Alexia's POV
Je me réveillai, toute en sueur. Un énième cauchemar me faisant revivre ce supplice. Je frottai mes yeux et regardai l'horloge. 6h55. Le réveil sonnera dans cinq minutes.
Paresseusement, j'enlevai mon alarme et me levai difficilement. Je déambulai à travers ma chambre, pris des vêtements et partis me laver.
En entrant dans la salle de bain, j'aperçus mon reflet dans le miroir. Mes longs cheveux noirs étaient décoiffés et je ressemblais à un vampire avec mes yeux gonflés encore rouges et ma peau pâle. Sérieusement, on dirait que je n'étais jamais sortie de ma vie !
Comme quoi, même "Blanche-Neige" a une tête de cul au réveil. Je repensai à se surnom en me lavant. C'était un surnom pathétique que mes anciens camarades de classe m'avaient donné. J'espérai juste ne pas avoir de nouveau ce genre d'attention cette fois.
La voix de ma tante me tira de mes pensées tandis que je finissais de m'habiller.
- Alexia chérie ! J'ai fait des pancakes, tu viens ?
J'ai déménagé chez Agatha il y a trois semaines, laissant mes parents dans le Connecticut. Et maintenant me voilà dans une petite ville de Rhode Island, accablée par la fraîcheur d'ici. Certes la différence de climat n'était pas élevé entre ces deux régions mais je ne pouvais percevoir un léger changement.
Mais je n'allais pas me plaindre. Depuis longtemps j'avais ce besoin de partir et de tout recommencer. Mon passé n'était que trop sombre et je ne voulais plus voir cette pitié qu'ils avaient dans les yeux quand ils me regardaient.
Je descendis les escaliers, humant la douce odeur des pancakes de ma tante.
En me voyant, Agatha se précipita vers moi, un grand sourire aux lèvres. Je savais qu'en emménageant avec elle, j'aurai la paix. Plus de petits soins, plus de présence étouffante. Certains auraient adoré vivre comme ça mais moi je le fuyais tel la peste.
Je m'assis au comptoir de la cuisine. Ma tante y avait disposé toutes sortes de viennoiseries qui me décrochèrent un sourire. Je pris un simple croissant et un verre de jus de fruit avant de prendre mon sac et de dire au revoir à Agatha.
[...]
Je montai dans le métro, assez rempli à cette heure-ci. Je me précipitai à une des dernières places qui restait, veillant à ne bousculer personne. En m'asseyant, j'esquissai un sourire. Je pourrai peut-être finir ma nuit ici. Mais avant de pouvoir fermer les yeux, je vis une vieille dame essayant péniblement de trouver un siège de libre. Mon visage se tordit en un léger sourire aimable et je me levai pour lui laisser le mien. Elle me remercia chaleureusement et je me retrouvai debout, sautant pour attraper une de ses foutus lanières se trouvant au plafond.
J'allais abandonner quand je vis un bras, s'accrocher à l'attache que je visais. Je lançai un coup d'oeil à la personne miracle. C'était un garçon de mon âge je dirais, avec des cheveux rouges lui arrivant aux épaules, une mâchoire carrée, des traits durs et des yeux justes... wow. Ils étaient d'un gris acier, le genre qui vous transperce d'un seul regard. Lui aussi me regardait intensément et je baissai les yeux pour attraper timidement sa manche. Le reste du trajet se déroula sans que ni l'un ni l'autre ne parlions.
J'arrivai au lycée, décidée à être un peu plus sociable cette année. Plusieurs personnes se retournèrent sur mon chemin mais je n'y fis pas attention. J'avais pris l'habitude que les gens me regardent curieusement... peut-être était-ce à cause de ma ressemblance avec une poupée.
Après avoir demander mon chemin, je toquai à la porte de la salle des délégués. N'attendant pas une quelconque réponse, je l'ouvris et vis de dos un garçon aux cheveux blonds, occupé à ranger des papiers. J'attendis un moment mais impatiente, je me décidai à parler.
- Bonjour.
Le garçon sursauta et écarquilla ses yeux couleur miel en me dévisageant de la tête aux pieds. La phrase "Mes yeux sont là" me brûlait la langue mais je m'abstenus, ne voulant pas me faire de problèmes le premier jour. Je feignais donc l'ignorance.
- Heu... bonjour... tu dois être la nouvelle : Alexia il me semble, il bafouilla en rougissant.
J'hochai la tête et lui demandai mon emploi du temps, avec un petit sourire. Il farfouilla dans ses papiers et se présenta sous le nom de Nathaniel, le délégué de ma classe. Il en sortit une fiche et me la tendit.
- Nous avons histoire-géographie en première heure.
Je fis une légère grimace. Cette matière n'était pas ma tasse de thé. Je le remerciai d'un signe de tête et me dirigeai vers ce qui semblait être ma salle de classe. Je toquai une nouvelle fois à la porte, hésitante.
- Mademoiselle Kimpton ! Vous avez failli être en retard. Venez-vous présenter au tableau, ordonna le professeur.
Super. Tous les regards se tournèrent vers moi, intrigués par cette nouvelle un peu bizarre qui mesure à tout vas un mètre cinquante-sept. Je m'avançai d'un pas assuré au tableau, scrutant moi aussi mes camarades. On aurait dit un carnaval tellement leur couleur de cheveux différaient.
