Note de l'auteur : Bonjour à tous,

Tout d'abord, merci de prendre le temps de me lire. Je me suis beaucoup investie dans l'histoire que vous vous apprêtez à lire. Je l'ai adapté à cette Fanfiction pour avoir des avis.

Vous devez savoir que dans ce monde là, vous ne trouverez ni vampires, ni loup-garous ou aucune autre créature surnaturelle. Rassurez-vous, Elena trouvera quand même l'amour, ailleurs...

J'espère que vous apprécierez, et surtout dites-moi ce que vous en pensez ! C'est important, très important pour moi .

Étonnement, Elena dormi d'un profond sommeil. Les émotions de la veille avait du l'épuiser plus qu'elle ne l'aurait cru. Elle avait trouvé dans le sommeil une sorte de rédemption, un moyen d'échapper à la réalité. Quand elle ouvrit les yeux, elle eu quelques secondes de répit. Vous savez, ce petit laps de temps au réveil où notre esprit n'est pas encore reconnecté. Où nous ne ressentons aucunes émotions, juste cette plénitude rassurante. Mais ça ne dure qu'un petit instant, avant que tout nous tombe dessus. Quand Elena se redressa et qu'elle découvrit autour d'elle la chambre de ses parents, elle eu un petit moment d'égarement. Pourquoi n'avait-elle pas dormi dans son lit ? Elle portait encore ses habits de la veille et n'avait même pas pris la peine de défaire le lit, se contentant de dormir enroulée dans le patchwork sur les draps. C'est alors que tout les événements de la veille lui revinrent en mémoire.

La cloche annonça le début du cours. Elena s'assit à sa place habituelle et sortit quelques livres de son sac. Plus qu'une petite heure d'histoire et elle pourrait enfin rentrer chez elle. La journée avait été longue et après son week-end avec Caroline et Bonnie, elle était épuisée. Elle sourit à la jolie blonde s'asseyant à ses côtés.

« Mon dieu, cette journée n'en finira jamais, lui dit Caroline, en sortant elle aussi ses affaires. Je n'en peux plus ! Qu'est-ce qu'il nous a pris de papoter jusqu'à quatre heure cette nuit ?

Elena la fixa ,interdite.

-Eh bien, demande donc ça à celle qui nous a cassé les oreilles pendant des heures à propos du dernier vernis tendance et pourquoi le rouge à lèvre 'framboise' était plus jolie que celui 'rosée du matin'' !

-Oh ça va... Pardonne moi de vouloir vous instruire à la mode, lui répondit Caroline faussement indignée, avant de poursuivre plus gentiment. N'empêche que ce week-end entre filles était vraiment géniale. »

Elles furent interrompue par l'arrivée du prof, , qui s'installa à son bureau et commença son cours. Ah, sacrée Caroline, se dit Elena en souriant, pas vraiment attentive à l'histoire des pionniers de Mystic Falls. Elle était superficielle, insupportable et maniaque du contrôle mais c'était une bonne amie. Et elle avait raison sur une chose, elles avaient passé toutes les trois un super week-end. Les parents d'Elena étaient partis quelques jours sur la côte et leur fille avait réussi à les convaincre de passer ces trois jours en amoureux. Ce qui lui permettait d'avoir la maison pour elle et d'inviter ses copines. Elena avait mis une semaine entière à les convaincre et ils n'avaient fini par capituler qu'après avoir eu au téléphone la mère de Caroline et la grand-mère de Bonnie. Grayson et Miranda avaient donc pris la route vendredi soir, laissant derrière eux trois jeunes filles surexcitées.

