Hey tout le monde ! ^^
Oui, après un petit moment d'absence je vous présente ce qui pourrait devenir une petite trilogie d'OS…. Ouais, l'appellation est paradoxale… Mais bon… ^^ rendez-vous en bas si vous voulez une suite )
Cet OS est (forcément) une petite introspection Zivaïenne…
Vous voilà avec une Ziva bien plus jeune et encore israélienne. Une Ziva face à l'évènement qui fera d'elle la personne qu'elle est. Enfin l'un des évènements.
Disclaimer : rein ne m'appartient, sauf ce petit texte… (texte inspiré par Munich de Spielberg, d'ailleurs… non, ne me demandez pas le rapport… ^^)
Bonne lecture !
« L'introspection est l'intro de l'innocent »
Médine
J'étais fière.
Fière d'avoir était choisie par le Mossad pour accomplir ma première mission.
Fière de me battre pour mon pays.
Fière de passer mon premier rite.
Oui, j'allais devenir un officier.
Bientôt, j'aurais risqué ma vie pour défendre mon peuple.
Bientôt, je serais devenue la Ziva David que j'ai toujours espéré devenir.
J'étais entraînée, j'étais prête.
J'étais forte. Et je m'étais promis de ne jamais en douter.
Personne ne pourrait jamais m'enlever cette part de moi. J'étais Ziva David, fière et forte.
Celle qui ne reculerait devant rien pour obtenir un regard fier de son supérieur.
Celle qui mourrait au combat, dans la lutte.
Lentement, je nettoyais mon arme.
Un air calme et serein plaqué sur le visage.
J'allais enfin agir.
.
J'étais accroupie dans une ruelle sombre. Ici, la seule lumière venait d'un vieux lampadaire.
Mon Jericho à la main, un silencieux visé dessus. J'attendais les ordres.
Enfin, plutôt l'ordre.
Ma cible passait ici tous les jours à 23h12.
Mais aujourd'hui était le dernier jour où elle verrait cette ruelle.
Ce chemin qu'il avait fait des dizaines de fois aurait fini par le tuer.
Je regardais ma montre. 23h08.
Oui, dans quatre minutes ce ne serait plus qu'un cadavre sur l'asphalte.
A cette pensée, je ressaierais ma prise sur mon arme.
Hadar m'avait assuré que personne ne remonterait jusqu'à moi.
On pensera que ma cible a été abattue dans une affaire de drogue. Ou un vol qui a mal tourné. Ou un crime crapuleux.
Ou peu importe, en fait.
De toute façon ce n'était pas mon problème.
On m'avait demandé d'abattre cet homme, alors il allait mourir.
De nouveau, je portais mon regard sur ma montre. 23h10.
Je commençais à avoir des fourmis dans les jambes. La position accroupie n'était pas la plus confortable.
Je me mettais à espérer qu'il serait à l'heure pour que je puisse, enfin, détendre mes jambes.
Oui, mais pourtant une légère appréhension s'était emparée de moi.
J'étais entraînée pour ça.
Je savais qu'on me demanderait de prendre la vie d'un homme.
Je le savais.
Mais pourtant j'avais les mains moites.
Je bénéficiais de la surprise et de la vitesse.
Mais pourtant j'avais peur.
Pas la peur de mourir, mais la peur de ne pas réussir.
Peur d'affronter le regard de mon père en cas d'échec.
Celui d'Hadar.
Celui d'Ari.
Celui de mon père.
J'expirais doucement en me forçant à calmer mon rythme cardiaque.
Si je voulais vaincre, il fallait que je fasse abstraction de mes problèmes, de mes doutes.
De moi, en fait.
Je ne devais plus être Ziva David, la meilleure de ma promotion du Mossad.
Je ne devais plus être la fille d'Eli David, directeur adjoint du Mossad.
Je ne devais plus être la fille rieuse que j'étais habituellement.
Non, je devais seulement être la personne qui, cachée dans une ruelle sombre, allait tuer un inconnu.
La personne qui tenait une arme.
La personne qui allait tirer.
Une personne fière d'avoir à accomplir une mission.
Un assassin.
Le mot que je venais d'employer me choqua.
Il me faisait peur.
Un assassin.
Une personne qui commet un meurtre avec préméditation.
Oui, c'est ce que j'allais devenir.
C'est ce que j'allais devenir pour mon pays. Par amour pour mon pays.
Et j'en étais fière.
N'était-ce pas paradoxal ?
Paradoxal de tuer pour vivre ?
Paradoxal d'être fière de ça ?
La voix d'Hadar me sortie de mes pensées.
« Ziva, il est au bout de la ruelle. Trente secondes. »
J'hochais la tête bien que je savais qu'il ne me voyait pas.
Dans la pénombre, je levais mon Jericho à la hauteur de mon menton, les bras pliés.
J'attendais.
Un milliard de pensées m'assaillirent.
Je m'efforçais de respirer lentement.
De faire le tri dans mes réflexions.
De me concentrer.
Une ombre apparue dans l'angle.
Je bloquais ma respiration.
J'observais le coin du mur.
J'attendais.
Le meilleur moment pour agir.
Le silence était assourdissant.
Aucun bruit ne troublait la nuit.
Aucun, sauf le son régulier des pas de ma cible.
Il allait arriver face à moi.
J'allais tirer.
J'allais le tuer.
Je vis d'abord sa jambe.
Puis son buste.
J'allais agir.
Je devais agir.
Brusquement, je poussais sur mes jambes, émergeant ainsi de la pénombre.
L'homme me fixa avec un regard surpris.
Sans réfléchir, je tirais.
Deux balles.
Côté cœur.
L'homme s'effondra.
Un rictus de douleur et d'étonnement sur le visage.
Il était mort.
