Bonjour tout le monde ! Voilà un moment que l'idée de cette fic me trottait dans la tête, j'avais vraiment envie d'écrire sur ce couple.

Malheureusement les personnages ne m'appartiennent pas sauf pour mes OC Freyja et Cara

Bonne lecture !


Le soleil était déjà couché depuis quelques minutes et Nasir sentait s'assombrir son humeur autant que le ciel. Agron et les autres n'étaient toujours pas rentré et il commençait sérieusement à s'inquiéter, cela faisait déjà deux jours qu'ils devraient être revenus. Nasir arrêta ce qu'il faisait au moment où il entendit les acclamations de joie venant de la cour du temple signifiant le retour d'Agron et de ceux qui l'avaient accompagné dans un nouveau port dans le but de libérer une cargaison d'esclaves afin de disposait de plus d'hommes capables de se joindre et de défendre leur cause. Le Syrien s'arrêta sous le perron du temple où une multitude de nouveaux visages, pivotant dans tous les sens, prenant connaissance de leur nouvel environnement. Nasir fut étonner de trouver des femmes et même quelques enfants parmi eux. L'inquiétude le prit quand il ne vit pas Agron, le Germain aurait normalement dû être à la tête du groupe. Il continua à chercher le gladiateur des yeux. Ce dernier lui apparut finalement à la fin de la petite troupe, Nasir amorça un mouvement pour aller l'accueillir mais se stoppa devant la scène qui se présentait à lui. Son géant avait dans ses bras une petite fille qui ne devait pas avoir plus de quatre ou cinq printemps, des cheveux blonds clairs qui lui arrivaient aux épaules et deux émeraudes en guise de yeux d'une teinte un peu plus claire que ceux d'Agron. Elle paraissait vraiment minuscule dans la cale du gladiateur mais son expression sereine montrait qu'elle se plaisait là où elle était. On ne pouvait pas en dire autant du Germain qui semblait mal à l'aise mais la joie illumina ses traits quand ses yeux se posèrent sur le syrien. Cela sortit ce dernier de sa transe et bientôt les deux hommes firent rapidement leur chemin l'un vers l'autre. La petite sembla se recroqueviller sous le regard curieux de Nasir qui releva son visage vers son amant, une question silencieuse pouvait s'y lire.

_Elle refuse de me quitter depuis que l'on a libéré son groupe, ils étaient dans des chariots en direction d'un marché pour y être vendu. Nasir hocha la tête, satisfait de l'explication, mais curieux de la raison de l'enfant de choisir le Germain qui du premier abord ne paressait pas comme le plus accueillant des hommes avec sa stature imposante et sa mine le plus souvent renfrognée. Il se reconcentra sur la petite fille.

_Bonjour. Quel est ton nom, petite ? La petite fille le regarda incertaine avant de se tourner vers Agron comme pour lui demander son aide mais elle n'émit aucun son. Le géant prit alors la parole :

_Je n'ai pas pu lui arracher une seule parole, je pense qu'elle est muette. Il s'adressa ensuite à la fillette. Tu peux faire confiance à Nasir, il est celui qui tient mon cœur, tu es en sécurité avec lui. Nasir se sentit rougir face à cette déclaration, l'enfant quant à elle fit un hochement de tête timide au bout de quelques secondes.

_Agron ! le dénommé se retourna vers la provenance de la voix pour voir Spartacus se diriger vers lui. Je suis heureux de ton retour sain et sauf, tu ramènes plus de monde que prévu. Tout comme Nasir il porta un regard interloqué vers la fillette. Agron entreprit d'expliquer au chef des rebelles l'épisode imprévu sur le chemin du retour au camp.

Retour en arrière

Agron était heureux, la libération de nouveaux hommes taillés pour la guerre s'était passé sans encombre, après l'épisode de Sedullus, il avait compris qu'il ne devait pas choisir les guerriers en fonction du peuple auxquels ils appartenaient. Cette fois c'était un navire avec des hommes d'origines très diverses qu'ils avaient visés. Agron étaient en tête du groupe Donar à ses côtés. Ils entendirent les bruits d'un convoi de chariots. Agron fit signe à tous de se cacher derrière des fourrés près d'eux. Les deux Germains regardèrent les chariots avec intérêt.

_Devrions-nous l'attaquer ? Il n'y a qu'une dizaine de soldats même si les autres ne sont pas armés nous avons une chance, avec un peu de chance nous trouverons des vivres et des glaives. Nous sommes encore loin du campement, il ne risque pas de découvrir sa position. Agron réfléchit à la proposition de Donar, ses arguments avaient du sens. Quand les chariots furent pratiquement à leur portée Agron fit un signe de tête à son compagnon montrant son accord. Ils attendirent encore quelques secondes l'instant propice avant de se jeter avec un cri de guerre sur les soldats qui avaient en charge la protection du convoi, les hommes qu'ils avaient libérés les suivirent sans hésitation. Le combat fut bref à eux seul Agron et Donar abattirent la majorité de leurs ennemis et les autres, bien que faisant face à des hommes armés seulement de leur point, ne firent pas le poids face à la supériorité numérique des anciens esclaves. Rapidement les hommes expirèrent leur dernier souffle. Agron fit signe de regarder ce qu'il y avait dans les chariots, des exclamations de joie fusèrent face à la nourriture et les armes qui se dévoilèrent. Il avait pris la bonne décision, Spartacus en serait heureux. Le Germain se dirigea vers le dernier chariot du convoi, il arracha rapidement la corde qui le tenait fermé et fit ainsi face à des visages de femmes et d'enfant apeurés. Vu les colliers et l'état de leur vêtement il ne faisait aucun doute que c'étaient des esclaves, sûrement amenés à un marché pour y être vendu.

_Vous n'avez rien à craindre de nous, vous pouvez sortir, vous êtes libre maintenant. Les femmes s'entre regardèrent, incertaines. Devant leur hésitation Agron reprit la parole.

_Je suis un des esclaves qui ont choisi de suivre Spartacus, nous pouvons vous mener auprès de lui là où vous serez en sécurité. À la mention du légendaire gladiateur, les expressions se muèrent en surprise, finalement une première esclave se leva une jeune femme aux cheveux bruns, dans la vingtaine, tenant la main de deux enfants. Les autres lui emboîtèrent bientôt le pas. Jusqu'à qu'il n'est plus personne dans la charrette, du moins c'est ce que cru Agron jusqu'au moment où il aperçut le mouvement d'une petite silhouette dans le fond. Il se retourna vers les femmes.