Elena, Bonnie et Caroline avaient sauté au plafond une fois les parents partis. La seule condition étant qu'elles ne sortent pas du week-end, elles avaient installé leur quartiers dans le salon et avaient enchaîné séance manucure, soirée télé, séquence potins et atelier cupcakes. Samedi soir, elles avaient fait une petite entorse au règlement en invitant Matt et Tyler, leurs amis, à venir passer la soirée avec elles. Elena n'était pourtant pas très à l'aise avec cette idée, ces relations avec Matt étant un peu tendus depuis leur rupture quelques mois plus tôt. Mais contre toute attente, ils s'étaient tous beaucoup amusés, en finissant par ce battre à coup de polochons comme des gamins. La jeune fille grimaça au souvenir du bazar sans nom qui régnait dans la maison après ça. Pourvus que maman ne remarque rien, pria t-elle en silence. Elles avaient tout remis en ordre hier soir avant d'aller se coucher et de passer leur dernière nuit entre copines avant de reprendre le lycée ce matin. Les parents d'Elena rentraient dans la soirée et même si la jeune femme avait passé un week-end extraordinaire, elle avait hâte de retrouver ses parents et le calme habituel de la maison.

D'ailleurs quelle heure était-il ? Elle s'apprêtait à regarder sa montre quand elle fut interrompue par quelques coups secs à la porte de la salle de cours. Le proviseur pénétra dans la pièce et se dirigea directement vers M. Lorenz, sans un regard pour les élèves qui se levèrent tous à son entrée. Il parla un bref instant à l'oreille du professeur, qui blêmit instantanément et resta perplexe quelques secondes. Le proviseur ressortit aussitôt de la pièce laissant la porte grand ouverte derrière lui. La classe entière attendait silencieusement, toujours debout suite à l'intervention du dirigeant du lycée. M. Lorenz était toujours hébété, visiblement très mal à l'aise. Il parcourut ses élèves des yeux, jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent sur Elena. Celle-ci sentit un frisson remonter le long de son dos.

« Mademoiselle Gilbert, veuillez sortir de la salle, s'il vous plaît. Le proviseur souhaite vous parler.

-Euh... Oui... Oui, bien sur, bredouilla Elena, surprise et angoissée. »

Que pouvait bien lui vouloir le proviseur ? Elle jeta un regard à Caroline, aussi étonnée qu'elle, et se dirigea vers la sortie, suivie par M. Lorenz qui ferma la porte derrière elle.

Elena s'avança et rejoignit le proviseur à la mine déconfite et tout aussi mal à l'aise que son prof. Bon sang, mais que se passe t'-l ? Commença à s'inquiéter la jeune fille.

- Suivez-moi, mademoiselle Gilbert, lui dit le proviseur en s'avançant à travers les couloirs. »

Elena ne se fit pas prier et s'élança à sa suite.

Ils arrivèrent rapidement au hall d'entrée du lycée. Deux femmes se tenaient l'une en face de l'autre en discutant discrètement. Elena reconnue tout de suite sa professeure principale puis s'arrêta net en apercevant la femme se tenant dos à elle.

- Madame Higgins ? Qu'est ce que vous faites là ? S'écria t-elle.

Madame Higgins était leur voisine depuis aussi loin qu'elle se souvienne. Âgée d'une soixantaine d'années, elle était très amie avec sa mère. Et n'ayant aucune famille, Madame Higgins était ce qui se rapprochait le plus d'une grand-mère pour Elena.

Quand sa voisine se retourna, une terreur sans nom l'envahit au plus profond d'elle-même. Ce n'était pas tant de la savoir ici, au lycée, alors qu'elle n'avait rien à y faire qui glaça le sang de la jeune fille, mais plutôt son air hagard. Quand elle lui fit face, Elena découvrit son visage blafard, ses yeux rougis mangeant son visage.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda Elena, refusant d'approcher plus près, comme pour se protéger tout en sentant monter la panique en elle.

-Ma petite Elena... commença Madame Higgins essayant en vain de faire sortir de sa bouche les paroles les plus affreuses qu'elle ai jamais eu à prononcer.

-Quoi ? insista t-elle, en voyant les yeux de sa voisine de remplir de larmes.

-Ce sont tes parents, ma petite chérie... Ils ont eus un accident.. Ils sont... Je...Je suis désolé.

