Bonjour et bienvenue sur une toute nouvelle fanfiction et collaboration sur Harry Potter. L'histoire a été travaillée depuis plus d'un an (nous sommes deux : Lawliette-chan et Kimblette-chan). Bonne lecture du premier chapitre :)


Chapitre 1 : Les Héritiers

Cinq naissances. Cinq bébés. Cinq sorciers qui auront un lourd fardeau à porter sur leurs épaules. Un héritage dur à assumer et auquel ils devront néanmoins faire face. Rogue. Dumbledore. Black. Bright. Que ce soit de leurs parents ou de pouvoirs hérités, un chemin parcouru d'obstacles et de choix les attendent dans un monde où la magie est omniprésente. Et où les ténèbres rôdent.


4 février 1979

Severus Rogue sentait la pression sur sa main diminuer. Il en souffla de soulagement tout en bougeant légèrement les doigts pour être sûr que sa femme ne lui avait rien cassé. Il n'aurait jamais pu soupçonner qu'elle puisse avoir une telle force dans la main. Depuis qu'ils étaient arrivés à Sainte Mangouste, elle lui avait broyé la main. Il faut dire qu'elle n'avait pas voulu prendre de potions anti-douleur. Née-moldue, elle avait voulu accoucher naturellement. Une décision qu'il avait approuvée en début de grossesse, mais qu'il avait regrettée une fois arrivés à l'hôpital. Une idée pleine de sens, lui avait-il dit au tout début de sa grossesse ! Il s'était maudit de n'avoir pas insisté. Et le jour J, inutile de lui demander de changer d'avis. Sauf qu'elle avait changé d'avis. Mais qu'il était trop tard pour prendre la potion. Elle n'aurait servi à rien.

Des cris de bébé interrompirent les pensées de Severus qui s'avança vers les médicomages qui tenaient son enfant. Il ne savait même pas le sexe, alors qu'avec un sort ça aurait été si simple… Mais là encore, Lily avait voulu garder la surprise et il n'avait pas insisté. Dans le fond, garçon ou fille, cela lui importait peu. C'était déjà un miracle pour lui d'avoir pu avoir un enfant avec la femme qu'il aimait. Alors fille ou garçon, ça ne lui importait pas beaucoup. A cet instant, cependant, il avait le cœur battant tout en s'approchant du bébé. Son bébé.

- C'est une fille, monsieur Rogue. Vous voulez la porter ?

Severus ouvrit la bouche et la referma. C'était tellement soudain… Imaginer un bébé c'était quelque chose, même s'il avait eu le temps pendant neuf mois. Mais le porter… La deuxième médicomage, une jeune blonde, prit ses bras et les mit dans la bonne position pour recevoir le bébé tandis que celle qui portait l'enfant le lui déposait doucement dans les bras.

Avec une pointe de crainte, Severus posa les yeux sur son enfant alors que la blonde le guidait vers le fauteuil près du lit de sa femme qui était dans un état comateux, l'accouchement naturel l'ayant épuisée. Il la fixait avec crainte car quand Lily lui avait annoncé être enceinte, il avait eu peur que son bébé ne lui ressemble trop. Cheveux noirs et yeux noirs, il n'avait pas cependant pas un physique avantageux. Il en avait assez souffert pour ne le souhaiter à personne. Il eut un soupir de soulagement à peine perceptible en découvrant son enfant. Elle avait beaucoup de cheveux, noirs comme le jais. Ça, ça venait de lui. Il espérait qu'elle n'en ait hérité que la couleur. Mais ce n'était pas important pour le moment. Depuis qu'il l'avait dans les bras, sa fille avait les yeux fermés mais les ouvrit soudainement. Elle avait hérité du vert émeraude de sa mère. Puis l'enfant se mit à pleurer et la plus vieille des deux médicomages la lui prit des bras, aidant Lily à prendre une bonne position pour la nourrir. Malgré la fatigue, sa femme fit au mieux, regardant leur fille avec un amour incommensurable.