_Il y a encore un enfant là-dedans. Une femme rousse prit la parole.

_C'est une fillette mais elle refuse de se laisser approcher et se débat dès qu'on la touche. Agron émit un grognement devant la complication mais il refusait d'abandonner une enfant en plein milieu de la forêt, les Romains n'étaient pas le seul danger dans ce monde. Il monta dans le chariot pour aller chercher la fillette. Il l'a sentie de tendre à son approche, il s'approcha lentement et s'accroupit devant elle. Même ainsi sa forme restait imposante.

_Bonjour, je me nomme Agron, il chuchota. Tu n'as plus rien à craindre maintenant personne ne te fera du mal. L'enfant le regarda mais ne fit aucun mouvement. Agron se retient d'encore grogner. La patiente n'était pas son fort. Tu ne veux pas sortir dehors ? Il fait sombre ici, personnellement je n'aime pas trop rester ici, la forêt est mieux. La petite le regarda semblant cette fois curieuse. Agron décida d'en profiter pour utiliser une ruse qu'il employait souvent avec Duro quand il était petit, il lui fit un sourire éclatant révélant ses fossettes. En plus avec un peu de chance nous pourrons voir une déesse des bois ou des ruisseaux, on dit qu'elles sont très belles. Alors tu veux venir ? La jeune fille le regarda avant de prudemment se lever et tendre les bras vers le gladiateur. Cela eut pour effet de le figer quelques secondes sous la surprise avant de maladroitement prendre la fillette dans ses bras. Donar le regarda surpris, mais un regard d'Agron lui intima de ne faire aucune remarque. La femme qui lui avait parler plus tôt s'approcha de lui.

_C'est un vrai exploit que tu as réalisé là, depuis plusieurs jours qu'elle est avec nous, aucune n'a réussi à même lui arracher une parole. Cela interpella le gladiateur.

_Aucune de vous ne la connaît ?

_Non elle n'a été ajoutée au convoi il y a quelques jours. On ne connaît même pas son nom.

_Nous verrons ça plus tard. Que chacun prenne autant d'arme et de nourriture qu'il peut, il faut s'éloigne de la route et mettre le plus de distance possible entre nous et ce lieu avant que quelqu'un ne découvre le convoi. Donar fit un signe de tête à son compagnon en accord et tout le monde se mit à la tâche.

La jeune fille de plus tôt se mit aux côtés d'Agron qui prit une seconde pour la détailler. Elle ne devait pas avoir plus que la mi-vingtaine, elle devait faire la même taille que Nasir, elle possédait de jolies courbes, ses cheveux d'un roux foncé se démarquaient encore plus avec la blancheur de sa peau qu'on pouvait deviner sans imperfection malgré la saleté qui la recouvrait. Elle ne devait pas être esclave depuis longtemps ou alors elle avait bénéficier de la faveur de son maître. Dans l'ensemble Agron ne pouvait nier le fait qu'elle soit belle. Elle sourit en attrapant le regard du Germain.

_Merci de nous avoir libéré, jamais nous aurions cru pouvoir avoir cette chance.

_ Aucun remerciement n'est nécessaire, chacun devrait pouvoir jouir de la liberté. Comment t'appelles-tu ?

_Mon nom est Cara.

_Cara, puis-je te la confier ? Agron désigna la fillette toujours dans ses bras.

_Bien sûr.

Agron voulut déposer la fillette dans les bras de la jeune femme mais celle-ci resserra sa prise autour du cou du gladiateur refusant de la lâcher.

_Allons petite je ne peux pas te garder dans mes pas pendant tout le trajet, Cara sera mieux prendre soin de toi. Mais la fillette secoua violemment la tête montrant clairement son désaccord. Agron tenta alors une nouvelle fois de transférer l'enfant à la jeune femme mais elle commença à pleurer et le gladiateur sentit la panique monter en lui ne sachant pas comment réagir.

_Je pense qu'il serait mieux que tu la gardes avec toi pour le moment.

Voilà comme Agron s'était retrouvé à devoir s'occuper d'une petite fille sous les moqueries amicales de Donar et il était sûr qu'une fois de retour au Vésuve il n'aurait pas fini d'en entendre parler.

Fin du Flashback

_Tu as eu raison de les libérer en plus les armes et les vivres que tu rapportes sont plus que bienvenues. Quant à cette petite, il semble que tu vas devoir t'en occuper pour le moment.

_Es-tu séreux Spartacus ! Je suis un combattant pas une nourrisse. Nasir voyant que l'explosion de son amant effrayait la petite blonde prit sur lui de le calmer.

_Agron cela est sûrement l'affaire de quelques jours, le temps que la fillette comprenne qu'elle est en sécurité parmi nous, en plus tu n'es pas seul il me semble, je suis là et Naevia et les autres aussi. Agron voulut protester mais la raison lui dit que c'était inutile et le regard appuyer de son amant finit de le convaincre, ses deux perles noires seraient vraiment sa perte. Les paroles de Nasir étaient sensées et au fond de lui il savait qu'il n'aurait pas le courage de laisser la fillette se débrouiller toute seule, comme il n'avait pu se résoudre à l'abandonner dans la forêt. Le Germain poussa un soupir et se tourna vers Spartacus.

_Très bien Nasir et moi allons s'occuper d'elle.

_Merveilleux, accordes-toi un peu de repos, tu l'as mérité. Je vais demander à Donar de me faire le rapport de l'expédition, je vais demander aux autres de prendre en charge les nouveaux venus. Le Germain ne protesta pas devant la promesse de repos. Il se dirigea à l'intérieur du temple pour atteindre le semblant de chambre dont des rideaux faisaient office de porte et où lui et Nasir partageaient leur couche qui était constituée d'un tas de couvertures et de fourrure à même le sol. Il installa la petite blonde sur cette dernière.

_Je vais chercher de quoi vous restaurer. Agron hocha la tête en signe de gratitude et s'installa à côté de l'enfant. Celle-ci le regarda faire, curieuse. Sentant des yeux sur lui, l'ancien gladiateur se tourna vers la source de ce regard, mal à l'aise.