Elena vit sa voisine éclater en sanglots, comme à travers un épais brouillard.

Non... Non, c'est impossible... Non..., se répétait-elle intérieurement. Sans comprendre comment, elle se retrouva agenouillée sur le sol, sentant monter en elle un cri irrépressible. Elle ferma la bouche et serra les lèvres de toutes ses forces pendant que le cri remontait le long de sa gorge. Elle se prit la tête entre les mains et l'horrible son emplit sa bouche, de plus en plus envahissant jusqu'à ce qu'Elena, à bout de souffle, abandonne la partie :

-NONNNNNN ! »

Repoussant le proviseur pencher sur elle, ignorant le remue ménage autour d'elle, Elena se précipita vers la sortie.

L'adrénaline provoque parfois des choses surprenantes. Elena se souvenait bien de ce creux dans sa poitrine, de cette angoisse si oppressante, de cette douleur dans sa gorge du à la température glaciale. Elle se souvenait du martèlement de ses pas sur le sol, du vent piquant ses yeux et de la pluie ruisselante sur son visage. Elle se souvenait aussi être tombé de nombreuses fois, de ses mains et ses genoux ensanglantés, et de la boue alourdissant ses vêtements. Tout ceci était resté gravé dans sa mémoire. Mais ce dont elle ne se souvenais absolument pas, c'était d'avoir couru deux heures sans s'arrêter un seul instant, sans reprendre son souffle non plus, sous une pluie torrentielle en plein hiver. Elle n'avait pas pleuré. Elle n'avait pas paniqué. Elle avait su, au plus profond d'elle-même, que ce n'était pas possible. Elle n'avait pas pensé à la distance qui séparait le lycée de la maison, ni au vingt minutes de trajet en bus tout les matins. Elle n'avait voulu qu'une chose: rentrer chez elle au plus vite et prouver à tous qu'ils s'étaient trompés. Qu'avait importé le feu dans sa gorge, les points de côtés et tout le reste. Il avait fallu qu'elle rentre le plus vite possible, pour embrasser sa mère et son père et appeler Mme Higgins pour la rassurer. Quelle soulagement ça allait être pour sa voisine, s'était t-elle dit. Elle allait s'en vouloir de lui avoir fait une peur pareil. Les voitures étaient passées près d'elle et avait klaxonné parfois mais pas une seule fois elle ne s'était retournée. Elle n'avait pu que courir, rejoindre ses parents au plus vite. Le jour avait décliné doucement, mais elle ne s'était pas inquiétée. La nuit tombait tôt en hiver. Elle s'était imaginé sa mère en train de préparer des gaufres dans la cuisine pour son retour du lycée, son père dans le salon, plongé dans un bon livre. Qu'est-ce qu'ils allaient rire quand elle leur raconterait la frayeur que venait de lui faire la voisine, avait t-elle pensé. Ah, comme elle avait eu hâte d'arriver ! Et malgré la douleur, elle se souvenait avoir encore accéléré le rythme de ses pas.

