Fanfiction écrite il y a bien longtemps, en 2011 !

Il s'agit d'une fanfiction portant sur l'univers et l'époque des Maraudeurs, avec Time Travel. Harry se retrouve à l'époque de ses parents, alors que ceux-ci sont encore scolarisé à Poudlard, avec toutes les tensions et les mystères que cet événement du sort provoque.

Bonne lecture ~


INFORTUNE

CHAPITRE UN : Quartier de ciel et fenêtre ouverte (1/2)

La première voix qui se fit entendre à la sortie des cachots fut celle d'un grand gaillard aux longs cheveux noirs et à l'air charmeur d'un dandy :

- Mais qui est l'imbécile de troll qui nous a mis quatre heures de potions un jeudi matin dès la première heure ?

- Le même que celui qui nous a mis le cours d'astronomie le mercredi soir, Padfoot…

Le jeune homme qui venait de lui répondre en soupirant semblait aussi accablé que son ami. James Potter n'en menait pas large, les épaules basses, et un livre de cours pendant au bout de sa main au rythme de ses pas, menaçant de glisser de ses doigts à tout moment. Les traits de son visages étaient tirés par le manque de sommeil, et ses yeux bruns derrière ses lunettes avaient déjà montré plus de vivacité qu'en cet instant.

Sirius Black bailla longuement avant d'entourer les épaules de James de son bras tandis que le garçon à la coiffure digne d'un champ de bataille ralentissait le pas. Il attendait leurs deux amis encore dans la salle de potions. Probablement en train de remettre leur fiole au professeur Slughorn. Bien qu'étant doué, Remus Lupin ne pouvait finir correctement à temps une potion si son coéquipier n'était autre que Peter Pettigrew, d'un naturel effroyablement gauche… Mais cette caractéristique du petit dernier devait flatter l'esprit chevaleresque et rehausser en comparaison la magnificence des deux Maraudeurs les plus connus de Poudlard.

James reprit, l'air profondément ennuyé :

- Je suis crevé… Comme si les devoirs de Préfèt en Chef ne m'empêchaient pas déjà assez de dormir et de vivre tranquillement, si le rythme des cours continue à ce train là, je ne vais jamais avoir assez d'énergie pour nos affaires. C'est notre dernière année tout de même, on doit marquer le coup !

- Tout à fait d'accord avec toi, Prongs. Mais ce n'est pas un peu de travail en plus qui va te faire peur, n'est ce pas ?

- Au contraire…, Souffla James, tout à coup très sûr de lui.

Un sourire malicieux naquit sur ses lèvres et ses yeux pétillèrent à nouveau comme à leur habitude. Soudain Sirius se tendit, et il murmura discrètement à l'oreille de son ami :

- Attention, tornade rousse en approche.

Un sourire en coin trahissait son impatience à assister à une nouvelle scène toujours mémorable entre les deux préfets en chef. Et accessoirement amoureux. Lily Evans, toujours propre sur elle, malgré ses longs cheveux flamboyant un peu ébouriffés après le marathon que représentait toujours pour elle un cours de potions, les rejoignait la mine fermée, signe qu'ils allaient passer un mauvais quart d'heure :

- Je vous suis depuis tout à l'heure. Vous saurez d'ailleurs que Remus et Peter sont allés à l'infirmerie, votre-cher-ami-que-vous-prenez-bien-sûr-la-peine-d'attendre s'est brûlé avec son chaudron tout juste sorti de sur le feu.

- Oh, Peter ? ça lui arrive tout le temps. A croire qu'on devait s'y attendre.

Les deux garçons rirent, et Lily secoua la tête, se demandant si elle devait être plus consternée par le fait qu'ils pensaient sans en douter qu'il s'agissait de Peter et prenaient l'état de leur ami à la légère, ou bien par le fait que c'était effectivement lui… James posa dans un geste possessif son bras autours des épaules de la jeune fille, et il lui sourit. Malgré ce qu'elle avait à leur dire, et qui semblaient brûler ses lèvres en attendant, elle se rapprocha du Maraudeur et passa une main dans son dos.

