Disclamer : Les personnages appartiennent à JK Rowling et l'univers bien… l'univers appartient à la réalité! (vu que c'est alternatif) ^_^ Donc ni à vous, ni à moi, mais à tous.
J'ai décidé de camper l'histoire dans l'univers réel, parce qu'elle m'est apparue comme ça. C'est une petite histoire d'été de quelques chapitres. (L'été est fini, mais bon…) Vous êtes chanceux, la fanfiction est terminée alors il n'y aura probablement pas de retard sur la publication. J'attends seulement que mes chapitres soient corrigés par ma bête-lectrice (Merci Pistache)! Pour l'instant, elle est rendue au quatrième chapitre. Au début, cette histoire était supposé être un one-shot...à la quarantième page, je me suis aperçu que c'était trop long pour être seulement un one-shot! ^^'' Il a donc une douzaine de chapitres.
Sur ce, bonne lecture!
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Chapitre 1
Le monde de Lily
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Pour augmenter son niveau de concentration, Lily sortit légèrement sa langue et la mordit. Face à un miroir grossissant, elle approcha sa pince à cil de ses sourcils. Quand elle sentit sa proie bien coincée entre les deux palettes, la jeune fille tira le poil rebelle de toutes ses forces. Son coude, victime de l'élan qu'elle avait voulu se donner, se cogna férocement contre le coin d'une tablette à sa droite. Lily lâcha un cri de douleur et laissa tomber sa pincette sur le sol. En grimaçant sous le mal, la rouquine sentit le coup résonner le long de son bras.
Dans le but d'observer sa blessure de guerre, la rouquine contorsionna son bras et étira son cou. Finalement, elle vit que sa peau était éraflée jusqu'au sang. En grognant, Lily approcha son visage de son miroir pour au moins remarquer que son poil indésirable avait disparu. La jeune fille nettoya sa plaie et rangea soigneusement son matériel. À l'instant où elle allait sortir, la rouquine attendit sa sœur cogner à la porte.
« Lily, est-ce que tu as bientôt fini? Cela fait plus d'une demi-heure que tu es dans la salle de bain! »
Son aînée avait à peine terminé sa phrase que Lily ouvrit la porte pour laisser sa place.
« Je suis désolée, Pet', mais j'ai eu quelques problèmes d'''épilation'', expliqua la rouquine sans donner plus d'informations.
-C'est moi qui m'excuse d'être si impatiente, mais je suis pressée, car j'ai rendez-vous avec Pierre-Hugo dans à peine une heure, lui avoua Pétunia sur un ton excité.
-Bien alors, bonne soirée! »
Sa grande sœur la remercia rapidement pour ensuite aller s'engouffrer dans la salle de bain.
Lily se dirigea d'un pas lent dans sa chambre en soupirant avec fatalité.
Pétunia passait le clair de ses soirées à rencontrer des garçons ou à sortir avec des amis. Son aînée était toujours invitée en quelque part ou avait toujours une activité à faire alors qu'elle…
La jeune fille s'affaissa sur sa chaise avec le même soupire toujours accroché aux lèvres.
…alors qu'elle passait le plus clair de son temps à s'ennuyer fermement.
Lily n'en voulait pas à sa sœur d'être si populaire. Après tout, avec ses cheveux blonds, sa peau bronzée, ses yeux bleus et sa taille élancée, Pétunia représentait le prototype même des filles qui plaisaient à la gente masculine. Ses quelques défauts, elle savait les cacher derrière une couche de maquillage bien posée et des vêtements adaptés à ses formes. Pétunia était belle alors qu'elle…
Lily prit dans ses mains un livre qui traînait sur son bureau en réprimant le soupire qui ne la quittait pas.
…alors qu'elle était une jeune rousse aux yeux verts bien ordinaire. Elle possédait une peau un peu trop pâle qui avait pour effet de ressortir ses tâches de rousseur et une petite taille qui l'empêchait d'ambitionner sur les desserts. Lily était persuadée qu'elle n'avait rien pour elle.
La rouquine entama la lecture de son roman dans le seul but d'étouffer le soupire qui chatouillait sa gorge.
