Moi c'est clochette6334 ! J'ai 21 ans et je suis étudiante en Histoire. Je vis dans le magnifique Sud de la France (soleil, plage, coktail, glaces etc ...). J'adore lire et écrire à l'occasion. J'aime beaucoup les fanfictions et j'ai découvert ce site grâce à ma soeur Pichou1490 ( ses fics sont géniales si vous avez l'occasion ...) !

J'ai toujours beaucoup aimé la légende de robin des bois ! Je suis devenue fan dela série Robin Hood sur la BBC, mais, comme beaucoup de gens, la fin de la saison 2 m'a déçue. Ne pouvant faire revenir Marian, j'ai décidée de lui inventer une enfant avec Robin et de continuer l'histoire. J'ai regroupé mon histoire en plusieures parties. Il n'y a pas vraiment de chapitre définit. C'est ma première fanfiction !

J'espère que mon histoire vous plaira et que vous auez plaisir à la lire.

Reviews are welcome !of course ! ; )

Merci et bonne lecture !


Portsmouth, Angleterre, année 1208.

C'était la seconde année du règne d'Henri le troisième en Angleterre. Il venait de succéder à son père le roi Jean, frère du roi que l'on nommait Richard Cœur de Lion. Un jeune fille venait de débarquer d'un bateau venu de France. Isabella venait d'avoir vingt et un ans. C'était la première fois qu'elle foulait de ses pieds le sol Anglais depuis ses six ans. Elle avait de longs cheveux bruns qui encadraient son visage dans un tourbillon de boucles soyeuses. Les traits fins de son visage se mariaient parfaitement avec son sourire angélique. Ses yeux bleus reflétaient sa détermination et son courage. Elle avait eu une enfance heureuse pour une enfant qui avait perdue ses parents aussi tôt. Protégée par la reine Aliénor d'Aquitaine, elle avait grandit sans manquer de quoique ce soit à part une présence familière. Elle était la fille de deux nobles du royaume d'Angleterre. Elle n'avait jamais vu son père et gardait peu de souvenir de sa mère. Elle savait qu'elle était née hors-mariage et cette situation n'avait été résolu que lorsque le roi Richard appris son existence par le biais du testament de sa mère. Son père n'avait jamais eu le temps d'atteindre cette enfant qu'il avait tant espérer avoir de la femme qu'il aimait. Isabella se rappellerait toujours ce jour où elle partit de l'Angleterre. Sa mère, quelques mois après sa naissance, l'avait placée auprès d'une de ses plus proches amies, abbesse responsable d'un refuge qui recueillait des enfants de tous âges. Elle venait la voir toute les semaines. Elle semblait triste de ne pas pouvoir rester avec elle. Pendant cinq ans, ces visites s'étaient succédées. Chaque jour elle parlait à la petite fille du héros qu'était son père. Maintenant qu'Isabella y repensait, il y avait un peu d'amertume dans sa voix. Puis un jour, elle revint avec une grande nouvelle : bientôt elle pourrait rentrer car son père était là et ils allaient vivre heureux tous les trois. La petite fille qu'elle était n'en demandait pas plus. Les semaines suivantes elle supplia sa mère de lui raconter comment cela serait quand ils seraient tous réunis. Sa mère effectuait de bonne grâce ce sacrifice. Mais il était dit qu'elle ne devait pas voir ce jour arriver. Une femme à la peau légèrement mate arriva et demanda à emmener la petite fille qu'elle était. Elle se rappelait avoir entendu que sa mère ne reviendrait plus. Son père l'envoyait en France auprès d'une grande dame qui s'occuperait bien d'elle. Il irait la rechercher plus tard. Isabella avait beaucoup pleuré. Dehors, ils avaient rejoint un jeune homme brun d'une vingtaine d'années sans doute. Ils avaient été très gentils avec elle. Mais sa mère lui manquait terriblement et jamais ce manque ne l'avait quitté. Son père n'était jamais venue la chercher. Personne n'avait jamais poussé la porte de sa prison dorée. Son père avait péri, elle l'avait su plus tard, en se battant contre celui qui avait tué sa mère se faisant mortellement blessé et tuant son adversaire. Elle était restée par la suite avec sa bienfaitrice jusqu'à ses dix-sept ans. Elle avait veillé sur les derniers jours de sa gentille tutrice. Elle n'avait par la suite manqué de rien. Son éducation avait été plus que complète. Elle avait eu les meilleurs maîtres d'Aquitaine pour veiller sur ses lectures, ses écrits, ses travaux d'aiguilles et sa musique. Elle était également une cavalière émérite montant comme n'importe quel homme de la garde de la reine Aliénor. Elle avait également une solide formation des armes. Duelliste au grand mérite, elle était assez douée également à l'arc et au lancé de n'importe quelle arme. Elle avait décidé après l'annonce de la mort du roi Jean de retourner en Angleterre récupérer les biens de sa famille. Nerveuse, elle était descendue du bateau par une belle matinée de printemps, cachant sous une longue cape sa silhouette fine et son visage. On lui avait tellement répéter qu'elle ressemblait à ses parents qu'elle ne voulait pas attirer l'attention. Sa première étape était Bon Church. Un homme qui avait bien connu son père vivait là. Elle espérait qu'il pourrait l'aider à recouvrer ses droits. Après tout elle était la fille de Robin des Bois ! Tout était possible.

