Avant que vous ne commenciez à lire, je tiens à préciser encore une fois que cette fiction est la suite de mon autre fic "Pulsions" dont elle est la seconde partie. Par conséquent, je vous encourage à lire Pulsions avant de vous intéresser à Rédemption.

Si vous tenez tout de même à lire le premier chapitre sans connaître les évènements précédents, sachez juste qu'il y a une bonne raison que Renji soit devenu un petit animal craintif. J'avais pensé à mettre, en guise de prologue, le résumé de Pulsions, puis je me suis dit que cela serait très fortement hypocrite, donc voilà, je commence de manière un peu brusque. Vous êtes prévenus !

Pour les lecteurs de Pulsions que je retrouve ici : Bienvenue à nouveau, à tous et à toutes ! J'espère que vous avez hâte de découvrir cette suite... Qui n'est d'ailleurs toujours pas terminée ! Argh ! Je m'en mords les doigts !
Merci infiniment de continuer à me suivre, vous êtes toujours plus nombreux (ouah, 20 followers sur Pulsions... *-*) et j'espère de tout coeur ne pas vous décevoir dans Rédemption !

On se retrouve immédiatement en fin de chapitre. Bonne lecture à tous.

Rated du chapitre : T.

Disclaimer : Les personnages et l'univers appartiennent à Tite Kubo.


Chapitre 1 : Le réveil de la menace.

Hitsugaya Toshiro, capitaine de la 10ème division, dormait profondément. Un doux sourire se dessinait sur son petit visage fin et insoucieux. Toshiro n'était jamais insoucieux, excepté lorsqu'il dormait.

Matsumoto Rangiku, à ses côtés, était restée éveillée. Elle pencha la tête sur le côté, en admiration devant le calme paisible de son capitaine. Son anxiété constante était enfin partie. Après tout ce temps, il ne lui arrivait que rarement de se reposer complètement. Rangiku ne savait pas pourquoi, mais quelque chose torturait son capitaine de l'intérieur. Il était constamment sur les nerfs, et surtout, son visage était toujours tordu par une émotion étrange que la jeune femme n'arrivait pas à nommer.

Parfois, elle se sentait clairement coupable d'avoir échoué à protéger son Taichô. Ils n'avaient pas besoin d'être protégé, c'était vrai – et surtout pas Toshiro, à qui il ne fallait pas rappeler qu'il était bien plus jeune que tous les autres – mais quelque chose avait changé, en son capitaine, quelque chose d'irréversible, et elle n'avait rien pu faire pour ça. Elle n'avait même pas été là.

Son capitaine l'avait envoyée en mission.

Etait-ce là la seule chose dont elle était capable ? S'éloigner de son capitaine au moment même où il en avait le plus besoin ?

Elle soupira, tourmentée par ses pensées qui lui ruinaient le moral.

- Me raconterez-vous un jour, Taichô ? Murmura-t-elle pour elle-même.

Toshiro, bien trop occupé à rêver paisiblement, ne lui répondit pas.

Elle avait tellement envie de protéger ce petit être. De tout son corps et de toute son âme, elle l'avait toujours aimé et chéri, même s'il refusait de montrer quoi que ce soit en retour. Elle n'était même pas sûre que Toshiro ait vraiment compris l'amour qu'elle lui portait.

Elle voulait juste le protéger à tout prix. Tous les moyens étaient bons.

Mais comment protéger quelqu'un qui ne voulait pas dire ce qui n'allait pas ?

Tout ce qu'elle pouvait faire était de tenir son capitaine occupé, toujours l'embêter, par-ci par-là, toujours être là lorsqu'il se croyait seul. Toujours être présente, même quand il ne voulait pas. Elle voulait l'empêcher de penser à ce qui le rongeait de l'intérieur.

Elle porta une attention plus accentuée sur le petit être qu'elle aimait comme son fils. Il semblait si fragile, ainsi. C'était peut-être pour cela qu'il se composait cet air tellement sérieux – qui ne lui allait guère, selon elle. Les airs sérieux ne convenaient qu'aux adultes. Et Toshiro n'était pas adulte.

Alors qu'est-ce qui lui faisait penser qu'il était tout à coup devenu bien plus âgé qu'elle ?

Son capitaine s'agita dans son sommeil, plissant son front. Rangiku posa doucement sa main sur son front et caressa la racine de ses cheveux brillants. Elle se demandait s'il se les coiffait vraiment où s'il se levait juste en partant en mission sans même faire attention à son apparence capillaire.

