Chapitre 1:

Cela faisait plus d'une heure qu'elle attendait, assise sur un grand lit blanc.

A chaque mouvement, le support d'aluminium grinçait et se balançait légèrement et à chaque fois, elle poussait un petit cri et tentait de reprendre équilibre en penchant de l'autre côté, bien qu'il n'y eut jamais grand danger.

Après un énième regard circulaire à travers le grand hall, elle poussa un profond soupire. Pourquoi personne ne s'occupait-il d'elle ?

Une dizaine d'infirmières étaient passées devant elle, lui lançant un sourire ou un regard qui lui demandait de patienter encore, tandis que les médecins, eux, étaient tous partis manger.

Elle n'était pas « prioritaire », comme ils disaient, ils semblaient croire qu'elle n'avait rien de grave comparée aux autres personnes installées sur les lits du service d'urgence, mais elle sentait bien que quelque chose clochait.

Elle était une patiente, bon sang ! Elle méritait la même attention que cette femme qui avait le bras cassé ou encore ce jeune homme qui saignait de la tête.

Sa tête était lourde et elle voyait trouble, elle avait l'impression qu'à chaque balancement de lit, elle allait tomber à la renverse et sombrer dans les ténèbres.

" C'est inadmissible… " Grommela-t-elle en se hissant sur ses pieds. " Je souffre, je travaille, paye mes impôts, alors j'ai le droit…"

" Bonjour, madame. " chanta une voix à sa gauche. " Que puis-je pour vous ?"

Elle se retourna et se trouva face à une jeune femme d'une vingtaine d'année, bien qu'elle eut un visage d'enfant.

Ses longs cheveux blonds tombaient en cascade sur ses fines épaules et glissaient en longue frange sur son front, voilant ses yeux.

Elle avait une peau lisse et laiteuse qui semblait faite de porcelaine et ses joues étaient légèrement rosées.

La patiente lança un regard soupçonneux à l'étiquette bleue qui saillait de la blouse blanche, sur laquelle était écrit en lettres capitales blanches : « Docteur Cameron ».

" Euh oui, j'ai un affreux mal de tête et j'ai l'impression que je vaiaaaeuuaah…"

Elle n'avait pu terminer sa phrase que la jeune blonde lui avait collé une tablette en bois au fond de la gorge.

Elle se pencha un instant puis releva les yeux vers elle. Elle remarqua alors, entre les mèches blondes, deux grands yeux bleus qui la fixèrent un instant.

En quelques secondes, elle lui avait retiré la tablette de la bouche, l'avait jeté en arrière tout droit dans une corbeille, avait sorti un bloc note et avait plongé dedans. Elle griffonna quelques mots et lui tendit le papier.

" Vous avez la grippe, allez chercher ces médicaments à la pharmacie."

La patiente tendit la main pour attraper la feuille mais au dernier moment, la blonde, d'un geste vif, la tint hors de sa portée.

" Avez-vous une assurance ? " demanda-t-elle, un faux air d'intérêt dans le regard.

"Je vous demande pardon ? " sursauta la patiente.

" Une A-ssu-rance. Vous savez, ce truc qu'on paye une fois par mois et qui peut nous éviter de squatter les urgences en allant directement chez un médecin généraliste. " Dit-elle d'une voix amusée.

" Je vous interdits de… " S'indigna la patiente.

" Oui bon ça va ! " répondit la blonde qui avec un geste, chassa les mots de sa patiente. " Tenez et filez."

Elle posa la feuille aux côtés de la brune et s'en alla en chantonnant, à la recherche d'un nouveau patient à expédier.

oooOOoOoOoOooOOoOooooOOoOooOOoOoOOoooo

"Bon, je dois y aller, mes bras cassés m'attendent!"

"A quelle heure sors-tu ?"

"Comme je suis de l'équipe de jour, 18h."

"Je viendrai te chercher alors."

"Comme tu veux...Oh Robert!"

"Oui ?"

"...non rien, à tout à l'heure."

Le docteur Cameron poussa les lourdes portes de la cafétéria et marcha d'un pas lent à travers les couloirs de l'hôpital. Elle soupira en repensant à sa relation avec le docteur Robert Chase.

Elle l'avait rejeté pendant plus d'un an, pour finalement lui sauter littéralement dans les bras. Au début, elle s'était posée des limites à ne pas franchir, des choses à ne pas faire, mais elle ne les avait pas respectée et elle s'en voulait.