Isabella venait de quitter le relais de Portsmouth. Le maître des lieux lui avait dit qu'elle ressemblait à une jeune femme qu'il avait vu arriver ici avec trois hommes vêtus de noir. Mais, elle avait été attaché et conduite de force dans l'écurie. Isabella s'était demandée s'il se pouvait que ce soit sa mère et pour quelle raison elle avait pu se retrouver là. Bien sûr, elle chassa vite ces pensées de sa tête. Les routes n'étaient pas sures, même pour la fille du plus grand hors-la-loi de l'Angleterre. Elle devait rester vigilante. Son maître d'armes lui avait appris à écouter et à se montrer très silencieuse. Il était temps pour elle de mettre ses leçons à profit. En même temps qu'elle restait à l'affût du moindre bruit aux alentours, Isabella découvrait ou redécouvrait l'Angleterre qui l'avait vu naître. Ce qu'elle voyait été à la fois magnifique et sinistre. Les paysages verts s'étendait à perte de vue. Les forêts qu'elle traversait semblaient résonner encore des légendes qui les peuplaient. Mais le vert n'était pas le signe d'une richesse retrouvée pour l'Angleterre. Celle-ci comptait plus de friches que de champs labourés dont les semences commençaient à poindre à la surface de sa terre riche. Les villages qu'elle traversa était délabrés. L'Angleterre ne vivait plus. Ce n'était qu'un sursis. On aurait dit que le désintéressement prévalait plus que tout autre chose. Les gens qui le pouvait cultivait un bout de jardin dont les maigres fruits servaient à payer l'appétit grandissant des seigneurs que le feu roi Jean avait placé là. La colère l'envahissait au fur et à mesure qu'elle avançait dans ce qui aurait dû être un retour vers ses origines. Toutes les choses, tous les sacrifices de ses parents, son enfance gâchée par leur absence, toutes les années de lutte n'avaient servi à rien alors ! Elle en voulait à ce roi qui lui avait pris sa famille et à l'Angleterre, sa dignité. Elle traversa ainsi son pays durant toute une journée, ne s'arrêtant que pour faire prendre du repos à sa monture. Elle arriva à Bonchurch à la tombée de la nuit. Le responsable de la dernière auberge où elle avait fait halte lui avait indiqué le chemin à suivre et elle était arrivé sans rencontrer la moindre difficulté. Elle ne savait pas vraiment comment se présenter. Elle était la jeune Lady de Locksley. Mais elle avait peur que ce titre ne réveille chez le vieil ami de son père des souvenirs trop douloureux. Une servante sortit de la maison alors qu'un des garçons qui se trouvaient là accourait pour prendre soin de sa monture. Lorsqu'on lui demanda qui on devait annoncer, elle se sentit gênée. Elle dit à la servante qu'elle s'annoncerait elle-même. Elle demanda où était le maître de maison et se dirigea vers la salle principale où se trouvait, dans un fauteuil près de la cheminée, celui pour qui elle avait traversé la Manche et entrepris ce dangereux voyage. Elle s'approcha de la chaise. Et retira sa cape. Elle observa un moment le dos de l'homme qui ne l'avait toujours pas vu. Il devait avoir un peu plus de quarante-cinq ans. Il semblait pourtant courbé sous le poids de toute une vie. Isabella fut prise de sympathie pour cet homme que la vie avait, semblait-il, autant éprouvé qu'elle. Elle signala sa présence par un faible toussotement. Alors l'homme se retourna …