- Allons manger ! Les divins effluves des différentes mixtures qui se mélangeaient dans l'air si frais de la salle de cours m'ont ouvert l'appétit.

James esquissa une grimace dégoûtée en entendant Sirius, son nez retroussé, et il rétorqua alors qu'ils montaient un escalier branlant qui vint joindre l'entrée d'un couloir en direction de la Grande Salle :

- Attends Padfoot, si c'est pour avoir Divinations après, je ne suis pas pressé d'aller manger…

- C'est clair, Divination juste après s'être remplie la panse… On troque un cachot fumant de potions douteuses contre un grenier embaumant l'encens et les feuilles de thé. Je te parie que Peter va encore s'endormir...

Ils n'eurent pas le temps d'éclater de rire en concert à nouveau, Lily émit un petit cri exaspéré avant de s'exclamer en s'écartant d'eux:

- Vous n'allez pas arrêter de râler un peu ! C'est bien vous qui avez choisis ce cours ! Non, ne dis rien, je sais qu'il vous fallait une option, ajouta-t-elle vivement en interrompant son petit ami d'un geste. Mais vous auriez pu prendre quelque chose de plus édifiant !

- C'est notre emploi du temps le problème, Lily. On n'est quand même pas responsable de notre emploi du temps non plus ?

Lily roula ses yeux mais ne se démonta pas, et elle poursuivit :

- Je vous ai entendu à la sortie du cours, et je vous signale que les imbéciles qui ont décidé de notre emploi du temps sont nos professeurs, dont notre directrice de maison ! Et ce n'est pas plus mal d'avoir astronomie et potions à la suite, je vous rappelle que ces deux disciplines sont très liées ! La divination aussi - même si mon point de vue est un peu plus critique à ce sujet - puisqu'elle est censée se servir des planètes pour ses prévisions. Si vous passiez moins de temps à enfreindre le règlement pour vos stupides blagues aux Serpentards, ou pour faire je ne sais quoi la nuit hors des murs du château, tu serais moins fatigué, James, et tu pourrais remplir avec un peu plus de sérieux ta fonction de Préfèt en Chef.

Beaucoup d'élèves se rendaient dans la Grande Salle, et elle se fit plusieurs fois bousculée par des pressés, sans avoir le temps d'exercer son pouvoir de préfète pour rappeler les jeunes sorciers à l'ordre. James ne parut nullement vexé par la leçon de moral que lui infligeait Lily, depuis le temps, il était immunisé, et la jeune sorcière mettait moins de violence dans ses propos que passé un lointain temps où ils n'étaient pas encore ensembles. Ils s'arrêtèrent devant l'entrée de la bibliothèque, voyant que Lily s'apprêtait à pousser la lourde porte de bois de l'antre de Mrs Pince.

- J'ai des livres à rendre, vous m'attendez ?

- Ma chère Lily, n'entends-tu pas mon ventre crier famine ?... C'est pire qu'une mandragore arrachée de terre, tu ne peux pas ne pas l'entendre ?, Gémit Sirius, une mine de chiot battu peignant les traits de son visage ténébreux, mais tout ce qu'il récolta fut un regard levé au ciel et les longs cheveux roux de la jeune fille qui se soulevèrent avec dédain alors qu'elle entrait précipitamment dans la salle regorgeant d'étagères tapissés de manuels. Quelques minutes plus tard, Sirius entrouvrit les portes de la bibliothèque pour guetter le retour de Lily, qu'il vit en train de discuter avec Mrs Pince devant son bureau, les livres encore au creux de ses bras. Sirius se redressa dans un soupir ennuyé, mais ses yeux noirs s'agrandirent quand il tourna la tête de côté :

- Ha, voici deux rescapés de la salle des tortures.