Lorsque elle avait enfin aperçu la maison à travers les branches des arbres squelettiques, elle s'était enfin laissé tomber à terre. Elle avait avalé, comme elle avait pu, de grandes goulées d'air, le cœur léger, le sourire aux lèvres. Elle n'avait plus eu aucunes raisons de se presser, le poids dans sa poitrine ayant disparu malgré la douleur dans ses poumons. Trouant la nuit d'un halo rassurant, la lumière de la cuisine avait balayé l'obscurité, déversant sa chaleur dans l'air glaciale de l'hiver et emportant avec elle toute son angoisse. Ses parents étaient la! Ils l'attendaient tranquillement à la maison, sans imaginer, sans doutes, les tumultes de la journée. Elle l'avait toujours su, elle n'en avait pas douté une seconde, s'était-elle réjouie. Portée par son soulagement, elle s'était précipitée vers la maison. Trop impatiente de retrouver son foyer et ses repères, elle n'avait pas pris la peine de contourner la maison pour passer par devant. D'un bond, elle avait sauté le petit mur du jardin, et était entré directement par la porte de derrière. L'odeur du café avait aussitôt assailli ses narines, et elle avait entendu les voix de ses parents discuter de l'autre côté de la maison. Elle avait traversé - ou survolé - la pièce, le cœur battant a tout rompre et avait déboulé comme une furie dans la petite cuisine. Mais elle ne s'était pas jetée au cou de sa mère comme elle l'avait prévu. Elle ne s'était pas non plus précipité vers son père. Au lieu de ça, elle s'était arrêtée net et s'était effondrée contre le chambranle de la porte. Car contrairement a ce qu'elle avait cru entendre, il n'y avait aucun de ses deux parents dans la pièce. Assise à la table en formica blanc, Mme Higgins, le visage déformé par l'angoisse et le chagrin, était en train de répondre aux questions d'un policier en uniforme debout derrière elle. Lorsqu'elle l'avait aperçu, la voisine s'était levée en hâte, et avait pris Elena dans ses bras.

« Où étais-tu passée? J'étais folle d'inquiétude.

Elena était restée rigide entre ses bras, refusant de rendre son étreinte à la femme qui s'apprêtait a briser tout son monde. Même si la vérité avait peu a peu fait surface en elle, elle ne pouvait encore accepter l'irrévocable. Et elle avait deviné que sa si douce voisine allait devoir la mettre face a cette réalité. Mme Higgins avait du s'apercevoir de son malaise. Elle s'était alors écartée d'Elena, les mains sur ses épaules, et avait capté son attention de ses yeux clairs:

- Ma petite chérie, je suis tellement, tellement désolée…

D'un geste brusque, Elena s'était dégagée et avait secoué la tête en signe de dénégation.

- Non, non… Ce n'est pas vrai ! Vous ne dites que des mensonges ! »

Et, sortant de la cuisine en ignorant les sanglots discrets de Mme Higgins, elle avait parcouru toute la maison, pièces par pièces, dans l'espoir fou de tomber miraculeusement sur sa mère, qui lui expliquerai que tout ceci n'était qu'une blague de mauvais goût. Mais en vain. Sans vraiment savoir comment, elle s'était retrouvée devant la chambre de ses parents. Réprimant la vague de désespoir et d'agonie qu'elle avait senti monter au plus profond d'elle-même, elle avait poussé la porte. L'odeur si particulière de la pièce lui avait sauté au visage. Ce parfum si familier, propre à ses parents et à cette pièce, mélange de leur eau de toilettes et de la lavande que sa mère aimait à mettre dans ses placards. Contre toute attente, cette odeur avait apaisé son angoisse, et avait calmé son cœur douloureux. La pièce était plongé dans l'obscurité. Elle n'avait pas pris la peine d'allumer. Elle s'était précipitée dans leur lit, avait enfoui son visage dans l'oreiller de sa mère et avait fermé les yeux.