_Pourquoi me regardes-tu ainsi ? Ah, oui c'est vrai que tu ne peux pas parlerSache que tu n'as rien à craindre ici, tu es encore trop jeune pour comprendre ce qui se passe mais un jour cela viendra. La fillette n'esquissa aucun mouvement pouvant montrer qu'elle comprenait les paroles de l'adulte. Elle continuait simplement de le fixer sans ciller et Agron fit la même chose ne sachant pas quoi faire d'autre. Il n'avait jamais été à l'aise avec les enfants. C'est ainsi que les retrouva Nasir, les deux les yeux dans les yeux, immobile et ne se rendant pas compte de la présence du syrien jusqu'à qu'ils entendent le rire de ce dernier ce qui les fit sortir de leur torpeur.

_Que faîte vous, vous deux ? Un concours de regards ?

_Euh non… nous…discutions ?

_Ah elle devait être bien sérieuse votre discussion. Se moqua la basané. Tiens mange pendant que c'est encore chaux. Agron accepta le bol tendu après quoi Nasir s'accroupit devant la blonde et lui tendit un bol semblable.

_Toi aussi il faut que tu manges. La jeune fille hésita mais prit finalement ce qu'on lui présentait et après avoir jeté un coup d'œil au Germain qui avait commencé à manger elle fit de même avec beaucoup d'enthousiasme après la première bouchée. Les trois mangèrent dans un silence serein.

_Au fait, aucun des autres esclaves que vous avez libérés n'a pu te dire quoi que ce soit sur elle ?

_Non pas même son nom.

_C'est embêtant, nous allons devoir lui en trouver un dans ce cas. Nasir posa son regard sur l'enfant attirant son attention.

_Puisque tu ne peux pas parler sa te dérange que l'on te choisisse un nom ? Nasir lui sourit pour la rassurer et la jeune fille montra son accord. Quel nom pourrait-on de donner … Tu as une idée Agron ? Le concerné réfléchit.

_Que dirais-tu de Freyja, c'est une déesse de mon peuple, celle de la fertilité et de l'amour. Nasir sembla heureux de cette trouvaille et il n'était pas le seul car quand les deux adultes se tournèrent pour demander à la fillette si cela lui plaisait ils se retrouvèrent devant un visage souriant.

_Bon ce n'est pas tout ça mais il est temps pour les gladiateurs et les petites filles de se mettre au lit.

C'est à ce moment qu'Agron réalisa que Freyja dormirait avec eux cette nuit et les prochaines certainement ce qui signifiait qu'il ne pourrait pas profiter de son Syrien alors qu'il en mourrait d'envie après presque une semaine de séparation. Nasir sembla savoir à quoi il pensait car il lui fit un sourire moqueur, ses yeux semblant briller de malice. Le géant eut une moue en guise de réponse. Bientôt les trois étaient installés sur les couvertures, la petite entre les deux adultes.

_Çà te plairait une histoire avant de dormir Freyja ? La jeune fille acquiesça à la proposition de Nasir.

_Il était une fois une grande reine, qui habitait dans les contrées chaudes...La petite écoutait attentivement l'histoire du Syrien mais ne parvint pas à rester éveillée bien longtemps. Nasir sourit tendrement quand il vit que les deux autres avaient migré dans le monde des rêves. Le bras d'Agron était venu s'enrouler autour d'eux, les tenants serrés. L'ancienne esclave remonta la couverture sur eux avant de s'endormir à son tour.

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Le lendemain le Syrien fut le premier éveiller. Il se leva doucement pour ne pas réveiller les deux autres occupants de la pièce mais Freyja l'entendit se lever. Elle se frotta les yeux avant de regarder Nasir.

_Désoler je t'ai réveillé. Tu as faim ? La petite blonde hocha la tête. Bien, je vais aller chercher à manger. À la surprise de l'ancienne esclave Freyja se leva et vient lui prendre la main avant de le regarder dans l'attente. Tu veux venir avec moi ? L'enfant hocha à nouveau la tête.

Les deux se dirigèrent vers une autre pièce du temple qui servait de réserve pour la nourriture, comme il était encore très tôt, le soleil commençant à peine à se lever, ils ne croisèrent pratiquement personne, mais la curiosité en voyant la petite fille aux côtés de Nasir était présente à chaque fois. Ce dernier, une fois arrivé à destination, prit du pain et un peu de viande séché. Il en confia une partie à Freyja. Quand ils retournèrent dans leur chambre ils trouvèrent Agron debout finissant de se vêtir après avoir profité d'être seul pour faire un brin de toilette. Quand il vit les deux d'entre eux ensemble, il fut surpris mais soulagé, elle semblait avoir prit goût à Nasir, ce qui était une bonne chose. Agron se savait incapable de prendre soin d'un enfant tout seul, même s'il s'était toujours occupé de Duro, il y avait eu très peu de différence d'âge et leurs parents étaient avec eux. Nasir, lui, semblait plus à l'aise. Sûrement car son rôle en tant qu'esclave favori l'avait amené à avoir en charge les autres esclaves et à s'occuper d'eux. Il accueillit son amant avec un baiser et ébouriffa les cheveux de Freyja qui repoussa rapidement sa main et essaya de lisser ses cheveux ce qui fit rire le gladiateur. Comme la veille les trois mangèrent dans le calme. Une fois finit Agron se leva.

_Je vais voir si Spartacus a besoin de moi.

_Tu prends Freyja avec toi ?

_Euh... D'accord.

_Je suis sûr que tu seras parfaitement géré, je serai avec Oenomaus à l'entraînement, vous me rejoindrez après que tu es parlé avec Spartacus.

_Très bien.

Les trois sortirent du temple, Freyja donnant la main aux deux adultes, ils croisèrent aussitôt Naevia.

_Bonjour, vous trois. Alors voilà notre nouvelle petite recrue ? Elle s'accroupit devant la fillette. Bonjour, je m'appelle Naevia. Elle tourna son regard vers Agron et Nasir. Les commérages ont déjà fait le tour du temple, Agron prépares-toi à subir les moqueries de Crixus.

_Hum ! Les insultes du putain de Gaule ne … il s'arrêta suite à la douleur dans ses côtes là où Nasir l'avait frappé de son coude, il tourna son regard orageux vers ce dernier. Qu'est-ce que cela signifie ?!

_Fais attention à ton langage devant Freyja !

_Elle ne peut pas parler, elle ne risque pas de le répéter !

_Ce n'est pas une raison ! Naevia éclata de rire face au spectacle devant elle, attirant l'attention des deux hommes, quand elle eut repris son souffle, elle s'expliqua.