Quelques pages plus tard, alors qu'elle commençait à peine à embarquer dans l'histoire, Pétunia apparut dans le cadre de porte. Cette dernière portait une simple robe de chambre rose dont elle mouillait les épaules par sa chevelure sortie tout droit de la douche.
« Lily, est-ce que tu voudrais m'aplatir les cheveux? », demanda sa sœur mielleusement.
La jeune blonde n'avait nullement besoin de ce traitement. Sa crinière arborait déjà un caractère lisse impeccable, mais Lily ne pouvait refuser la moindre chose à son aînée.
« Avec plaisir, lui répondit la rouquine.
-Merci! Tu les sécheras par la même occasion, ça ne te dérange pas?
-Bien sûr que non. »
Pourquoi cela l'aurait dérangée après tout? Ça l'occuperait. Elle n'avait rien d'autre à faire.
Elles allèrent dans la chambre de Pétunia. Cette dernière s'installa en face de sa commode où un beau miroir trônait alors que Lily se plaçait derrière elle. Avec un doigté quasiment d'expert, la rouquine empoigna leur séchoir et entama d'enlever toutes traces d'humidité dans ces cheveux de blé. Au nombre de fois qu'elle avait exécuté cette manœuvre, Lily commençait à être aussi douée qu'une coiffeuse de profession.
« Pierre-Hugo m'a dit qu'il m'inviterait au restaurant, mais il n'a pas voulu me révéler lequel. C'est tellement romantique, tu ne trouves pas? »
La jeune rousse sachant la question rhétorique ne prit pas la peine de répondre. Elle laissa Pétunia raconter ce qu'elle avait à dire. Après tout, son aînée adorait tellement parler.
« Le problème, c'est que puisque je ne connais pas l'identité du restaurant, je ne sais pas non plus quoi mettre. Je ne voudrais ni être trop chic, ni être trop décontractée par rapport au restaurant.
-Je pourrais peut-être te prêter ma jupe beige, elle fait un bon entre-deux.
-Tu ferais ça?, s'enthousiasma Pétunia.
-Oui, pourquoi pas? Je ne la porte presque jamais en plus.
-Tu es géniale! En plus, puisque tu es plus petite, elle sera plus courte pour moi. Puis elle semblait être un peu étroite pour ta taille, donc elle sera parfaite pour moi! »
Lily ne prit pas la peine de soulever le fait que si la jupe était parfaite pour Pétunia, cela signifiait qu'elle n'était donc pas adaptée pour elle alors que c'était SON vêtement. Elle laissa plutôt son aînée débiter ses paroles sans l'arrêter, en approuvant quand il le fallait, jusqu'à ce que sa tâche se soit achevée.
« Merci Lily! Tu es trop gentille de me rendre ce service!
-Ce n'est rien, Pet.
-Selon toi, est-ce que je devrais laisser mes cheveux lousses, les attacher ou les mettre en chignon? demanda l'adolescente en jouant avec sa chevelure dorée et en s'examinant devant la glace.
-J'opterais pour les cheveux lousse sans hésiter.
-Tu optes toujours pour ça, ria Pétunia.
-Si j'avais des beaux cheveux blonds comme les tiens, c'est ce que je ferais », se justifia la cadette des Evans en haussant des épaules.
Puis, mécontente par sa propre couleur de crinière, elle tordit dans ses doigts une mèche rebelle de ses cheveux roux qui étaient relevés en un chignon serré
« Tu n'as jamais pensé à te les faire teindre pour faire disparaître cette terrible couleur rouge? lui suggéra son aînée.
-Tu crois que ça me ferait bien?
-Je ne sais pas, il faudrait essayer. Enfin, ça sera pour une autre fois, car Pierre-Hugo arrive dans très peu de temps et il me reste encore plein de choses à faire!
-Oui, excuse-moi, je te laisse te préparer! »
Alors que sa sœur commençait à se maquiller pour une belle soirée, Lily retourna à ses livres et ses soupires avec une image d'elle en blonde qui lui titillait l'esprit.