James haussa ses sourcils et se retourna pour suivre le regard de Sirius vers le fond du couloir, où venait de déboucher deux garçons qui s'avançaient à grands pas vers eux. Peter, le plus petit, tenait sa main pourtant intact contre lui, et il leva brusquement son visage rondouillard encadré par une abondante chevelure courte et décoloré vers Remus quand il les aperçut. Il tendit un doigt grassouillet vers eux, et Remus détourna ses yeux mordorés de Peter, un pâle sourire éclairant son visage terni par la fatigue et marqué de discrètes cicatrices, comme un parchemin usé un peu froissé mais vierge de toute écriture brouillonne. Il ne hâta pas le pas, contrairement à Peter qui courait maintenant pour les rejoindre. Le couloir se vidait peu à peu. La voix fluette de Peter s'éleva alors qu'il montrait la paume de sa main:

- Pomfresh m'a mit un onguent spécial, je n'ai plus rien du tout.

- Comme d'habitude, Wormtail. Elle doit se demander si tu ne cherche pas à la mettre à l'épreuve, à te blesser tout le temps avec tout et n'importe quoi. Tu ne lui laisse pas une journée de répit !

- Ou pire, elle pourrait penser que tu le fais exprès pour avoir l'occasion de lui rendre visite, renchérit James avec un sourire amusé et plein de sous-entendus qui horrifia Peter.

Il faut dire que le plus timide des Maraudeurs passait son temps à étonner l'infirmière de Poudlard en se surpassant à chaque fois dans sa maladresse, se retrouvant parfois dans des situations tellement improbables qu'elles laissaient place au doute. Comme par exemple trouver le moyen de s'enfoncer sa baguette magique dans une narine alors que cela fait bien cinq ans qu'on la manie, le summum étant d'avoir l'idée de la déloger en prononçant soi-même un sortilège plus ou moins correct, rendant le résultat catastrophique et pas très beau à voir… Remus les avait rejoint devant l'entrée de la bibliothèque et il leur expliqua que Lily leur avait demander de la retrouver ici, celle-ci ayant apparemment tout prévu. Une fois la jeune fille enfin débarrassés de ses bouquins, ils se rendirent dans la Grande Salle où les longues tables étaient fumantes de mets délicieux, d'odeurs alléchantes et où le chahut était à peine surveillé par le corps professoral. Le faux ciel au plafond reflétait la grisaille de ce jour nuageux, dans le plus grand respect de la tradition météorologique écossaise, au grand dam des joueurs de Quiddicth qui avait leur entrainement aujourd'hui. Les poutres n'étaient même plus apparentes derrière la voûte nébuleuse.

Ils s'installèrent sur les bancs à la table de Gryffondor, James entouré par Lily et Remus vers qui il se pencha en s'asseyant :

- Au fait, comment avez-vous fait pour faire aussi vite ? L'infirmerie n'est pas vraiment la porte à côté des cachots.

Pour toute réponse, Remus sortit un bout de la Carte du Maraudeur de la poche intérieur de sa robe de sorcier, un sourire étirant ses lèvres. James fit mine de se taper le front, il aurait dû y penser. Les passages secrets de l'école n'avaient justement plus de secrets pour eux en cette septième année à Poudlard, et ils se révélaient toujours aussi pratiques, il fallait seulement faire attention à ne pas y croiser le concierge Argus Rusard, d'où la nécessité de la carte. Pendant ce temps, Sirius soupirait tragiquement au dessus de son assiette bien remplie :

- Vous vous rendez-compte ? J'avais tellement la tête dans le chaudron ce matin –

- C'est le cas de le dire., ne put s'empêcher de s'esclaffer Peter qui parti dans une crise de rire muette, ses deux poings barricadant sa bouche sous le regard froissé de Sirius, avant que ce dernier reprenne comme s'il n'avait rien entendu :

- – que je n'ai même pas eu l'idée de contrarier Snivellus !

