Complication
L'histoire contient des spoilers de la saison 3. Je ne suis pas spécifiquement la saison 3 dans cette histoire, je m'inspire de certains dialogues et je brode là-dessus. Si vous n'avez pas regardé la saison 3, à vous de décider de lire mon histoire ou pas.
Ah oui, Molly n'est plus fiancée avec Tom, elle l'a quitté lorsqu'elle s'est rendu compte qu'elle aimait toujours Sherlock. Je suis désolée, mais je déteste les triangles amoureux.
Je suis québécoise (canadienne) et je ne suis jamais allée à Londres, donc je suis désolée des possibles erreurs qui pourraient se glisser dans ma fic.
Sherlock et Molly ne m'appartiennent pas. Je ne retire aucun profit sauf le plaisir de les voir ensemble.
Chapitre 1 : La chambre de Molly
Molly était furieuse. Sherlock dormait dans sa chambre d'amie depuis plusieurs jours déjà lorsqu'il a osé lui demander de lui laisser sa chambre parce qu'il trouvait la sienne trop petite. Pour Molly, il était hors de question qu'elle lui laisse sa chambre. Elle lui a clairement dit que s'il voulait sa chambre, alors qu'il devrait la partager avec elle. Ainsi, elle était certaine que la conversation serait terminée et qu'il retournerait dans la sienne sans plus attendre. Mais tel ne fut pas le cas. Sherlock eut un sourire des plus énigmatiques et lui dit que c'était la seule façon pour lui d'avoir accès à une plus grande chambre qu'il n'y voyait pas d'inconvénient de la partager avec elle. Le visage de Molly tomba. Elle était certaine qu'elle avait gagné son point de vue. Maintenant, elle ne savait pas comment faire marche arrière, car la contrainte qu'elle avait émise à Sherlock avait été acceptée. Molly était maintenant décontenancée. Elle ne voulait surtout pas partager un lit avec lui. Elle était toujours amoureuse de lui, en plus, il devait le savoir qu'elle l'aimait toujours, et le voir coucher à ses côtés nuit après nuit sans pouvoir le toucher serait intolérable.
« Sherlock, c'est impossible. Tu ne peux dormir dans cette chambre avec moi. »
« Molly, tu viens de me dire que je pouvais rester. » Sherlock s'adressa à elle comme à un adulte s'adressant à un enfant capricieux. Ce qui était un comble pour Molly. Ils savaient tous les deux que l'enfant, c'était Sherlock et non elle. Elle prit une grande respiration et continua.
« Et bien, je pensais que tu refuserais en sachant que tu devrais la partager avec moi. »
« Une erreur compréhensible. Mais dormir avec toi ne me dérange pas. Je t'ai observé plusieurs nuits et tu dors paisi… » Sherlock n'eut pas le temps de finir sa phrase que Molly s'écria.
« Tu es entrée dans ma chambre lorsque je dormais. Sherlock, ce n'est pas correct. Une chambre, c'est un endroit intime, tu ne peux entrer dans ma chambre comme un voleur. »
« Ridicule Molly, je ne venais pas y voler quelque chose. Je m'ennuyais et tu es un bon sujet d'étude. » Elle respira profondément pour se calmer.
« Je ne suis pas un cas, Sherlock. »
« Revenons au partage de la chambre. Tu as donné ta condition et je l'ai acceptée. C'est réglé. » Sherlock savait qu'il perdait du terrain et il a donc décidé de ne pas laisser Molly s'éterniser sur le fait qu'il la regardait dormir pendant des heures.
« Mais, je viens de t'expliquer que j'ai dit ça en pensant que tu la refuserais, je n'étais pas vraiment sérieuse. En plus, tu ne veux sûrement pas partager un lit avec moi. Tu n'aimes pas la proximité », fit valoir Molly.
« Je suis très capable de m'accommoder de ta présence, Molly. » Elle était surprise et ne savait plus quoi dire. Elle ne pouvait tout de même pas lui dire qu'elle ne pourrait s'empêcher de vouloir le toucher s'il dormait avec elle. Après un long débat interne, Molly capitula et accepta donc de partager sa chambre avec lui. Un sourire juvénile éclaira le visage de Sherlock lorsqu'il sut qu'il avait gagné.
« Attention Sherlock, pas d'expérience d'aucune sorte dans ma chambre, sinon, c'est la chambre d'ami sans possibilité de retour. »
« Molly, quel genre d'expérience, je pourrais faire dans cette chambre avec toi? » Lui dit Sherlock avec un sourire espiègle.
