POV Percy

Percy était à genoux. Il acceptait la défaite. Il avait lutté encore et encore… Mais toute cette détermination n'avait servi rien. Il n'y avait pus rien à défendre.

Cela faisait déjà un moment qu'il avait perdu espoir. Des mois avaient passé depuis qu'il avait perdu ce qu'il fallait pour combattre. Gaïa gagnait déjà, alors. Ils l'avaient tous deviné à ce moment.

Et, malheureusement, cette supposition était devenue une réalité lorsque le premier olympien avait commencé à s'estomper… A mourir en d'autres termes. Cela avait été Héphaïstos. Les portes de l'Olympe s'étaient rouvertes et les olympiens avaient usé de leurs pouvoirs pour y attirer les sept et Nico. Ils avaient tous ignorés comment et pourquoi… Mais leurs personnalités grecques et romaines s'étaient apaisées. Assez, du moins, pour accomplir, avec succès, la tâche qui avait justifié la convocation des jeunes demis dieux.

Ce jour là, alors que la victoire de Gaïa se profilait déjà. Sept nouveaux dieux étaient nés. Parmi eux, un avait acquis une puissance égale à celles des douze olympiens. Parmi ces sept demis dieux, un devint le treizième olympien.

Percy devint le dieu des marées et des sangs mêlés. Le dieu de l'humanité. De tous les dieux, c'était sur lui que les demis sangs pouvaient le plus compté.

En d'autre circonstance, Percy aurait été quasiment aussi puissant que les trois grands. Mais voilà la vérité. Gaïa gagnait déjà lorsque les sept devinrent des dieux. Les demis dieux perdaient rapidement leur vie ou leur foi. Les dieux avaient toujours refusé la vérité mais l'évidence avait été là plus que jamais. Ils avaient besoin des demi-dieux. Ils en étaient dépendants.

Et, à mesure que la déesse prenait du pouvoir, cela n'en devenait que plus évident. Alors que les demi-dieux mourraient ou cessaient d'avoir foi en eux, les dieux s'effaçaient de l'existence.

Héphaïstos fut le premier des Olympiens à disparaitre. Il fut suivi rapidement par sa femme. L'amour meure rapidement lorsque seul le malheur et la mort gouvernent. Le troisième dieu à périr fut la déesse de la végétation. Ce n'avait été qu'une question de temps. Demeter se laissait dépérir depuis la mort de Perséphone, sa fille immortelle.

Le début de la fin commença ainsi.

Les sept nouveaux dieux luttèrent d'arrache pied pour abattre Gaïa et protéger leurs parents divins. Et c'est ainsi qu'ils tombèrent un à un.

Jason et Piper perdirent la vie avec Arès contre le cyclope Steropes. Il y eut, ensuite, une hécatombe. Hazel, Frank et Léo moururent au combat. Ils laissèrent alors Héra et Artémis, devenues vulnérables, à la merci des géants.

A partir de ce moment, tous avaient su que c'en était fini. Ils ne pouvaient plus gagner. Ils étaient trop peu nombreux. Ils étaient trop faibles. Ils avaient continué à tomber les uns après les autres.

Annabeth et sa mère… Hermès sortit mortellement blessé de cette même lutte. Il ne vécut que pour mourir dans les bras de son dernier frère qui s'estompait depuis la disparition de sa jumelle tant aimée.

Bientôt, il ne resta plus que les trois grands, Nico et Percy qui avaient été les plus puissants dieux nouvellement créés. Mais, il n'y avait plus de demi-dieux pour les aider, alors. Ils étaient tous très faibles. De ce groupe, Hadès fut le premier à périr. Celui qu'on disait sans cœur se sacrifia dans le vain espoir de sauver son fils unique. Nico n'alla pas loin, cependant. Il fut cruellement tué par le même monstre tandis que son père disparaissait à peine.

La perte de Nico et d'Hadès fut un terrible coup pour les trois divinités restantes. La perte d'Hadès ébranla tellement son plus jeune frère que celui-ci perdit la tête et partit seul combattre. Jamais il ne revint.