Soft formule pour qualifier le calvaire que faisait subir Sirius et James à Severus Snape depuis leur première année, et que les cours de Potions en commun avec les Serpentards favorisaient. Les deux Maraudeurs prenaient un malin plaisir à troubler le plus souvent possible la matière dont ils savaient Snape passionné. Sirius se consola avec le fait que leur seule présence à ce cours devait suffire à faire enrager le Serpentard, et c'est également ce que lui dit James en mordant dans un morceau de roastbeef, sous le regard ennuyé, autrefois plus réprobateur, de Remus. Et Sirius d'ajouter avec un regain de bonne humeur, une lueur d'impatience dans les yeux :

- Mais ce que je prédis pour ce cher Snivellus est de très mauvais augure…, dès qu'on aura l'occasion de le coincer cette après-midi. C'est mon troisième œil qui me le dit. Affrima-t-il dans une imitation du Professeur Órama en se retournant vers la table des Serpentards sous le sourire narquois de James et l'acquiescement empressé de Peter.

Severus était penché sur son assiette, ses sombres cheveux raides comme des baguettes tombant devant son visage blafard, et un manuel aux pages cornées était ouvert sur la table, dangereusement prêt des plats et d'un pichet de jus de citrouille. Lily pinça les lèvres mais ne dit rien. Malgré son animosité envers Severus, elle avait toujours du mal à accepter le comportement des Maraudeurs envers celui qui avait été son ami d'enfance. D'autant plus que ses principes de préfète l'empêchaient résolument de les laisser faire. Cela faisait pourtant sept longues années qu'elle s'échinait à les raisonner et qu'elle espérait une trêve, que ses amis, chacun de leur côté évoluent enfin. Mais ils avaient bien cela en commun : l'entêtement.

- James, on se retrouve à la bibliothèque après mon cours d'arithmancie pour le devoir d'astronomie ? Autant commencer tout de suite pour le finir le plus tôt possible, avant que les souvenirs de la leçon d'hier s'effacent ou deviennent trop vagues…, Lança innocemment la rouquine tout en se servant d'une part de tarte aux pommes alors que les desserts venaient d'apparaître, espérant détourner leur attention du Serpentard.

Sirius d'ailleurs poussa une exclamation chagrinée en voyant les plats se volatiliser, tout à ses plaintes, il n'avait pas eu le temps de se servir autant qu'il l'aurait voulu, malgré une assiette bien pleine. Mais pour un jeune homme de sa carrure et aussi actif que lui, il fallait bien un second service !...

James sourit, dévoilant ses dents blanches, et des fossettes se creusèrent dans ses joues. Il souffla sans trop de vantardise, ce qui était un exploit :

- Mais ma Lily, tu sais bien que je retiens absolument tout des cours ? Comment aurais-je fait pour obtenir les notes maximales aux BUSES autrement, compte tenu du fait que je n'avais pas franchement révisé ?

Lily lui jeta un regard consternée. Avant qu'elle ait pu lancer une remarque aussi férocement que le serpent crache son venin, James éclata de rire et haussant ses épaules :

- Ha non, je me suis trompé. Ça, c'est Sirius. Remarque, moi non plus, je n'ai pas souvent besoin de revoir mes notes, mais j'ai vraiment travaillé pour ces examens. Plus que je ne l'aurais imaginé d'ailleurs…

Lily détourna la tête, son poing appuyé contre sa joue. Son air reflétait une étrange fatigue. Du moins, c'est ce que les yeux interrogatifs de Sirius face à l'état de la jeune fille signifiaient. Mais les causes de sa lassitude étaient loin d'être étranges, et encore moins étrangère aux deux compères. Elle regarda alors devant elle, regrettant de s'être assise entre ces deux décérébrés imbus d'eux même, sauf qu'en face ne se trouvait personne d'autre que Peter, qui avait fait le tour de la longue table au début du repas, et qui s'empiffrait de choux à la crème disgracieusement. Des filles gloussaient à côté de lui. Peter n'était pas bien méchant, ni idiot, mais il avait souvent… un manque flagrant d'élégance. Il apparaissait donc bien pâle à côté de Sirius par exemple, le prince même de l'élégance. Elle reprit posément :

- J'ai besoin de faire des recherches, James. Et je devrais sûrement observer le ciel un soir pour travailler certains points du devoir.