Toshiro, inconsciemment, s'empara de la main de son lieutenant et la porta à son cœur. Il se lova en fœtus et grogna d'une manière si adorable que Rangiku gloussa imperceptiblement. Elle rougit, et ses joues tournèrent au rosâtre.

Sans prévenir, son capitaine commença à s'agiter. Il fronça les sourcils et se mordit la lèvre inférieure, alors qu'il serrait la main de son lieutenant plus fort. Rangiku posa sa deuxième main sur son visage, cherchant à l'apaiser dans son cauchemar, mais Toshiro la repoussa brusquement et enveloppa sa tête dans ses bras. Il tremblait sans pouvoir s'arrêter. Quel cauchemar horrible cela pouvait-il bien être ?

Bien résolue à rendre à son capitaine le calme qu'il avait quelques minutes auparavant, Rangiku fut bien obligée de constater qu'il n'avait qu'une seule façon de faire : le réveiller.

- Taichô… Appela-t-elle doucement. Taichô…

Elle se retourna brusquement. Un reiatsu qu'elle connaissait lui parvenait distinctement. Abarai Renji, le Shinigami Déchu, comme tout le monde aimait à l'appeler – même si Rangiku n'aimait pas ce surnom, elle devait admettre qu'elle ne pouvait pas vraiment le nommer Fukutaichô à nouveau – était terrifié. Elle jura entre ses dents et reporta son attention sur son capitaine. Renji faisait des cauchemars chaque nuit. Toshiro n'en faisait pas autant, mais il ne dormait pas paisiblement non plus, de toute façon. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour que tout dérape aussi vite, et de manière aussi radicale ?

La jeune femme n'en avait aucune idée, mais elle était sûre d'une chose : Renji et Toshiro étaient liés, d'une manière ou d'une autre. Ils avaient une histoire en commun. Et elle était déterminée à le découvrir.

- Taichô, réveillez-vous ! fit-elle en agitant sa main sur l'épaule de son capitaine, visiblement terrifié dans son rêve.

Toshiro sursauta brusquement et se redressa sur son séant. Tout son corps était moite de sueur. Une lueur apeurée passa dans son regard, qui fit froid dans le dos à son lieutenant qui le considérait sans savoir si elle devait le prendre dans ses bras ou non.

La lueur d'effroi disparut aussi rapidement qu'elle était apparue. Son Taichô retrouva son air sérieux ainsi que son regard scrutateur immédiatement.

- Pourquoi m'as-tu réveillé ? Demanda-t-il, parfaitement éveillé.

- Vous faisiez un cauchemar.

- Je ne fais pas de cauchemar, Matsumoto, répliqua Toshiro, visiblement agacé.

Il se leva et s'approcha de la fenêtre. Il posa une main sur le carreau et posa son front sur le verre froid. Cela lui faisait du bien. Il avait extrêmement chaud et sa sueur collait ses vêtements contre son corps.

Il avait effectivement fait un mauvais rêve. Il espérait juste que Matsumoto évite de le mentionner à nouveau.

Il s'était vu à la place de Renji, dans cette caverne, cette grotte maudite… Il avait vu à travers ces yeux. Il avait entendu ses propres cris, ses cris arrachant de douleur et de peine, alors que Gin, fasse à lui, riait aux éclats, vibrant de plaisir…

Il frissonna. Il avait vu Gin enfoncer le zanpakuto de Renji à l'intérieur de son… de son corps. Il avait hurlé de douleur. Pleuré. Supplié. Mais Gin n'avait pas voulu s'arrêter.

- C'est Abarai, n'est-ce pas ? Demanda-t-il, les yeux clos.

Rangiku, derrière lui, acquiesça douloureusement.

- Il a toujours aussi peur.

- Je vois.

- Pourquoi ne me dites-vous pas ce qu'il s'est passé, Taichô ?

Toshiro fit volte-face et considéra son lieutenant avec sévérité.

- Il n'y a rien à raconter. Je ne vois pas pourquoi tu dis ça.

Matsumoto se leva d'un bond. Toshiro ne cilla même pas, mais releva la tête pour regarder la femme lieutenant dans les yeux.

- Arrêtez de nier les faits, Taichô ! Il vous est arrivé quelque chose, à vous et à Renji, je ne sais pas quoi, mais si vous n'en parlez pas, vous n'irez pas mieux. Quoi que vous puissiez vous dire, j'ai toujours été là pour vous et je ne vous laisserai pas tomber. Je veux retrouver mon Taichô, le capitaine sérieux qui faisait toujours bien son boulot, mais surtout celui qui n'avait pas cette faille à l'intérieur de lui, cette cassure que je vois dans vos yeux, à chaque instant, et que vous tentez de cacher par tous les moyens. Je vous en prie, dites-moi ce qui ne va pas…

Toshiro ferma les yeux un instant, instant durant lequel Matsumoto put voir clairement l'enfant en son capitaine. Quelques secondes, tout au plus, et son Taichô rouvrit les yeux, des yeux déterminés et froids. Comme elle le voulait.