Elle passa devant les ascenseurs et sursauta en apercevant que son reflet ne portait pas de blouse. L'avait-elle laissé à la caféteria ? Non, elle avait du la laisser aux urgences. Sur ce, elle replongea dans ses pensées.

La perte de son mari avait été l'étape la plus douloureuse de sa vie et elle avait eu du mal à refaire confiance aux hommes et, il fallait l'avouer, être embauché par le célèbre misanthrope Gregory House ne l'avait en aucun cas aidé.

Ses constants plans pour percer les moindres secrets de ses employés, n'avaient pour conséquences que de les faire douter les uns des autres ou d'eux-mêmes, de les déprimer et de nourrir leur sentiment de haine envers lui.

Bien sûr, comme tout le monde le savait, au lieu de le détester, elle avait d'abord commencé par l'aimer. Elle n'avait pas compris ce qui l'attirait en lui mais maintenant elle comprenait. Il l'impressionnait et elle en était venue à l'admirer pour son intelligence, sa force mentale (notamment face à son invalidité) et sa capacité à cerner les gens en un coup d'oeil.

Mais il était allé trop loin et même si au fond, elle savait qu'il aimait chaque membre de son équipe, elle ne supportait plus sa façon de le montrer. Elle se demandait comment le docteur Wison avait fait pour tenir toutes ses années, car il semblerait que plus une personne était aimée de House, plus elle devait subir ses plans machiavéliques.

Dans un dernier soupire, elle poussa de l'épaule l'une des portes qui menaient au hall des urgences, prête à passer les prochaines cinq heures dans les cris, le sang et le plâtre.

Mais elle eut la première surprise de n'entendre aucun cri et elle jeta un regard circulaire à la pièce qui s'était vidée de moitié depuis son départ en pause déjeuner.

Elle sourit. Les infirmières avaient fait du bon travail aujourd'hui, elle pourrait sans doute partir plus tôt que prévu.

Elle tendit le bras droit vers le porte manteau afin d'y attraper sa blouse et eut la seconde surprise de ne rien trouver. Elle jeta un regard interrogateur à l'objet de métal, l'avait-elle donc oublié ?

Elle allait tourner les talons afin de refaire le chemin inverse lorsque son regard capta un détail. Il y avait un médecin sur place, afféré à bander le bras d'un jeune homme qui semblait avoir été victime d'une brûlure au troisième degré.

Elle la fixa un moment, n'apercevant que son dos, ses longs cheveux blonds et sa fine carrure, sa blouse qui trainait légèrement sur le sol.

Il n'y avait pas d'autre médecin blonde dans ce service à part elle. Et la blouse qu'elle portait, celle qui avait une tâche d'encre sur le pan droit, tâche faite une semaine auparavant par la maladresse feinte de Grégory House dans le but d'énerver la personne qui la portait. Cette blouse, c'était la sienne.

A grands pas, elle se dirigea vers la petite blonde.

"Docteur Cameron ?" demanda-t-elle.

"Un instant s'il-vous-plait, je suis à vous dans quelques secondes." Répondit la blonde sans se retourner.

Elle donna quelques coups de ciseaux qui finirent le bandage du jeune homme et se tourna finalement vers l'autre blonde.

"Oui?"

"J'aimerais que vous me rendiez ma blouse, svp." Dit Cameron d'un air calme.

Le regard neutre de la jeune femme la fit ciller. D'un geste lent et calculé, elle fit glisser la blouse sur ses avant-bras et la tendit à la jeune femme.

"Voilà."

"Merci. Maintenant..." continua Cameron, mais la blonde s'était déjà retournée vers son patient.

"Vous avez eu de la chance, jeune homme. Mettez cette crème sur votre bras toutes les deux heures et n'oubliez pas de changer de bandage tous les jours. au revoir."

Elle allait se diriger vers un autre patient mais Cameron lui attrapa le bras. Elle ne sembla pas surprise.

"Qui êtes-vous et que faîtes vous ici?" demanda Cameron.

"Je soigne des patients." répondit la blonde tout en scrutant la salle à la recherche de patients.

"Vous ne faîtes même pas partie de ce service!" s'écria le docteur. "Etes-vous médecin au moins?"

"Comment croyez-vous que votre salle se soit vidée ?" Répondit la blonde en se dégageant d'un geste irrité. "J'ai soigné toutes les personnes qui ne devraient pas être ici."