Yeux verts dans yeux verts, Lily regardait le petit miracle qu'elle avait accompli, occultant le reste du monde. Elle était heureuse que leur fille ait les cheveux noirs de Severus et non ses cheveux auburn. Une réplique d'elle, ça n'aurait pas été drôle. Elle sentit plus qu'elle ne vit Severus qui s'était rapproché d'elles. Il posa la main sur son épaule.

- Félicitations, te voilà mère, dit-il simplement.

- Et te voilà père.

Elle le fixa, peu étonnée de le voir si réservé. Il n'y a que quand ils étaient seuls tous les deux qu'il se montrait plus ouvert. Les deux médicomages étant présentes, il ne se laisserait pas aller.

- Comment veux-tu l'appeler ? Demanda-t-elle d'une voix fatiguée.

Severus réfléchit tout en regardant sa fille se nourrir. Il y avait réfléchi durant tout le dernier trimestre. Que ce soit fille ou garçon, il avait eu des idées, qu'il avait triées.

- Thea Capucine Rogue.

Lily lui sourit d'un air ému. Capucine était le nom de sa mère qui était morte cette année. C'était un bel hommage. Elle y avait pensé quand elle avait entendu les médicomages dire que c'était une fille mais n'avait pas eu la force de le formuler à voix haute.

Thea signifiant « don de dieu » et Severus trouvait que c'était le nom approprié pour sa fille. Parce que c'est ce qu'elle était à ses yeux.

Il grimaça et porta la main sur son bras gauche en sentant sa marque le brûler. Lucius l'excuserait. Il l'avait averti dès que le travail avait commencé. Ça ne faisait pas longtemps qu'il était Mangemort, quelques mois. Il avait réussi à refuser plusieurs fois d'en faire partie. Mais quand le lord noir avait menacé sa famille quand la grossesse de Lily avait été connue, il n'avait pas trouvé d'autre échappatoire. Il se demandait cependant combien de temps il allait pouvoir le cacher à sa femme. Il avait eu de la chance jusque-là. Il revint au présent alors que Thea s'endormait, ses petits poings serrés contre son visage. Il n'avait fait ça que pour les protéger toutes les deux. Qu'aurait-il pu faire d'autre ? Il s'agissait de sa femme et de la chair de sa chair, il n'avait pas le choix. La brûlure cessa alors que Lily s'endormait également après tout le travail fourni. Elle le méritait bien. Les deux femmes de sa vie dormaient profondément. Severus se renfonça dans son fauteuil et ouvrit un livre de potions. Les mots dansaient devant lui sans qu'il n'en comprenne réellement le sens. Il continua néanmoins sa lecture, mais la fatigue des dernières heures l'emportait. Il cligna des yeux tout en espérant que l'avenir serait plus radieux pour sa fille et qu'elle n'allait pas hériter des mauvais côtés de sa famille.


8 février 1980

Dans une clinique magique privée de Grande-Bretagne, la panique s'accentuait à chaque minute qui passait. Il faisait nuit noire et la pluie martelait les vitres du bâtiment avec ferveur. On entendait le vent souffler avec acharnement contre les carreaux comme pour s'assurer qu'on l'entende bien. Mais Albus Dumbledore était loin de se préoccuper du mauvais temps. Lui, d'un naturel si calme, n'arrivait plus à contenir son angoisse. Dans sa longue robe bleue foncée il tournait en rond dans le couloir. Ses cheveux gris volaient au grès de ses pas tandis que ses yeux bleus clairs se posait sur la porte blanche. Il voyait passer des tonnes de médicomages qui s'affairaient dans la salle adjacente où une jeune femme s'apprêtait à donner naissance.

Elle venait d'arriver en urgence après qu'Albus ne l'ait retrouvée à souffrir et à perdre du sang. Elle n'était pourtant qu'à sept mois et demi de grossesse, mais les soignants furent formels, si les bébés n'étaient pas évacués, ils mourraient. Pris de panique, Albus et la jeune femme, Elena, avaient choisi de les faire sortir sur le tas même si dans tous les cas... Elle ne s'en relèverait probablement pas. Les médicomages proposèrent tout de même une solution. Elena pourrait survivre si elle renonçait aux bébés mais la femme fut catégorique. Elle donnerait naissance aux enfants d'Albus Dumbledore ! C'était sans compromis.

