Note de l'auteur:
OS écrit pour la nuit du Fof du 2 jui 2018 sur le thème Valeur.
Bonne lecture.
Plus précieux qu'un diamant.
Je le regarde de loin, s'en oser m'approcher. Ma timidité l'emporte encore une fois sur mon vœu de devenir plus proche de cet homme que je connais depuis si longtemps déjà. Il est si fort, impressionnant, et intelligent. Il est parfait à mes yeux, bien qu'à l'occasion il peut se montrer brusque, il à l'éclat et la brillance d'un diamant, même si il vaut bien plus que ça pour moi. Un diamant n'est pas un être vivant. Un diamant ne peut pas vous serrer dans ses bras pour vous réconforter lorsque vous vous êtes disputé avec l'un de vos proches. Il ne peut pas non plus vous réchauffer les froides nuits d'hiver. Il ne se préoccupe pas non plus de votre santé. Il ne vous parle pas. Il ne vous masse pas lorsqu'une crampe due à une vieille blessure vient se rappeler à vous. Non, il ne fait rien de tout cela, il se contente de vous renvoyer votre reflet comme le ferait un miroir. Le diamant à certes une forte valeur monétaire, mais il reste une pierre. C'est quelque chose que l'on peut remplacer, alors qu'un humain qui meurt, lui on ne peut pas le retrouver ou en acheter un autre. Les sentiments et la personne qui les inspirent, voilà ce qui compte le plus et au diable ce que peuvent penser les autres à causes des différences que nous avons entre nous. Pourtant, malgré ça, je n'arrive pas à lui dire ce que je ressens. Je veux trouver un moyen de lui montrer qu'il a de la valeur à mes yeux, mais je ne sais pas comment m'y prendre. J'ai toujours préféré les ordinateurs aux relations humaines, ce qui explique que je suis un peu perdu. Si seulement il pouvait faire le premier pas. Si seulement il pouvait m'aimer comme moi je l'aime.
Si seulement je n'étais pas aussi coincé, comme doit probablement le penser John qui nous regarde en ce moment. Il doit se demander ce que j'attends, mais me tourner vers lui pour voir sa réaction sonnerait comme un aveu. Mais, je ne veux pas que celui qui hante mes pensées jour et nuit apprenne mon affection par le biais d'un autre. Je souhaite lui dire moi-même, mais les mots refusent de quitter mes lèvres. Je réfléchis à une solution, lorsque soudain, mon ami tombe de sa chaise, emportant avec lui le plateau d'échec dans sa chute. Je me lève précipitamment, un peu trop peut-être, pour voir s'il va bien et constate qu'il a été percuté par un ballon de foot envoyé accidentellement par un gamin qui voulait faire une passe à un de ses amis qui ne se trouvait pas loin de là. Je ne me préoccupe pas du garçon et regarde le côté gauche de la tête de mon ami. Je crois bien qu'il aura une belle bosse demain et il est inconscient. J'approche mon visage du sien, en douceur, puis suis surpris de sentir ses lèvres se presser sur les miennes. J'ignore qui a initier ce contact, mais le baiser s'approfondit de lui-même, comme si une force supérieure, bien que je ne suis pas croyant, avait écrit que cela devait se passer ainsi. Savourant ce contact plaisant, je ne prête plus vraiment attention aux pièces d'échecs que j'entends rouler par terre et une fois que nous nous séparons pour reprendre notre souffle, il me dit :
- Il aura fallu un ballon de foot pour que tu ose enfin m'embrasser. C'est pas trop tôt. Je m'en sentais comme un de ces diamants que nous avons vu dans la bijouterie sur le chemin pour nous rendre ici.
- Tu as bien plus de valeur que l'un d'eux Elias.