_Vous deux, on dirait vraiment deux parents qui se disputent sur l'éducation de leur enfant. Les deux semblèrent gênés de cette déclaration. Freyja regardait les adultes, se disant que ces personnes avaient vraiment des comportements étranges. Quoi qu'il en soit, cette jeune fille aurait bien besoin d'une nouvelle tenue, je vais trouver de quoi lui en faire une rapidement, venez me trouver en début d'après-midi pour que je puisse faire les ajustements nécessaires. En effet les vêtements de Freyja qui se composait d'un haut qui ne lui recouvrait même pas le ventre et d'un semblant de jupe était très sales et déchirés à plusieurs endroits, ne tenant plus que par un fil.

_Nous te remercions Naevia. La femme à la peau mâte leur sourit avant de les quitter. Agron et Nasir s'échangèrent quelques paroles avant de se séparer. Agron, tenant la main de Freyja, se dirigea vers la pièce où se tenaient les réunions stratégiques, presque certain d'y trouver Spartacus. Comme prévu le chef de la rébellion y étais. Il fut plus surpris de ne pas y trouver Crixus.

_Bonjour Agron, je vois que tu es accompagné. Bonjour, jeune fille. Spartacus s'était accroupi devant la petite qui se cacha derrière la jambe d'Agron, ce dernier posa sa grande main sur sa tête pour la rassurer.

_Freyja voici Spartacus. Oenomaus avait besoin de Nasir pour entraîner les nouvelles recrues, Freyja reste donc avec moi. Crixus n'est pas ici ?

_Il est parti à la chasse peu après l'aube, bien qu'avec les vivres que tu as ramenés nous serons tranquilles un petit moment. Les combattants se sentent plus en sûreté également maintenant qu'ils ont des véritables armes à la main. Agron acquiesça en accord.

_Y-a-t-il quelque chose dont il faudrait que je m'occupe ?

_Non, je pense que nous devrions rester tranquille quelques temps, si nous tentons de libérer d'autres esclaves maintenant est trop risquer maintenant. Nous allons consacrer nos efforts sur la formation des nouvelles recrues. Les deux hommes discutèrent encore de différents points mais très vite Freyja demanda l'attention d'Agron. Elle s'ennuyait ici, il n'y avait rien dans la pièce pour l'occuper mais elle ne voulait pas quitter les côtés d'Agron. Freyja tira sur les vêtements d'Agron, les yeux verts se tournèrent vers elle.

_Qui y a-t-il ? Elle tira une nouvelle fois sur les vêtements du gladiateur tout en montrant la sortie.

_Tu peux sortir si tu veux, tu n'as rien à craindre ici. Freyja refusa, pas toute seule.

_Je pense qu'elle veut que tu viennes avec elle, c'est même mieux, elle ne connaît pas encore les lieux et certains de nos compagnons sont un peu brusques. Nous n'avons rien d'urgent pour l'instant. Et si nous rejoignons les autres à l'entraînement ?

_Très bien.

Agron prit Freyja dans ses bras et les trois hommes se dirigèrent vers la cour. Plusieurs paires d'hommes et de femmes se battaient avec des épées ou des bâtons pour les débutants sous les observations et les conseils d'Oenomaus, épaulé de Nasir, Saxa et Mira. Les trois nouveaux venus s'installèrent sur les marches du temple, regardant la formation, Freyja confortablement assise dans la cale du Germain. Bien vite les regards furent attirés vers Spartacus, les murmures s'élevèrent. Oenomaus tenta de rétablir le calme mais peine perdue, il invita Spartacus à prendre la parole. Nasir, Mira et Saxa rejoignirent Agron sur les marches.

_Si, on m'avait dit un jour que je verrai Agron avec une enfant dans les bras.

_Tu ne vas pas t'y mettre aussi Mira. Grogna Agron. Saxa se mit à parler en allemand.

_Je ne comprends pas comment de tous c'est à toi qu'elle ait pu mettre sa confiance, tu n'as pas vraiment la figure du père aimant.

_Parce que tu crois qu'un enfant aurait eu envie de t'avoir pour mère ?

_Mes enfants seront des grands guerriers comme moi qui botteront le cul des Romains !

_Si tu as vraiment des enfants un jour, je les plains les pauvres. Saxa frappa le bras d'Agron en guise de représailles.

_Ne commencez pas vous deux. Nasir prit Freyja des bras d'Agron. Elle se laissa faire, il semblait qu'elle avait totalement accepté le Syrien.

_Elle est vraiment mignonne en tout cas, elle a les mêmes yeux qu'Agron. Mira tenta d'approcher sa main de la petite mais cette dernière recula refusant le contacte. Et il semble qu'elle soit aussi sauvage que toi Nasir quand tu nous as rejoints. Agron sourit à la déclaration de Mira.

_Voilà peut-être pourquoi elle t'as acceptée si rapidement, heureusement. Nasir roula des yeux.

_C'est mieux pour la tranquillité du camp qu'elle est le même caractère que moi, plutôt que le tien.

_Eh !

Des chants bruyants se firent entendre et Agron prit une mine contrariée. Voilà sûrement le Gaulois et sa meute. En effet Crixus et plusieurs autres Gaulois arrivèrent dans la cour les bras chargés de leurs trophées de chasse. Naevia apparue pour saluer son amant avant que la paire rejoigne le petit groupe.

_Alors c'était vrai Agron, tu es devenu garde d'enfant. Tous pensèrent à cet instant : et c'est parti. Agron se leva pour faire face à l'autre gladiateur.

_Ne t'inquiète pas je peux encore te mettre ta raclée, enfoiré de Gaulois.

_Comme d'habitude le chiot aboi mais ne mord pas.

Agron était prêt à répliquer mais il fut arrêté par Freyja qui s'était mise entre lui et Crixus qui la regardait avec confusion. Freyja avait un froncement de sourcil sans prévenir elle donna un coup de pied dans le tibia du brun, elle n'avait pas assez de force pour faire mal au gladiateur qui en avait vu d'autre. Elle tira la langue et se dépêcha de se cacher derrière les jambes d'Agron, échappant au Gaulois qui avait tenté de la saisir. Tout le monde éclata de rira face à la scène. Saxa toujours en riant s'adressa à Agron.

_Cette petite doit être de notre peuple, elle sera une grande guerrière !

_Le grand Crixus vaincu par une enfant. Surenchéri Mira.

Agron une fois calmé ébouriffa doucement les cheveux de la fillette en lui souriant.