« Peu importe, oublie ça. » Elle sentait son visage devenir chaud à cause de son malaise. Pour éviter que la conversation prenne un tour qu'elle ne voulait pas, elle quitta l'appartement pour prendre de l'air et surtout pour se trouver à une distance respectable de Sherlock. Depuis son retour fracassant quelques mois plus tôt, Sherlock recherchait sa compagnie, elle savait que son but n'était pas romantique, mais elle pouvait certainement dire... amical. Ce qui dans le fond était pire qu'à l'époque où il l'ignorait. Avant, elle savait que c'était sans espoir, maintenant, elle gardait à l'esprit qu'il était capable de se lier d'amitié donc, il n'était pas le sociopathe de haut niveau qu'il prétendait être. En résumé, Molly croyait Sherlock capable, s'il le voulait, établir une relation intime avec une femme.
Elle se retourna vivement, se sentant suivie. Mais, elle avait beau scruter l'horizon, elle ne vit personne. Pourtant, elle était certaine que quelqu'un l'observait. Un frisson lui parcourut l'échine. Oui, quelqu'un l'observait et elle avait la certitude que cette personne ne lui voulait pas du bien. Elle soupira, sa promenade était gâchée, il ne lui restait plus qu'à retourner à son appartement. Elle se demandait des deux maux lequel était le moindre. Elle fit donc demi-tour et partit d'un pas rapide vers son appartement. Elle n'avait pas fait 10 pas qu'elle fut bousculée assez durement et elle tomba par terre. L'homme, car c'était un homme, ne prit pas la peine de s'excuser et continua son chemin, et ce, malgré les protestations des gens ayant assisté à cette scène. Un jeune homme s'approcha pour l'aider à se relever et bien qu'elle sache qu'elle aurait des ecchymoses plus tard, elle lui assura qu'elle allait bien. Elle reprit son chemin vers son appartement, mais cette fois-ci en courant. L'homme qui l'avait bousculée lui avait laissé un message qu'elle tenait fermement dans ses mains. Elle voulait absolument le lire dans un lieu sûr. Arrivée à son appartement, elle eut le déplaisir de ne pas y voir Sherlock, ce qui la contraria. « Toujours partie lorsque j'ai besoin de lui », dit-elle à haute voix. Elle s'assit sur son sofa et délicatement déplia la feuille; ce qu'elle y vit la glaça d'horreur.
« Comment une femme en apparence si ordinaire peut-elle compter pour un homme tel que Sherlock Holmes? Tu as donc éveillé mon intérêt…meurtrier pour toi. Tu as sauvé Sherlock Holmes, mais lui voudra-t-il ou pourra-t-il te sauver? J'ai avancé mon pion, la partie est maintenant commencée. Prépare-toi à mourir. 806A1223. »
« Oh mon Dieu », cria Molly en laissant la feuille tomber par terre. Elle se précipita vers la porte pour s'assurer qu'elle l'avait bien verrouillé et fit le tour de son appartement pour être certaine que toutes les fenêtres étaient barrées. De retour dans le salon, elle se permit de verser quelques larmes de découragement, mais reprit contenance rapidement, elle texta alors Sherlock en lui demandant de revenir immédiatement à l'appartement. Il lui répondit aussitôt qu'il était sur un cas. Molly le retexta aussitôt.
- Tu as un nouveau cas…MOI! – M
- Je pensais que tu n'étais pas un cas – S
- Bon sang Sherlock, c'est très sérieux, j'ai été menacée – M
- J'arrive dans 10 minutes – S
- Merci – M
La porte de l'appartement de Molly s'ouvrit 5 minutes plus tard. Sherlock Holmes comprit tout de suite que Molly avait été sérieuse en le textant plus tôt, lorsqu'il la vit prête à l'attaquer avec sa batte de cricket. Elle arrêta son élan et son visage passa d'effrayé à soulagé. Elle lui expliqua qu'elle s'était sentie observer un peu plus tôt dans la rue et qu'on l'avait bousculé assez violemment par la suite. Elle lui tendit la note. Sherlock pâlit légèrement. Il savait qu'un jour une personne découvrirait ce que Molly avait fait pour lui. Il avait pourtant évité d'interagir avec elle en présence d'autres personnes, même John ne savait pas tout ce que Molly avait fait pour lui et ce qu'elle faisait encore en lui permettant de rester dans son appartement. Comment cet homme aurait-il pu savoir? Sherlock savait déjà que c'était un homme et qu'il aimait la stratégie, mais c'est tout ce qu'il put retirer de la note.
« Molly, l'homme qui t'a bousculé, peux-tu me le décrire? »
« Tout s'est passé si vite, mais je vais faire de mon mieux. Il était très grand et costaud. Il portait des vêtements noirs et une casquette. Je n'ai pas vu son visage, mais j'ai senti une odeur particulière comme du désinfectant lorsqu'il m'a bousculé. Désolé Sherlock, je ne me rappelle rien de plus. »
« C'est bien Molly. Tu ne peux pas être comme moi, mais tu as bien fait. L'odeur de désinfectant est un indice important. Étant donné qu'il semble vouloir faire une partie d'échec avec moi, c'est à mon tour d'avancer. Je sais que les chiffres et les lettres à la fin de la note me sont destinés. Je suis presque certain que c'est un numéro de consigne, il faut absolument que je trouve l'endroit. » Sherlock se mit à marcher de long en large dans son appartement tout en parlant tout marmonnant. Molly savait qu'il était dans son palais d'esprit, elle le laissa tranquille et décida de se calmer en allant se faire un thé. Elle entendit Sherlock lui crier « Un café, deux sucres pour moi. » Elle leva les yeux, toujours incapable de dire SVP, et merci.
