Au début ça m'avait fait du bien, être à ses côtés me faisait du bien, vraiment. J'avais l'habitude d'être constamment sous une lune éclatante, alors le rencontrer, lui, le simple qui ne brillait pas, ça avait soulagé un peu mes rétines éblouies. Il était là à mes côtés, hors de la scène c'est vrai, loin des nos éminents camarades certes, mais il était là, juste là. J'avais un support en cas de besoin.

Je me rappelle, à cette époque j'étais malade d'être le seul seconde à ne pas jouer, mais pour passer outre ma peine, il me suffisait de regarder son visage. Il était dans une situation bien plus inconfortable que la mienne, lui, le terminal remplaçant, et ça m'arrangeait bien, c'est ça qui me tranquillisait. Je me répétais en boucle: ''il y a pire que moi''; ''il y a bien pire'' et tout allait mieux.

Mais notre relation changea, du moins mes sentiments changèrent. Je tombais amoureux, malencontreusement. Je ne sais pas, de sa simplicité peut-être, ou de ses petits éclats momentanés qui contrastaient avec cette simplicité. Un mélange, quelque chose d'indescriptible.

Pour celui qui aime, l'autre devient une lumière, et c'est arrivé, pour moi aussi. Ainsi quand mon regard se posait sur lui je ne me sentais plus apaisé et tranquillisé et je ne le trouvais plus terne. Car pour moi, il étincelait de divinité.

Je souffrais donc: d'être le petit seconde non-titulaire, d'être le seul à ne pas briller, et de l'aimer.