_Merci Freyja mais je sais me défendre seul tu sais. La petite blonde hocha la tête en accord avant de tendre les bras vers Agron pour qu'il la reprenne.

Le petit groupe continua à discuter sauf pour Crixus qui boudait dans son coin. Cependant le devoir se rappela bientôt à eux, Mira et Naevia devaient s'occuper des stocks et assigner des taches qui étaient en attentes aux nouveaux venus. Crixus alla s'occuper de préparer la viande qu'il avait ramenée. Oenomaus rappela Nasir et Saxa à lui. Agron décida de les regarder, il aurait bien aimé les rejoindre mais il devait surveiller Freyja. Il sentit une présence à ses côtés quand il leva la tête vers la personne qui l'avait rejoint il trouva Cara en train de lui sourire.

_Bonjour Agron.

_Salutation Cara.

_Puis-je m'asseoir avec toi quelques instants ?

_Euh... Bien sûr, tu es libre de faire ce que tu veut désormais. Agron était mal à l'aise, il n'était pas vraiment doué pour faire la conversation.

_C'est étrange de se dire que je n'aurai plus à suivre les ordres d'un maître et un peu déroutant aussi, je n'ai jamais rien décidé par moi-même.

_Il faudra un peu de temps mais bientôt tu comprendras que tu as fait le bon choix.

_Vous êtes si convaincu, tous. Je ne pense pas que j'aurai le courage ni la force de brandir un glaive.

_C'était le cas pour beaucoup ici cependant chacun à pris conscience de la valeur de sa liberté, aucun homme n'a le droit de privé un autre homme de son libre arbitre. Les putains de Romain moins que tout autre. Tu devrais apprendre à manier le glaive au moins pour être capable de te défendre en cas de nécessité.

À peine sa phrase terminée Agron sentit une prise sur le collier autour de son cou, décidément ça devenait une habitude mais Freyja n'ayant pas d'autre moyen d'attirer son attention, il ne pouvait pas vraiment dire quelque chose. La fillette pointa un doigt vers Nasir qui faisait une démonstration avec Saxa, avant de se désigner elle. Agron ne comprenait pas vraiment ce qu'elle voulait dire.

_Tu veux rejoindre Nasir ? Elle fit un signe négatif. Elle balança son bras dans ce qui devait être une imitation des mouvements enseigner en ce moment, pas très réussi en tout cas. Tu veux apprendre à te battre ? Signe positif cette fois.

_Je ne pense pas que ce soit une bonne idée pour une enfant d'apprendre ce genre de chose. Tu ne veux pas que je t'apprenne à cuisiner plutôt ?

Freyja fit une grimace de mécontentement. Elle ne voulait pas passer du temps avec cette Cara, surtout pour apprendre ce genre de choses. Elle ne l'aimait pas tout comme le regard qu'elle posait sur Agron. Ce dernier quand à lui réfléchissait à la demande de la petite blonde. Cara avait peut-être raison mais en même temps depuis le peu de temps que Freyja était avec lui, le gladiateur avait pu voir qu'un caractère bien trempé se cachait sous cette face angélique. Si elle n'était même qu'à moitié comme Saxa cela ferait des ravages dans le futur. En plus il n'était jamais trop tôt pour apprendre au moins à se défendre et ça permettrait à Agron de se défouler un peu, rester assis sur des marches en regardant les autres s'entraîner n'était pas pour lui. Freyja descendit de ses genoux montrant son impatiente.

_Très bien, je vais te montrer quelques mouvements mais on commence avec des bâtons, les glaives c'est pour les adultes. Il suffit de faire comme moi. Freyja sourit avec enthousiasme.

_Puis-je me joindre à vous ? Freyja fit la moue. Elle avait espéré que la femme les laisserait tranquilles.

_Si tu veux, mais à tes risques et périls. Je ne peux pas dire que je suis le plus patient des professeurs. Cara sourit simplement.

Chacune des filles prit un bâton et la leçon commença. Agron leur apprit comment placer ses jambes, porter un coup, parer. Le temps passa rapidement mais le Germain n'y prêta pas attention. Il s'amusait. Enfin c'était surtout en voyant Freyja, bien qu'il n'ait rien contre Cara mais à travers l'enfant il avait l'impression de revoir Duro et lui quand ils étaient enfants et que leur père leur apprenait à se battre. Sur le visage de Freyja le même sérieux et la même concentration qu'ils avaient eue eux-mêmes dans ces moments. La fillette se révélait être une bonne élève malgré son jeune âge, Cara avait plus de mal et plus le temps passait moins elle semblait faire d'effort. Agron se fit violence pour rester agréable et patient mais c'était contraire à son caractère. Pas étonnant qu'on ne lui laissât pas s'occuper des recrues les moins douées. L'intervention de Nasir fut bien venue. Il s'approcha du trio le sourire aux lèvres. Il prit Freyja dans ses bras alors qu'elle se jetait dedans, souriante.

_Je te laisse Freyja à peine une matinée et je te retrouve en train de lui apprendre à combattre.

_Crois le ou non, c'est elle qui m'a demandé et elle est douée en plus.

_On ne peut pas dire la même chose pour moi malheureusement. Tenta de plaisanter Cara.

_Excuse moi mais tu es ?

_Oh pardon je suis Cara, je fais partie de ceux qui viennent d'arriver. Tu es Nasir c'est ça ?

_Oui. Nasir retourna son regard vers Agron. Oenomaus a laissé tout le monde faire une pause pour se restaurer. Nous devrions aller faire pareil. Tu as faim Freyja ? Hochement de tête. Super. Excuse-nous Cara. Sans plus de cérémonie, Nasir s'en alla avec Freyja.

Agron ne pouvait pas dire qu'il n'était pas abasourdi par le comportement de son Syrien. Nasir était toujours d'un naturel amical, n'hésitant pas à proposer son aide sans rien attendre en retour. Ce pourrait-il...

_Il semble que je dois te laisser, Cara. N'hésite pas à continuer à t'entraîner et tu feras des progrès. Agron parti rejoindre Nasir et Freyja qui attendaient déjà dans la file pour la distribution du repas du midi. Agron avait un sourire espiègle.

_Ne me dis pas que tu es jaloux.

_Pas du tout. Tu t'imagines des choses.

_Alors pourquoi as-tu été aussi froid avec elle ?

_Je n'ai pas été froid.

