Je vous avais bien dit à la fin de Who are you really qu'on se retrouverait pour une nouvelle fic sur ce fandom, c'est chose faite maintenant puisque Children commence officiellement sa publication !
Alors entre légendes et univers de la série, j'espère que cette histoire aura le mérite de vous intéresser autant que WAYR.
Pour ne pas changer l'habitude de l'auteur, le titre est encore en anglais ^^ et en plus de cela, vous aurez le droit à une phrase d'une chanson en début de chapitre.
Que dire d'autre ?
Fréquence de publication : 2 à 3 semaines, le dimanche (même si on est lundi aujourd'hui...)
Il ne me reste plus qu'à remercier, Julie et les filles pour leurs avis, coups de pieds au derrière pour me motiver et d'avoir supporter mes crises de 'non mais j'y arriverai jamais c'est pas possible !', l'équipe de Question of est une brillante équipe de 8 mains qui se soutient alors merci à elles et merci à Hane tout autant !
Sur ce mes petits chats, bonne lecture et à vos remarques !
A dans 3 semaines ^^
Children of Magic.
1.
On the first page of our story, the future seemed so bright. Then this thing turned out so evil. I don't know why I'm still surprised.*
oOo
Merlin déposa la dernière pierre sur la tombe avant de tendre la main, murmurant doucement un sort, les pierres s'illuminant brièvement avant de devenir un dôme de granit blanc. Posant sa main sur le sommet de la stèle commémorative, Merlin se mit à genoux, sentant une nouvelle boule naître dans sa gorge. Il était resté des heures à observer la barque mortuaire d'Arthur, debout et immobile avec un sentiment d'injustice profond, le soleil déclinant par cette morose et froide journée de printemps où la lignée des Pendragon venait de s'éteindre.
Les paroles du grand dragon ne cessaient de tourner dans son esprit. Kilgarrah pouvait lui tenir tous les discours d'espoir qu'il souhaitait, le constat restait le même : Arthur était mort.
Le Grand Dragon avait assuré qu'il avait parfaitement rempli sa mission, Albion étant devenu un royaume prospère pour tous, pourtant Merlin ne ressentait pas ce sentiment de satisfaction face à l'accomplissement d'un acte.
C'était tout l'inverse.
Merlin ne ressentait que son chagrin et sa colère. Arthur avait su la vérité à son sujet au tout dernier moment et jamais, jamais le sorcier ne verrait la magie être exercée librement et sans crainte. Jamais Merlin ne verrait Arthur l'observer autrement que comme son plus fidèle serviteur, les rêves du magicien ne verraient jamais le jour.
Merlin inspira profondément, son regard se posant une dernière fois sur le dôme de pierre avant de se tourner vers le corps de Morgana.
Il avait offert à Arthur, un enterrement digne d'un chevalier et d'un roi. Brûler son corps avait été douloureux mais ainsi, Merlin savait qu'Arthur en était retourné à la Magie, dans le ciel, dans la terre, dans l'eau, Arthur avait retrouvé sa place en son sein, il était redevenu un enfant de la magie.
Mais Morgana...
Le dôme de pierre était loin d'être suffisant. Bien sûr la dernière des prêtresses avait des tords, elle avait causé de nombreuses souffrances et morts, la dernière d'entre elles étant la plus douloureuse mais Morgana restait une Pendragon. Uther ne l'avait jamais reconnue de son vivant, la gardant cachée, renforçant le sentiment de solitude et d'abandon de la jeune femme.
Si Morgana avait été considérée comme la fille d'Uther alors peut-être qu'une partie de cette tragédie aurait pu être évitée. Morgana méritait mieux qu'une simple tombe dans le sol et un dôme de pierre, elle était de sang royal, elle était la sœur d'Arthur et Arthur lui donnerait raison, qu'importe les fautes passées de la jeune femme, il avait connu suffisamment longtemps son ami pour savoir que dans d'autres circonstances, Arthur aurait rétabli Morgana au rang qui était le sien.
Fort de cette conviction, Merlin sentit une nouvelle détermination naître en lui, le sorcier enchantant le bois l'entourant, celui-ci commençant à se rassembler pour devenir une charrette à main, le sorcier déposa avec délicatesse le corps de Morgana dessus, avant de la recouvrir de feuilles, Merlin murmurant pour voir le drap de feuilles devenir un simple drap recouvrant le corps d'une morte.
oOo
Merlin avait pris son temps pour retourner à Camelot. Il ne s'était pas pressé et en aurait été incapable, le poids de sa fatigue le rattrapant brusquement. Merlin était épuisé tant physiquement que moralement. En l'espace de quelques jours, il avait été dépossédé de sa magie, pour la regagner, pour ensuite courir sur un champ de bataille et enfin accompagner Arthur dans la mort. Merlin n'en pouvait tout simplement plus.