Albus ne put donc qu'attendre et eut enfin l'autorisation d'entrer. Il se précipita sur Elena et lui prit la main. Celle-ci était plus faible que jamais. Depuis sa grossesse, elle avait perdu une dizaine de kilos. Ses joues étaient creuses et ses membres étaient maigres. Mais son ventre lui était bien rond et prêt à exploser. Albus s'en voulut de lui avoir imposé ça mais Elena refusait toujours de l'entendre. Elle avait choisi de le faire et ne le regrettait pas un seul instant. Le vieil homme lui pressa la main et Elena tourna la tête avec un mince sourire imperceptible. Elle était en sueur avec des cernes profondes sous les yeux.

- On ne peut pas lui donner une potion ? Commenta Albus en voyant la jeune femme hurler en brisant sa main au passage.

- Désolé monsieur Dumbledore, s'inclina respectueusement une médicomage, son état ne permet aucunement l'aide d'une potion ou d'un remède. Tout devra se faire naturellement...

Albus ferma les yeux de douleur et regardait toutes les personnes présentes s'affairer à arrêter l'hémorragie génitale.

- Il n'est pas encore trop tard pour renoncer madame...

- NON ! J'ai fait une promesse ! Je ne faillirais pas ! Je les ferais naître. C'est mon seul et unique but.

Elle pleura tant de douleur que de détermination. Albus reconnut facilement son frère en elle. Si forte, si brave et si têtue. Il lui caressa doucement les bras malgré la douleur qu'il ressentait au niveau de sa main.

- Elles vivront, déclara Elena le regard embué. Albus je te le promets ! Tes filles vivront !

- Je te crois, lui sourit-il à travers les larmes qui roulaient sur ses joues. Je sais que tu en es capable.

La jeune femme approuva avant qu'on ne finisse de la préparer. Les médicomages furent prêts et Elena commença à pousser. Ce fut absolument déchirant. La douleur qui transperça la jeune femme aux cheveux blonds devint insupportable. Ses yeux bleus océans restèrent clos un long moment tandis qu'elle usait de ses dernières forces pour sauver les deux perles qui étaient en elle.

Albus ne lui lâcha pas la main et admira la force de la blonde. Il pria pour son salut, bien que ce fut dérisoire.

- La voilà ! Voilà la première ! Hurla une soignante qui s'empressa de la tirer avec force.

Recouverte de sang, une frêle petite fille se mit à hurler à pleins poumons. Les soignants se dépêchèrent de lui faire cracher le sang avalé et de la mettre au chaud dans une couverture rose. La petite semblait avoir souffert longuement dans cette épreuve et pleurait tout son soûl. Elle avait déjà les cheveux blonds qui tressautaient et les yeux bleus ciels si particuliers d'Albus Dumbledore.

- Madame ! Encore un effort ! La seconde est toujours coincée.

- Elle se meurt !

- Apportez plus de serviettes.

- Madame s'il vous plait il en reste une !

Tout tournait autour de la jeune femme qui se sentait partir. Albus regardait, impuissant en essayant de ramener Elena à elle. Celle-ci rouvrit les yeux et haleta. Elle n'allait pas séparer des jumelles, ça jamais.

- Oui c'est bien, poussez ! Commença à sangloter une médicomage. Vous êtes très forte madame !

Elena continua de forcer. La seconde petite étouffait en elle. Elle écarquilla les yeux en malmenant la main d'Albus qui lui offrit tout son soutien visuel. Puis les soignants l'attrapèrent et enfin ce fut la délivrance. Cependant, la seconde s'étouffait et ne pleurait pas. Elle était presque livide et les médicomages firent tout leur possible pour la sauver. Sa sœur continuait de pleurer avec ardeur. Il lui manquait quelqu'un auprès d'elle... Où était l'autre être qui partageait ses jours et ses nuits ? Ou était sa moitié ?