_Si, tu l'as été. Agron s'amusait beaucoup. Habituellement c'était Nasir qui lui reprochait sa possessivité, alors pour une fois qu'il pouvait le taquiner, il n'allait pas s'en privé. Aller avoue que tu es jaloux.

Nasir ne répondit pas mais le gladiateur pouvait voir qu'il boudait. Une fois qu'ils furent servi Nasir se dirigea dans un coin, il déposa Freyja et s'assit à coté d'elle, Agron fit de même à côté du Syrien. Le silence s'éternisa. Agron n'y tient plus.

_Tu sais que tu n'as rien à craindre. Elle ne m'intéresse pas du tout. Il n'y a que toi qui peux combler mon cœur. Nasir soupira.

_Pardonne-moi. Ma réaction était exagérée. C'est juste que quand vous étiez tous les trois, certains ont commencer à faire des remarques sur le fait que vous aviez l'air d'une famille et quel beau couple vous feriez. Agron posa sa main sur la joue de l'ancien esclave, le forçant à rencontrer son regard.

_Si les dieux nous permettent de vivre jusqu'à ce que nous soyons des vieillards, tu es le seul avec qui je voudrais passer ma vie et fonder une famille.

Il embrassa doucement l'autre homme lui assurant de la véracité de ces sentiments une fois encore. Le sourire espiègle refleurit sur le visage d'Agron et Nasir savait qu'il n'allait pas aimer ce qui allait sortir de sa bouche.

_Au fait mon amour, on va devoir commencer à prier Junon pour qu'elle t'équipe de ce qu'il faut pour avoir des enfants. Nasir donna une tape sur la tête du germain.

_Il faut que je pense à instruire un peu Freyja qu'elle ne devienne pas une brute sans cervelle comme toi. C'était au tour d'Agron de bouder. Une fois le repas finit Nasir reprit la parole.

_Je pensais que l'on pourrait aller au point d'eau se baigner cet après midi. Nous avons tous besoin d'un bon bain.

_Ils n'ont pas besoin de toi cet après-midi ?

_Oenomaus a dit qu'il pourrait se débrouiller.

_Très bien.

_Tu es d'accord Freyja. Sa mine contrariée indiqua que non. Tu ne veux pas aller te baigner ? Elle secoua la tête. Pourtant tu te sentiras mieux après être devenue toute propre et on pourra rester pour se nager un peu. Mais la réponse resta la même.

Nasir na savait pas comment réagir, s'il forçait Freyja à faire une chose dont elle n'avait pas envie, ça la braquerait et risquerait de rompre la fragile confiance qu'elle semblait lui avoir accordée. Il se tourna vers son amant pour lui demander son soutien mais ce dernier ne fit qu'hausser les épaules. Voilà pour le soutien. Une idée germa soudain dans son esprit. Il se rapprocha de la blonde comme pour lui faire une confidence.

_C'est dommage que tu ne veuille pas y aller, Agron va être triste, il adore aller nager. Freyja regarda Nasir, elle mordillait sa lèvre. Après un petit moment, elle hocha la tête. Nasir était content de cette petite victoire. Il faut qu'on n'aille voir Naevia pour tes nouveaux vêtements avant de partir.

Le trio chercha donc la femme à la peau sombre à travers le temple. Le Syrien finit par la repérer.

_Ah, Naevia on te cherchait tu as eu le temps pour le vêtement de Freyja ?

_Oui, attend une seconde je vais le chercher. Elle revint à peine une minute plus tard. Voilà je l'ai fait à vue d'œil il faudra venir me voir s'il faut un ré-ajustage.

_D'accord, merci.

La petite troupe fit un autre détour pour que Nasir puisse prendre des chiffons et des huiles pour se nettoyer avant de se mettre en route vers l'étang. À cette heure de la journée il n'y aurait personne car tout le monde était occupé dans le temple, c'est une des raisons pour laquelle Nasir avait choisi de venir cet après-midi, Freyja n'aurait pas à supporter la compagnie d'autres personnes. L'étang était entouré par les arbres de la forêt. Il n'était pas très grand, environ deux cents mètres de long sur une centaine de largeur. Nasir déposa ce qu'il avait amené près du bord de l'eau. A peine eu il finit qu'il entendu un gros splash, il n'avait pas eu besoin de se retourner pour savoir qui s'était Agron n'avait pas paru plus enthousiaste que ça quand Nasir avait mentionné la sortie de l'après-midi mais en vérité il devait être heureux lui qui adorait se baigner, Nasir avait pensé une fois que c'est parce que ça lui rappelait chez lui, les baignades dans le Rhin. Il n'avait jamais demandé cependant, il avait très vite compris qu'Agron n'était pas vraiment à l'aise dans les conversations sur son passé et le Syrien respectait cela.

_Ah ça fait du bien ! Nous devons profiter des derniers jours de chaleur avant que Proserpine ne rejoigne Pluton aux Enfers.

Nasir sourit à son amant avant de reporter son attention sur Freyja, soulevant un sourcil devant son attitude étrange. Elle se tenait à un bon mètre du bord de l'étang, regardant l'eau avec méfiance comme si cette dernière risquait de lui sauter à la figure. C'est à ce moment que la lumière se fit dans l'esprit de Nasir. Peut-être que la blonde ne voulait pas aller se baigner à l'étang car elle avait peur de l'eau, s'était fréquent de ne pas savoir nager, Nasir lui-même ne savait pas avant que Agron ne lui apprenne dans ce même étang. Il s'approcha de la fillette.

_Freyja, tu as peur de l'eau ? elle répondit timidement. Ce n'est pas grave tu sais, c'est le cas de beaucoup de personnes même dans le camp. Moi je n'allais pas plus loin que quand l'eau m'arrivait à la taille avant que Agron ne m'apprenne à nager. L'incertitude continuait à se voir dans son beau regard vert. Nous pouvons t'apprendre aussi si tu le souhaites et sinon il suffit d'aller là où tu as pied. Agron et moi sommes là tu n'as rien à craindre. Elle regarda encore Nasir avant de prendre sa main. Il lui sourit, rassurant.

_On va se déshabiller d'abord, les vêtements ce n'est pas pratique dans l'eau.

Les deux se retrouvèrent bien vite nus comme des vers et déposèrent leur vêtement à l'endroit où Agron avait laissé les siens. Le Syrien s'était demandé si elle serait choquée de voir deux hommes nus avant de chasser cette pensée, la pudeur était un luxe que les esclaves ne pouvaient pas se permettre et en effet la fillette n'y fit pas attention. Elle reprit la main de Nasir et les deux s'approchèrent de l'eau, le Germain vint à leur rencontre.