Isabella fut prise de tristesse en voyant Lord Much dans cet état. Il semblait fatigué de vivre comme s'il avait déjà vécu mille vies. Il regarda vers son visage. Ses yeux s'embuèrent de larmes. Il se jeta tremblant au pied de la jeune femme. Celle-ci ne savait comment réagir. Alors il commença à bredouiller d'abord des paroles incompréhensible puis elle put distinguer ce qu'il disait.

-Vous êtes venues ! My lady ! Vous êtes venue me chercher pour venir avec vous et Maître Robin ! Vous êtes un ange descendu du ciel ! Je savais que vous viendriez me chercher !

Isabella réalisa alors qu'il la prenait pour sa mère. Il croyait qu'elle était venue pour l'emmener dans la mort. Comme cet homme avait du souffrir pour désirer ainsi la venue de sa mort. Isabella se mit à genoux devant lui. Elle le regarda avec douceur et compassion. Elle lui sourit.

- Je ne suis pas Lady Marian, mais sa fille Isabella. Je suis la fille de Robin de Locksley, votre ami.

- Isabella …

La jeune femme hocha doucement la tête. Lord Much semblait retrouver ces esprits.

- Oui vous ne pouviez pas être Lady Marian. Vous n'avez pas le même sourire. Vous avez celui de votre père. Vous êtes la petite Isabella que Will et Djaq ont emmener auprès de la reine Aliénor, en France. Vous êtes sa petite fille.

Il avait complètement retrouvé ses esprits. Elle le vit se relever et retourner dans son mutisme assis au coin du feu. Elle approcha un fauteuil et s'assis à proximité du maître de maison. Elle le regarda et sourit.

- Oui ! Décidément c'est bien le sourire de votre père. Mon bon maître ! Much ne vous a pas oublié ! Non ! Il ne vous oublieras pas ! Non …

Isabella se sentait désolé pour lui. Elle n'avait jamais connu son père ni ses amis. Il devait avoir été vraiment proche pour qu'il réagisse comme ça.

- Mais que faîtes-vous ici ? Vous devriez être en France ! Pas que je ne veuille pas vous accueillir ! Au contraire, vous êtes la bienvenue chez moi.

Peu sure de ce qu'elle était en train de faire, Isabella lui expliqua le but de son voyage. Elle voulait récupérer les terres de ses parents. Elle voulait obtenir la réhabilitation de ses parents que le roi Richard avait signé mais qui n'avait jamais été effective. Elle voulait la justice. Elle voulait qu'on la reconnaisse. Et elle voulait connaître cette Angleterre que ses parents aimaient tant et pour laquelle ils étaient morts. Les yeux de Lord Much brillaient de plus en plus à chaque phrase de la jeune femme. Elle crut l'avoir blessé encore une fois. Il se leva alors de son fauteuil et appela à grands cris pour qu'on amène à manger et à boire pour son invité. Il demanda qu'on lui prépare une chambre. Il paraissait revivre d'une nouvelle énergie. Tous le monde était étonné de la nouvelle vigueur de leur maître. Il se retourna vers Isabella le regard brillant.