"Que voulez-vous dire par là?" S'enquit Cameron.

"Vous savez, ceux qui se sont fait bobo, ceux qui n'ont pas d'assurance et qui viennent pour une grippe, ceux qui n'ont pas grand chose mais veulent passer en premier, ceux-là."

"Vous ne...eh! Vous pouvez me regarder quand je vous parle?" S'écria Cameron en voyant que la petite blonde ne lui accordait aucune attention.

" Que voulez-vous ?" demanda la blonde.

"Comment ça, qu'est-ce que je veux, c'est moi qui devrais poser cette question! Vous débarquez et vous faites le travail des autres! Et Dieu seul sait si vous l'avez bien fait!"

"Oui, c'est ça et bien allez le lui demander." répondit la plus petite en se dirigeant vers une femme qui s'était mis à s'agiter. Mais à peine eut-elle fait deux pas que Cameron lui attrapa les deux bras, la tournant vers elle.

"Je ne vous laisserais aller nulle part!" puis, en l'examinant attentivement "Mais...quel âge avez-vous? Vous avez l'air bien jeune pour être médecin."

Est-ce que je vous demande quel est le nom du dernier gars avec lequel vous ayez couché moi?" Siffla la blonde et Cameron rougit, de honte et de rage.

Au moment où elle ouvrit la bouche, la blonde, qui était face aux porte, entendit un bruit de cliquetis et la porte droite s'ouvrit, laissant apparaître une cane noire ornée de flammes rougeâtres.

oooOOoOoOoOooOOoOooooOOoOooOOoOoOOoooo

La porte du bureau du docteur Wilson s'ouvrit à la volée, faisant sursauter le médecin et sa patiente. Telle une arme, une cane fut pointée vers lui, menaçante.

"Wilson! Tu as vu l'heure qu'il est ?! On a encore rien mangé!"

"House! Tu vois bien que je suis avec une patiente!" s'indigna James Wilson en bondissant sur ses pieds.

"Et alors? Elle va mourir non?" puis, en se tournant vers la jeune femme qui avait eu un hoquet de surprise "Ya jamais aucun suspens dans ce boulot, c'est pour ça que je suis diagnosticien."

"HOUSE!!" s'écria Wilson et l'interpellé lui jeta un regard qui se voulait attendrissant.

"Mais j'ai faim moiiii!"

"Et bien trouve toi quelqu'un d'autre pour te payer à manger!"

"Mais..."

"Sors de mon bureau, House!!"

Le misanthrope eut à peine le temps de refermer la porte qu'un objet non identifié cogna contre le bois. Cette fois, il avait vraiment mis son ami en colère. Il se sentit coupable et son regard se fit plus anxieux.

"Je n'aurais peut-être pas du y aller aussi fort..." murmura-t-il en errant dans le couloir. "Maintenant, qui va m'acheter à manger?"

Il passa devant le bureau de Cuddy mais le regard meurtrier qu'elle lui jeta lui fit comprendre que la personne avec laquelle elle s'entretenait était très importante et qu'elle ne voulait pas être dérangée.

S'il n'avait pas été dans l'urgence, il se serait fait un plaisir de venir mettre son petit grain de sel dans cette conversation.

"Bon, Wilson est fâché, Cuddy occupée, qui est la troisième personne à m'aimer assez pour me payer mon déjeuner?"

La réponse lui vint assez vite et il se dirigea tout sourire vers la cage d'ascenceurs.

Arrivé au rez-de chaussé, il tourna à sa droite et prit la direction qu'indiquait le panneau "URGENCES".

Une fois au bout du couloir, il poussa la porte derrière laquelle se trouvait l'acheteur de son futur déjeuné.

Il aperçut Cameron et allait lancer un "Bonjour" assez jovial pour qu'elle soit de bonne humeur et donc, plus gentille, lorsqu'une masse blonde lui saute au cou.

"Oncle Greg!!" s'écria une voix perçante.

Pour la première fois depuis des mois, le docteur Cameron put apercevoir le dr House en état de choc.

Voilà! Après Heroes et Harry Potter je me mets à DrHouse! Ce sera sans doute une fic en 2 ou 3 chapitres avec un légé HousexWilson parce que j'adore . Pour ceux qui suivent ma fic Harry Potter, ne vous inquiétez pas, je ne l'ai pas abandonné! J'attends juste d'avoir plus de temps! J'attends vos petites reviews!