_À ce rythme vous ne serez entré dans l'eau que quand Apollon aura fini sa course. L'homme à la peau sombre le foudroya du regard.

_Freyja n'est pas à l'aise avec l'eau. Elle s'arrêta d'ailleurs quand l'eau lui atteint la taille. Agron s'avança vers elle.

_Freyja si tu veux je te prends dans mes bras comme sa tu peux aller plus loin, je te promets que je ne te lâcherai pas, d'accord ? elle hocha.

Elle accrocha ses bras au cou du géant quand celui-ci la porta, sa prise se resserrant à mesure qu'il s'enfonçait dans l'eau suivit de Nasir. Agron s'arrêta une fois que l'eau lui arrivait un peu au-dessus de la taille.

_Tu vois je te tiens il n'y a aucun risque et Nasir et juste à côté. La prise se détendit mais à peine. Ça te dit t'apprendre à flotter, ce n'est pas dur et je lâche pas. Pas de réponse. Tu n'as rien à craindre c'est encore plus facile que de donner un coup de pied à cet imbécile de Crixus, d'ailleurs il faut que tu bouges tes jambes un peu comme si tu voulais lui donner pleins de coup de pieds.

Freyja sourit et ses épaules se secouèrent dans un rire silencieux. Nasir sourit aussi même s'il ne pensait pas que c'était une très bonne idée de laisser Agron utiliser cet exemple, les tibias du gaulois auraient peut-être du souci à se faire dans le futur.

_Aller je vais te tenir par la taille du bout des bras et tu vas doucement agiter tes bras et tes jambes pas besoin de le faire trop vite.

Freyja était très crispé au début, ses mouvements désordonnés dans la panique mais au bout de quelques minutes elle parvint à se détendre sous les conseils d'Agron. Nasir fut hypnotisé par le spectacle devant lui. Jamais il n'aurait cru qu'Agron puisse faire preuve d'autant de patiente et qu'il pourrait être si à l'aise avec un enfant. C'est une face totalement inconnue de son amant que l'ancienne esclave de plaisir découvrait à cet instant et ça le fascinait. Agron souriait sans s'en rendre compte, il semblait heureux, un bonheur simple. Nasir eut l'impression de tomber amoureux une nouvelle fois mais en même temps d'une manière différente. L'origine du prénom de Freyja lui revint en tête, la déesse de l'amour. Peut-être que rien n'était un hasard, peut-être que cette fillette était un cadeau de la déesse. En à peine une journée, elle avait pris le cœur de Nasir et sans aucun doute celui du Germain. Cette petite puce qui semblait si fragile et l'était parfois mais qui avait révélé avoir un caractère qui pourrait rivaliser avec celui d'Agron. Le syrien fut sorti de ses pensées par l'exclamation joyeuse de son amant.

_Nasir regarde ! Freyja a réussi. Le mot était un peu fort, on voyait que Freyja avait encore un peu de mal, le soutien d'Agron était encore nécessaire mais c'était un début et la fillette s'amusait, le grand sourire sur son visage en témoignait.

_Ça te dit d'aller encore plus loin, tu vas rester sur mon dos pendant que je nage.

C'est comme ça que Nasir vit les deux autres s'éloigner mais il se dépêcha de rester derrière au cas où Freyja lâche le cou d'Agron. Le reste de la journée passa vite, ils continuèrent à apprendre à la fillette à nager et jouèrent dans l'eau, ils se lavèrent avant de s'étendre un peu au soleil de fin de journée pour se sécher un peu. Ils décidèrent de revenir au temple avant que le soleil ne soit coucher. Ils s'habillèrent, Freyja dans sa nouvelle robe. Naevia avait réussi à trouver du tissu bleu ciel, la robe était des plus simples, arrivant aux genoux de Freyja, elle ne couvrait qu'une seule épaule, un cordon scindait sa taille. Maintenant elle aurait des vêtements un peu plus chauds pour l'hiver même si cela ne suffirait pas.

C'est dans une bonne humeur que le petit groupe rentra au temple alors que la dernière lueur . Au camp il préparait un grand feu pour ce soir, c'était le moment où tout le monde pouvait se détendre et faire la fête. En plus ce soir il y aurait du vin.

Xxxx

La fête battait son plein, les anciens esclaves dansaient, chantaient, buvaient sans ménagement. Saxa se battait contre un homme. On voyait qu'il les avait rejoint récemment, les plus anciens ici savaient qu'il ne valait mieux pas se battre contre la femme du Rhin si on voulait s'en sortir indemne. Habituellement Agron se serait joint volontiers aux luttes mais pas ce soir malgré les invitations de Donar et de Lugo. Il n'était pas content d'avoir refusé, il était bien là, assis contre un mur avec Freyja et Nasir contre lui. Finalement il commençait à s'habituer à la présence de la fillette auprès d'eux et Nasir aussi apparemment. Il devait avouer qu'il s'était amusé aujourd'hui aussi bien en lui apprenant à tenir le glaive qu'à nager. Mais est-ce que toutes les journées seraient ainsi ? Prendre soin d'un enfant était une lourde tâche et leur avenir était si incertain. Si lui et Nasir venait à mourir dans la bataille Freyja se retrouverait à nouveau seule. Mais n'est-ce pas aussi la raison pour laquelle il devrait en profiter ? Comme ils étaient deux hommes cette enfant était sûrement leur seule chance d'avoir une famille.

_À quoi penses-tu si sérieusement ? Agron tourna son regard vers le Syrien.

_Rien, rien d'important. Il voyait bien qu'il n'avait pas convaincu son amant mais pour son soulagement celui-ci ne poussa pas l'affaire. Le couple vit s'approcher Lugo.

_Petit homme vient se battre avec Lugo. Nasir demanda silencieusement l'avis d'Agron.

_Vas-y je veille sur la petite. Le Syrien parti avec Lugo dans la cour où le combat commença sous le regard attentif de Freyja et Agron.

_Nasir se bat bien, tu ne penses pas Freyja. La fillette acquiesça toujours concentré sur le combat entre Nasir et Lugo. Tu aimes bien Nasir ? Nouvel acquiescement. Je sais que ça ne fait qu'une journée mais est-ce que tu te sens bien avec nous ? Cette fois elle le regarda et sourit de toutes ses dents. Agron lui ébouriffa les cheveux. Les deux furent bientôt rejoints par Cara.