Et maintenant, elle était là, assise sur ce lit, a se reprendre en pleine face les événements qui allaient faire de sa vie un enfer. Elle sentit une vague de panique déferler en elle et s'installer en boule au creux de son ventre. Elle enfouit sa tête dans l'oreiller et laissa enfin libre court à son chagrin. Ses parents étaient partis... Définitivement... Elle était orpheline. Elle ne les reverrait plus jamais. Le sourire de sa mère, sa douceur... Les blagues de son père, son rire et ses yeux qui pétillaient. Mon dieu, tout ça n'est qu'un cauchemar, gêmit t-elle ! Ses parents ne seraient pas présent à sa remise de diplôme, ni à son mariage. Ses enfants n'auraient jamais de grand-parents. Il ne lui restait plus que des souvenirs et des photos. Pourquoi n'était-elle pas partie avec eux a ce fichu week-end ? se demanda t-elle, au comble du désespoir. Peut-être que ça aurait tout changer, elle aurait pu faire quelque chose. Et au pire des cas, elle serait morte avec eux et ils seraient tout les trois, ensemble. Sa respiration se bloquait, elle perdait pied. Qu'allait-elle devenir ? Qui allait s'occuper d'elle ? Mme Higgins ? Ses sanglots redoublèrent. Elle aimait beaucoup sa voisine, mais ne voulait pas vivre avec elle. Elle voulait sa mère. Devrait-elle partir, quitter cette maison ? Elle n'avait nul part où aller, aucune famille. Son père avait bien un frère en Australie, mais ils étaient en mauvais termes depuis des années. Elena ne le connaissait pas, ne l'avait même jamais vu. Quand à sa mère, elle avait été abandonné à la naissance et avait été trimbalé de familles d'accueil en familles d'accueil. Elle s'était enfui à sa majorité et avait rencontré le père d'Elena peu de temps après. Ils étaient tombés amoureux aux premiers regards et la jeune fille était née l'année suivante. Elle aimait tellement que sa mère lui raconte cette histoire. Mais elle ne l'entendrait plus jamais désormais. Elle n'avait plus de père, plus de mère. Elle était seule. Elle manqua de défaillir en prenant conscience de cette vérité. Sentant la bile remonter dans sa gorge, elle courut aux toilettes et rendit son dernier repas.

Mme Higgins pénétra dans la chambre, un plateau contenant un copieux petit-déjeuner à la main. Quelques rayons de lumière filtraient à travers les volets et elle s'aperçut rapidement que le lit était vide. Elle avait retrouvé Elena dans la chambre de ses parents, hier soir, après qu'elle se soit enfuie de la cuisine, paniquée. Recroquevillée sur les draps, elle dormait profondément malgré son visage torturée, même dans son sommeil. Elle n'avait pas osé la défaire de ses vêtements sales et s'était contenté de la couvrir avec un coin du patchwork.

« Mon dieu, pauvre petite, pensa la gentille voisine. Que cette situation est difficile... »

Un bruit venant de la salle de bain attira son attention. Elle déposa le plateau sur une console proche et se dirigea vers la pièce attenante. Son cœur se serra à la vue d'Elena, agenouillée devant la cuvette, la tête entre les mains. Cette petite était la fierté de ses parents. Membre de l'équipe de Cheerleader, bonne élève, appréciée de ses professeurs comme de ses amis et belle comme un cœur avec ses longs cheveux bruns et ses yeux noisettes. La vie était vraiment trop injuste.

Elena se redressa et se dirigea vers l'évier. Elle marqua un temps d'arrêt en attrapant la brosse à dent à sa mère. Secouant la tête pour chasser ses larmes, elle se brossa rapidement les dents pour faire passer le goût infect dans sa bouche. Puis elle se retourna pour faire face à Mme Higgins.

La vielle dame lui sourit tendrement.

« Viens t'asseoir ma petite. Nous devons parler.

Elena la suivie gentiment dans la chambre et s'assit sur le lit de ses parents, étreignant sur ses genoux le coussin de sa mère. Elle réussit à sourire à sa voisine lorsqu'elle vit celle-ci déposer à ses côtés un plateau remplis de bonnes choses. Mais à la vue de toute cette nourriture, son estomac se tordit douloureusement. -Merci beaucoup, mais je ne pense pas que je puisse digérer quoi que ce soit.

-Bois toujours ton jus d'orange, ça te donnera des forces, lui répondit calmement Mme Higgins.

Elle obéit et but son verre par petite gorgées. La vielle dame prit une profonde inspiration et regarda Elena droit dans les yeux.

-Nous avons beaucoup de choses à voir ensemble, ma chérie. D'abord, sache que je suis vraiment désolé de ce qui t'arrive. J'ai beaucoup de peine, tes parents étaient merveilleux...

Elle ferme les yeux un instant pour se maîtriser avant de continuer.