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Un rayon de soleil frappa la légère couche de peau qui recouvrait ses pupilles. La chaleur des photons lui chatouilla le bout du nez. Sous les brumes du matin, Lily commença à se frotter les yeux paresseusement. En s'étirant les bras, elle sentit sa main frapper un objet dans son lit. Confuse, la rouquine tourna la tête et tomba sur son livre de la veille. Elle remarqua alors sa veilleuse toujours allumée et son rideau resté ouvert. L'adolescente n'eut pas besoin d'autres éléments pour qu'elle comprenne que, la nuit passée, elle s'était endormie sous la lecture de son livre.
À peine eut-elle posé les pieds sur son plancher de bois qu'elle entendit sa mère cogner à la porte :
« Lily, il est temps que tu te lèves! Ce n'est pas parce que tu es en vacances que tu peux te permettre de te lever à des heures indécentes, la réprimanda madame Evans.
-C'est beau, maman, je suis réveillée, grogna presque la rouquine.
-Merci de me répondre aussi gentiment », répliqua sa mère.
Lily était à des kilomètres d'être une de ces personnes étranges qui pouvaient se montrer à la fois de bonne humeur et sociable avec les autres le matin. Il lui fallait minimalement une douche et un petit-déjeuner pour retrouver ses esprits et afficher son premier sourire de la journée.
La jeune rousse jeta un coup d'œil à son cadran et remarqua qu'il était à peine huit heures du matin. Sa mère avait tendance à exagérer la signification du terme « heure indécente pour se lever ». En soupirant, elle enfila son peignoir vert par-dessus son pyjama et sortit de sa chambre. En descendant les marches, son odorat renifla un arôme sucré qui flottait dans les airs. Ses papilles gustatives, salivant déjà, comprirent avant sa vue que sa mère préparait des crêpes.
« Est-ce que tu veux un pancake? lui demanda cette dernière lorsque Lily rentra dans la salle à manger.
-Bien sûr! », répondit la rouquine avec un regard gourmand.
La jeune rousse s'assit à la table, en face de Pétunia qui avait déjà entamé son petit déjeuner. À sa droite, son père semblait plus concentré sur le journal que sur son assiette. De son côté, sa mère leur faisait dos pour s'occuper des crêpes à la cuisine. Suivant son habitude, celle-ci avait coiffé ses cheveux blonds en un chignon strict sans la moindre mèche rebelle.
En voyant que son paternel avait entre les mains le cahier des sports, Lily ne put s'empêcher de le questionner :
« Qu'est-ce qu'il dise sur le Wimbledon?
-Un long article sur Andy Murray, par fierté britannique. Un petit article sur Jamie Murray, parce que même si elle est britannique, ce n'est qu'une fille. Pour changer, Nadal et Federer ont gagné leur match. Un chroniqueur nous dit qu'on aura probablement droit à une finale remarquable entre les deux champions. Puis, il y a des analystes qui font leur prévision sur les grands gagnants, résuma son père en posant le journal à ses côtés.
-Et quel est leur verdict?
-Soit Nadal ou Federer. Étrangement, personne ne prend pour le pauvre Andy Murray, ironisa-t-il avec un sourire moqueur.
-Assez de tennis pour ce matin, on ne parle pas de sport à table », les interrompit madame Evans en servant une crêpe à Lily.
La jeune rousse fit la moue alors que sa mère prit place avec eux. Elle avait beau chercher, elle ne voyait pas en quoi parler d'un tournoi de tennis pouvait s'avérer malpoli ou insupportable.
« Au fait, j'ai entendu dire par Madame Primscy, qui connaît l'agente immobilière qui s'occupait de la maison de nos voisins, que la maison a été vendue, annonça la femme aux cheveux blonds tout en arrosant sa crêpe d'un coulis aux fraises.
-Tu as entendu parler des gens qui y habiteront? », demanda Pétunia d'une petite voix excitée.
Le petit sourire qu'arbora sa mère alors indiqua à Lily que cette dernière avait bel et bien un ragot qui lui démangeait le bout de la langue.
« Comme si les racontars s'étaient mieux que le Wimbledon », maugréa tout bas Lily en versant à son tour du coulis sur ses crêpes.
Heureusement pour elle, il n'eut que son père qui comprit ses paroles. Celui-ci lui fit un clin d'œil discret.
« Eh bien, Madame Primscy m'a dit que le père de la famille était le vice-président de la firme SPMI*, les informa sa mère.