- Et bien jeune damoiselle, je vais vous venir en aide et ensemble nous allons faire revivre le nom des Locksley ! Il ne sera pas dit que Much sera un ingrat et un mauvais ami !

Alors il se mit à rire. Il avait un rire franc. Isabella appris plus tard, en discutant avec la servante qui l'aidait dans sa chambre, que cela faisait deux ans qu'il n'avait pas rit de la sorte. Depuis la mort de Lady Eve, il s'était enfermé dans un profond silence, n'adressant même plus la parole à son fils et à sa fille, deux jeunes enfants de respectivement six et dix ans. Ainsi sa seule présence pouvait rendre la joie à non seulement un homme, mais à toute sa maisonnée. Son voyage serait, lui semblait-il, plein de surprises inattendues.

La première nuit de la jeune femme avait été remplis de rêves sans aucun sens. Un instant elle se voyait en Aquitaine, un autre moment elle se retrouvait dans le refuge de ses premières années avec sa mère qui lui souriait. Elle sortait à peine de son rêve quand elle sentit une petite main sur sa joue. Elle ouvrit doucement les yeux et se retrouva en face d'un petit garçon qui la regardait. Il avait des cheveux roux et des yeux bleus. Il semblait à la fois surpris et intrigué. D'abord surprise, elle fit un large sourire au jeune garçon. Il devait sûrement être le fils de Lord Much. Il répondit au sourire en rosissant légèrement.

-Bonjour. Tu dois être le fils de Lord Much. (L'enfant acquiesça aux paroles de la jeune femme. ) Je m'appelle Isabella. Et toi ? Comment t'appelles-tu ?

Une voix retentit à ce moment précis dans le couloir. Une voix de petite fille. Le prénom qu'elle criait retentit aux oreilles de la jeune femme comme un souvenir. Non elle devait encore rêver !

-Robin ? Où es-tu encore ?

Le garçon répondit alors à la fillette.

- Je suis là Sarah ! Dans la chambre de la dame qui est arrivé hier ! Et bien tu sais quoi j'avais raison ! Elle est très gentille et en plus elle est pas moche ! Et même qu'elle s'appelle Isabella !

Isabella dut étouffer un éclat de rire. Ce jeune garçon était vraiment franc. Il lui plaisait. La porte s'ouvrit sur une petite fille blonde avec deux grands yeux verts. Elle fit une rapide révérence devant Isabella et pris son petit frère par la manche pour l'amener à côté d'elle.

- Je suis désolé my lady ! Robin savait qu'il lui était interdit de venir vous déranger mais il n'en fait toujours qu'à sa tête. ( Peut-être le prénom ? pensa Isabella) Nous allons vous laisser. Veuillez-nous pardonner de vous avoir dérangé.

- Mais vous ne m'avez pas dérangé. Je comprends aussi que ce jeune homme ai eu besoin de satisfaire sa curiosité. De toute façon il était temps pour moi de me lever.

- Nous vous attendons pour le petit déjeuner my lady.

- Très bien je m'habille et je vous rejoins. Mais je t'en pris ne m'appelle pas my lady ! Je préfère de loin Isabella.

- D'accord ! Allez, viens Robin ! Père nous attends en bas !

Après une rapide révérence les deux enfants sortirent. Isabella prit dans son sac une robe simple d'un vert pâle qui m'étais en valeur la cascade de ses longs cheveux. Elle entreprit de brosser ceux-ci puis de les natter et de les attacher avec quelques pinces. Quand elle jugea le travail suffisant, elle ouvrit la porte et descendit. Lord Much se trouvait là. Il parlait avec un de ses serviteurs. Les enfants se levèrent quand ils virent apparaître la jeune damoiselle. Robin s'élança pour lui planter un baiser sur la joue. A six ans, il avait déjà tout d'un charmeur. Sans doute une autre caractéristique du prénom ! Elle fit une révérence devant Lord Much et lui sourit. Il lui rendit son salut et l'invita à s'asseoir. Alors qu'il déjeunait au milieu des protestations des deux enfants sur l'épaisseur de la couche de confiture de leur tartine (Sarah en a plus que moi ! C'est pas vrai et puis je suis plus grande ! Oui mais t'es qu'une fille ! ) Lord Much commença à expliquer qu'il irait aujourd'hui voir les terres de Locksley et de Knighton. Elle était actuellement géré par le comté en attendant que leur héritier se fasse connaître. Isabella sentit son estomac se serrer. Elle avait en même temps hâte et peur de se retrouver sur les terres de ses parents.