Elena reposa sa main et regarda le plafond sans le voir. Sa vue était trouble.

- Ça c'est le plus beau cadeau que tu pouvais nous faire, dit Albus la gorge nouée. Mais... Je ne veux pas que tu partes toi aussi...

Il se mit à genoux et pleura à son chevet. Jamais Albus n'était apparu aussi vieux et aussi misérable qu'en cet instant.

- Albus... Déclara la blonde en cherchant la main de Dumbledore qu'elle trouva. Tu savais que j'étais condamnée. Ce jour-là, avec ta sœur, moi aussi j'ai souffert. Tu savais que j'allais mourir tôt ou tard. J'étais malade depuis. Mais... mourir en donnant la vie. En te donnant deux filles, c'est la plus belle chose qui pouvait m'arriver tu sais.

Dumbledore revit les images du passé comme un flash. La bataille contre Gellert et son frère. Ariana qui perdit le contrôle de ses pouvoirs et se changea en Obscurial... Elena qui la prit de plein fouet...

Il s'en voulait tellement de toutes ses erreurs passées. Son cœur se brisait. Elena serra sa main avec douceur bien qu'il en était crispé de douleur.

- Pardonne-moi Elena, pardonne-moi..., Répéta Albus en boucle.

- Je ne t'en veux pas tu le sais, déclara-t-elle la voix de plus en plus faible. Mais promets-moi de prendre soin d'elles. Pour moi et pour lui. De les protéger du mal et de les faire devenir de bonnes et grandes sorcières.

- Je te le promets sur ma vie ! Elles sont mes trésors. Elles sont ce qu'il me reste.

Elena sourit dans le vague.

- Monsieur, vous voulez porter les petites ?

Albus détourna les yeux et regarda deux serviettes entourées autour de deux tous petits bébés à la houppette blonde. Elles s'étaient calmées dès qu'elles furent de nouveau ensemble et la seconde avait enfin poussé son cri. La douleur qu'elles avaient ressenti les plongea dans un profond sommeil. Albus s'en saisit maladroitement entre ses deux bras, aidé par les médicomages. Dès qu'il les regarda, son cœur s'adoucit et il se mit à sourire en les berçant.

- Madame, vous avez leurs noms en tête ?

Ils étaient tous à son chevet pour rendre hommage à la courageuse femme qui venait d'offrir sa vie à deux enfants.

- Oui... Si Albus me le permet, dit-elle les yeux à demi-clos.

- Bien sûr, dis-moi, ce que tu as choisi.

Elena eut un sourire qui ressemblait à une crampe de la lèvre tant ce fut faible.

- Ariana. Ariana et Ariane Dumbledore.

Albus sentit de nouvelles larmes monter. Il se crispa.

- Pour ta sœur, qui était ma meilleure amie. Et pour te rappeler que ce sont maintenant elles ton avenir. Ne reste... pas… ancré... dans le... passé. Albus.

Haletant, Elena commença à se sentir partir. L'homme redonna les filles aux soignants et tomba à son chevet.

- C'est le plus bel hommage que tu puisses faire.

Serrant sa main sur elle, Elena ferma doucement ses yeux. La lèvre tremblante, Albus la regarda partir sans sourciller. Il le lui devait, après ce qu'elle avait fait pour lui.

Lorsque sa vie la quitta, Elena sembla enfin apaisée. Albus eut du mal à lâcher sa main alors que seul le bruit de la tempête faisait rage dehors.

- Heure du décès, trois heures quarante du matin. Huit février mille neuf cent quatre-vingt.

Albus ferma les yeux et se releva. Il contempla longuement le corps sans vie de celle pour qui il avait le plus de respect à ce jour. Une grande sorcière. Une grande femme.