-Je vais t'aider dans cette épreuve. Je vais rester ici le temps qu'il faudra. Je m'occupe de tout. Tu peux compter sur moi, pour n'importe quoi.

Elena baissa la tête, reconnaissante.

-Merci, murmura t-elle.

-Laisse moi t'expliquer ce qu'il va se passer aujourd'hui. D'abord tu vas essayer d'avaler quelque chose. Ensuite, tu vas aller te doucher et te débarrasser de tes vêtements boueux. Dans la matinée, nous aurons la visite du policier qui s'est occupé de l'accident de tes parents. Il a quelques questions à te poser et tu pourras en savoir plus, toi aussi. Tes amis seront là vers midi. Ils ont tous appelé pour prendre de tes nouvelles et ils auraient déjà fait le pied de grues devant la maison si je les avais laisser faire.

Le sourire d'Elena lui fit chaud au cœur. Mais elle devait aborder la partie la plus difficile.

-Pour finir, le notaire de tes parents souhaite nous voir en fin d'après-midi. Il a des informations très importantes concernant ton avenir. Il n'a pas voulu m'en dire plus. Tu penses que tu y arriveras ?

-Je n'ai pas vraiment le choix, lui répondit Elena en baissant la tête.

-Les jours qui viennent vont être les pires de ton existence, Elena. Mais nous allons faire en sorte que Grayson et Miranda soit fiers de nous, qu'en penses-tu ?

Elena releva les yeux. Oui, elle allait être forte, pour ses parents. Ils avaient toujours été là pour elle, quoi qu'il arrive. Ils avaient été son roc, lui prouvant à chaque seconde leur amour pour elle. C'était à son tours de leur prouver. Elle allait tenir le coup, pour eux.

La journée passa comme dans un brouillard. Elena ne craqua qu'à deux reprises. La première fois sous la douche. Le bruit des jets et l'eau ruisselant sur son visage lui avait permis d'évacuer toute cette tristesse, ses larmes et ses sanglots se mêlant au reste. Elle s'était sentie soulagé quelques instants mais la douleur lui était retombée dessus aussitôt sortis du bac à douche. L'épreuve de la confrontation avec le policier fut plus difficile qu'elle ne l'imaginait. Il lui avait posé quelques questions sur la relation de ses parents, la raison de leur voyage et leur assurance automobile. Ensuite, il avait demandé à la jeune fille si elle avait des questions à son tours.

Quelle était la cause de leur accident ?

Le véhicule était en cours d'expertise mais vraisemblablement, Grayson avait perdu le contrôle et la voiture était tombé du Wickery Bridge après plusieurs tonneaux.

Ses parents avaient-ils souffert ?

Sa mère était décédée sur le coup et son père s'était noyé après la chute dans le lac. Mais non, ni l'un ni l'autre n'avaient souffert.

A quelle heure avait eu lieu l'accident ?

Aux alentours de 16h20.

Que faisait-elle à cette heure là ?

Il ne pouvais malheureusement pas répondre à cette question.

Elena avait encaissé toutes les réponses sans ciller. Je suis forte, je suis forte, se répétait-elle comme un mantra. Le policier lui avait ensuite tendu un petit sac plastifié contenant les objets personnels de ses parents. Elle y avait aperçu des bijoux et quelques papiers mais n'avait pas eu le courage d'y regarder de plus près. Elle avait ensuite pris congé du policier et était montée dans sa chambre ranger le petit sac.

Heureusement, ses amis étaient arrivés quelques minutes plus tard, et elle les avait accueilli avec soulagement. Lorsqu'ils la prirent dans leurs bras, Elena s'effondra pour la seconde fois de la journée. Entourée de Bonnie et de Caroline dans le canapé, avec en face d'elle Tyler et Matt, Elena avait pu se laisser aller et se détendre quelques heures. Ils n'avaient rien fait d'autre que parler et regarder de stupides programmes à la télé mais leur seule présence apaisait la jeune fille. Dire que l'on était exactement au même endroit, tout les cinq, à peine deux jours plus tôt, remarqua Elena. Cela lui paraissait être une éternité. Tout son monde avait changé en deux jours.