- Pour ça, je suis partant ! Une soirée sous les étoiles, toi, moi,…

Lily se renfrogna sous l'air charmeur et le sourire suggestif du Maraudeur. Elle grinça entre ses dents alors que ses couverts claquaient brutalement contre le bois veiné de la table :

- Oublis tout de suite ce que j'ai eu la bêtise de te proposer ! Je ferais mieux de demander à mon père de m'envoyer des ouvrages d'astronomie moldus. Les scientifiques moldus sont bien plus en avance que nous sur le sujet, c'est d'ailleurs l'une des seule discipline que nos deux mondes ont en commun. Mais je ne demanderais peut-être pas une encyclopédie, j'ai bien peur qu'Altaïr ne soit pas capable de la transporter.

Elle fit un signe de la main ennuyé en ajoutant pour s'expliquer qu'étant moldus, ses parents ne pouvaient rapetisser à coup de reducto les paquets qu'ils lui faisaient parvenir. Sirius s'exclama, étonné :

- Les moldus en savent plus que nous ?

- Bien sûr, avec les moyens technologiques qu'ils ont, ils peuvent avoir des informations et des images de l'espace et des plus lointaines planètes de notre système solaire, contrairement à la communauté scientificomage. Leurs satellites d'observations astronomiques sont une grande avancée dans l'étude de l'univers, ils leurs permettent de voir bien au-delà de ce que nous, nous pouvons étudier, sans la gêne visuelle que représente notre atmosphère. Sans parler des sondes envoyées aux confins de…

Partie dans un discours qui semblait la passionner et qui montrait une fois de plus l'étendue de ses connaissances, elle fut interrompue par Sirius, qui la regardait avec la bouche ouverte comme un poisson hébété. Et ce n'était rien comparé à Peter, probablement perdu dès ses premiers mots en référence aux us et coutumes moldus.

- Leurs…Leurs quoi ? « ça d'élite » ?

- Des sa-te-llites, Sirius. Des machines qui flottent dans l'espace et qui leur envoient des informations. C'est une technologie que les sorciers n'ont pas, et je doute que l'on puisse un jour trouver un moyen équivalent qui donnerait de tels résultats. Les moldus sont par exemple en mesure de repérer et d'expliquer plus rationnellement que nous le phénomène des trous noirs, dont nous a très vaguement parlé le professeur Sinistra, mais de façon hautement créative pour des esprits comme le leurs. Vous savez qu'ils font l'hypothèse qu'il serait possible de voir le futur par ce phénomène astronomique, à partir d'une réflexion beaucoup plus scientifique que ce que les devins sorciers proposent quant à leur méthode?

Peter bafouilla entre deux bouchées, ses joues déjà bien rebondies extraordinairement arrondies par le pudding qu'il mettait plus de temps à avaler qu'à engouffrer :

- Par Mer'hin, qu'est-ch'que ch'est que che charabia, 'i'y ?

Ses épais sourcils étaient froncés en signe d'intense concentration qui dissimulait une totale incompréhension. Sirius se pencha au dessus de la table, manquant de renverser un présentoir à étage couvert de pâtisseries, et il ébouriffa les cheveux du garçon en rigolant :

- Ne va pas t'étouffer, Wormtail ! A défaut de comprendre ce que Lily raconte, laisse-nous au moins comprendre ce que toi, tu cherche à nous dire.