- Je te remercie, Matsumoto. Vraiment. Mais je suis lié par un serment. Pour le bien de Renji, je ne peux rien te dire.

- J'avais donc raison, au moins, répliqua la jeune femme en souriant. Il y a bien quelque chose.

Un éclair déchira le ciel, et le bruit du tonnerre se fit entendre, quelques secondes après.

- Fichu orage ! S'exclama-t-elle d'un ton enjoué pour détendre l'atmosphère. Et voilà ! Fit-elle encore lorsque des trombes d'eau s'écrasèrent sur la fenêtre. Maintenant, il pleut !

Toshiro sourit légèrement et regarda vers l'extérieur.

La pluie. Cela faisait tellement longtemps qu'il ne s'était pas intéressé à quelque chose de si banal.

Mais malgré la densité de l'orage dehors, il percevait toujours la terreur de Renji, quelque part à l'intérieur du Seireitei. Pourrait-il un jour oublier tout ça ? Il en doutait sérieusement. Tout comme lui, de toute façon. Il ne pourrait pas oublier. Il pouvait juste le ranger dans un coin de son esprit et espérer que les sentiments qu'il essayait de refouler ne se montreraient que très rarement.

Il fronça les sourcils. Le reiatsu de Renji avait disparu d'un seul coup. Cela ne se passait jamais comme ça. Il se calmait toujours, progressivement, et petit à petit, sa puissance spirituelle s'amoindrissait jusqu'à ne plus devenir qu'un frémissement d'anxiété, et il se fondait dans la masse de Shinigami de la zone. Mais là, il avait disparu d'un seul coup.

Matsumoto semblait, elle aussi, s'en être aperçue.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda-t-elle, retrouvant son sérieux.

- Je vais te demander de rester ici pendant que je vais voir. D'accord ? Tu ne bouges pas.

- Mais, je pourrais…

- Tu ne bouges pas. Est-ce que c'est clair ?

La femme lieutenant se renfrogna sur elle-même mais s'assit en tailleur au sol.

- Très bien. Je vous surveille.

Toshiro hocha la tête et s'empara de son kimono traditionnel resté dans un coin de la pièce. Il l'attacha à une vitesse presque surnaturelle, s'empara de Hyourinmaru qu'il lança dans son dos, et s'élança à l'extérieur, sous une trombe d'eau qui le trempa instantanément.

« Au moins, je n'ai plus chaud », pensa-t-il en resserrant son kimono autour de son cou.

Byakuya était revenu. Il en aurait mis sa main à couper. L'extinction du reiatsu de l'ancien lieutenant ne pouvait signifier qu'une seule chose : Kuchiki était revenu et empêchait la puissance spirituelle de son subordonnée de s'exprimer librement.

Pourquoi revenait-il maintenant ? Après tout ce temps ? Cela faisait plusieurs mois maintenant que personne n'avait entendu parler de lui. Qu'avait-il préparé, pendant ces mois de silence, seul dans un endroit inconnu, à l'abri des autres Shinigami ?

Toshiro jura entre ses dents. Il voyait l'habitation de Renji. Tout semblait absolument paisible au niveau du voisinage. Le petit capitaine sauta sur le balcon et mit ses mains en visière autour de son visage.

Il regarda à l'intérieur.

- Merde ! S'exclama-t-il.

Il brisa la vitre d'un coup sec de la garde de son zanpakuto et pénétra à l'intérieur de l'habitation du Shinigami Déchu.

Renji gisait, inconscient, dans un coin de la pièce. Zabimaru était à quelques mètres de lui. Le futon du Shinigami tatoué était défait, son oreiller avait été lancé plus loin. Il n'y avait rien dans la pièce à part cela, mais Toshiro pouvait sentir l'agressivité qui se dégageait de chaque bouffée d'air qu'il respirait.

Restant sur ses gardes, empoigant Hyôrinmaru à deux mains, le petit capitaine se rapprocha du Shinigami inconscient :

- Renji, fit-il.

Voyant qu'il ne répondait pas, Toshiro jura intérieurement et se pencha. Il prit le pouls de l'ancien lieutenant. Tout paraissait en ordre. Il donna une petite claque sur la joue du Shinigami qui revint lentement à lui.