Il pria pour son âme et fut congédié. Les filles devaient être placées en couveuse rapidement. Elles étaient trop maigres et trop faibles. Il sortit donc dehors sous la pluie. Cachant ainsi ses larmes qui se mêlaient aux gouttes d'eau. Il semblait anéanti et brisé. A nouveau. Il resta ainsi toute la nuit. En profitant pour envoyer un hibou à quelqu'un. Puis au petit jour, il retourna dans le hall et se sécha avec sa baguette. Il la fixa avant de la ranger avec douleur.

On le redirigea alors vers les couveuses avant qu'il ne tombe sur les petites jumelles qui dormaient l'une contre l'autre, se tenant par la main. Il eut une énorme bouffée de chaleur et se mit à sourire en touchant le verre. Il les contempla une journée entière alors qu'elles dormirent longuement par perfusion. Il se sentit heureux d'être père de tels trésors bien que tout fut si compliqué dans sa vie. Mais il prit Elena au mot et donnerait toute sa vie à ses filles, jusqu'à son dernier soupir.

- Elles sont magnifiques, commenta-t-il le regard tendre.


14 avril 1980

Sirius Black, cheveux noirs et yeux gris, descendit de sa moto et se hâta de trouver la chambre qu'occupait sa femme. Elle le tuerait s'il arrivait trop tard et que leur fille était déjà née.

- Par Merlin, faîtes qu'elle ne soit pas encore née, pria Sirius alors que ça faisait des jours qu'il espérait au contraire qu'elle arrive.

Sa femme était de plus en plus irritable et ne cessait de changer d'avis sur tout et n'importe quoi. Il avait hésité à prendre congé quelques jours au bureau des Aurors mais n'avait pas osé vu la période. Ils étaient saturés de travail et il ne voulait pas laisser son meilleur ami seul. Quand un hibou express était arrivé, il n'avait pas hésité une seconde et était parti sans même prévenir son chef. James s'en chargerait pour lui, il ne s'en faisait pas. Il avait aussitôt enfourché sa moto et s'était rendu à l'hôpital dans lequel il courrait comme un dératé depuis qu'il avait eu le numéro de chambre. Essoufflé, il entra et trouva enfin sa femme, Naevia, qui semblait avoir toutes les peines du monde à retenir le bébé de sortir.

Naevia maudissait Sirius depuis qu'elle était arrivée à Sainte Mangouste. Ne pouvait-il pas venir plus vite ? Heureusement, il y avait eu un moment d'accalmie quand elle avait reçu la potion anti-douleur qui l'avait grandement soulagée. Néanmoins, la douleur reprenait et elle sentait que son bébé voulait sortir.

- Ne serrez pas les jambes comme ça, madame ! La réprimanda une vieille médicomage qui s'occupait d'elle.

Naevia sentit les larmes couler de ses yeux noirs jusque dans ses cheveux roux. Elle ne voulait pas accoucher sans Sirius. Elle ne voulait pas qu'il loupe ça !

- Je n'accoucherai pas sans mon mari, grogna-t-elle.

La médicomage leva les yeux au ciel. De toute manière, si le bébé devait sortit, il sortirait. Ce n'était pas cette femme qui pourrait l'en empêcher. La porte de la salle d'accouchement s'ouvrit avec force et les battants allèrent en cogner les murs. Sirius s'excusa d'un air penaud avant de rejoindre le chevet de sa femme qui le fusilla de ses yeux noirs. Digne des Rogue et surtout de son frère Severus. Combien de fois avait-il vu ce regard sur le visage de Severus Rogue à l'école ? Il secoua la tête, ce n'était pas le moment d'y penser. Il aurait bien assez de temps quand sa fille serait née.

Tendrement, il essuya les larmes sur le visage de Naevia qui s'adoucit aussitôt.

- Désolée, ma chérie. Chaque fois que je croisais quelqu'un en sortant du ministère, ces imbéciles me tenaient la jambe. J'ai eu peur de me désartibuler en transplanant alors j'ai préféré prendre ma moto.

- Cet engin de malheur ! Grogna Naevia entre deux contractions.