Gaius était là, en compagnie de Léon quand le sorcier pénétra dans la cour silencieuse du château. Gaius l'accueillit dans une étreinte d'un père heureux de retrouver son fils, Léon se contentant d'un bref signe de tête envers le sorcier avant de se détourner, annonçant qu'il allait prévenir la reine que le corps d'Arthur lui avait été ramené.
_ Ce n'est pas le corps d'Arthur, souffla Merlin, Léon lui lança un étrange regard avant de se détourner.
Gaius souleva légèrement le drap en fronçant les sourcils, Merlin se contentant de hocher les épaules.
_ C'est une Pendragon Gaius, nous sommes les seuls à connaître son véritable lien de parenté avec Arthur, répondit le sorcier avec lassitude à la question muette de son mentor. Bien que je soupçonne Arthur d'avoir compris qui était réellement Morgana. Je sais qu'il me donnerait raison.
_ J'espère que tu sais ce que tu fais, Merlin, répondit doucement le sorcier.
oOo
Guenièvre ne cessait d'incendier Merlin du regard, le sorcier se contentant de la fixer d'un regard las et morne. Quand Léon était venu lui annoncer le retour de Merlin, la reine avait senti un espoir traître s'emparer d'elle, elle avait cru au retour d'Arthur avant de très vite déchanter en apercevant le corps que Merlin avait ramené avec lui.
Le sorcier, la jeune femme ayant encore du mal à réconcilier les deux personnalités de son ami, lui avait expliqué que Morgana méritait sa place dans le tombeau royal, arguant qu'elle était la fille cachée d'Uther et par conséquent la sœur d'Arthur, elle n'était plus Morgana la pupille mais Morgana la princesse, qu'importe ses torts. Guenièvre était restée silencieuse, stoïque et sous le choc, Morgana reposant dans le caveau royal, est-ce que Merlin était devenu fou ?
_ Laissez-nous, ordonna Guenièvre, les occupants de la table ronde se lancèrent un regard avant d'obéir, laissant la reine seule avec le serviteur personnel du défunt roi. Tu n'es pas sérieux Merlin ?, osa demander la reine. Tu ne me demandes pas sérieusement à ce que la femme qui a tué mon mari et déclaré la guerre à notre peuple, repose ici ?
_ C'est ce que je demande, confirma Merlin, un regard trop sérieux et vieux sur le visage.
_ Je n'autoriserai pas une telle demande, réfuta Guenièvre.
_ Pourquoi ?, interrogea le sorcier avec douceur.
_ As-tu oublié qui elle est ?, s'offusqua Guenièvre en haussant le ton.
_ Et toi ?, contra le sorcier. As-tu oublié les années passées à ses côtés, Morgana a commis de nombreux actes répréhensibles, je ne dis pas le contraire. Elle a causé de nombreuses morts, nous a causé de nombreuses souffrances mais…malgré sa haine et sa colère, je n'ai jamais oublié la femme douce, aimante et protectrice qu'elle a pu être.
_ Tu n'as pas à me parler sur ce ton, Merlin, réprimanda Guenièvre. N'oublie pas que je suis avant tout ta reine. Morgana n'est pas digne de reposer dans le caveau royal.
_ Parce qu'elle a tué Arthur ?
_ C'est une sorcière !, s'écria Guenièvre avant de se mordre les lèvres, Merlin fronçant les sourcils face à la remarque. Ce n'est pas ce que je voulais dire.
_ C'est exactement ce que vous souhaitiez dire, votre majesté, répondit Merlin en insistant sur le titre de la jeune femme.
_ Merlin…
_ Arthur a toujours eu de l'amour et de la considération pour Morgana, malgré tout ce qui s'est passé, répliqua le sorcier en ignorant l'intervention de la reine. Vous étiez peut-être sa femme et sa reine mais j'étais son ami et son confident bien avant vous, Ma Dame, cingla Merlin. Arthur m'approuverait dans ma requête.
_ Nous ne saurons jamais ce qu'Arthur aurait approuvé ou non, répliqua Guenièvre avec colère. Parce que tu as été incapable de le sauver, toi qui es sorcier et tu voudrais que je fasse enterrer le corps d'un traître au royaume auprès d'Uther malgré ses crimes alors que je ne peux pleurer le corps de mon défunt mari parce que tu l'as brûlé ?