Penaud, Peter courba l'échine, et il avala avec difficulté, tant et si bien qu'il finit par devenir rouge brique sous l'effort. Mais James n'avait d'yeux que pour la jeune fille à côté de lui, et ses prunelles noisette brillèrent d'intérêt quand il l'incita à continuer :

- Révèles-nous tout, Lily, j'aimerai beaucoup savoir. J'adorerai voir la tête de Sinistra quand je lui parlerai de cette idée. Je parie qu'elle trouvera le moyen de nous faire croire qu'elle le savait, ou qu'elle invoquera le caractère totalement infondée de la chose juste parce que les moldus ne peuvent rien en matière de divination, comme une très grande majorité des sorciers soit dit en passant.

Les trois Maraudeurs qui n'étaient pas amoureux de Lily s'en serait bien passé, surtout Remus qui était toujours un peu mal à l'aise quand on parlait astronomie, probablement à cause d'une certaine histoire de pleine lune, mais Lily s'enorgueillit. Elle bomba légèrement la poitrine, son insigne de préfète en chef épinglé à l'étoffe de sa robe de sorcière se mit à luire sous les lueurs des torches au mur derrière la table, pour prendre son souffle.

- Je vous explique, dans ce cas. Une théorie moldu prétend que le temps est déformé au niveau d'un trou noir, et que plus on s'en approche, plus le temps ralentit. L'image de la montre est souvent reprise. Imaginons qu'on puisse, par un incroyable miracle, s'approcher d'un trou noir et rester en vie, un ami sur terre et qui nous regarderait verrait les aiguilles de notre montre ralentir de plus en plus, jusqu'à ce qu'une seconde mette une éternité, comme si le temps était figé. De notre point de vue, rien ne change, mais c'est les aiguilles de la montre de notre ami qui accélèrent au fur et à mesure qu'on s'approche du trou noir. A un moment donné, en atteignant le rayon de Schwarzschild à vrai dire, on serait alors capable de voir l'avenir de cet ami, et même l'histoire future de tout l'univers. N'est-ce pas fabuleux ?

- Ils me donnent plutôt mal au crâne, ton « thé au riz » et ton rayon, là…, Grommela Sirius.

Même James était dubitatif, et Lily eut un sourire contrit. A la fin du repas, les cinq jeune gens se dirigèrent vers leur salle de classe respective. Les allées se remplirent à nouveau de rumeurs et de bruits de pas, et l'on entendit bientôt distinctement la voix de James Potter sous forme de suppliques. Comme James Potter ne suppliait jamais personne, il était même rare de l'entendre glisser un petit s'il te plait de temps en temps, la cible de ses supplications théâtralement tragique ne pouvait être personne d'autre que Lily. Le jeune Maraudeur profitait du temps qu'il leur restait avant la reprise des cours pour repartir à l'attaque :

- Lily, tu es sûr que tu ne veux pas que je t'accompagne un soir à la Tour d'Astronomie pour notre devoir ?

- Sûre et certaine.

- Allez, tu n'as pas envie d'un petit moment romantique ?... Sous les astres, à la lumière de la lune, rien que nous deux…

La rouquine stoppa brutalement le pas, et argua d'un ton sans appel :

- Je veux y aller pour travailler, James. Et même si ce n'était pas pour ça, je préfèrerais aller me balader dans la forêt interdite une nuit de pleine lune plutôt que de la passer avec toi à « contempler le ciel » ou à se regarder dans le blanc des yeux !

Derrière eux, Remus s'agita, semblant mal à l'aise. James resta interdit quelques secondes, incapable de rétorquer quoique ce soit, avant de rapprocher la jeune fille de lui d'un bras autour de ses épaules et de susurrer :

- Tu me fais marcher, ma Lily…

Leur voix s'étouffèrent alors qu'ils s'éloignaient, laissant leurs amis mitigés entre l'amusement et l'agacement, l'un levant les yeux au ciel et l'autre esquissant un rictus goguenard.

Ils se séparèrent au croisement de deux couloirs et un escalier, Lily avait un cours d'arithmancie, et Remus, d'Etude des Moldus. Un cours de Divination en haut de la Tour Nord attendait les trois Maraudeurs restant.