Cette moto était une source de conflit perpétuelle entre Sirius et Naevia. Elle avait horreur de ce véhicule et avait surtout peur qu'il n'ait un jour un accident. Il ne le lui avait pas dit, mais il comptait bien rendre sa fille mordue de vol et de sa moto. Il avait hâte qu'elle soit grande pour qu'il puisse passer du temps avec sa petite princesse… Il secoua la tête pour revenir à l'instant présent quand Naevia pressa sa main avec plus de force.

- Poussez, madame Black, poussez ! Cria la médicomage. Votre fille est prête à sortir. Dans quelques minutes elle sera dans vos bras !

Sirius pressa la main de Naevia pour lui donner courage. Elle se redressa et poussa, tout en hurlant, ce qui effraya son mari qui se sentit devenir livide. Il ne supportait pas que sa femme souffre alors l'entendre hurler d'une telle manière était plus qu'effrayant. Enfin, des cris de bébé retentirent.

Les médicomages s'occupèrent des premiers soins, emballèrent leur princesse dans une couverture rose moelleuse et la posèrent sur la poitrine de Naevia qui pleurait de soulagement. C'était fini. Et leur fille était si belle…

- Sirius, je t'aime.

Sirius s'approcha avec une appréhension toute naturelle. Il fixa les quelques cheveux roux qui se battaient en duel sur le crâne de leur enfant et en eut un petit sourire. Marrant les différences qu'il pouvait y avoir entre les bébés à la naissance. Mais son cœur fondit totalement lorsqu'il croisa les yeux bleu foncé. Il avait presque l'impression de voir une étincelle de rire. C'était bien une fille de maraudeur. Il ne se rendit compte qu'il pleurait qu'en sentant Naevia essuyer sa joue.

- Tu m'as fait le plus beau des cadeaux, murmura-t-il en embrassant ses cheveux. Je t'aime Naevia.

Il pinça avec douceur la joue de sa fille.

- Et je t'aime déjà aussi, Tiana Black.

- Notre petite fée, murmura Naevia en souriant à sa fille.

- Non ce sera ma petite princesse ! S'exclama Sirius avec emphase. Je lui apprendrais tous mes tours et je lui donnerais la carte des maraudeurs quand elle rentrera à Poudlard.

- Sirius…

- Quoi ? Lily ne doit accoucher de son deuxième enfant que fin juillet : Tiana est la première fille de maraudeur, elle a donc la priorité pour quand elle sera à Gryffondor !

Naevia secoua la tête et leva les yeux au ciel.

- Et qui te dit qu'elle ne sera pas Serpentard ? Elle a deux oncles et une mère qui étaient dans cette maison. En ce qui concerne la famille la plus proche.

Sirius sourit mais ça n'atteignit pas ses yeux et Naevia s'en voulut un peu. Elle aussi était mélancolique concernant ce qu'elle venait de dire. Après tout, Regulus et Severus étaient Mangemorts… Et c'était bien pour ça que Lily avait quitté son frère… Elle chassa ses pensées en sentant la main de Sirius dans la sienne. C'était un jour de fête, pas un jour à ressasser ce qui n'allait pas. Il avait bien compris à quoi elle avait pensé à ce moment. Il avait pensé la même chose. Leurs deux frères les avaient trahis…

Tiana se mit à chercher avec sa bouche et Naevia commença à l'allaiter. Sirius et elle fixèrent leur fille avec une infinie tendresse. En se demandant de quels traits des Black et des Rogue elle avait hérités.


20 décembre 1980

Au début de l'hiver, le froid était virulent. C'était la période la plus intense où la guerre entre Lord Voldemort et L'Ordre du Phoenix faisait rage. Le seigneur des ténèbres était à l'apogée de son règne. L'on vivait tous dans la peur et la détresse. Ne faisant confiance à personne, devenant suspicieux et terrifié. Mais les Mangemorts eux étaient au paradis. Ils vivaient et proféraient leur crime avec délectation.