-Il vous faudrait aussi une tenue plus approprié pour monter à cheval. Vous risquez d'abîmer votre jolie robe sinon ! Mais, au fait, savez-vous monté à cheval ?

-Un peu …

Inutile qu'elle s'étale sur ses capacités, il les découvrirait en temps voulut. Elle ne voulait pas être catalogué et encore moins mise sur un pied d'est ale.

Peu après avoir fait le tour du village de Bonchurch avec les deux enfants, Isabella rentra se changer pour aller à Locksley et à Knigthon. Elle sortit de ses affaires un pantalon et une tunique pour être plus à l'aise à cheval. Elle enfila ses bottes. Dieu que ces bottes lui rappelaient de souvenirs. Elle les avait reçues pour son seizième anniversaire. Elles étaient en cuir léger plus facile à porter pour une jeune fille. Elle avait fait bien des ballades dans ces bottes. Et l'une d'elle l'avait menée ici, en Angleterre. Elle entendait qu'on amenait les chevaux dans la cour. Elle se dépêcha de natter ses longs cheveux et descendit les marches quatre à quatre. Lord Much l'attendait ou plutôt essayait de faire comprendre au jeune Robin qu'il ne pouvait pas venir. Isabella sourit en voyant le garçon si insistant. Elle se revoyait au même âge adressant les mêmes suppliques à sa protectrice. Alors que le jeune garçon s'en allait en boudant, Lord Much donna le signal du départ. Elle refusa la main que le garçon d'écurie lui tendait et grimpa sur sa monture. C'était une bête magnifique. Ils partirent ainsi dans la campagne du Nottinghamshire. Le paysage était pauvre et les gens semblaient craindre les seigneurs. Cette attitude de frayeur lui apparut quand elle quitta les terres de Bonchurch. Elle était triste pour cette Angleterre qui vivotait dans la crainte. Ils arrivèrent d'abord à Knighton. Un tas de ruine gisait là. Cela avait dû être une jolie maison ce dit Isabella. Much lui expliqua que c'était la maison de sa mère. Elle avait été brûlée par Guy de Guisborne il y a longtemps. Isabella observa un moment les ruines. Elle était né ici. Sa mère avait vécue ici. Et cette maison était un peu comme ça vie : un champ de ruines. Mais elle allait reconstruire sa vie ici. Et un jour peut-être elle pourrait reconstruire une maison ici. Elle se retourna vers le village, lui aussi semblait en piteux état. Much lui raconta comment était le village quand ses parents vivaient encore. Même sous l'horrible Shérif Vasey le village n'avait pas été en si mauvais état. Il est vrai que sa mère avait tout fait pour que tout continue comme dans les beaux jours. Much lui proposa d'aller voir Locksley avant que le froid ne commence à s'installer. Isabella acquiesça. Elle se maudit de ne pas avoir pris de cape contre le froid. Elle n'était plus en Aquitaine ou même le mauvais temps pouvait être agréable. Ils repartirent en direction de Locksley. Le domaine de son père était en meilleur état mais, comme l'avait dit Much sans une once de fierté, c'était les meilleures terres du comté. Un homme d'une trentaine d'années arriva au devant d'eux. Il se présenta sous le nom de Luke Scarlett. Il était le charpentier du village. Il dit qu'il avait bien connu le père de la jeune femme. Luke était le petit frère de Will, celui là même qui l'avait emmenée auprès de la reine Aliénor. Il proposa de leur servir de guide en faisant le tour du village. Elle accepta ravie de pouvoir avoir un allié sur le terrain. Alors qu'il lui expliquait les différents travaux à effectuer, un groupe de cavaliers approcha du village. Isabella put lire la terreur dans les yeux des gens qui se trouvaient à proximité. Elle les vit s'agenouiller à terre, presque rampant devant ce qui semblait être un groupe de jeunes seigneurs. Isabella sentit la colère monter dans son sang. Elle attendit que le groupe s'approche d'elle. Much baissa lentement la tête en signe de déférence. Isabella fit une révérence rapide. Le chef du groupe la regarda avec plus d'intérêts qu'il était convenable de regarder une jeune femme pour la première fois. Il la salua avec la tête d'un homme sûr de lui et demanda son nom. Elle le toisa du regard. Elle ne se laisserait pas impressionné par ce blanc-bec. Elle en avait déjà mis à terre plusieurs comme lui. Elle n'était pas le moins du monde impressionnée.