Elle déposa son café sur la petite table du salon et s'apprêta à retourner dans la cuisine lorsqu'elle sentit Sherlock lui prendre la main. Surprise, elle le regarda.
« Molly, je trouverai cette personne. Je te protègerai de lui. Tu le sais? »
« Je ne peux m'empêcher d'avoir peur Sherlock. Tu ne peux être 24 h sur 24 h avec moi. »
« Peu importe, je ne laisserai personne te faire du mal. J'étais sincère lorsque j'ai dit que tu étais la personne la plus importante pour moi. Je trouverai cette personne et je l'empêcherai de te nuire définitivement. » Sherlock employa un ton très rude. Molly savait ce qu'il voulait insinuer, elle aurait dû protester, mais elle n'en avait pas la force. Sherlock lâcha soudainement sa main et leva les bras et passant ses mains dans ses cheveux.
« Mais oui. La gare de King's Cross accepte la longue durée pour les consignes et les chiffres semblent correspondre. Allons-y. » Sherlock était déjà sur le bord de la porte lorsqu'il se rendit compte que Molly ne le suivait pas.
« Molly, dépêche-toi. » Sherlock ne comprenait pas qu'elle restait toujours sans bouger.
« Tu veux que j'y aille avec toi? Pourquoi pas John? »
« Je ne répondrai pas à ta première question, car elle est évidente, mais pour John, il n'est pas disponible pour le moment et de toute façon, le temps qu'il arrive, j'aurais perdu exactement 25 minutes. Tu viens maintenant? » Molly prit son manteau et sortit à la suite de Sherlock. Elle était très heureuse de rester près de lui, car elle se sentait en sécurité et il fallait bien l'avouer, elle avait adoré l'aider la dernière fois dans ses enquêtes.
Sherlock et Molly s'engouffrèrent dans un taxi en direction de la gare King's Cross. Bien qu'elle affiche un air décontracté, elle ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil nerveux à l'extérieur.
« Molly, je t'entends penser et tu perturbes les miennes, arrête, SVP. »
« Sherlock, je ne suis pas une machine, moi, je ne peux pas arrêter de m'en faire, juste parce que je ne veux pas m'en faire, » murmura-t-elle.
« Si je te prends au mot, j'en conclus que tu penses que je suis une machine? »
« Sherlock, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. »
« Contrairement à ce que tu sembles spéculer, je suis capable de sentiments, c'est juste que j'ai décidé de ne pas m'en encombrer. »
« Sherlock, laisse tomber. Admettons que je n'ai rien dit, OK. »
Heureusement, ils arrivèrent à King's Cross et Molly se dépêcha de sortir coupant ainsi la conversation qui tournait en rond. Sherlock marcha rapidement, mais il s'assurait toujours que Molly était dans son sillage. Lorsqu'ils arrivèrent dans la zone des bagages, il s'avéra qu'il avait raison, les numéros indiqués sur les casiers ressemblaient à celui du message. Ils s'arrêtèrent devant le 806A1223. Tout semblait normal. Sherlock regardait de droite à gauche pour s'assurer qu'on ne portait pas attention à eux et ouvrit le casier d'un simple coup sec. Molly était stupéfaite.
« Comment as-tu fait? »
« J'ai frappé exactement sur le mécanisme, si l'on sait comment faire, c'est très facile de l'ouvrir. » Sherlock avait tout de même un air satisfait. Molly dissimula un sourire. Sherlock ouvrit tranquillement le casier, il voulait être certain qu'il n'était pas piégé. Après quelques manipulations, il l'ouvrit complètement. Une enveloppe cartonnée s'y trouvait. Sherlock l'examina longuement et n'émit aucun commentaire. Quelques minutes plus tard, il lui dit qu'il avait besoin d'aller à Baker Street et sans lui laisser le temps de réagir, il la tira vers lui et lui dit qu'elle venait aussi.
« J'ai besoin de mon laboratoire. Il serait maladroit de l'ouvrir ici et je pourrais avoir besoin de toi. De toute façon, il sera plus sûr que nous restions ensemble dorénavant. » Sherlock employa un ton qui ne souffrait pas la discussion et Molly trouva plus sage de ne rien dire pour le moment.
J'espère que vous avez apprécié le début de cette histoire. Merci à l'avance pour vos commentaires.