_ Vous devriez porter attention à vos paroles, majesté, elles ressemblent trop à celles de feu Uther Pendragon, il semblerait que l'ancien roi ne vous ai pas estimé à votre juste valeur, répondit Merlin avec un ton tellement condescendant que Guenièvre sursauta de surprise.
_ Comment oses-tu…me comparer à lui ?
Merlin ne prit pas la peine de répondre, s'inclinant légèrement vers la reine avant de quitter la salle de la table ronde.
oOo
Gaius avait vu le changement dans le comportement de Merlin s'opérer, le médecin mettant son éloignement et son mutisme sur la mort d'Arthur, seulement le vieil homme ne savait plus que penser de l'attitude de son jeune protégé.
Merlin était plus renfermé avec les autres, Gaius était un des rares à réussir à arracher un sourire ou un regard bienveillant de la part du sorcier, les autres avaient appris à ne plus vraiment approcher l'ancien serviteur jovial.
Cela avait commencé au lendemain de la confrontation entre Guenièvre et le sorcier. C'était une des servantes de la reine qui était venue quérir Merlin, expliquant que la reine était étonnée de ne pas le voir à son service, Merlin avec rétorqué avec froideur qu'il était le serviteur personnel d'Arthur et non de la reine.
La servante s'était figée, avait bafouillé avant de quitter l'officine du médecin, Gaius avait lancé un regard à Merlin, le sorcier se contentant de retourner à son petit-déjeuner.
Il n'avait fallu qu'une poignée de minutes avant que la reine ne fasse irruption dans la pièce, la colère se reflétant sur son visage. Merlin ne lui avait prêté aucune attention, mangeant son bol de porridge comme si c'était le mets le plus délicat du royaume.
Guenièvre l'avait observé, quémandé son attention jusqu'à ce que Merlin se lève enfin et pose le regard le plus dur et le plus froid que Gaius ne lui ait jamais vu sur la reine.
_ Etes-vous venu m'annoncer que je suis en état d'arrestation, Ma Dame ?, avait demandé le sorcier avec une politesse des plus horripilantes.
Gaius s'était figé, son regard s'alternant entre Merlin et Gwen.
La jeune femme avait blêmi, croisant les bras dans un signe évident de protection.
_ Non, avait-elle finie par répondre. Par respect envers la mémoire d'Arthur...
Merlin avait ricané avant de se rasseoir, Guenièvre s'empourprant d'embarras. Merlin lui avait bien fait comprendre la veille qu'elle ne se souciait pas tellement de ce qu'Arthur aurait souhaité ou non.
_ N'étant pas à votre service, ni en état d'arrestation ni banni, je vous demanderai de bien vouloir quitter ces appartements, Majesté, annonça le sorcier, Gaius sursautant face à cela.
_ Je suis la reine, Merlin, tonna Guenièvre. Tu ne peux me congédier..., la carafe se trouvant sur la table explosa sous l'effet de la colère de Merlin, Guenièvre poussant un léger cri.
_ Vous semblez oublier qui vous a placé aux côtés d'Arthur et sur le trône Guenièvre, fille de forgeron, tonna le sorcier avec colère, le tonnerre commençant à gronder à l'extérieur.
C'était la dernière fois que Guenièvre et Merlin s'adressèrent la parole. Le sorcier s'était ensuite jeté dans l'étude de ses livres de magie. Depuis Gaius vaquait à ses occupations habituelles, essayant de comprendre ce que Merlin cherchait désespérément dans ses livres.
Le sac à dos posé devant lui le tira de ses pensées, Merlin enveloppant un reste de miche de pain dans un torchon avant de le ranger dans le sac suivi de quelques pommes.
_ Tu pars ?, demanda le vieil homme avec une peur évidente dans la voix.
_ Il faut que j'aille à la caverne de cristal, répondit Merlin en ajustant sa veste, le sac en main.
_ Que cherches-tu à faire Merlin ?
_ A réparer, consentit à répondre le sorcier. A plus tard Gaius, le salua le jeune homme avant de quitter la pièce laissant Gaius à ses interrogations.
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L'entrée de la caverne était visible, la porte que le sorcier avait détruite dans sa hâte de retrouver Arthur avait repris sa place, comme si la magie et la nature avaient effacé le passage du jeune homme. Merlin venait de pénétrer dans la caverne quand il s'arrêta brusquement, un poing douloureux lui oppressant la poitrine.