« - Je suis Lady Isabella de Locksley, fille de Robin et Marianne de Locksley. Puis-je vous demander à mon tour à qui j'ai l'honneur de parler ?

- Isabella laissez-moi vous présenter Lord Grégory, le fils de notre Shérif de Nottingham. Dit Much en s'efforçant de se montrer calme et respectueux. »

Isabella sentit dans le son de sa voix que Lord Grégory n'était pas très aimé dans le comté. Mais elle n'allait pas se laisser impressionner par ce paon. Elle inclina juste un peu la tête pour lui rendre son salut. Elle ne remarqua pas qu'un autre des jeunes Lords la regardait également jusqu'à ce qu'il prenne la parole.

« - Soyez la bienvenue ici my Lady. Mais je croyais que Lord Robin n'avait pas de descendant direct ?

- En effet, peu de gens connaissent mon existence.

- Mais pourquoi est-ce que nous ne vous avions jamais vu en Angleterre ? J'ai pourtant été membre de la cour pendant longtemps.

- J'ai été envoyé quand j'étais enfant auprès de ma marraine, la reine Aliénor (Elle faillit ajouter pour sa sécurité). Mais le roi Richard connaissait mon existence, ainsi que le feu roi Jean. Mais je pense que les documents que j'apporterais au conseil des nobles sauront vous convaincre.

- Une femme au conseil des nobles ! N'est-ce pas cocasse David ? Demanda Lord Grégory dans un éclat de rire.

- Je ne vois pas pourquoi. Ma mère y participait bien et elle y a même remplacé son père Edward de Knighton. A moins que vous ne craignez la présence d'une femme ? »

Isabella avait visé juste car elle vit le sourire de l'homme se transformer en une légère grimace. Il n'avait pas à avoir peur d'une demoiselle. Il demanda l'autorisation de faire boire leurs montures et de prendre des rafraîchissements. Isabella préféra se tenir à l'écart du groupe de cavaliers. Elle ne supportait déjà pas la présence de Lord Grégory. Elle se tenait sur la colline surplombant le village de Locksley. Elle sentit alors une main empoigner fermement son bras.

«- Seriez-vous complètement folle jeune femme ?

- Lord David je vous suggère de me lâcher à moins que vous ne préfériez mordre la poussière.

- Ecoutez-moi petite sotte ! »

Le pauvre David n'eu pas le temps de finir sa phrase qu'Isabella attrapa sa main avec son bras libre et le fit basculer, le faisant tomber sur le sol. Elle le regarda avec défi alors qu'il se relevait à toute vitesse.

« - J'espère que cela vous servira de leçon.

- Vous n'êtes vraiment qu'une enfant !

- Il faudrait savoir tout à l'heure j'étais une petite sotte.

- Ne vous jouez pas de moi ! N'avez-vous donc aucune jugeote ?

- Que voulez-vous dire par là ?