Un filet de sang coulait de sa bouche, il avait les yeux vitreux et perdus dans le vide.
Il était mort.
Ce n'était plus qu'un cadavre sur l'asphalte.
Un mort de plus dans le monde.
Je m'efforçais de reprendre une respiration normale, sans pour autant y parvenir.
Son regard surpris ne parvenait pas à quitter mon cerveau.
J'avais tué un homme.
J'étais un assassin.
La flaque de sang s'étendait lentement sur le goudron.
Et je restais, devant ce corps, incapable de bouger.
J'étais pétrifiée.
Je n'entendais pas la voix d'Hadar dans mon oreille.
Je n'entendais pas le bruit lointain de la ville.
Je n'entendais rien.
J'étais debout, ma cible au sol.
J'avais vaincu.
Mon arme pendait le long de mon corps.
Et je ne parvenais pas à regarder autre chose que le cadavre qui me faisait face.
J'avais tué un homme.
Moi, Ziva David.
J'étais une meurtrière.
Ma vision se troubla, et c'est alors que je compris que je pleurais.
Des larmes silencieuses roulaient sur mes joues.
D'un revers de main, je les essuyais.
Je m'arrachais au corps sur le sol.
Je me retournais dans la ruelle, comme pour oublier le geste que je venais de faire.
Une seconde fois, je passais ma main sur mon visage. Je ne devais pas pleurer.
Je ne devais plus.
Parce que j'étais Ziva David.
Parce que j'étais forte.
Parce que j'étais fière.
Alors, je dévissai lentement le silencieux de mon arme. Puis, je callai mon Jericho dans la ceinture de mon jean. Je rangeai le silencieux que je venais d'utiliser.
C'est alors que je repris conscience du monde autour de moi.
Un nouveau contact avec la réalité.
En quelques minutes, j'avais changé. Je n'étais plus la même.
Je prenais conscience de la facilité avec laquelle on pouvait enlever une vie.
Je jetais un regard au corps de ma cible.
J'avais abattu un homme que je ne connaissais pas.
Peut-être avait-il une famille, des enfants, une vie.
Peut-être était-il heureux.
Peut-être même était-il innocent.
Cette pensée me fit mal. Elle me coupa le souffle.
Je m'appuyais contre le mur pour reprendre contenance.
Je m'obligeais à retenir mes larmes.
J'avais du mal à avaler ma salive.
La voix d'Hadar me sortit de mes réflexions.
« Bien joué, David ! On se retrouve demain, Officier ! »
Cette voix qui, pourtant, m'avait soutenue quelques minutes auparavant me sembla soudainement intolérable.
J'arrachais mon oreillette avant de la jeter dans l'immense poubelle, avec une rage infinie.
Je me dégoûtais.
Hadar me dégoûtait.
C'était lui qui m'avait donné la possibilité de devenir cet assassin, c'est lui qui m'avait entrainé à l'être.
Je posais mes mains contre la pierre froide de la ruelle, puis mon front.
J'avais besoin de me calmer.
J'avais besoin de reprendre pied.
D'oublier.
D'oublier que je venais de tuer un homme.
D'oublier que c'était ce que j'avais toujours voulu faire.
D'oublier cet affreux sentiment qui me broyait les entrailles.
J'étais la seule responsable de mon acte.
J'avais toujours voulu servir mon pays.
On m'avait ordonné d'abattre un homme.
Je l'avais fait.
J'étais officiellement officier du Mossad.
Je me redressais subitement.
J'étais Officier.
Mais pourtant, était-ce vraiment ce que je voulais ?
Tuer des gens pour vivre ?
Vivre pour tuer des gens ?
Étais-je capable de m'habituer à cette sensation ?
Des milliers de questions se télescopaient dans mon esprit.
Un esprit chamboulé.
La police allait bientôt arriver.
Je jetais un dernier regard à l'homme que je venais d'abattre.
Puis je partis.
A la fois, si fière d'avoir accomplie ma première mission.
D'un autre côté, un douloureux sentiment s'était insinué en moi : j'avais tué un homme.
Plus jamais je ne serais la même.
J'avais, de sang froid, appuyé sur la gâchette.
J'avais ressenti cette rage mortelle.
Je savais que dorénavant je pouvais tuer quelqu'un de manière consciente.
Je savais que je n'avais plus cette limite psychologique.
Cette rambarde, ce garde-fou.
Non, maintenant, je savais que je pouvais enlever la vie d'un homme sans me poser de question.
Avant de tourner dans une rue, je me retournai vers l'endroit où gisait ma cible.
L'endroit qui m'avait changé.
L'endroit dont je me souviendrais toute ma vie, comme celui où j'étais devenue une autre moi.
Le lieu où j'étais devenue l'Officier David.
Un meurtrier, un assassin, un tueur au service d'Israël. Au service de ce qui était pour moi la Justice.
J'avais choisi mon destin.
J'avais énoncé pour la première fois les principes que je tenterais de suivre toute ma vie.
Force.
Fierté.
Justice.
Mes idéaux.
Je serais l'Officier David.
Je serais la meilleure Officier du Mossad.
Je donnerais ma vie pour Israël. Pour mon peuple.
Je serais Ziva David, l'héritière d'Eli David.
Oui, c'était la vie que je voulais.
Je l'avais choisie, cette nuit-là.
Je savais que cet homme abattu n'était que le premier d'une longue série.
Mais qu'importe.
Ainsi serait mon existence.
Voilà, maintenant que c'est posté, je me pose une question. Sachant que cet OS est plutôt une sorte d'impression face à la mort, je me dis que je pourrais écrire le même type de scène pour une Ziva plus âgée, qui n'a plus la même manière d'appréhender la vie et la mort.
Ça vous plairez ?