C'était dans cette atmosphère qu'une cruelle famille de fidèle Mangemort mit au monde un futur petit héritier à leur règne. Madame Eleanor Bright resta dans son manoir pour accoucher sous la protection de ses amis. Severus Rogue lui prépara une potion qui la calma pour qu'elle puisse garder son air digne. Elle l'en remercia et regarda son mari, Edmond Bright, avec fierté. Depuis le temps qu'il voulait un enfant ! Mais la femme avait beaucoup de problèmes avec tous les sortilèges reçus au cours de ses nombreuses rencontres. Et il lui fallut beaucoup de persévérance pour tomber enfin enceinte de son héritier. Faisant tout son possible pour que ce soit un garçon.

- J'espère qu'il sera bon ami avec Drago, commenta la Mangemort Narcissa Malefoy, aux cheveux blonds, qui allaitait son petit bout de chou.

- C'est certain, ils sont faits pour s'entendre, commenta Eleanor.

Celle-ci repoussa ses cheveux blonds pâles en arrière et prit une position plus confortable. Elle fixa de ses yeux bleus clairs l'assemblée qui attendait l'arrivée du petit nouveau de la fratrie. De grands espoirs étaient posé sur lui. Edmond prévoyait déjà sa carrière avec Lucius Malefoy, père de Drago, aux cheveux blonds impeccablement lissés en arrière et aux yeux gris perçants. L'homme avait les cheveux totalement blancs et les yeux clairs. C'était un sorcier Albinos, qui le devait de ses gènes familiaux mais qui lui octroyait un don rare pour la magie. Un don précieux que Voldemort, le grand mage noir, chérissait. Madame Bright avait aussi une partie de ses gènes en elle puisqu'elle n'était autre que la cousine d'Edmond. Les Bright préféraient se marier entre eux pour garder leur puissance magique et accentuer leur don. Ils étaient tous destinés à de grandes choses grâce à leur capacité mais avaient choisi la voie des ténèbres.

- Le travail commence, commenta une Mangemort médicomage. Eleanor vous pouvez commencer à pousser.

Toute la troupe se tut et la regarda donner naissance. Severus eut un pincement au cœur en se rappelant l'accouchement de Théa. Depuis, Lily l'avait quitté pour ce petit abruti de James Potter qui avait enfin réussi à la lui voler. Repenser à tout ça lui contractait les traits de son visage. Il avait tellement de haine en lui depuis le départ de Lily. Il resta cependant pour voir le visage du nouveau né qui se faisait plutôt silencieux. Après plusieurs claques, il poussa son premier cri et Eleanor le prit dans ses bras. Elle le tendit avec fierté devant tout le monde qui applaudit.

- Alors ! Le Seigneur des ténèbres veut savoir son nom ! Commenta Bellatrix, sœur de Narcissa, aux cheveux noirs hirsutes qui attendait depuis tout à l'heure en jouant avec sa baguette. Et nous aussi !

- Ce sera. Silver ! Silver Bright ! Dit fièrement Eleanor.

Ils le regardèrent tous avec joie alors que celui-ci se blottissait dans sa couverture. Se demandant pourquoi il y avait tous ses cris autour de lui. Comme ses parents, il avait le visage pâle et les cheveux argentés presque blancs. Il avait également les yeux bleus clair de sa mère et semblait lui aussi porter les gènes Albinos. Les parents furent soulagés qu'il soit né ainsi, ils avaient peur qu'il soit normal.

Tous les Mangemorts présent donnèrent leurs félicitations avant de transplaner à leurs occupations. Seuls les Malefoy restèrent pour parler et s'occuper de Drago. Severus contempla longuement le petit. Il ne savait que penser de tout ça mais il savait une chose, son avenir allait être compliqué. Tout comme les nombreux enfants qui étaient nés sous le règne de Lord Voldemort. Et qui avaient un nom et une famille, malheureusement célèbre.


Un avenir compliqué les attend et leur histoire nous tend les mains ! N'hésitez pas à laisser votre avis, ça nous fera très plaisir :)