- Vous proférez des attaques à peine couverte au fils du Shérif. Vous déguisez à peine votre dédain. Vous lui tenez tête devant un groupe de jeunes nobles. Cherchez-vous à vous faire tuer ou est-ce un besoin maladif de faire comme votre père ? Car si c'est le cas, lui au moins avait une bonne raison de s'opposer à l'autorité où en tout cas il avait choisi le bon moment pour le faire !

- Comment ? Cet homme est plus respectueux avec sa monture qu'avec moi et je devrais laisser faire ? Et puis qui êtes-vous pour me donner des conseils ? Je ne vous ai rien demander !

- Bien si vous tenez si peu à la vie, je vous laisse vous mener à la tombe. Mais si, comme je le pense, il ne s'agit que d'un caprice de petite fille, alors trouvez au moins une bonne raison de vous mettre à dos un des hommes les plus influents du comté de Nottingham.

- Une bonne raison ? Mais j'en ai une excellente !

- Ah vraiment ? Et laquelle ?

- Seriez-vous aveugle ? Regardez autour de vous et vous remarquerez que non seulement ces terres mais aussi toute l'Angleterre va mal ! Et personne ne fait quoi que ce soit pour elle. Je me demande vraiment pourquoi mes parents se sont battus ?

- Qui vous dit que personne ne fait rien ? Vous n'êtes en Angleterre que depuis quelques jours et vous croyez tout connaître. Apprenez à observer avant de tirer des conclusions hâtives. Et si vous avez le moindre respect pour les gens qui croit en vous comme Lord Much et les gens du peuple comme Luke Scarlett, alors tenez-vous à carreaux ! »

Isabella vit Lord David s'éloigner. Elle était folle de rage. Comment pouvait-il oser lui faire ça ? Elle regagna alors le village encore rouge de colère. Much la vit arriver de loin. Elle ressemblait en ce moment encore plus qu'habituellement à sa mère. Much se souvenait des premiers jours au camp avec Lady Marianne. Elle voulait tellement bien faire qu'elle avait déclenché la colère de Robin. Isabella arriva près du groupe de cavaliers. Lord Grégory la regarda.

« - Mon Dieu ! Que vous arrive-t-il ? Auriez-vous été poursuivit par je ne sais quel monstre ? Vous êtes aussi rouge qu'une pivoine ! »

Isabella faillit lui répondre qu'au moins elle n'était pas rouge à cause du vin comme lui, mais un regard dur de David l'en empêcha. Fallait-il qu'il soit toujours là pour la rappeler à l'ordre ? Much proposa alors à Isabella de rentrer afin de ne pas se laisser surprendre par la nuit qui approchait. Elle accepta de grand cœur cette échappatoire. Alors qu'elle remontait à cheval, elle vit David s'approcher de Much avec sa monture et lui parler à voix basse. Isabella salua de la tête les cavaliers qui s'inclinèrent en signe de réponse. Elle partit au galop vers Bonchurch sans attendre Much qui la rattrapa un peu plus loin.