- Qu'est-ce que… Murmura-t-il d'une voix empâtée.

Il aperçut la lueur de la lame de Toshiro et ouvrit les yeux en grand. Brusquement, il recula, rampant sur le sol, mais heurta rapidement le mur.

- Je vous en supplie, ne me touchez pas ! S'écria-t-il, en proie à une terreur sans nom.

Toshiro soupira et rangea son zanpakuto dans son fourreau.

- Ce n'est que moi, Renji. Hitsugaya Taichô. Toshiro.

Renji reporta vivement son attention sur le visage de son agresseur et se calma graduellement.

- Ah.

Il tourna la tête sur le côté et reprit son souffle.

- Pardon, Hitsugaya Taichô, fit-il, sincèrement désolé. J'ai encore fait un cauchemar, n'est-ce pas ?

- Oui, fit le petit capitaine en hochant la tête. Et celui-là semblait particulièrement réel. Tu m'as pris pour Byakuya.

Au simple nom de son ancien tortionnaire, Renji frissonna de manière presque imperceptible.

Il sembla enfin se rendre compte de la position honteuse dans laquelle il se trouvait, vis-à-vis du capitaine, et se releva d'un bond. Il lissa les plis de son pyjama et se tint le plus droit possible.

Toshiro laissa échapper un petit rire contrit.

- Laisse tomber, Renji. Je t'ai déjà vu dans des états pires que celui-là.

Renji, gêné, se massa la nuque en regardant dans un coin de la pièce.

- Désolé. Je n'aurais pas du dire ça.

- Ce n'est pas grave, Hitsugaya Taichô. Cela fait longtemps qu'on ne me parle pas sincèrement. Il faut bien commencer quelque part.

Toshiro, ne sachant pas quoi répondre, s'assit en tailleur au centre de la pièce. Il ne connaissait pas la gêne en présence d'un Shinigami moins gradé que lui.

- Je reste là, si tu veux.

Renji sourit mais secoua la tête.

- Non, non, ne vous dérangez pas. Je peux me débrouiller. Je suis Abarai Fukutaichô. C'est toujours moi… Quelque peu amoché, c'est vrai, mais je suis toujours là, affirma-t-il en dirigeant l'index vers son cœur.

Il sembla soudainement se rendre compte de quelque chose et regarda tout autour de lui. Toshiro, sans comprendre, le considéra en fronçant les sourcils.

- Qu'y a-t-il ?

- C'est…

Renji secoua la tête, comme pour se remettre les idées en place.

- C'est Bya… C'est lui, murmura-t-il. Il est revenu.

Il s'empara d'un petit objet dans le coin de la pièce et l'apporta à Toshiro. Sérieux, le petit capitaine prit le bout de papier que le Shinigami lui tendait.

Je te vois.

Il frissonna et le froissa rageusement.

- Je suppose qu'il n'y a aucun doute sur l'identité de celui qui t'as fait parvenir ça… murmura-t-il.

- En effet.

Renji ferma les yeux et s'assit aux côtés du capitaine pensif.

- Abarai Fukutaichô.

L'interpellé sursauta à son ancienne appellation. Cela faisait des mois qu'on ne l'avait pas surnommé ainsi. Il n'entendait que des « Shinigami Déchu » à tous les coins de rue. Son cœur se remplit d'une immense chaleur qui s'étendit à sa poitrine et son corps tout entier.

- M'autorises-tu à dévoiler tout ce qu'il s'est produit à l'ensemble du conseil du Gotei 13 ?


Et voilà pour ce premier chapitre !

Bon, c'est un peu redondant à l'épilogue de Pulsions, je l'admets, mais il fallait vous remettre dans le bain. Vous avez quand même eu deux semaines de pause... (Zerikya ou la sadique qui n'hésite pas à faire mariner ses lecteurs alors que la quasi-totalité de la fic est déjà écrite).

Que pensez-vous de la relation Rangiku/Toshiro ? Bien ? Pas bien ? Peut mieux faire ? :)

N'hésitez pas à laisser une review, ça fait toujours plaisir ! J'accepte toutes critiques, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, du moment qu'elles sont constructives.

Concernant le rythme de publication, il sera hebdomadaire, tous les samedis. (Le mercredi devenait un peu compliqué pour des raisons personnelles).

Merci infiniment d'avoir lu ! Sur ce, j'espère vous retrouver dans les prochains chapitres !

A très bientôt.

PS : Vous saurez ce qu'il est advenu des autres personnages dans les prochains chapitres. Ne vous inquiétez pas, je n'ai oublié personne. Absolument personne.