- Salut, je m'appelle Alexia Kimpton, j'ai 17 ans et je suis japonaise.
Le professeur opina du chef et me désigna une place à côté d'un certain "Lysandre". Je parcourais la salle des yeux avant de me rendre compte qu'il ne restait plus que deux places. La première se trouvait près un mec aux cheveux blancs et la seconde à la droite d'une jolie fille à la touffe blanche.
Je m'assis à la place et regardai discrètement mon voisin. Ses yeux vairons se baladaient rêveusement à travers la fenêtre et il semblait à ce moment-là dans un tout autre monde. Ses iris étaient d'une couleur que je trouvais simplement magnifique. L'oeil droit était vert tandis que le gauche était jaune, ce qui incitait le mystère. Il se rendit surement compte de ma présence car il tourna la tête vers moi, plantant son regard dans le mien.
- Enchanté, douce poupée.
En signe de salutation, je fis un signe de tête et essayai de me concentrer sur le cours que monsieur Campbell, en vain.
Je repensai alors au gars dans le métro. Je me demandai si il était dans mon lycée... Après tout il était bien descendu à la même station que moi. J'avais aussi remarqué qu'une chaise demeurait vide dans la classe. Surement un élève malade.
[...]
Après que la sonnerie indiquant la pause de midi eut sonné, je remarquai un carnet en rangeant mes affaires. Il était noir, simple, dégageant néanmoins une certaine mélancolie. Je me souvenais l'avoir vu dans les mains de Lysandre durant le cours de histoire-géo. Il devait être à lui.
Je rangeai le carnet dans mon sac et partis me chercher un endroit tranquille où je pourrais manger. Je trouvai une porte menant à un escalier montant. Je montai une à une les marches et m'arrêtai sec. Le toit. Oh non. Je m'apprêtais à sortir en courant quand je me suis dis : "Et pourquoi pas ?"
C'est vrai, pourquoi pas ? Je n'avais qu'à affronter ma peur et ignorer le fait que je pouvais tomber à tout moment, même étant très éloignée du rebord. C'était surement le seul endroit tranquille de ce bahut alors je devais y aller.
Castiel's POV
Putain mais qu'est-ce qu'il foutait ? Lys' m'avait dit qu'il me rejoindrait dans moins de cinq minutes. Ce crétin s'était soit perdu, soit avait du oublier encore une fois. J'allumais pour me calmer et commençais à lui envoyer un message quand la grosse porte en métal s'ouvrit doucement.
- C'est pas trop tôt putain ! Râlai-je en me levant.
Mais ce n'était pas Lysandre. C'était une fille, les yeux rivés sur son sac et marchant d'un pas déterminé vers l'endroit le plus éloigné du bord. Sa main serrait fermement la lanière de son sac et je crus même la voir légèrement trembler.
Je l'observai plus attentivement et me rendis compte que c'était la petite de ce matin. Enfin, je dis "petite" car elle ne dépassait pas les un mètre soixante. Cependant elle provoquait autour d'elle une sorte d'aura mystérieuse qui me donnait envie de la percer à jour.
Elle s'assit contre un mur, ne s'étant pas rendu compte de ma présence. Soudain, mon coeur manqua un battement. Sous la lumière du soleil, ses yeux azurs étaient clairs, presque translucides. Ses cheveux noirs corbeaux brillaient et sa peau blanche semblait délicate. Elle avait de belles lèvres pulpeuses naturellement rouge sang et putain, j'avais envie de la plaquer contre le mur et de l'embrasser sauvagement.
J'avais non loin de moi, une poupée.
- Hé la p'tite, l'appelais-je en me rasseyant.
Elle leva son regard vers moi et sembla surprise un court instant. Elle fit un discret sourire mais ne me répondit pas, se contentant de sortir de son sac un sandwich. Je fronçai les sourcils. D'où elle se permet de m'ignorer celle-là ? Elle ne sait pas qui je suis ou quoi ? Je suis pourtant connu dans toute la ville !
- J'aime pas qu'on m'ignore.
- Hé bien tu vas devoir t'y habituer avec moi monsieur bad boy.
Mes poings se serrèrent. Encore une remarque comme ça et je jure que je briserai ma promesse qui se constitue à ne pas frapper les filles. Oui, je suis un peu impulsif. Juste un peu.
- J'ai vraiment l'air de ces victimes appelés "Bad boy" qui tombent amoureux comme des faibles de la coincée et à qui la plus grande faute est d'avoir volé un paquet de cigarette ? Demandais-je durement.
Elle se releva, ne me quittant pas des yeux. J'avais l'impression de distinguer les plus belles eaux des mers paradisiaques dans ses iris. Ma respiration se coupa un moment avant qu'elle ne prononce un "oui" bien distinct.
Je ne pus me contrôler plus et la poussai violemment contre le mur. Elle tomba par terre sous le choc et pourtant quand son regard croisa de nouveau le mien, je ne perçus pas la peur qu'éprouvait les gens dans ce genre de situation, pas la détresse.
L'incompréhension et la colère me dominaient. J'étais allé beaucoup trop loin. Mais au lieu de m'excuser, je me suis enfuis comme un lâche.
Salut.
Cette fanfiction date d'il y a très longtemps.
Je m'excuse donc pour ma plume maladroite, bourrée de fautes et d'incohérences.