Mme Higgins avait passé son après-midi dans la cuisine, enchaînant coup de fil sur coup de fil. Elena s'était sentie un peu coupable de ne pas l'aider plus que ça, mais elle ne se sentait tout simplement pas le courage de parler cercueils, chants bibliques et plaque mortuaire. Rien qu'à cette idée, elle avait senti la nausée monter une fois de plus. Éloignant ses pensées sordides qu'elle ne pouvait tout simplement pas associer à ses parents, elle avait finalement débranché son cerveau en laissant son regard vide errer sur l'écran de télé.

Quand la sonnette de l'entrée retentit en fin de journée, Elena sortit de sa torpeur et alla ouvrir. Elle se retrouva nez à nez avec un homme d'une quarantaine d'années, maigre dans un costume trois pièces bien trop grand pour lui. Il se présenta comme M. Nelson, notaire, et lui tendit la main. La jeune fille serra mollement sa poigne en sentant la peur l'envahir à nouveau. Le notaire, mon avenir, se souvint-elle de sa conversation matinale avec Mme Higgins. Celle-ci arriva d'ailleurs derrière elle et fit entrée M. Nelson.

« Bonjour, je suis Mme Higgins, la voisine. C'est moi qui m'occupe d'Elena et des affaires de Grayson et Miranda. Nous nous sommes eus au téléphone hier soir.

-Oui, tout à fait, lui répondit le notaire. Pourrions-nous nous installer dans une pièce que nous puissions parler tranquillement s'il vous plaît, demanda t-il à la voisine, après un regard aux amis d'Elena, avachis dans le salon.

-Mais bien sur, suivez-moi.

Elena les suivit jusque dans le petit bureau de son père. M. Nelson pris place dans le siège en cuir de Grayson en face d'elle et de Mme Higgins.

-Bien mesdames, commença t-il. Nous sommes ici suite aux décès de mes clients M. Gilbert Grayson et Mme Gilbert Miranda. J'ai dans ses papiers notariés, leurs dernières volontés et les souhaits de chacun d'entre eux. Pour commencez, Mme Higgins, vous vous occupez des funérailles de mes clients, est-ce bien ça ?

-Tout à fait, répondit prudemment la vieille dame.

-Sachez que M. et Mme Gilbert avaient souscris une assurance vie qui prendra donc en charge tout les frais des funérailles.

-Bien, se contenta t-elle de répondre.

Elena soupira, soulagée. Elle n'avait même pas réfléchi à ça mais elle était bien contente que sa voisine n'est pas à payer quoi que ce soit. Ça ne l'avait même pas effleuré.

-En ce qui concerne la garde de leur fille unique, Elena Gilbert, continua le notaire, elle est confiée à la sœur de Miranda Gilbert, soit sa tante Mme Louise Duvalois.

-Pa.. par... pardon ? Bredouillai Elena, sentant le sol s'ouvrir sous ses pieds.

-Oui, ne vous inquiétez pas, enchaîna M. Nelson, sans remarquer le désarrois de la jeune fille. Je les ai contacté moi-même hier dans la soirée, le temps de s'organiser et de prendre l'avion depuis la France, il devrait arrivé demain en fin de journée. Vous repartiriez pour la France dès ce week-end.

Elena sentis sa tête bourdonner et devenir très lourde. La sœur de sa mère... Demain... La france... Dès ce week-end... Elle eue juste le temps d'apercevoir le regard inquiet de Mme Higgins avant que tout ne devienne noir.

Ouah, merci déjà d'avoir été jusque là. J'espère vraiment que vous avez aimé... Bon, je sais que ce chapitre est triste et lourd mais je vous promet plus de légèreté pour la suite. Seulement, voulez-vous la suite ? ^^