Il ne l'avait pas senti plus tôt, durant son séjour dans la caverne, mais l'air avait encore ce parfum entêtant de la magie de Morgana, comme si l'ancienne prêtresse était encore en ces lieux. Et peut-être l'était-elle ? Merlin lui avait offert un enterrement magique après le refus catégorique de Guenièvre de l'enterrer dans le caveau familial. Se pourrait-il que l'essence et l'âme de la jeune femme ait rejoint la magie tout comme Arthur ? Morgana avait-elle été pardonnée pour ses péchés ? Merlin l'espérait même si, s'il parvenait à réaliser son œuvre, il devrait se débarrasser une nouvelle fois de la sorcière.
Secouant la tête pour se refocaliser sur son but, Merlin passa outre la présence de Morgana pour atteindre le cœur de la caverne, là où des centaines de cristaux brillaient, tels des lucioles. Il savait que son acte serait mal perçu, passant pour du vandalisme, Merlin espérait seulement que la magie comprendrait son projet et lui pardonnerait de la faire souffrir en lui arrachant un cristal mais il n'avait d'autres choix.
Merlin avait besoin d'un cristal, pourtant le sorcier savait ce qui lui en coûtait de regarder au-travers d'un éclat. Il verrait des flashs, des morceaux de vies et de destinées, avortées et/ou réalisées. Il jouait à un jeu dangereux pourtant il fallait qu'il le fasse, qu'il trouve le courage de s'emparer d'un cristal, il ne lui restait plus qu'à choisir… Et c'était là que résidait toute sa difficulté. Lequel de ces cristaux était celui correspondant à sa vie ?
Un cristal brillait plus fortement que les autres, Merlin s'approchant avec précaution avant de poser son regard sur l'éclat, se revoyant plus jeune et confrontant Arthur dans la cour du château. Le sorcier tendit la main, avec un soulagement profond, retirant le cristal de son antre, la caverne gémissant bruyamment face à la déchirure. Merlin murmura des excuses avant de s'éclipser le plus rapidement possible, le cœur battant trop vite, tenant le cristal contre lui pour l'empêcher de glisser de ses mains tremblantes.
oOo
Gaius cligna des yeux plusieurs fois, assimilant les paroles de Merlin, entrevoyant enfin ce que son protégé avait voulu dire en disant qu'il voulait réparer… Le médecin ne savait honnêtement quoi répondre au sorcier, envisageant à peine les conséquences d'un tel acte sur leurs vies, sur la magie et sur leurs époques.
_ Merlin…, commença le vieil homme, sans réellement savoir quoi dire.
_ Il n'y a rien que vous pourrez me dire qui me fera changer d'avis Gaius, répondit presque immédiatement Merlin. J'ai juste….peur… de ce qui pourrait se passer. Je sais que c'est dangereux et presque interdit de faire cela mais je me dois d'essayer, vous comprenez. J'ai échoué et cela ne se reproduira plus.
Gaius garda le silence, avant de poser une main bienveillante sur celles du sorcier, Merlin redevenant l'espace de quelques secondes, l'homme jeune et indécis du début.
_ Je ne connais personne de plus dévoué et entêté que toi, Merlin, annonça Gaius. Si tu sais que tu réussiras alors tu n'échoueras pas.
_ Vous le pensez vraiment ?
_ J'ai toute confiance en toi, répondit le médecin avec ferveur.
oOo
Merlin ferma les yeux en inspirant profondément, s'amenant volontairement à un état de calme et de relaxation, son esprit commençant doucement à entrer en transe. Le jeune homme pouvait sentir sa magie s'élever graduellement dans son corps à un niveau d'intensité qu'il n'avait encore jamais expérimenté. Merlin mettait volontairement sa vie en danger mais le sorcier était prêt à ce sacrifice. Si cela échouait alors il aurait tenté un ultime acte mais si cela fonctionnait alors… tout serait à réécrire et à refaire. Merlin ne referait pas deux fois les mêmes erreurs.
Se saisissant de la poudre de cristal, le sorcier la jeta dans son bol en laiton, ses yeux luisant tels de l'or en fusion. L'atmosphère autour de lui commença à gronder doucement, la magie se révoltant, les fenêtres de sa chambre explosant sous l'intensité de celle-ci.
Le sorcier gémit de douleur, la magie le blessant, combattant furieusement l'acte interdit du sorcier, Merlin se contentant de se mordre les lèvres, les phrases du sort commençant à raisonner dans l'air.
« Gwrandewch ar fy caneuon a fy llais, Felly, fel y byddwyf byw mewn gobaith; Anfonwch yr hen amser. Cyn y datgelu y pŵer yn y pen draw »
Merlin chuta au sol, ses paupières se faisant lourdes, le sorcier sombrant dans l'inconscience.
TBC...
* Love the way you lie, Rihanna/Eminem
Alors verdict ?