-Wow! Tout de même! souffla l'aînée des Evans, étonnée.
-Vu la maison qu'ils viennent d'acheter, il fallait bien s'attendre à quelqu'un de haut placé, émit son père en haussant les épaules avec indifférence.
-Puis, je sais aussi qu'il y a deux garçons d'environ votre âge dans la famille, continua la femme blonde en ignorant la remarque de son mari, dommage que tu sois déjà avec Pierre-Hugo, Pétunia. Même si Pierre-Hugo est charmant, il faut avouer que ces garçons sont un bon parti.
-En fait, maman, en ce moment, ça va plutôt mal entre Pierre-Hugo et moi », confessa Pétunia avec une mine triste.
Intriguée, Lily leva les yeux de son assiette vers sa sœur. Cette dernière avait paru si enthousiaste à la venue de sa sortie la veille que l'annonce la surprit.
« Mais ça ne fait que deux mois, s'exclama leur mère, attention jeune fille de ne pas jouer à la girouette! Quelle réputation cela te ferait!
-Bien sûr, maman », acquiesça l'adolescente en baissant les yeux.
La rouquine fut compatissante pour sa sœur qui n'avait droit à aucun réconfort de sa mère, mais que des réprimandes.
« Mais bon, peut-être que notre chère Lily pourra trouver chaussure à son pied parmi ces garçons, lança la femme aux cheveux blonds, aussi subtile dans ses intentions qu'un camion de vidange rose à trois heures du matin.
-Non, merci! J'ai autre chose à faire que de courir après les garçons, s'irrita la jeune rousse qui ne désirait surtout pas avoir une mère, sur son dos, qui jouait à l'agence de rencontre.
-Si mademoiselle est si occupée ces temps-ci, qu'a-t-elle donc à faire aujourd'hui? », questionna narquoisement la maîtresse de la maison.
Prise au piège par l'interrogation, Lily fit tourner les hamsters de son esprit pour qu'ils lui inventent un fabuleux mensonge. Malheureusement, l'art des bobards ne s'avéraient pas être leur plus grand talent.
« Je vais aller jouer au tennis, improvisa la jeune rousse.
-Et avec qui? » demanda sa mère toujours sur le même ton moqueur.
Lily jura intérieurement contre sa meilleure amie, Julia, qui était partie en France pour l'été et qui ne pouvait donc pas lui servir de partenaire. Ses rongeurs cérébraux passèrent vainement en revue ses amis, mais aucun nom ne lui vint à l'esprit. Julia était la seule qui jouait au tennis parmi eux.
« Hum…Avec papa! », répondit Lily en désespoir de cause.
Pour aider son cas, elle envoya un regard implorant vers le concerné.
En entendant son surnom dans la conversation, celui-ci prit un air surpris en fixant sa fille pour ensuite, afficher une mine désolée :
« Ce n'est pas possible, Lilou, je dois finir un dossier pour le travail aujourd'hui. »
Aussitôt dit, Lily se renfrogna et enfonça rageusement sa dernière bouchée dans sa cavité buccale. Elle sentait le sourire vainqueur de sa mère lui brûler la peau. La rouquine se promit de diminuer la ration de fromage qu'elle accordait à ses hamsters d'esprit pour les punir de leur incompétence. Sans leur aide, Lily trouva une idée qui sauverait ses mensonges.
« Je vais rendre visite à Severus alors. », lança-t-elle.
Sa mère prit instantannément un air plus pincé, voire totalement mécontent. Severus Rogue représentait l'antithèse de l'idée qu'elle se faisait d'une bonne fréquentation pour ses filles. Les airs crasseux, le visage glacial et la mine sombre n'avait jamais aidé le cas du jeune homme, mais puisqu'il s'était toujours montré poli et tranquille, la femme aux cheveux blonds n'avait jamais osé empêcher sa cadette de le voir.
Fière de son coup, Lily arbora un sourire victorieux et fut contente pour une fois de la réaction que pouvait provoquer chez sa mère la simple mention de son ami d'enfance.
« Ces nouveaux voisins sont une bonne chose. Tu pourras rencontrer de nouveaux garçons, autre que ce Severus, répliqua sournoisement sa mère.