Il fallut trois jours après le départ de Zeus pour que Poséidon rejoigne ses frères dans l'oubli. Percy et lui furent pris au piège par des monstres qui scellèrent le destin du dieu des océans.

A présent, Percy était à genoux. A l'endroit même où son père s'était trouvé quelques secondes plus tôt. Maintenant, il ne restait rien de la divinité… et de la détermination et de l'espoir de Percy. A quoi bon se battre ? Il ne restait plus de demi-sangs à aider. Les seuls dieux qui restaient s'étaient rangés du côté de Gaïa. Et jamais Percy ne se rangerait dans ce camp. Jamais !

L'ancien héros devenu dieu pleurait ses amis, sa famille et son monde lorsqu'une onde magique l'enveloppa. Elle n'était ni bonne, ni mauvaise. Elle existait simplement. C'était une magie neutre que Percy avait eu l'occasion de goûter à quelques rares occasions. Une fois, en ce temps lointain, où il ne savait pas encore qui il était et, une autre fois, à la fin d'une autre guerre toute aussi déchirante que celle-ci. Cette magie était celle de la destinée. C'était les parques qui l'appelaient à elle.

Percy fut transporté dans un lieu où il n'avait plus de repères et où l'obscurité était plus sombre et impénétrable que tout ce qu'il avait connu jusqu'alors.

Percy resta immobile, plus perdu et vulnérable que jamais. Il voulait simplement partir de ce monde déchiré et torturé. Il voulait revoir sa famille et ses amis.

Il les vit, alors. Les trois sœurs de la destinée ! Les trois femmes que tous craignaient et respectaient. Avant, il les avait vu sous la forme de vieilles femmes… Aujourd'hui, elles lui apparaissaient sous la forme de femmes d'une trentaine d'année. Nona, Decima et Morta, tels étaient leurs noms. Mais Percy réalisa, bien vite, que ceux-ci n'avaient plus d'importance. Comme les dieux qui avaient lutté contre les forces de Gaïa, les parques disparaissaient. L'humanité justifiait leur existence. Or, Gaïa détruisait, en cet instant, toute l'humanité et il n'y avait plus ni dieux, ni demi-dieux pour l'arrêter. Les parques, maintenant sans l'humanité et sans but, se mourraient.

Dépassé par tous les évènements et submergé par les malheurs, Percy sentit les larmes lui échapper. Toujours à genoux, son monde rendu flou par les larmes, Percy les regarda s'approcher de lui.

« Percy Jackson… » Commença Nona d'une voix qui faisait écho.

« Demi-dieu, héros de l'Olympe. Dieu de l'olympe. » Reprit Morta.

« Tu as servi ton monde au-delà de ce qu'on était en droit de demander. »

Persée sentit son cœur débordé de reconnaissance et de bien être à ces mots. Malgré la situation. Ces mots lui promettaient de partir en paix. Car c'était ce qu'il espérait. Il espérait que les parques lui donnent le repos éternel.

« Nous ne pouvons accéder à ton souhait. Nous avons encore besoin de ton bras. » Continua Decima.

Persée secoua la tête. Il ne voulait plus se battre. Il était fatigué de la douleur et de la perte. Fatigué de la solitude.

« Nous t'envoyons dans un autre monde… » Fit Morta.

« Un monde qui peut encore être sauvé… » Murmura Decima.

« Tu y retrouveras une place si tu réussis » Acheva Nona.

Persée n'eut pas l'occasion de protester. Il fut englobé dans un maelstrom de pure magie qui ne pouvait qu'appartenir aux parques. Elle était d'une lueur doré et argenté.

Alors qu'il était enveloppé dans cette lueur, Percy sut qu'il allait changer de monde d'un instant à l'autre. Tout comme il sut que les parques, celles de ce qui allait être son ancien monde, avait puisé dans leurs dernières forces pour l'envoyer dans sa nouvelle maison.