Ils arrivèrent au manoir dans un silence presque absolu. La colère d'Isabella n'était pas retombée et Much savait par expérience qu'il ne valait mieux pas tenter de raisonner les femmes de cette famille surtout quand elles étaient énervées. Il l'avait souvent vu avec la mère de la jeune femme. Isabella rentra dans le manoir et monta directement se changer dans sa chambre. Cet homme était horrible. Il la traitait comme une petite fille. Elle se sentait humiliée et terriblement honteuse. Elle enleva ses vêtements de cheval et mit sa robe verte. Elle dénoua ses cheveux et les attacha avec un simple ruban de la même couleur que sa robe. Elle vit alors le petit Robin passer sa tête à travers la porte. Il semblait bien triste. Elle le regarda et lui fit un sourire. Elle lui demanda ce qui n'allait pas. Le jeune garçon lui répondit qu'il en avait marre d'être trop petit pour tout. Il ne pouvait rien faire comme sa sœur où son père. Isabella ne comprit que trop bien son sentiment après la rencontre de cet après-midi là. Elle lui proposa alors de faire ce qu'il voulait jusqu'au repas. Le regard du jeune garçon s'illumina aux mots de la jeune femme. Jouer à toutes sortes de jeu avec Robin, ramena Isabella dans une délicieuse sérénité. Elle entendit alors une voix au rez-de-chaussée. Elle devait avoir rêver. Cette voix ne pouvait pas être celle de … Le petit Robin l'avait entendu et abandonna vite son jeu pour descendre en courant. Isabella le suivit de près. Elle devait en avoir le cœur net. Ce qu'elle vit en arrivant en bas raviva sa colère. Lord David était là. Comment pourrait-elle oublier cet homme grand, aux cheveux aussi noir que le ton qu'il avait employé pour lui parler. Sa carrure ne faisait pas peur à Isabella. Elle prit un air détaché et entrepris de déguisé sa colère par une hypocrisie toute ironique. Alors que le jeune Robin sautait dans les bras du jeune Lord, elle s'avança vers le visiteur. Il posa le petit garçon et s'inclina devant la jeune Lady. Elle fit une révérence rapide.

- Que nous vaut l'honneur de cette visite ? Demanda Isabella sur un ton plein d'ironie.

- Vous me manquiez. Répondit-il du tac au tac avec la même ironie.

- Je vois. Vous êtes donc passé pour prendre de mes nouvelles et savoir si j'avais bien suivi vos conseils. Et bien à priori je ne pense pas avoir mit la vie de quiconque en danger y compris la mienne. Mais je vous remercie de votre sollicitude.

- Bien je vois que vous m'en voulez toujours. Mais cela n'a aucune importance. Je suis venu pour vous dire que le conseil des nobles a été avancé à demain. Je ne saurais que trop vous conseiller de vous y conduire en vrai Lady. Même si vous faîtes semblant !

- Vous m'insultez en plus ! J'ai eu les meilleurs maîtres d'Aquitaine comme professeurs ! Je suis une vrai Lady, sûrement plus que vous êtes un gentleman !

- Loin de moi l'idée de vous insulter ni penser que votre éducation fut laisser de côté. Je pense que vous n'aurez aucune difficulté à nous prouver que vos professeurs vous ont appris quelque chose. Au moins essayez de faire semblant.

- N'ayez crainte ils m'ont appris plus que vous ne sauriez imaginer !

- Bien dans ce cas j'aurez l'occasion d'admirer quelques uns de vos multiples talents. Lord Much se fut un plaisir de vous revoir. Je vous laisse on m'attends à Clun.

Il s'inclina devant Isabella et Sarah, serra la main de Much, ébouriffa les cheveux de Robin et sortit. Isabella aurait voulu pouvoir frapper quelque chose. Elle allait prouver à cet imbécile qu'elle était une vrai Lady ! Même si elle devait s'asphyxier dans un corset ! Le repas se passa en multiples conseils pour la jeune femme. Puis Much lui expliqua le déroulement d'un conseil des nobles. Mais une question brûlait les lèvres de la jeune femme. Qui était Lord David et pourquoi est-ce qu'il cherchait tellement à la protéger ? Une fois cette question posée à son hôte, elle vit qu'il semblait hésiter à lui donner une réponse.

- David est le seigneur de Clun. C'est sur les conseils de votre père que sa famille a été placé là. Il est un des rares seigneurs à consulter encore ses paysans avant d'aller au conseil des nobles. Comme il est très riche et qu'il a beaucoup d'appui à Londres, le Shérif le laisse un peu tranquille. David n'est pas toujours d'accord avec le pouvoir mais il fait comme si. Il attend son heure.

Et bien, influant ou pas, Isabella ne le supportait pas. Et elle avait bien l'intention de le lui faire comprendre. Pour commencer elle allait lui prouver qu'elle était une vrai Lady ! Elle finit de manger avec la famille et monta directement dans sa chambre pour trouver la tenue la plus adéquate pour le lendemain.