-Je ne vois pas en quoi tu peux prétendre qu'ils sont des bons partis si tu ne les a jamais vu. Ils sont peut-être laids et méchants! protesta Lily avec agacement.
-Si tu lisais plus que le cahier des sports dans le journal, tu aurais peut-être vu que leur père a déjà paru en page couverture de la section Les Affaires et qu'il paraît très bien. En plus, il fait souvent des dons à des organismes, donc ils doivent nécessairement retenir de lui. Puis, cesse de t'emporter ainsi, ça ne se fait pas de me parler sur ce ton.
-Désolée, émit Lily d'une voix neutre, tout en enfonçant ses ongles dans sa paume pour contrôler la fureur qui lui tordait l'estomac, puis-je sortir de table maintenant?
-Bien sûr que tu peux », lui répondit son père sous les yeux réprobateurs de sa femme.
Saisissant pleinement l'occasion de fuite que lui offrait son père, Lily fila de la salle à manger comme un lièvre.
La rouquine ne tenait surtout pas à subir une nouvelle fois les sermons de sa mère qui finissait toujours par avoir raison sur tout. Jouter avec elle ne servait à rien, peu importe ce qu'elle dirait, Lily aurait tort et finirait humiliée.
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Des grands blocs appartement de briques rouges se dressaient de chaque côté de l'avenue. Ils se ressemblaient tous comme des jumeaux identiques possédant simplement quelques défauts qui les différenciaient. Un avait des carreaux cassés, l'autre était estropié de quelques briques, le suivant présentait une porte battante qui claquait selon les humeurs du vent, le dernier se laissait traîner parmi des déchets.
Lily s'arrêta devant un de ces bâtiments. Elle le reconnaissait par un des balcons où étaient toujours exposées des fleurs pétillantes de couleurs qui contrastaient avec le tableau sombre de la rue. D'un pas déterminé, la rouquine pénétra dans le vestibule et pressa le bouton à la droite d'une vieille étiquette qui indiquait « Tobias Rogue ».
« Oui? grogna une voix aigre sortant de l'interphone.
-Bonjour Eileen! C'est Lily », répondit la jeune rousse, conservant un ton joyeux malgré le maigre accueil auquel elle avait droit.
Sans plus de cérémonie, la rouquine entendit le bruit lui signalant qu'elle pouvait accéder au bloc. Elle se dépêcha à entrer et monta les escaliers jusqu'au troisième étage. Au bout du couloir, elle aperçut son ami qui l'attendait devant sa porte.
Son visage blanchâtre était dissimulé derrière de lourdes mèches d'ébène qui ne laissaient ressortir que son nez aquilin. Lily pouvait à peine apercevoir ses yeux qui ressemblaient à deux trous noirs tant ses iris se confondaient avec ses pupilles. Son corps fin se perdait sous un grand chandail à manches courtes couleur corbeau et un large jeans troué aux genoux.
« Ça te dit d'aller te promener? proposa immédiatement Severus de sa voix âpre naturelle.
-Non, j'ai déjà dû marcher pour me rendre ici, refusa la rouquine en secouant la tête.
-Mais ça serait.
-Si tu veux me proposer quelque chose à boire, c'est avec plaisir », le coupa Lily d'un air taquin.
Severus consentit finalement à sa demande d'un hochement de tête, mais eut un mouvement d'hésitation lorsqu'il vint pour ouvrir la porte d'entrée de son appartement.
« Relaxe Sevy, j'ai vu des centaines de fois cet appartement », se moqua la rouquine.
L'adolescent aux cheveux noirs avait toujours été très réticent à l'idée de l'inviter chez lui. Lily connaissait Severus depuis ses cinq ans, mais ce n'était que depuis quelques années qu'il acceptait ses visites dans sa demeure. La rouquine avait la certitude que cette réticence provenait de l'orgueil du jeune homme. Il n'acceptait pas qu'on puisse l'apercevoir dans ce lieu intime à sa personne où il était possible de constater ses faiblesses. Il semblait toujours avoir honte d'exposer son appartement aux yeux des autres. C'était encore pire si ces autres rencontraient ses parents.