_Tu n'étais pas à l'entraînement cet après-midi.

_Non, Nasir, Freyja et moi sommes allés nager à l'étang à côté d'ici.

_Vous...vous êtes très proche. Agron ne put s'empêcher de rire.

_Ce serai triste pour des amants de ne pas l'être. Je pensais que notre relation était claire.

_Eh bien on dirait que je ne suis pas très dégourdi. En tout cas il a réussi à se faire accepter par la fillette aussi vite que toi.

_Oui ça m'a étonné aussi mais j'avoue que c'est bien pratique je serai incapable de prendre soin de Freyja sans l'aide de Nasir.

_Tu aurais trouvé de l'aide ailleurs et en parlant de ça si jamais tu as besoin je suis là. En plus je suis sûr qu'une présence féminine serait bénéfique. Agron n'aimait pas la tournure de cette discussion.

_Merci pour ta proposition, pour ce qui est de la présence féminine Naevia et Mira sont plus que qualifiées, je pense. Il n'allait pas inclure Saxa, il y avait des moments où Agron doutait vraiment du fait que ce soit une femme.

_Mais elles sont souvent très occupées, je pourrai aussi lui apprendre à compter et écrire.

_Nasir on est aussi capable en plus Freyja n'accepte encore que ma présence et celle de mon amant. Le tond'Agron si fit avertissent, il voulait mettre fin à cette conversation.

_Enfin, soyons honnête. Nasir ne pourra jamais compenser la présence d'une femme.

Agron sentit le sang lui monter à la tête. Mais pour qui elle se prenait celle-là. Le gladiateur allait lui montrer sa façon de penser. Au même moment Nasir fit son apparition.

_Cara, n'as-tu personne d'autre à qui tenir compagnie pour que je te retrouve toujours aux côtés d'Agron. La rousse se força à sourire malgré la tension plus que palpable.

_Nous ne faisions que discuter, il ne faut pas te sentir menacer à moins que ce soit justifier. Agron allait d'intervenir.

_Cara je pense...

_J'ai une entière confiance en Agron mais ne crois pas que c'est pour ça que je vais laisser faire la première catin qui tente de le séduire.

_De ce que j'ai entendu, tu sais parfaitement tenir ce rôle.

_Moi au moins je n'ai pas besoin de continuer à en être une pour me faire une place. Si tu continus à tourner autour d'Agron je te montrerai ce que j'ai appris auprès des gladiateurs. Maintenant hors de ma vue avant que ne fasse un geste que je pourrai regretter. Les deux se toisèrent avant que la jeune femme ne décide de partir lançant un dernier regard noir au Syrien.

_Et sinon tu n'étais pas jaloux ? Nasir se contenta de rouler des yeux.

Freyja, elle, était contente que cette Cara se soit fait remettre à sa place, peut-être qu'elle les laisserait tranquille maintenant.

Xxxx

Il ni eut pas d'autre incident, Cara ne s'approchait plus, elle se contentait de lancer des regards noirs à Nasir qui se contentait de l'ignorer. Une routine s'était installée pour Nasir, Agron et Freyja. Sans qu'ils s'en rendent compte une semaine était passée. Tout le monde avait pris l'habitude de voir la fillette avec l'un ou l'autre des amants. Bien que Freyja refusait toujours de les quitter d'une semelle, elle se laissait désormais approcher par les plus proches amis du couple et voulait bien rester avec eux tant qu'Agron ou Nasir restait en vue. La seule exception était avec Crixus, à chaque fois que lui et la petite se voyaient ils se fusillaient du regard, au grand amusement des autres. Le petit groupe était tranquillement assis ensemble sur les marches du temple, discutant. Devant les bâillements répétés de Freyja, Agron décida qu'il était temps d'aller dormir.

_Le soleil est couché depuis bien longtemps, il est temps de rejoindre Morphée. Agron prit Freyja dans ses bras, lui et Nasir saluèrent les autres et retournèrent dans leur chambre. Comme ils en avaient pris l'habitude, les trois étaient couché ensemble. Freyja s'était presque aussitôt endormie. Les deux adultes regardaient la fillette dormir.

_Cela a été une semaine bien remplie. Nasir regarda Agron.

_Oui mais c'est agréable.

_À quoi penses-tu Nasir ? Je sais que tu as quelque chose à l'esprit.

_Agron, je sais que nous avions prévu de nous en occuper que temporairement mais peut-être est-ce mieux si elle reste avec nous.

_Tu sais que notre avenir est incertain, que faire si nous périssons sous le glaive romain ?

_C'est une possibilité mais elle ne doit pas nous empêcher de vivre. Cette enfant a placé sa confiance en nous, nous devons nous en montrer digne. Nous sommes deux hommes, jamais nous aurions pu espérer pouvoir avoir un enfant. Freyja est sans aucun doute la seule chance que les dieux nous offrirons. Je sais que tu y as pensé aussi.

Nasir n'avait pas tort, la pensée lui avait traversé l'esprit plusieurs fois au cours de la semaine. Tout n'avait pas été parfait, il y avait eu beaucoup de moments de frustration, une partie du au fait que Freyja ne pouvait pas parler et que lui et Nasir n'arrivait pas toujours à comprendre ce que la fillette voulait, ce qui avait parfois mené à des larmes. Il y avait aussi le fait que les deux hommes n'avaient pas vraiment pu passer de moment tranquille rien que tous les deux. Mais cela lui avait aussi plu de s'occuper de l'enfant, il riait intérieurement à chaque fois qu'il voyait son air concentré quand Agron lui enseignait quelque chose. Pendant ces moments il oubliait tout le reste, il vivait juste l'instant présent. Nasir aussi était heureux.

_On s'en est bien sortis pour une semaine, je suppose qu'on peut s'en sortir pour le reste de notre vie, ça va juste demander quelques ajustements. Les deux amants s'échangèrent un baiser, c'était une nouvelle page de leur histoire qui commençait.


Alors qu'en pensez-vous ? Pour l'instant je marque cette histoire comme terminée mais je pense que je posterai d'autres petits chapitres pour développer la relation entre la petite famille.

Pour ceux qui suivent mon autre fanfiction, je sais que ça fait un moment que je n'ai pas publié de nouveau chapitre mais pas de panique je compte m'y remettre dans les jours prochains et j'espère publier un chapitre ce mois-ci, on croise les doigts ^^ Kiss Kiss les gens !