.
Le directeur de Poudlard s'en va laissant là le maître des potions qui lui se dirige vers Harry.
-Alors, monsieur Potter, toujours à faire votre intéressant ?
Snape ne peut s'en empêcher, c'est plus fort que lui, il faut qu'il le provoque sans cesse, alors que tout ce qu'il veut c'est le prendre dans ses bras, le serrer contre lui et caresser son corps délicieux pour ne plus le quitter.
-On vous a rien demandé, Snape, foutez-moi la paix ! Qu'est-ce que vous faites là d'abord ? Toujours en train d'épier les autres ? vous n'avez rien de mieux à faire comme par exemple faire tourner vos potions ? ronchonne le survivant.
-Disons que vous voir dans cet état rend ma journée plus belle, Potter, je ne vais pas me priver du spectacle de vous voir diminué.
-Espèce de foutu bâtard, murmure Harry entre ses dents.
-Qu'avez-vous marmonné, Potter ? je n'ai pas bien entendu.
-J'ai dit que si ça vous fait plaisir, pourquoi vous en priver en effet, monsieur. Sur ce je vous laisse, pas que votre conversation ne soit pas captivante loin de là mais j'ai d'autres choses à faire.
-Comme quoi, Potter ?
-Ca ne vous regarde pas, est-ce que je vous demande ce que vous allez faire vous, espèce de…..
-Restez courtois, morveux, je suis toujours votre professeur ne l'oubliez pas, râle l'homme en partant vers l'école.
Harry regagne sa chambre un tantinet énervé, non mais pour qui il se prend celui-là ? un coup je te parle un coup je t'ignore ! Bah ! Ne plus penser à la chauve-souris là, il est temps pour lui de se préparer pour aller sur le Chemin de Traverse.
Le survivant enfile un pantalon bleu de toile légère, un tee-shirt blanc et une paire de basket. Après un dernier coup de peigne inutile, il sort de Poudlard et transplane pour la célèbre rue où l'on trouve de tout.
Au fur et à mesure de ses pas, le regard des sorciers se fait tantôt consterné tantôt attristé. Harry fait mine de ne pas les voir, il joue l'indifférent, tout ce qu'il veut c'est qu'on lui foute la paix.
Gringotts ! Toujours la même effervescence. Les gobelins s'activent pour satisfaire leurs clients en grommelant, le jeune homme s'approche de l'un deux et demande à ce qu'on lui remplisse la petite bourse qu'il tient à la main. L'affreux petit bonhomme prend la bourse, demande à Harry sa clé, et disparaît derrière la porte de la salle des coffres là où se trouve tous les petits wagonnets.
Harry ressort de la banque cinq minutes plus tard avec une bourse pleine de galions. D'abord se rendre chez le marchand de plumes et de parchemins. Le jeune homme traverse la rue en passant au milieu des gens qui murmurent sur son passage, des chuchotis qu'il préfère ne pas entendre. Harry rentre dans la boutique, assez nerveux.
-Bonjour, monsieur Potter, que puis-je pour vous ? demande une petite sorcière replète au teint rubicond.
-Bonjour, madame Poiloup, il me faut des parchemins, de l'encre, et trois plumes d'oie.
La femme part dans les rayons et revient trois minutes plus tard avec les effets demandés, elle dépose le tout sur le comptoir et encaisse le prix des achats.
-Voilà, jeune homme, ce sera tout ? s'enquit la femme en lui tendant un sac contenant ses acquisitions avec un grand sourire sur les lèvres.
-Oui, merci, madame Poiloup.
Prochain magasin, pense Harry, les ingrédients pour les cours de potions. Le Gryffondor traverse la rue et se retrouve devant l'échoppe de « Plantes et fleurs pour potions en tout genre » il entre, fait le tour des rayons, pose dans un petit sac en toile les feuilles de ciguë, les racines de digitale, un petit bocal d'yeux de tritons, sans oublier l'asphodèle et des écailles de dragons verts et enfin la poudre de dents de rats-nains-danseurs, puis il se rend au comptoir paye et sort de l'échoppe.
Bon sang ! ils n'ont pas fini de le regarder comme une bête curieuse, ces imbéciles ! Ils n'ont pas autre chose à faire que de le poursuivre. Harry s'énerve vraiment quand il voit arriver une horde de journalistes courant vers lui. Pitié pas ça ! ils ne le laisseront donc jamais tranquille ! Il n'a pas envie de parler avec qui que ce soit et surtout pas à ces affreux journalistes toujours prêts à écrire des idioties sur son compte.
Le jeune homme panique, ses yeux cherchent une sortie de secours, il serre entre ses doigts sa canne et dans un pop disparaît du Chemin de Traverse. Le professeur Snape n'a rien perdu de la scène et se retourne d'un air dégoûté envers les requins de la gazette des sorciers et autres journaux à sensation, il n'a pas le temps de s'apitoyer sur le cas Potter.
L'homme lance en toute innocence et discrètement un sort sur les reporters de la gazette du sorcier, qui se retrouvent tous avec une langue démesurément gonflée et verte.
Bien fait pour vous, pense le maître des potions agacé, la prochaine fois ce sera votre langue que je ferai disparaître, bande de véracrasses.
Harry jette d'un air rageur ses affaires sur la table de sa chambre, la prochaine fois qu'il les voit, pense-t-il, il leur jettera un sort qui les rendra muet et rempli de boutons pendant un bon mois. Non mais pour qui ils se prennent, ces cancrelats puants ?