Lily finit par pouvoir s'introduire dans la demeure de son ami. La porte d'entrée adonnait à un couloir sobrement éclairé par une fenêtre crasseuse. Même si l'appartement semblait mal entretenu, la rouquine prit la peine d'enlever ses chaussures par politesse. Dans une pièce, elle entendit un doux fredonnement, qui cessa à l'instant où elle le perçut. Un silence trouble tomba dans l'appartement.
Severus se dirigea vers l'endroit d'où provenait le son. Les souliers qu'il avait gardés dans ses pieds claquèrent allègrement sur le sol. D'un pas plus timide, Lily le suivit et ils arrivèrent dans la cuisine. La mère de Severus se tenait devant son comptoir les fixant avec un regard effrayé. Elle courbait le dos tel un chat hérissait son poil lors d'une situation dangeureuse.
« Ce n'est que moi, Eileen », la rassura Severus.
Les traits de la femme maigrichonne se détentirent, mais elle arbora tout de même une mine aigrie. Une lueur bilieuse dansait continuellement dans ses petits yeux marron. Muette comme une tombe, Eileen retourna son attention sur son comptoir où reposaient des pommes, de la farine, des épices et divers instruments. Les narines de Lily reniflèrent avec délice l'arôme de cannelle qui flottait dans la pièce. Malgré ses airs hargneux, Eileen Prince s'avérait incontestablement une cuisinière des plus douées.
La rouquine s'installa sur une chaise de la table à dîner qui se situait dans la même salle que la cuisine. Severus se dirigea vers le réfrigérateur pour en sortir une cruche de thé glacé et un plat de cerises jeune homme aux yeux noirs portait une précaution particulière à éviter tout contact avec sa mère malgré la petitesse de leur cuisine. Celle-ci s'affairait à sa tâche avec tant de passion et de concentration qu'elle semblait dans une transe.
Severus remplit deux verres de thé glacé et les amena avec les cerises sur la table à dîner. Lorsqu'elle aperçut le goûter, les yeux émeraude de Lily s'éclairèrent aussitôt. Il la connaissait par cœur, son breuvage préféré jusqu'à ses fruits préférés. L'adolescent au visage pâle s'assit près de Lily et posa un doigt sur ses lèvres pour lui faire signe de rester silencieuse. La jeune rousse lui répondit par un clin d'œil complice. Depuis le temps qu'elle venait dans ces lieux, Lily avait appris les règles de la maison. Une des plus importantes était qu'on devait omettre toute parole lorsqu'Eileen Prince cuisinait, quitte à subir son courroux.
Les deux adolescents s'étaient placés pour pouvoir observer en toute quiétude les mouvements de la mère de Severus. Ses gestes habiles valaient son pesant d'or. Elle épluchait les pommes, les coupait, roulait sa pâte et mélangeait le tout avec des doigts de fée. C'était un délice de la voir cuisiner. Peu de temps après, le doux fredonnement recommença, sortant tout droit de la gorge d'Eileen. C'était un ronronnement bienveillant qui ressemblait à une tendre berceuse. Regarder la mère de Serverus cuisiner n'était peut-être pas une activité aussi divertissante que jouer au tennis, mais cela lui apportait une sorte de tranquillité bienfaisante à la jeune rousse.
Lily jeta un coup d'œil à son ami qui regardait avec avidité sa mère agir. Elle connaissait sa propre passion secrète pour la cuisine. Le fils d'Eileen s'avérait aussi talentueux qu'elle, si ce n'était pas plus. Severus sentit le regard de la jeune rousse sur lui et se retourna vers elle. L'adolescent aux cheveux noirs lança à Lily un grand sourire franc que la rouquine recueillit comme une perle rare. Son ami n'avait jamais été très généreux dans les démonstrations de joie, mais ces dernières avaient toujours eu l'effet d'apaiser Lily.
Si même Severus souriait, alors c'est que réellement tout allait bien, se disait-elle.
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*SPMI : Sans nom Par Manque d'Imagination
J'espère que vous avez aimé! ^^ Et même si ce n'est pas le cas, vous pouvez toujours me laisser une review! C'est sûr que ce n'était qu'une introduction, et j'ai bien conscience qu'il n'a pas encore beaucoup d'actions.
